Página inicialLes publics de l’horreur : expériences, usages, pratiques

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Les publics de l’horreur : expériences, usages, pratiques

The horror movie audience: experience, uses and practices

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Publicado segunda, 09 de março de 2020

Resumo

Cette journée d’étude propose d'étudier le cinéma d'horreur du point de vue de sa réception. Il s’agira notamment de déconstruire les préjugés encore tenaces sur le public de ces productions et le plaisir qu’elles procurent, en mettant en évidence la multiplicité des lectures et appropriations dont elles font l’objet, la complexité des plaisirs et des fantasmes qu’elles nourrissent, ainsi que la pluralité des spectateurs·rices qu’elles attirent devant les écrans. Une attention particulière sera portée à la diversité des contextes socio-historiques de réception de ces films et séries, mais aussi à la multiplicité des expériences, usages et pratiques des cinéphiles, « fans » et spectateurs·rices ordinaires affectionnant ce genre cinématographique riche et hétérogène.

 

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4ème Journée d’étude du GREPs - Lundi 21 septembre 2020

Dans le cadre du projet GAPnum de l’Université Paul Valéry Montpellier 3

Argumentaire

Alors que les publics de films ou de séries d’horreur font depuis longtemps l’objet de nombreux discours publics (notamment dans le cadre des débats sur les conséquences psychologiques de l’exposition aux images violentes), ils restent peu connus et peu étudiés par le monde académique, particulièrement en France. La vision dominante du genre horrifique comme constitué majoritairement de productions racoleuses, immatures et incitant à la violence, a pour pendant une conception tout aussi stéréotypée de son public, supposément jeune, masculin, populaire, assidu mais peu exigeant, là où les enquêtes empiriques révèlent une réalité beaucoup plus complexe et hétérogène. De même, les expériences spectatorielles des publics de l’horreur ont souvent été abordées de manière abstraite et anhistorique, à l’image de Noël Carroll (1990) cherchant à élucider « le paradoxe de l’horreur » (« comment des gens peuvent être attirés par des choses répugnantes ? ») dans son ouvrage classique The Philosophy of Horror. Pâtissant souvent d’approches focalisées exclusivement sur le texte filmique, qui cherchent à déduire de l’analyse interne de l’œuvre les interprétations et plaisirs qu’elles procurent, les spectateurs·rices et leurs lectures restent méconnues. En somme, si le public de l’horreur est l’objet de nombreux discours, rares sont celles et ceux qui fondent leurs considérations sur une étude empirique de ces spectateurs·rices, de leurs témoignages ou de leurs pratiques (Hills 2005, 2014).

Cette quatrième journée d’étude du GREPs (Groupe de Recherche sur les Écrans et leurs Publics[1]), inscrite dans le cadre du projet GAPnum de l’Université Paul Valéry Montpellier 3[2], propose d’accueillir des communications envisageant le genre de l’horreur du point de vue de sa réception. Il s’agira notamment de déconstruire les préjugés encore tenaces sur le public de ces productions et le plaisir qu’elles procurent, en mettant en évidence la multiplicité des lectures et appropriations dont elles font l’objet, la complexité des plaisirs et des fantasmes qu’elles nourrissent, ainsi que la pluralité des spectateurs·rices qu’elles attirent devant les écrans. Une attention particulière sera portée à la diversité des contextes socio-historiques de réception de ces films et séries, mais aussi à la multiplicité des expériences, usages et pratiques des cinéphiles, « fans » et spectateurs·rices ordinaires affectionnant ce genre cinématographique riche et hétérogène.

Les communications pourront porter par exemple sur :

