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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Enfants et patrimoines

Children and heritage

*  *  *

Veröffentlicht am Montag, 23. März 2020

Zusammenfassung

Bénéficiaire de la médiation, mis en situation de jouer les médiateurs, éventuellement producteur de patrimoine, et lui-même (ou du moins sa culture) susceptible d’être patrimonialisé, l’enfant participe des principales étapes du processus d’institution patrimoniale. Certes, ces différents rôles supposent des angles d’approche, des objets, des problématisations sensiblement différents. Le pari n’en est pas moins de les appréhender d’un seul tenant, et travaillant ainsi à les décloisonner, d’aborder les partitions interprétées par les enfants non pas tant en fonction de leur position en amont, en aval ou au mitan de l’opération de patrimonialisation, mais au regard de l’écart possible entre répertoire assigné et composition libre, autrement dit, entre les manières adultes de concevoir ce que doit être et faire l’enfant en patrimoines et ce qui relève de l’initiative enfantine à proprement parler en ce domaine. Prenant pied dans cet entre-deux, l’on s’emploiera à user des représentations de l’enfant et de l’enfance comme d’un miroir susceptible de refléter des traits encore insoupçonnés de notre modernité du patrimoine et, parallèlement, l’on s’efforcera de saisir, à travers les façons de dire et de faire propres aux enfants, dans quelle mesure ces derniers agissent la notion de patrimoine.

Inserat

Ethnopôle GARAE – Maison des mémoires, 53 rue de Verdun, Carcassonne 8, 9 et 10 décembre 2020

Direction

sous la direction de Sylvie Sagnes et Thierry Wendling

Argumentaire 

Enfants » et « patrimoines »1. L’attelage des deux termes, s’il n’est pas nécessairement le plus attendu, n’a cependant rien pour surprendre. Loin d’être étrangers l’un à l’autre, les mondes qu’ils désignent se rencontrent en plus d’une occasion. Pour s’en convaincre, il suffit à chacun de songer à ses toutes premières expériences de visite, à l’occasion des sorties scolaires ou bien d’escapades en famille. Il est en effet loin le temps où les enfants étaient considérés comme un public indésirable dans les monuments, les musées, les bibliothèques ou les centres d’archives, parce qu’embarrassant, envahissant, bruyant, contrariant la concentration requise par l’écoute ou la lecture. Les efforts déployés au cours des dernières décennies pour tenter de concilier les impératifs de démocratisation et de démocratie culturelles, et notamment ceux visant à adapter la médiation aux différents publics des musées, ne pouvaient les laisser de côté. Aujourd’hui évidente et incontestée, leur présence, ainsi que les dispositifs spécialement conçus pour eux, ne doit cependant pas nous faire perdre de vue les autres façons dont peuvent s’articuler nos deux termes. Outre le patrimoine pour les enfants évoqué à l’instant, la mise en présence des deux vocables peut tout aussi bien référer au patrimoine par les enfants, autrement dit au rôle non pas de récepteur, mais de médiateur, voire de producteur de patrimoine endossé par les enfants. Cette question en appelle une autre, celle de la nature du patrimoine concerné par le geste patrimonialisateur enfantin, et plus, puisqu’au-delà de cette perspective ouverte sur le patrimoine des enfants (autre combinaison possible de nos deux termes), s’impose la réalité de l’enfance (entendue comme l’ensemble des représentations que développent les adultes à propos des enfants) patrimonialisée telle qu’elle peut se donner à voir dans les musées du jouet, de l’école, etc. Pour gratuite qu’elle paraisse, l’énumération de ces variations autour des mots enfants », « enfance » et « patrimoines » n’en témoigne pas moins de la diversification et de l’intensification des rapprochements entre les deux univers qui nous occupent, et doivent à ce titre nous interpeller : héritier, médiateur, éventuellement producteur de patrimoine, et patrimoine lui-même, l’enfant n’est-il pas susceptible de participer, in fine, de l’une ou l’autre des principales étapes du processus d’institution patrimoniale ? Certes, la déclinaison obtenue suppose des angles d’approches, des objets, des problématisations sensiblement différents. Le pari présidant à ce projet de colloque n’en est pas moins de les appréhender d’un seul tenant, et travaillant ainsi à les décloisonner, d’aborder les partitions interprétées par les enfants non pas tant en fonction de leur position en amont, en aval ou au mitan de l’opération de patrimonialisation, mais au regard de l’écart possible entre répertoire assigné et composition libre, autrement dit, entre les manières adultes de concevoir ce que doit être et faire l’enfant en patrimoines et ce qui relève de l’initiative enfantine à proprement parler. Prenant pied dans cet entre-deux, l’on s’emploiera à user des représentations de l’enfant et de l’enfance comme d’un miroir susceptible de refléter des traits encore insoupçonnés de notre modernité du patrimoine et, parallèlement, l’on s’efforcera de saisir, à travers les façons de dire et de faire propres aux enfants, dans quelle mesure ces derniers agissent la notion de patrimoine.

