AccueilXXXVe journées européennes du patrimoine à l'Institut national d'histoire de l'art

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XXXVe journées européennes du patrimoine à l'Institut national d'histoire de l'art

35th European Heritage event at the Institut national d'histoire de l'art

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Publié le vendredi 07 septembre 2018

Résumé

Les 15 et 16 septembre 2018, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) ouvre les portes de ses sites patrimoniaux – la salle Labrouste et la galerie Colbert – au public des journées européennes du patrimoine. Ces journées sont aussi l’occasion pour l’INHA de proposer tout un programme de manifestations confié aux historiens de l’art pour faire découvrir leur discipline.

Annonce

Présentation

Les 15 et 16 septembre 2018, l’Institut national d’histoire de l’art ouvre les portes de ses sites patrimoniaux – la salle Labrouste et la galerie Colbert – au public des Journées européennes du patrimoine. Ces journées sont aussi l’occasion pour l’INHA de proposer tout un programme de manifestations confié aux historiens de l’art pour faire découvrir leur discipline.

Retenue à la suite d’un vote en ligne qui a réuni 871 participants à l’invitation de l’Institut national d’histoire de l’art, Deux grands amateurs de Tintin : le père et le fils de Janine Niepce. Rully (Saône-et-Loire), photographie de 1952 de Janine Niepce (1921-2007) est une des évocations possible du thème de ces Journées européennes, « L’art du partage ».L’attention portée à cette photographie de Janine Niepce dans sa spécificité sert de point de départ aux différentes réflexions menées par les intervenants invités : chercheurs, conservateurs et étudiants en histoire de l’art, en archéologie, en études cinématographiques ou encore en arts du spectacle. Pour le public, ils interrogent la place de son auteure dans l’histoire de l’art, examinent le rôle de la photographie ou d’autres techniques artistiques en tant que moyens privilégiés de partage, de transmission... Plus largement, le thème sera aussi le prétexte à un dialogue ouvert aux autres images que les historiens de l’art ont choisi de décrypter pour l’occasion. Ainsi, dans la galerie Colbert, comme dans la prestigieuse salle Labrouste, les visiteurs peuvent aller librement à la rencontre de l’histoire de l’art, tout en découvrant les particularités de ces deux sites patrimoniaux.

GALERIE COLBERT : conférences, ateliers, projection et coin lecture

Dans la galerie, enseignants, chercheurs, conservateurs, personnels scientifiques et étudiants en histoire de l’art et en archéologie se prêteront à l’exercice tout au long du weekend en proposant, autour de « L’art du partage », des conférences, des débats, des ateliers pour les familles et les enfants, et projection.

Le hall Rose Valland sera également aménagé en coin lecture avec une sélection de livres illustrés (albums, BD et documentaires) sur les thèmes croisés du partage et de l’art et des lectures de contes.

BIBLIOTHÈQUE DE L'INHA : visite, exposition et concours

Simultanément, la bibliothèque de l’INHA - salle Labrouste sera accessible en visite libre. Dans cette salle de lecture spectaculaire, les visiteurs pourront admirer la structure imaginée par Henri Labrouste mais aussi les céramiques et décors peints, les médaillons décorés à la feuille d’or, les caryatides monumentales, les balcons, les calorifères, le pneumatique installé en 1932 et conservé à son emplacement d’origine.

La bibliothèque dispose d’un fonds d’ouvrages d’une très grande richesse que les conservateurs présenteront à partir d’une sélection de quelques-uns des chefs-d’œuvre conservés, exposés pour l’occasion.

Pour rappeler qu’il s’agit d’un lieu destiné à la recherche, il sera aussi le théâtre d’un concours : « Ma Recherche en 180 secondes » réservés à de jeunes chercheurs invités par l’INHA à l’occasion de ces journées. Issus des différents cursus d’histoire de l’art en école et à l’université, ils auront chacun trois minutes pour présenter leur sujet de recherche et convaincre l’auditoire de leur pertinence !

Des élèves de l’École du Louvre et de l'université Paris-Sorbonne  seront présents tout au long du week-end pour vous accompagner dans votre visite et répondre à vos questions sur l'architecture de la galerie Colbert et de la salle Labrouste, sur le rôle de l'INHA et le fonctionnement de sa bibliothèque.

