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La lexicographie au service de la plume

Lexicography at the service of the pen

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Publicado el martes 12 de febrero de 2019

Resumen

La journée d'études La Lexicographie au service de la plume organisée par le Centre d’études linguistiques de l’université de Lyon (UJML3) propose de relier la lexicographie à l’étude de la langue des écrivains. Cette journée sera ouverte à toutes les langues et s’articulera autour de trois axes principaux : les dictionnaires et glossaires d'un auteur, la poétique du discours lexicographique des écrivains, l'ordre alphabétique qui peut devenir également un outil littéraire et constituer ainsi une nouvelle forme d'écriture. 

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Journée d’études organisée par le Centre d’Études Linguistiques de l’Université de Lyon (UJML3) – EA 1663 qui se tiendra le 24 mai 2019 à l’Université Jean Moulin Lyon 3.

Argumentaire

Je suis celui qui jadis feuilletait les encyclopédies.

Jorge Borges, Histoire de la nuit (1976)

Le titre de notre appel à communications évoque le rôle des dictionnaires dans les belles-lettres ; certains auteurs, plus que d’autres, exploitent des glossaires et trésors lexicaux dans la réalisation de leurs œuvres.

À son tour, la littérature, prise comme une norme de la langue écrite, fournit un grand nombre d’exemples qui confirment et illustrent le sens des mots consigné dans les dictionnaires. C’est ce sujet-ci qui est traité dans la majorité des communications réunies dans Lexique 12-13 : Dictionnaires et littérature (numéro coordonnée par P. Corbin et J.-P. Gillerm. Presses Universitaire du Septentrion, 1995 ; parties I-V), véritable référence en la matière. Nous proposons d’associer ces sujets aux lettres russes, anglaises, allemandes, espagnoles, italiennes, arabes etc. et de réfléchir aux rapprochements de l’intelligence créatrice et du discours lexicographique.

Au centre de cette réflexion se trouvent les dictionnaires et glossaires d’un auteur. C’est le premier axe de la thématique de cette journée d’études.

  • Les écrivains et, à plus forte raison, les poètes, possèdent leur « dialecte » qui brise le « vraisemblable sémantique » (J.-L. Backès) et développent des collocations et concordances donnant lieu, un jour, à un répertoire, à un dictionnaire d’auteur. L’appréhension du lexique de ces textes permet de saisir les implications et les sous-entendus de la langue propre à un auteur. L’œuvre de Blok, par exemple, constitue un vaste contexte au sein duquel de nombreux vocables vivent et signifient selon les lois imposées par cet univers. Tout écrivain est là « pour dire : maison, pont, fontaine, porte, pichet […] comme jamais les choses en elles-mêmes n’ont cru qu’elles étaient » (R. M. Rilke). Dans les lettres françaises, « les dictionnaires de littérature consacrés à un seul auteur sont légion » (G. Dotoli) : Pierre de Ronsard, Rousseau, Georges Sand, Zola, Baudelaire, Rimbaud, Proust, etc.;Le premier dictionnaire d’un auteur russe a été publié, en 1883, par Jacob Grot, linguiste, lexicographe, commentateur et éditeur scientifique du poète Derjavine. Le dictionnaire d’un auteur nous introduit dans l’espace de la culture linguistique de son temps et dans son particularisme spirituel. Comme l’écrit Henri Meschonnic : « On cherche un mot, on trouve un discours ». Aujourd’hui les Éditions sémantiques numériques, comme Tolstoy Digital, offrent de nouveaux instruments efficaces d’analyse du lexique d’auteur et de l’histoire de la langue.
  • Le deuxième axe vient de l’idée que les dictionnaires ont leur propre poétique qui attire les artistes. Outil et texte métasémiotique, le dictionnaire décrit la culture linguistique, les normes, les occurrences, les usages. Parmi les écrivains qui, à côté de leur écriture créatrice, ont rédigé ou participé à la rédaction de dictionnaires, on relèverait plusieurs cas de figures dont voici quelques exemples :

Diderot et d’Alembert ont prêté leurs noms à l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1747-1772), grande entreprise éditoriale et œuvre collective qui avait réuni les efforts des dizaines de collaborateurs.

Jakob et Wilhelm Grimm ont inscrit leur Dictionnaire allemand (1852-1971) dans un travail plus vaste sur la langue allemande et sur son étymologie ; véritables linguistes, les frères Grimm ont écrit une grammaire, rassemblé des légendes et contes populaires.

Vladimir Dahl a accompli un travail lexicographique qui a couronné son œuvre et sa vie. Monument de la langue russe, le Dictionnaire (1861-1868) de Dahl a éclipsé la prose de cet écrivain et ethnographe.

Les écrivains conçoivent parfois des glossaires que nous appellerons ici, d’une manière provisoire, thématiques ou ironiques.

Gustave Flaubert a accumulé pendant toute sa vie clichés, métaphores usées, formules plates et convenues, pour en faire une imitation ironique de dictionnaire : son Dictionnaire des idées reçues ou Catalogue des opinions chics. Inachevé, il fut publié (1913) en Appendice de son roman Bouvard et Pécuchet, tout aussi inachevé.