L’initiation des enfants au patrimoine, quel que soit son cadre (éducation formelle ou non-formelle), renvoie à un enfant appréhendé comme un adulte en devenir qu’il s’agit d’équiper de compétences culturelles. Sont ainsi imaginés et mis en œuvre des modes de médiation spécifiques, tenant compte des savoirs, compétences, habiletés caractéristiques de chaque tranche d’âge (tout-petits, enfants, adolescents), ce qui se traduit par la mise en place de dispositifs (parcours, expositions, visites, animations, ateliers, etc.) parallèles à l’offre destinée aux adultes. Il est aussi des musées qui vont jusqu’à concevoir, en leur sein, des espaces (tel le Musée des enfants à l’Historial de la Vendée2) en permanence réservés aux jeunes publics, lesquels disposent par ailleurs de structures qui leur sont entièrement et uniquement dédiées comme le Préau des Accoules à Marseille3. Le phénomène s’observe également dans le domaine « neuf » du patrimoine culturel immatériel, où il donne lieu à l’ouverture de cours, voire d’écoles, permettant l’apprentissage de pratiques traditionnelles (chants, musiques, danses, jeux, sports, etc.), aussi bien qu’à l’élaboration de projets périscolaires d’initiation et de découverte (à l’art des sonneurs de trompes en Lozère, à la culture taurine dans le Gard, au patrimoine oral en Ille-et-Vilaine, etc.), quand il ne se concrétise pas par l’adaptation de pratiques adultes (la cavalcade et le bal des enfants à Granville, la fête des petits ours en Vallespir, la cérémonie de prise de coiffe des Mireillettes en pays d’Arles, etc.). Leur généralisation ne doit pas laisser préjuger de la facilité à mettre en œuvre toutes ces médiations. Le défi inhérent à tout exercice de ce type, à savoir simplifier sans biaiser, traduire sans trahir, tout en s’appuyant sur « les gestes de réception » de ceux auxquels l’on s’adresse, se trouve comme démultiplié face à cette catégorie de public. Pour le médiateur qui, à l’instar de tout adulte, conserve un souvenir de cette culture de passage qu’est la culture de l’enfance tout en lui étant devenu étranger, il s’agit de composer avec l’idée qu’il se fait de son public, laquelle, si elle s’avère trop caricaturale, peut conduire à des propositions artificielles et faire obstacle à l’appropriation4. Cela étant, dans le cadre de ce colloque, plutôt que d’enfermer le propos dans l’évaluation de l’efficacité des dispositifs imaginés, on se donnera pour ambition d’analyser le métissage dont procède la co-construction de sens que vise l’intention de médiation, autrement dit l’hybridation des présupposés et des références mobilisés aussi bien par les médiateurs que par leurs petits récepteurs. Pareil décorticage ne peut-il aider à comprendre certaines tendances, telle la place de plus en grande aujourd’hui accordée aux tout-petits dans le monde du patrimoine ? Là, l’éveil s’orchestre à la faveur de sollicitations et d’interactions multi-sensorielles supposées susciter chez les bébés une plus grande réceptivité que le recours à la parole. Or, quand par ailleurs, du côté des grands, le patrimoine se fait de moins en moins récit pour se donner de plus en plus à vivre, à ressentir, à être incarné, la coïncidence ne peut manquer d’interpeler. Ainsi la médiation auprès des tout-petits peut-elle s’envisager dans sa congruence à l’ordre actuel du patrimoine, comme l’une des manifestations de ce dernier, voire comme l’une de ses conséquences, mais peut tout aussi bien être regardée comme un laboratoire où s’inventent de nouvelles façons de s’approprier le passé.