Programme

15 septembre

10h Accueil du public Éric de Chassey (Directeur général de l'Institut national d'histoire de l'art)–Auditorium

Le partage en grand

10h - 18h Conférences de 40 min

Auditorium

En partant du thème des Journées européennes du patrimoine et en fonction de leurs spécialités, chercheurs, universitaires, conservateurs et archéologues proposent chacun, le temps d’une conférence, de livrer leurs connaissances au plus grand nombre.

  • 10h15 L’art carolingien est-il contemporain ?  Charlotte Denoël (Conservateur en chef des bibliothèques - Bibliothèque nationale de France / Centre Jean Mabillon)

L’une des œuvres les plus célèbres de Raban Maur (v. 780-856), La Louange à la Sainte Croix, renferme une suite de poèmes figurés structurés autour du signe matriciel de la croix qui confinent à l’abstraction et présentent un certain nombre d’affinités formelles et esthétiques avec des œuvres issues des mouvances conceptuelle, minimaliste et du Land Art, en particulier sur le plan de la géométrie, de la perception de l’espace et des rapports entre l’écrit et l’image. À partir de ces divers exemples, nous questionnerons la manière dont les artistes d’aujourd’hui et les historiens de l’art contemporain perçoivent l’esthétique médiévale et dont celle-ci peut irriguer la création artistique sur le plan formel comme sur le plan conceptuel.

  • 11h L'image en partage : sur quelques images mangées, Jérémie Koering (Chercheur CNRS- Centre André Chastel, UMR 8150, CNRS, Sorbonne Université)

Il fut un temps – mais est-il seulement révolu ? – où certaines images n’étaient pas simplement regardées, mais mangées. Produites pour être avalées, elles étaient consommées par la bouche plutôt que par les yeux. Il s’agira de rendre compte de cette autre manière d’être aux images en réinscrivant la consommation des artefacts comestibles (peintures corporelles, hosties, gaufres, mets sculptés, gâteaux figurés) dans la longue durée et en mettant en évi- dence les enjeux anthropologiques qui en traversent les usages. Cette présentation, qui nous mènera de l’Égypte ancienne à l’Europe de la période contemporaine, en passant par l’Occident médiéval, sera l’occasion d’observer que le partage de l’image a pu prendre des formes bien inattendues.

  • 12h Un partage exemplaire : le syncrétisme islamo- chrétien dans l'art de l'Arménie médiévale, Patrick Donabédian (Maître de conférences HDR - Aix Marseille Université et CNRS, Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée LA3M, UMR 7298, Aix-en-Provence)

La très chrétienne Arménie a manifesté au Moyen Âge une étonnante ouverture aux échanges avec le monde de l’islam, réalisant des synthèses uniques dans le monde médiéval. À son tour, elle a abondamment fourni artistes et formes à ses voisins musulmans. C’est un cas emblématique de partage patrimonial, encore peu étudié et pourtant riche en enseignements.

  • 13h   La séance du cinéma religieux des origines (1896-1912) : partage d'un imaginaire, Ferdinando Gizzi (Docteur en histoire des arts et du spectacle, Université de Florence - INHA, bibliothèque, service du Développement des collections)

Le cinéma religieux des origines (1896-1912) se caractérise par une forme mixte, associée à la projection de vues fixes et au discours oral. Lorsque la séance se déroulait dans les lieux de culte, elle devait rejoindre la tradition des images médiévales, tels les vitraux, interprétés alors comme la « Bible des pauvres ». Ces représentations, fondées notamment sur la citation de la tradition artistique à sujet sacré, se posèrent comme de véritables moments de partage autour d'un imaginaire religieux, tout en contribuant à la naissance du spectateur moderne.

  • 14h Sauver pour partager : le rôle de la Société française de photographie dans la diffusion du patrimoine photographique, Paul-Louis Roubert (Maître de conférences / Président de la Société française de photographie - Université Paris 8), Guillaume Blanc (Chargé d'étude et de recherche, INHA, doctorant - Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

La Société française de photographie, créée en 1854, a fait de la sauvegarde et du partage deux des missions fondamentales qu’elle s’est assignées dans la lutte pour l’amélioration et la diffusion du savoir photographique. Depuis les sections historiques des premières expositions de la SFP dans les années 1850 jusqu’au sauvetage du fonds du photo-club des 30x40 à l’orée des années 2000 et qui représente en soi une autre forme de culture du partage photographique, la SFP s’est sans cesse posé la question : en matière de patrimoine photographique, que sauver ?