Les poètes symbolistes réunis autour de Paul Adam font un glossaire dont chaque entrée est illustrée par leurs vers ; ces poètes ont voulu faciliter l’initiation des lecteurs « au prestige hermétique » de leurs vocables (Préface du Petit glossaire pour servir à l'intelligence des auteurs décadents et symbolistes. Par Jacques Plowert (pseudonyme collectif). P., Vanier,1886).

André Breton avait l’intention de « constituer un répertoire des idées surréalistes et mettre sur pied un glossaire du merveilleux » reprenant toute la « documentation humaine en matière d’ouvrages fantastiques » (Lettre à Denise Naville du 28 janvier 1925). Le Dictionnaire abrégé du Surréalisme (1938) de Paul Éluard et d’André Breton est une ébauche de ce programme.

Le Dictionnaire russe de l’élargissement linguistique d’Alexandre Soljenitsyne est, pour ainsi dire, à l’opposé des Dictionnaires des mots nouveaux : il dresse une liste sélective de mots, oubliés ou presque, tirés du Dictionnaire de Vladimir Dahl. C’est aussi un ouvrage didactique répondant à « une vocation d’effet social » (A. Rey).

  • Enfin, l’ordre alphabétique, immotivé mais non arbitraire, est une manière d’organiser les connaissances polymathiques. Cet ordre attire chercheurs et artistes. En 1973-1974, en explorant pendant ses séminaires le lexique de l’auteur et, en particulier, le discours de l’amour, Roland Barthes préfère, aux dépens de l’ordre thématique, l’ordre alphabétique. Les dictionnaires classent par ordre alphabétique : auteurs, œuvres, personnages, genres, thèmes, citations, mythes littéraires, lieux célèbres, etc.

La littérature peut se présenter comme un dictionnaire, c’est le cas du Grand dictionnaire des Pretieuses, ou la Clef de la Langue des Ruelles (1660) d’Antoine Baudeau de Somaize. Le postmodernisme renonçant à suivre un ordre narratif choisit l’ordre alphabétique, comme le fait Milorad Pavić dans son Dictionnaire khazar. Roman-lexique en 100 000 mots (1984).

Le dictionnaire, avec son ordre alphabétique, fait penser à une œuvre fragmentée, éclatée, et, en même temps, à une accumulation, à une somme éprise d’exhaustivité.

Comité scientifique 

  • Fabrice Antoine (PR, Université de Lille – Cecille)
  • Henri Béjoint (PR, Université Lumière Lyon 2 – CRTT)
  • Natalia Gamalova (PR, Université de Lyon (UJML3) – CEL)
  • Denis Jamet (PR, Université de Lyon (UJML3) & University of Arizona – CEL)
  • Natalya Shevchenko (MCF, Université Lumière Lyon 2 – CRTT)

Comité d’organisation

  • Natalia Gamalova (Université de Lyon (UJML3) – CEL)
  • Yanina Mouton (Université de Lyon (UJML3) – CEL)
  • Victoria Zayanchkauskayte (Université de Lyon (UJML3) – CEL)

Modalités de soumission 

Les propositions devront comporter un intitulé, un résumé (350 mots, hors références bibliographiques), 5 mots-clés, la mention de la langue ou des langues étudiée/s, ainsi qu’une brève présentation de l’auteur. Chaque proposition fera l’objet d’une double évaluation anonyme du comité scientifique.

Langues des résumés et des communications : français

Durée des communications : 20 minutes

Adresse d’envoi :

  • victoria.zayanchkauskayte@univ-lyon3.fr
  • yanina.matasova@univ-lyon3.fr

Date limite de soumission des propositions : 21 février 2019

Date de réponse aux contributeurs : à partir du 28 février 2019 

Publication : Les communications retenues par le Comité éditorial à l’issue de la journée d’études pourront donner lieu à publication. Dans ce cas, un document indiquant les normes typographiques à respecter sera envoyé.  

Renseignements

  • victoria.zayanchkauskayte@univ-lyon3.fr
  • yanina.matasova@univ-lyon3.fr

Categorías

Lugares

  • Université Jean Moulin Lyon 3
    Lyon, Francia (69)

Fecha(s)

  • miércoles 24 de abril de 2019

Palabras claves

  • lexicographie, discours lexicographique, dictionnaire et glossaire d'un auteur, littérature

Contactos

  • Victoria Zayanchkauskayte
    courriel : victoria [dot] zayanchkauskayte [at] univ-lyon3 [dot] fr
  • Yanina Mouton
    courriel : yanina [dot] matasova [at] univ-lyon3 [dot] fr

Fuente de la información

  • Victoria Zayanchkauskayte
    courriel : victoria [dot] zayanchkauskayte [at] univ-lyon3 [dot] fr

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« La lexicographie au service de la plume », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el martes 12 de febrero de 2019, https://doi.org/10.58079/1204

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