  • Le profil sociologique des publics de l’horreur. Quelle est la composition des publics de films/séries d’horreur en termes d’âge, de genre, de classe, etc. ? Quelles sont ses variations en fonction des contextes socio-culturels, des périodes historiques, des sous-genres de l’horreur, des pratiques spectatorielles (fréquences, médias privilégiés, etc.) ? Quels publics sont visés par l’industrie, et quels écarts existent entre publics visés et réels ? ( par ex. Berenstein 1996, Cherry 1999)
  • La réception des films/séries d’horreur. Comment telle œuvre horrifique a été reçue dans tel contexte socio-historique ? De quelles lectures, interprétations, appropriations a-t-elle été l’objet ? Quels publics l’ont appréciée/ignorée/condamnée/etc. ? Quels débats a-t-elle suscité ? Quels enjeux traversent la réception de sous-genres spécifiques (gore, trash, etc.) ou des remakes, suites, reboots, etc. ? Quelles lectures camp ont été faites de productions horrifiques ?  (Cf. par ex. Austin 2002, Larsen and Haller 2002, Mathijs 2005, Barker et al. 2006, Jancovich 2010)
  • Les expériences et pratiques spectatorielles des publics de l’horreur. Comment articuler les approches historiquement dominantes des publics de l’horreur (philosophie, psychanalyse, phénoménologie, psychologie cognitive, etc.) à l’étude empirique des publics conçus comme hétérogènes et socialement situés ? Que nous apprend l’analyse des discours des spectateurs·rices de films/séries d’horreur ? Quelles pratiques accompagnent ou prolongent l’expérience spectatorielle ? (Cf. par ex. Tudor 1997, Barker 2013)
  • Les usages des genres (et sous-genres) de l’horreur. Quels usages les différents·es professionnels·les de l’industrie, les « fans », le public ordinaire, les universitaires, les critiques, etc., font-ils·elles des catégories génériques de l’horreur et de ses sous-genres ? Quels enjeux économiques et sociopolitiques sous-tendent ces pratiques discursives ? Quand, par qui et pourquoi certains films sont-ils exclus du genre de l’horreur ? Quels sont les usages de catégories comme « smart horror» ou « quality horror » ? (Cf. par ex. Jancovich 2000, Austin 2002, Bode 2010)
  • Les fans du genre horrifique. Comment se définissent les communautés de fans de productions horrifiques ? Quelles sont leurs pratiques, leurs productions, leurs interactions avec l’industrie, leurs liens avec le monde de la critique spécialisée du cinéma de genre, etc. ? Qui en fait partie et qui en est exclu ? ( par ex. Sheffield and Merlo 2010, Cherry 2011, Booth 2012)
  • Les publics de l’horreur en contexte numérique. La démocratisation de l’accès à l’internet haut débit et le développement d’outils numériques ont permis la création de plateformes de discussion dont de nombreux amateurs se sont saisis. Le forum de Mad Movies constitue un bon exemple d’espace d’entre-soi où se construisent des normes et des valeurs à l’écart des standards dominants. Dans ce contexte, des communications pourront par exemple analyser ces espaces comme des lieux d’interprétation collective où la « qualité » d’une œuvre est stabilisée au fur et à mesure des échanges. Ces forums pourront également être étudiés comme des lieux de sociabilité et de socialisation où se forge le goût des individus au contact d’autres amateurs.
  • Les représentations des publics de l’horreur. Quelles conceptions de ces publics et de leurs expériences sont véhiculées ou sous-tendues par les discours médiatiques à leur sujet ? Par les matériaux promotionnels ? Par les métafilms qui les mettent en scène, à l’image de la série des Scream ? Comment ces représentations varient en fonction du contexte socio-historique ? Quels écarts entre ces représentations et les publics réels de l’horreur ?

Ces axes ne sont pas exhaustifs. Toute communication portant sur les publics de l’horreur (films et séries) sera étudiée avec intérêt.

Comité d'organisation

  • Chloé Delaporte (RIRRA21)
  • Quentin Mazel (IRCAV)
  • Jules Sandeau (RIRRA21)

avec le soutien de Victor Poucalow

la journée d’étude aura lieu le lundi 21 septembre 2020 à l’Université Paul Valéry Montpellier 3.

Modalités de soumission

Les propositions de communication (résumé de 300 mots environ, accompagné d’un titre et d’une notice biographique) devront être envoyées au format PDF conjointement à quentin.mazel@gmail.com, chloe.delaporte@gmail.com  et sandeau.jules@gmail.com

avant le 31 mars 2020.

Les réponses seront envoyées fin avril. Une publication à la journée d’étude, au sein d’un ouvrage collectif ou d’un numéro de revue académique, est envisagée.

Le comité d’organisation tient à affirmer son soutien à la mobilisation en cours contre la LPPR (Loi de programmation pluriannuelle de la recherche). La diffusion de l’appel à communications pendant cette période de lutte est contrainte par le calendrier des financements acquis, qui ne permet pas le report de cette journée.

Bibliographie indicative

Austin, Thomas (2002), Hollywood, Hype and Audiences: Selling and Watching Popular Film in the 1990s, Manchester, Manchester University Press.

Barker, Martin (2013), “Watching rape, enjoying watching rape…: how does a study of audience cha(lle)nge film studies approaches?”, in The New Extremism in Cinema: From France to Europe (eds T. Horeck and T. Kendall), Edinburgh: Edinburgh University Press, p. 105-116.

Barker, Martin, Ernest Mathijs and Xavier Mendik (2006), “Menstrual monsters: the reception of the Ginger Snaps cult horror franchise”, Film International, 4(21), p. 68-77

Berenstein, Rhona J. (1996), Attack of the Leading Ladies: Gender, Sexuality and Spectatorship in Classic Horror Cinema, New York: Columbia University Press.