  • 15h Une histoire partagée de la photographie. Le cas des photographes- historiens français des Trente Glorieuses, Juliette Lavie (Docteur en histoire de l'art, Université Paris Nanterre - Chercheuse indépendante)

De quelle manière les photographes ont-ils partagé au cours des Trente Glorieuses leur regard et leurs savoirs sur l’histoire de la photographie ? L'intervention, consacrée à ces acteurs français de l’historiographie, soulignera que le photographe, qui fait de l’écriture une activité à «mi-temps» contrairement à l’historien de métier, parle, sur toute la période, aux photographes du dimanche et au grand public qui lui reconnaissent une réelle légitimité à faire de l’histoire dans les revues, à la radio, à la télévision. Premier des « historiens » de la photographie à utiliser tous les médias, le photographe est, plus que toute autre catégorie d’auteurs, un témoin et un faiseur de récits qui donne à voir, à lire et à entendre l’histoire sous l’angle de celui qui la fabrique.

  • 16h   Au banquet républicain de Monsieur Courbet, Thomas Schlesser (Professeur à l'École polytechnique - Directeur de la Fondation Hartung-Bergman)

En 1851, Gustave Courbet déclarait à la presse en guise de bravade : « Je suis

non seulement socialiste, mais bien plus encore démocrate et républicain, en un mot partisan de toute la révolution, et par-dessus tout réaliste ». Qu’est-ce qui, dans cette formulation célèbre, relève de l’individualisme farouche et qu’est-ce qui, au contraire, promet partage, solidarité et contagion fraternelle ? On essaiera de la dire, en trinquant au banquet du « maître d’Ornans »...

  • 17h  L'art du partage en Slovaquie, Zuzana Bartošová (Chargée de recherche - Institut d'histoire de l'art du Centre des sciences de l'art, Académie slovaque des sciences, Bratislava)

Cette conférence évoquera les activités du groupe des Nouveaux réalistes. Alex Mlynárcik, ami de l’historien et critique d’art français Pierre Restany, est jusqu'à aujourd´hui le mage de l’art du partage dans le milieu slovaque. Les «happenings» collectifs et les fêtes de Mlynárcik ont modifié le paysage des beaux-arts dans ce pays depuis la moitié des années soixante et pénétré la scène internationale, en touchant non seulement des artistes mais aussi les citoyens par les lieux de réalisation de ses œuvres, élevant la réalité quotidienne à la sphère artistique sans nuire à son authenticité. Certains de ses suiveurs ont également, en tant qu’artistes, joué un rôle dans le processus de démocratisation de la Révolution de Velours.

  • 18h   La viande, aliment de la Révolution : poétique de la boucherie dans le cinéma de Sergueï Eisenstein, Ada Ackerman (Chargée de recherches - THALIM / CNRS)

On se propose d’examiner la place de la viande dans l’œuvre du cinéaste Sergueï Eisenstein, en tant qu’aliment moteur de la révolution et en tant qu’enjeu de partage. Oscillant entre pourriture et nourriture, la viande représente un motif central de la poétique d’Eisenstein qui comparait volontiers le montage cinématographique à une opération de boucherie.