Ce faisant, la raison d’être de tous ces dispositifs ne saurait se voir ramenée à la seule préoccupation d’éducation. Incontestablement, celle-ci se double d’autres considérations qui visent, outre l’accomplissement de chaque individu, la pérennisation de ce désir de pérennité instituant le patrimoine, ou pour le dire autrement, l’assurance d’un futur pour le « passé présent ». Il s’agit donc non seulement d’initier les enfants à la valeur patrimoniale et de former le public de demain, mais aussi de pourvoir le monde du patrimoine en relais et en futurs continuateurs. L’enfant est de fait cet usager du patrimoine dont on espère qu’il se fera, a minima, prescripteur auprès des adultes de son entourage, mais que l’on n’hésite pas non plus à impliquer jusqu’à l’amener à remplir lui-même la fonction de médiateur. Toutes sortes d’opérations, conduites localement (« Mini-guides villageois » dans le Sud-Manche et les Hauts-de-France, Muséomix Kids à Lille, à Nice ou à Genève) ou lancées à l’échelle nationale (« La classe, l’œuvre », « C’est mon patrimoine »), voire européenne (« Heritage Makers »), ont été pensées dans cette optique. Elles sont au diapason de toutes les injonctions à la participation dont notre modernité du patrimoine fait entendre les échos pour avoir élevé l’initiative des communautés au rang de principe cardinal. Ce faisant, n’exagèrerait-on pas à imputer la transmission à l’envers (des enfants aux adultes) observable sur les terrains du patrimoine seulement à cette conjoncture, marquée au coin de la norme unesquienne ? Une ethnographie fine, comme celle conduite par Véronique Moulinié en Arles, a bien montré que la transmission de la tradition costumière peut s’effectuer, notamment en ce qui concerne les familles allochtones, par l’entremise des fillettes, qui font office d’éclaireuses, en pénétrant les premières dans le monde de la Maintenance avant d’y entraîner leurs mères 5. Plus largement, l’anthropologie n’a pas manqué de mettre en évidence, aux quatre coins de la planète, le rôle traditionnellement dévolu à l’enfant, dont le propre est d’explorer et de se jouer des limites, ce qui le rend « socialement interstitiel »6 et donc apte à réaliser des rites, à communiquer avec l’au-delà et, partant, à transmettre la culture7. Analysant Coco, un dessin animé produit par les studios Disney, Charles-Edouard de Suremain retrouve dans le personnage de Miguel, « récipiendaire fortuit de la tradition » et « guide volontaire »8, cette figure d’enfant gyrovague capable d’aller et venir entre sa vie terrestre et l’outre-monde afin de reconnecter le présent au passé et de perpétuer une culture, désormais patrimonialisée. C’est bien le cas du Día de los Muertos au Mexique (inscrit en 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité) qui offre son cadre à l’action de ce film d’animation. En passant de la culture (au sens anthropologique du terme) à la Culture (au sens malraucien du terme), si quelque chose d’une continuité s’esquisse dans le rôle de passeur de patrimoine assigné aux enfants, elle ne dispense pas d’être attentifs aux changements qui s’opèrent, ce à quoi les futurs communicants sont vivement incités. La question revêt d’autant plus de relief dès lors que l’on mesure la capacité des enfants à déborder des attendus, à exercer cet arbitraire qui caractérise l’entre-enfants et permet à celui-ci de se démarquer du monde des adultes9, ce qu’illustre une expérience conduite sur le site mexicain de Teotihuacan10. Sensibilisés au patrimoine archéologique pour qu’ils se fassent à leur tour les interprètes de cette richesse patrimoniale auprès des habitants, les écoliers mobilisés ont eu tôt fait de détourner les outils d’enregistrement mis à leur disposition pour mettre en exergue un patrimoine tout aussi menacé mais autrement plus signifiant de leur point de vue et, à savoir la nature environnante, ou encore les graffitis couvrant les ruines d’une hacienda du XVIIIe siècle, les stands de friandises et de fast-food et les étals de vêtements bon marché.

Si le profil de l’enfant médiateur demande à être documenté et examiné dans son historicité et son actualité, l’est donc tout autant le patrimoine qu’il prend en charge. Peut-on néanmoins parler d’enfant patrimonialisateur ? L’exemple cité précédemment semble appeler une réponse positive, tout en mettant en évidence un « patrimoine enfantin » parallèle et divergent. Ce faisant, on ne saurait prêter aux seuls enfants cette approche décalée du patrimoine, ainsi que le suggère aujourd’hui l’extension quasi illimitée de la désignation patrimoniale. De même, les enfants ne sont pas les seuls à percevoir et vivre autrement le patrimoine bénéficiant de l’onction des experts. Les enquêtes de Christiane Amiel portant sur la Cité de Carcassonne en un temps où elle était moins désertée de ses habitants qu’elle ne l’est actuellement mettent en scène des enfants occupés à des jeux de vertige sur le faîte des murs d’enceinte, à des courses poursuites (en particulier avec les gardiens), à des chasses aux oiseaux et surtout à « la petite guerre » contre les bandes de garçons des quartiers environnants de La Trivalle et de La Barbacane, mues par l’inoxydable envie de prendre d’assaut la citadelle11. Cadre du déploiement d’un imaginaire de la guerre, le monument des petits Ciutadins et de leurs voisins est loin d’être étranger à celui des adultes qu’ils sont devenus, eux qui se vivent au quotidien assiégés par les foules de touristes, et rejouent bien volontiers à la guerre au soir de l’embrasement de la Cité, le 14 juillet, en s’armant de couvercles de poubelle comme de boucliers pour se protéger des débris de fusées.