Bode, Lisa (2010), “Transitional tastes: teen girls and genre in the critical reception of Twilight”, Continuum, 24 (5), p. 707-719.

Booth, Paul (2012), “Saw fandom and the transgression of fan excess”, in Transgression 2.0: Media, Culture and the Politics of a Digital Age (eds D.J. Gunkel and T. Gourneos), New York and London: Continuum, p. 69–83.

Carroll, Noël (1990), The Philosophy of Horror, New York and London: Routledge.

Cherry, Brigid (1999), “Refusing to Refuse to Look: Female Viewers of the Horror Film”, in Identifying Hollywood Audiences (eds Richard Maltby and Melvyn Stokes), London: BFI.

Cherry, Brigid (2009), Routledge Film Guidebooks: Horror, London and New York, Routledge.

Cherry, Brigid (2010), “Stalking the web: celebration, chat and horror film marketing on the internet, in Horror Zone” (ed. I. Conrich), London and New York, I.B. Tauris, p. 67–85.

Cherry, Brigid (2011), “Knit one, bite one: vampire fandom, fan production and feminine handicrafts”, in Fanpires: Audience Consumption of the Modern Vampire (eds G. Schott and K. Moffat), Washington, DC, New Academia Publishing, p. 137–155.

Church, David (2010), “Afterword: memory, genre, and self-narrativization; or, why I should be a more content horror fan”, in American Horror Film: The Genre at the Turn of the Millennium (ed. S. Hantke), Jackson, University Press of Mississippi, p. 235–242.

Hill, Annette (1997), Shocking Entertainment: Viewer Response to Violent Movies, Luton: University of Luton Press.

Hills, Matt (2005), The Pleasures of Horror, London and New York: Continuum.

Hills, Matt (2014), “Horror Reception/Audiences”, in A Companion to Horror Film (ed. H. M. Benshoff), Oxford: Wiley-Blackwell, p. 90-108.

Hutchings, Peter (2004), The Horror Film, Harlow, Pearson Education.

Hunter, I. Q. (2014), “Trash Horror and the Cult of the Bad Film”, in A Companion to Horror Film (ed. H. M. Benshoff), Oxford: Wiley-Blackwell, p. 483-500

Jancovich, Mark (2000), “‘A real shocker’: authenticity, genre and the struggle for distinction”, Continuum: Journal of Media & Cultural Studies, 14 (1), p. 23-35.

Jancovich, Mark (2002) “Cult Fictions: Cult Movies, Subcultural Capital and the Production of Cultural Distinctions”, Cultural Studies, 16(2), p. 306-322.

Jancovich, Mark (2010), “‘Two Ways of Looking’: The Critical Reception of 1940s Horror”, Cinema Journal, 49(3), Spring, p. 45-66

Kermode, Mark (2001), “I was a teenage horror fan: or, ‘How I learned to stop worrying and love Linda Blair’”, in Ill Effects: The Media/Violence Debate (eds M. Barker and J. Petley), London and New York, Routledge, p. 126–134

Larsen, Robin, and Beth A. Haller (2002), “Public Reception of Real Disability: The Case of Freaks”, Journal of Popular Film and Television, 29(4), Winter, p. 164–72

Mathijs, Ernest (2005), “Bad Reputations: The Reception of ‘Trash’ Cinema”, Screen, 46(4), p. 451-472.

Sheffield, Jessica, and Elyse Merlo (2010), “Biting back: Twilight anti-fandom and the rhetoric of superiority”, in Bitten by Twilight: Youth Culture, Media & the Vampire Franchise (eds M.A. Click et al.), New York: Peter Lang, p. 207–222.

Staiger, Janet (2000), Perverse Spectators:  The Practices of Film Reception, London:  New York University Press.

Tudor, Andrew (1997), “Why horror? The peculiar pleasures of a popular genre”, Cultural Studies, 11 (3), p. 443–

[1] https://grepssite.wordpress.com/

[2] Le projet GAPnum porte sur les Genres Audiovisuels Populaires en contexte numérique.

Locais

  • Montpellier, França (34)

Datas

  • terça, 31 de março de 2020

Palavras-chave

  • publics ; réception : cinéma ; séries ; horreur

Contactos

  • jules sandeau
    courriel : jules [dot] sandeau [at] univ-montp3 [dot] fr

Urls de referência

Fonte da informação

  • jules sandeau
    courriel : jules [dot] sandeau [at] univ-montp3 [dot] fr

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Para citar este anúncio

« Les publics de l’horreur : expériences, usages, pratiques », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado segunda, 09 de março de 2020, https://doi.org/10.58079/14l6

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