Le partage en bref

14h - 15h30 Conférences de 10 min Présentation : Sawssan Alachkar

(INHA) Salle Walter Benjamin

  • Les formes d’appropriation des œuvres d’art et des objets patrimoniaux, la force politique de l’art, la création collective, tels seront les thèmes abordés par les sept présentations singulières de cette session.
  • De l'« aldeia » au musée du Quai Branly : la massue Tupinambá vue du Brésil contemporain, Virginia Abreu Borges (Étudiante en master, Université Paris Nanterre - Université Régionale de Campinas, Brésil - HAR, EA 4414)
  • Partage et transmission familiale : le culte napoléonien au foyer, Margot Renard (Doctorante, Université Grenoble-Alpes - Université François Rabelais de Tours - LARHRA, Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes, UMR 5190, InTRu, Interactions, Transferts, Ruptures artistiques et culturels, EA 6301)
  • Partage de danse et handicap mental, Françoise Davazoglou (Doctorante, Université Paris VIII-Vincennes-Saint- Denis - Musidanse EA 1572)
  • Mettre en image l'épidémie du sida pour la vaincre ou l'utilisation politique de l'image par l'association Act Up, Marion Paupert (Étudiante en master, École du Louvre)
  • « À la manière des bâtisseurs de cathédrales » : expériences d'ateliers collectifs dans les années 1950 et 1960. Autour de François Stahly, l'exemple de Meudon et du Crestet Sabrina Dubbeld (Docteure, associée au laboratoire HAR, EA 4414, Université Paris-Nanterre)
  • L'esthétique participative du collectif Fabrication-Maison : un art sans auteur Yann Aucompte (Professeur agrégé, doctorant Université Paris VIII-Vincennes- Saint-Denis)

Projection - débat

16h - 17h  Mai 1968 –Nous : image, information et politique en 1968 et aujourd'hui

À partir de la projection Mai 1968 - Nous préparée par les photographes Jean Pottier et Jacques Windenberger dans le temps des événements, cette proposition prend la forme d'un atelier où le public est invité à s'interroger sur les ressorts de la production de l'information. Il s'agit non seulement de mettre en valeur ce qui permet à Pottier et Windenberger de produire un récit singulier des événements à l'écart du circuit médiatique, mais aussi d'en tirer des propositions face à la situation politique actuelle et son traitement médiatique.

  • Présentation : Guillaume Blanc (Chargé d’études et de recherche, INHA - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Invité : Jacques Windenberger salle Walter Benjamin

Ateliers pour enfants

14h (5-7ans) – 16h30 (8-10ans)

L’atelier commence par une réflexion sur la notion de partage et une invitation à explorer la représentation de différents types de partages, à partir d’œuvres d’art : lecture, nourriture, jeux... On s’appuie pour cela sur des exemples issus de la peinture, la gravure, la photographie, le cinéma. Aux enfants de mettre la notion de partage en pratique, en réalisant des œuvres à plusieurs (par exemple des cadavres exquis).

  • Mildred Galland-Szymkowiak (CNRS/ THALIM), Ada Ackerman (CNRS / THALIM) salle Pereisc En raison d'un nombre de places limité, merci de vous inscrire à l'adresse : inscription@inha.fr

10h - 19h L'atelier du regardeur

  • L’atelier du regardeur propose des animations interactives d'éducation à l’image à destination des jeunes publics autour du médium photographique.
  • L'atelier du regardeur est le fruit d'un partenariat entre le Conseil départemental de l'Essonne (musée français de la Photographie) et l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

salle Louis Grodecki

Coin lecture

10h - 19h Sélection de livres illustrés (albums, BD et documentaires) sur les thèmes croisés du partage et de l’art.

Lecture de contes proposés. Hall Rose Valland En partenariat avec la Bibliothèque municipale Charlotte Delbo

16 septembre

  • 10h Accueil du public Éric de Chassey (Directeur général de l'Institut national d'histoire de l'art) - Auditorium
  • 11h  L’histoire matérielle d’une image : notes sur la conservation- restauration des photographies

Le partage en grand

10h - 18h Conférences de 40 min

Auditorium

10h15 La photographie, un art du partage ? Réflexions autour de l'œuvre de Janine Niepce

  • Clara Bouveresse (Maître de conférences, Université d'Évry Val d'Essonne)

Cette conférence prend pour point de départ la photographie de Janine Niepce élue comme œuvre emblématique de cette édition des Journées du patrimoine. La photographe saisit un moment de complicité entre son père et son fil qui sourient à la lecture d’un album des aventures de Tintin. Ce document témoigne du statut privilégié de l’image photographique pour collecter les souvenirs de famille, réunis dans des albums et transmis au fil des générations. La photographie ne serait-elle pas l’art du partage par excellence, fruit des rencontres et support reproductible à volonté ? Le parcours engagé de Janine Niepce, reporter de l’agence Rapho qui documenta les mobilisations féministes des années 1970, offre quelques pistes pour interroger les moyens de ce partage, aujourd’hui démultiplié sur les réseaux sociaux.