Quels que soient ses porteurs, adultes ou enfants, qu’elle s’applique à de nouveaux biens culturels ou qu’elle requalifie des patrimoines déjà reconnus tels, cette appréhension hétérodoxe du patrimoine a incontestablement ouvert la voie à la patrimonialisation des éléments de la culture enfantine12. Ceux-ci forment, entre autres, ce « folklore enfantin » qu’ont patiemment collecté les érudits aux prémices de la discipline et qui aujourd’hui ne laisse d’intriguer l’anthropologie du fait de son exceptionnelle longévité, laquelle tend à apparenter les communautés enfantines à des conservatoires, ou pour emprunter sa métaphore à Olivier Morin, des « réfrigérateurs » culturels13, alors même que tout s’y oppose : « le mystère de cette tradition-là est qu’elle écrase le temps. La transmission ne se réalise pas d’une génération à l’autre, mais d’une année à l’autre, d’une part. Et d’autre part celui qui transmet, soit l’enfant un peu plus âgé, abandonne et oublie ce qu’il a transmis. On ne devient grand qu’à ce prix. Les enfants pratiquent une tradition qui ne se connaît pas comme telle, qui n’a que faire des dépositaires autorisés, des monuments, et de la préservation du passé. La tradition des enfants ne vit que dans le temps court »14. La prolifération et la mémorabilité de cette tradition expliqueraient, selon Olivier Morin, la paradoxale capacité de préservation dont font montre les sociétés enfantines15. Quoi qu’il en soit, pareille « réfrigération » d’une culture ou sous-culture ne saurait être confondue avec l’acte de patrimonialisation qui se veut conscient de lui-même et soucieux de ses buts et de ses effets. Faire patrimoine, serait-ce alors hors de portée de l’enfant et par conséquent une affaire d’âge ? La question est à mettre à l’épreuve de phénomènes comme le collectionnisme enfantin16, jusqu’ici abordé moins sous cet angle que sous celui du développement social et psychologique de l’enfant17 ou encore celui de son instrumentalisation à des fins commerciales18.

L’existence d’un patrimoine des enfants ou de l’enfance ne dépend cependant pas de la réponse à cette interrogation. À l’instar des occurrences immatérielles de ce patrimoine dont les folkloristes ont très tôt rendu compte, la culture matérielle enfantine a tout aussi précocement retenu l’attention, ainsi que le suggère la passion collectionneuse d’un Henry d’Allemagne (1863-1950) ou d’un Léo Clarétie (1862-1924) pour les jeux et jouets, ou d’une Herminie de Rohan (1853-1926) pour les poupées. Si ces élans précurseurs et les suivants en faveur du patrimoine des enfants et de l’enfance doivent beaucoup, quoique de manière plus ou moins dicible, à la nostalgie d’adultes en mal de leur propre enfance, ils trouvent aussi à s’originer, selon les lieux et les moments, dans la volonté de valoriser les arts populaires, le projet de célébrer de l’artisanat régional, ou le désir de rendre compte de la culture de masse19. Plus encore, le développement des Childhood studies au cœur du monde académique contribue à l’assomption de ce « nouveau » patrimoine20 que manifeste, outre la création de musées spécialisés, la multiplication des expositions consacrées aux enfants et à l’enfance. La tendance vérifie, en même temps que l’élasticité de la désignation patrimoniale, la montée en puissance d’une certaine idée de l’enfant dans notre monde occidental, désormais sujet de droits et de protections spécifiques. Résultant de cette collusion de déterminations, le patrimoine ainsi spécifié, visibilisé, institué s’offre à la délectation et à l’appropriation de tout un chacun, adultes comme enfants. Mais s’agit-il bien d’un patrimoine comme les autres ? Face à un public qui n’est plus, mais a été enfant, et face à cet autre public qui l’est encore, ce patrimoine « parle » sans doute différemment, mais interpelle forcément, d’une manière ou d’une autre. Comment, en vertu de ce caractère de familiarité, le travail de médiation se situe-t-il ? N’en joue-t-il pas ? Et plus, ce patrimoine n’est-il pas présumé chargé d’un supplément d’efficace s’agissant de la sensibilisation de l’enfant au fait patrimonial ?