  • Anne Cartier-Bresson (Conservatrice générale du patrimoine, responsable de la section Photographie du Département des restaurateurs de l’INP)

L’image de Janine Niepce choisie dans le cadre des Journées du patrimoine pose d’emblée – comme toute œuvre photographique – la question de la multiplicité des lectures possibles. Lorsqu’une photographie entre dans le champ patrimonial, elle est de facto analysée, décrite, documentée non seulement dans sa dimension documentaire mais également dans son contexte matériel de production et d’utilisation. C’est par le biais du développement de la discipline de la conservation et de la restauration des photographies, qui se trouve au croisement de nombreuses autres spécialités, que nous tâcherons d’appréhender l’histoire d’un tirage particulier de cette image.

  • 12h La « Documentation photographique Roger- Viollet » ou le partage de la photographie, Delphine Desveaux (Directrice des Collections Roger-Viollet, Bibliothèque historique de la ville de Paris)

Fondée en 1938, la «Documentation photographique Roger-Viollet» voulut répondre à toute demande iconographique. Connues par leurs publications, ses

8 millions de photographies ont aussi répondu à l’appel de nombre de chercheurs, en particuliers en histoire de l’art. En effet, si les fonds premiers fournissaient en reproductions les étudiants des écoles d’art, ceux acquis entre 1945 et 1985 furent plus diversifiés. Légué à la Ville de Paris en 1985, cet ensemble est aujourd’hui un lieu de partage iconographique sans pareil.

Ces photographies sont bien évidemment devenues une source historique quant aux travaux des photographes, des agences, des pratiques de l’édition et de la presse, mais aussi un objet patrimonial en tant que tel.

  • 13h  Regarder les images : un moment à partager. Les couvertures d'albums jeunesse à la fin du xixe siècle, Jennifer Heim (Attachée de conservation du patrimoine, Musée de l'image, Épinal)

L’imagerie populaire, par sa diffusion à grande échelle, est l’art du partage par excellence. Vers 1840 s’amorce un tournant: les imageries consacrent désormais une grande partie de leur production au public jeunesse. De nombreuses couvertures d’albums d’images édités à la fin du xixe siècle mettent en scène le bonheur de la lecture collective : les enfants représentés partagent joie et étonnement de la découverte de nouvelles images. Pour le petit lecteur, la projection est maximale lorsque la couverture est reproduite, par un procédé de mise en abyme, entre les mains d’un personnage. Auto-citation, par ailleurs, d’une grande efficacité commerciale…

  • 14h Hergé ou la profondeur des images plates, Pierre Fresnault-Deruelle (Professeur émérite, Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne / InTRu - EA 6301)

« Tintin », de Hergé, est, aux dires de l’auteur, lisible de 7 à 77 ans. La formule, pour publicitaire qu’elle soit, est fondée. Il n’existe pas, en effet, qu’une lecture enfantine de l’œuvre de ce dessinateur majeur. Un peu d’attention prouve que l’artiste, célébré en 2016 au Grand Palais, recèle des trésors de finesse et d’ingéniosité scénographique.

Trésors auxquels s’ajoute un véritable goût de l’auteur pour le jeu citationnel, voire intertextuel. C’est à cette exploration graphique et narrative que sont ici conviés les sceptiques, les curieux et naturellement les amateurs.

  • 15h  Formes grecques du partage : à boire et à manger, Françoise Lissarague (Directeur d'études émérite, EHESS - ANHIMA)

Les pratiques sociales grecques d’époques archaïque et classique distinguent deux moments de convivialité et de partage.

D’un côté le dais, le repas alimentaire, qui s’articule au sacrifice et au partage avec les dieux ; de l’autre le symposion, où l’on mélange vin et eau pour partager non seulement la boisson, mais aussi le discours, la musique, le chant poétique. On examinera les différentes images qui nous sont parvenues de ces pratiques et leur articulation réflexive à l’intérieur même de ces moments de partage.

  • 16h  Bouffe et bouffonneries en Italie au xvie siècle, Christophe Brouard (Docteur en histoire de l'art, EPHE - Chercheur indépendant)  Valérie Boudier (sous réserve) (Maître de conférences, Université Charles-de-Gaulle Lille 3)

La représentation du repas au xvie siècle occupe une partie non négligeable de la scène artistique vénitienne, faisant écho à d’autres foyers (Bologne, Milan). Abordé au sein de l’exposition La Grande Bouffe (Soissons, musée, 2017-2018), ce thème prête tantôt au rire tantôt à l’effroi ou à la réflexion sur ses propres mœurs.

  • 17h  Le banquet dans un manuscrit éthiopien des Miracles de sainte Walatta Petros du xviiie siècle, Claire Bosc-Tiessé (Conseillère scientifique, INHA)

Dans la première moitié du xviie siècle, Walatta Petros quitte son mari, haut dignitaire à la cour du roi d’Éthiopie, pour devenir religieuse. Elle s’oppose alors aux Jésuites qui essayent d’imposer le catholicisme romain et fonde plusieurs établissements religieux. Sa sainteté est reconnue progressivement au cours du demi-siècle suivant et, au début du xviiie siècle, le récit de sa vie et des miracles qu’elle a accomplis est la première Vie de saint éthiopien pour laquelle un cycle d’illustrations est créé. La scène du banquet donne des clefs pour comprendre les enjeux politiques, religieux et économiques qui entourent la mise en images de ce texte.

  • 18h Le grand partage : nourritures et boissons dans l'art occidental, Frédérique Desbuissons (Maître de conférences en histoire de l'art, Université de Reims Champagne-Ardenne / HiCSA)

Les très nombreuses représentations de la table dans l’art occidental donnent à voir autant qu’à penser ce que signifie le partage des aliments et des boissons dans les sociétés modernes et contemporaines. Manger et boire ensemble, c’est d’abord diviser avant de répartir et offrir à la consommation des denrées dont le partage même contribue à l’identification sociale et culturelle des convives. Diviser, offrir, réunir, consommer, identifier : telles sont les figures du partage alimentaire que nous aborderons au travers d’œuvres peintes et gravées du xvie au xxe siècle.

Le partage en bref

13h30 - 15h30 Conférences de 10 min Présentation : Stéphane Gaessler (INHA) Salle Walter Benjamin

Les huit communications de cette session abordent l’histoire de la photographie et se penchent sur la relation complexe entre l’œuvre d’art ou le spectacle et le public.

  • La photographie comme outil de dialogue. Étude à partir des fonds de deux collectifs de photographes : « l’agence Faut Voir » (1982-2000) et « le bar Floréal » (1985-2015) Lydia Echeverria (Titulaire d’un master, Médiathèque de l’architecture et du Patrimoine / BNF)
  • Les photographies de la Libération  comme  moment de communion sociale dans la Chadwyck-Healey Liberation Collection : le contexte artistique et de culture matérielle au début de la carrière de Janine Niepce Sophie Defrance (Docteure, Peterhouse and Pembroke College, Cambridge University Library)
  • Autour de l’œuvre photographique de Daniel Boudinet (1945-1990) Mathilde Falguière (Conservatrice du patrimoine, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine)
  • Le bal de l’Opéra, une bacchanale moderne Bénédicte Jarrasse (Docteure, Sorbonne Université - Labex OBVIL)
  • Comment devient-on spectateur ? Guillaume Cot (Doctorant, Université Paris VIII-Vincennes-Saint-Denis - EA 1573 : Scènes du monde, création, savoirs critiques)
  • Le spectacle hors de prison : quel partage possible pour la création théâtrale en milieu carcéral ? Hélène Ollivier (Doctorante, Université Paris-Nanterre)
  • Entrer dans le partage théâtral Eliakim Sénégas-Lajus (Étudiant en master, Université Lyon 2 - Laboratoire Passages XX-XXI)
  • Appartenances culturelles : les effets de cohésion et de répression dans les performances de Mike Kelley Geneviève Loup (Doctorante Université Paris VIII-Vincennes-Saint- Denis, EA 4010 : Arts des images et art contemporain)

Table Ronde

  • 15h30    L'histoire de l'art pour tous        
  • Ateliers Pour Enfants

10h - 19h L'atelier du regardeur

  • L’atelier du regardeur propose des animations interactives éducation à l’image à destination des jeunes publics autour du médium photographique.
  • L'atelier du regardeur est le fruit d'un partenariat entre le Conseil départemental de l'Essonne (musée français de la Photographie) et l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

salle Louis Grodecki

Un tour d’horizon des initiatives qui, concrètement et sur des terrains très différents, permettent un partage de l’histoire de l’art et une mise en valeur de son rôle sociétal.

Invités (liste non exhaustive) :

  • Morgan Belzic (professeur d’histoire des arts au lycée, en partenariat « égalité des chances » avec l’École du Louvre),
  • Jean-Noël Bret (président d’Art, Culture et Connaissance, association pour la diffusion de l’histoire de l’art et l’esthétique),
  • Claude-Yves Mazerand (architecte, visiteur de prison à la maison d’arrêt de Fresnes)
  • Alexandre Lafore (histoire de l'art et réseaux sociaux)

salle Walter Benjamin

Coin lecture

10h - 19h Sélection de livres illustrés (albums, BD et documentaires) sur les thèmes croisés du partage et de l’art.

Lecture de contes proposés.

Hall Rose Valland En partenariat avec la Bibliothèque municipale Charlotte Delbo

La bibliothèque de l'INHA – salle Labrouste © Laszlo Horvath, INHA, 2018

Visite

10h - 19h Visite en accès libre accompagnée de médiation

Exposition

10h - 19h Art du partage – partage de l'art

Il s’agit ici d’inviter le public à s’interroger sur le thème de l’année, tout en montrant la diversité des documents conservés par la bibliothèque.

L’exposition évoque d’abord les principes du partage (le bien partagé, les manières de partager, le partage dans la culture judéo-chrétienne), puis son application concrète dans l’espace européen (partage des formes et des idées) et enfin la nouvelle notion du partage apparue avec la Révolution (les premiers musées, la création d’un patrimoine au travers d’œuvres et de monuments iconiques). Les ouvrages choisis rebondissent également sur l’actualité (partage entre chrétiens et musulmans ; partage d’œuvres iconiques : la tapisserie de Bayeux et la Joconde).

C’est l’occasion de proposer aussi une sélection de lithographies de Steinlen datant de la Première Guerre mondiale illustrant un autre type de partage, celui d’une expérience traumatique.

Co-commissariat Jérôme Delatour et Rémi Cariel (INHA)

Concours

15h -  16h30  Ma recherche en 180 secondes

Dans le prolongement de la dernière édition du Festival de l’histoire de l’art, le concours « Ma recherche en 180 secondes » permet aux jeunes chercheurs de présenter leurs travaux en des termes accessibles à un auditoire diversifié.

Offrant une occasion unique aux étudiants de parfaire leurs aptitudes en communication, cet événement sera un moment de convivialité et d’émulation. Ce nouveau concours permettra aussi de diffuser la recherche au sein de l’espace public dans le cadre d’une manifestation privilégiant les échanges et la curiosité. Chaque étudiant disposera de trois minutes (180 secondes) pour réaliser un exposé clair et concis de son projet de recherche de niveau master. Les présentations réalisées par les candidats sélectionnés devront convaincre un jury composé de personnalités de l'histoire de l’art.

Informations pratiques

Le samedi 15 et dimanche 16 septembre 2018 : 10H-19H

Conférences et visites en entrée libre

Galerie Colbert 

  • Entrée : 6, rue des Petits-Champ – 75002 Paris
  • Sortie : 2 rue vienne – 75002 Paris

Bibliothèque de l’INHA – salle Labrouste

58, rue de Richelieu – 75002 Paris

Métro ligne 3 : Bourselignes 7, 14 : Pyramideslignes 1, 7 : Palais Royal – Musée du Louvre

Catégories

Lieux

  • Galerie Colbert | Bibliothèque de l’INHA - salle Labrouste - 6 rue des Petits-Champ | 58 rue de Richelieu
    Paris, France (75002)

Dates

  • samedi 15 septembre 2018
  • dimanche 16 septembre 2018

Mots-clés

  • photographie, image, partage, conservation, restauration

Contacts

  • Victoria Gaide
    courriel : victoria [dot] gaide [at] inha [dot] fr

Source de l'information

  • Victoria Gaide
    courriel : victoria [dot] gaide [at] inha [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« XXXVe journées européennes du patrimoine à l'Institut national d'histoire de l'art », Informations diverses, Calenda, Publié le vendredi 07 septembre 2018, https://doi.org/10.58079/10ty

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