Ainsi revenue à son point de départ, ou presque, cette note d’intention propose un balisage suffisamment lâche pour admettre des mises en perspectives autres que celles énoncées ici. Ces éventuels changements de focale n’auront qu’à faire leur le souci qui préside à l’organisation de ce colloque, à savoir étendre et approfondir l’exploration de la manière dont enfant (et enfance) et patrimoine interagissent et témoignent, dans leurs nuances et variations, des désirs de pérennité qui meuvent tout un chacun dans l’ici et le maintenant des terrains investis, et reconfigurent l’essence de nos identités.

Modalités de contribution

Les propositions (entre 2 000 et 3 000 signes) sont à adresser

avant le 15 avril 2020

à sylvie.sagnes@bbox.fr et thierry.wendling@ehess.fr. Elles seront transmises de façon anonyme pour évaluation au comité scientifique dont l’avis sera transmis aux auteurs courant juin 2020. 

Les propositions retenues donneront lieu à un texte aussi abouti possible, accompagné d’une note bio-bibliographique, qui sera communiqué à l’avance aux modérateurs. Ces premières versions devront être transmises au plus tard le 20 novembre 2020. Dans l’optique d’une publication collective (dossier spécial dans la revue en ligne In Situ. Au regard des sciences sociales), les versions définitives (35 000 signes) seront attendues pour le 31 janvier 2021 (https://journals.openedition.org/insituarss/276). L’Ethnopôle prendra en charge déplacements et deux nuitées.

Comité scientifique

  • Emmanuelle Lallement, professeur, Université Paris 8, Institut d’études européennes
  • Michel Manson, professeur émérite de l’Université Paris 13
  • Véronique Pache-Huber, professeur, Université de Fribourg
  • Elodie Razy, professeur, Université de Liège, IRSS-Lasc
  • Sylvie Sagnes, chargée de recherches CNRS, IIAC-Equipe Lahic
  • Charles-Edouard de Suremain, directeur de recherche IRD, PALOC
  • Maxime Vanhoenacker, chargé de recherches CNRS, IIAC
  • Thierry Wendling, chargé de recherches CNRS, IIAC-Equipe Lahic

Notes

1 Le patrimoine s’entend ici dans l’acception que lui prête aujourd’hui le sens commun et que l’anthropologie, attentive aux variations qui l’affectent, tente de cerner depuis ces vingt dernières années. Son sens actuel résulte d’une évolution sémantique enracinée dans l’entre-deux-guerres et confirmée dans la seconde moitié du XXe siècle, à la faveur de laquelle le terme, d’abord proche de « civilisation » (la connotation ethnocentriste en moins) se voit couplé à l’adjectif « culturel » (« culture » s’entendant comme ce qui reste du passé) et renvoie à l’idée d’héritages singuliers (cf. Voisenat Claudie, « Le tournant patrimonial », in Claudie Voisenat & Christian Hottin (dir.), Le Tournant patrimonial, Paris, MSH, 2016 : 17-41). Incarné par toutes sortes de réceptacles inaliénables et en cela distincts des biens ordinaires, le patrimoine compte au nombre des dispositifs (au sens foucaldien du terme) d’instauration de la valeur culturelle observables de par le monde, mais s’en distingue par son caractère négocié à l’échelle internationale au sein des instances unesquiennes et sa portée globalisée. Pour une description des caractéristiques du dispositif, voir Fabre Daniel, « L’ordinaire, le familier, l’intime, loin du monument », in Claudie Voisenat & Christian Hottin (dir.), Le Tournant patrimonial, Paris, MSH, 2016 : 43-58.

2 Vital Christophe, 2013, « Le Musée des enfants à l’Historial de Vendée. Le concept muséographique », Musées et collections publiques de France, n°269 : 30-31 ; Collot Nathalie, 2013, « Petite enfance et médiation au musée des enfants », Musées et collections publiques de France, n°269 : 32-35.

3 Rossellini Laurence, 2012, « Le Préau des Accoules, un "musée où on s’amuse" », Espaces, 302 : 26-27.

4Aguet Sommer Jessica, 2011, « Quand le monde de l’enfant entre au musée », in Andy Arléo et Julie Delalande (dir.), Cultures enfantines. Universalité et diversité, Rennes, Presses universitaires de Rennes : 425-433.

5Moulinié Véronique, 2009, « Carrières d’Arlésiennes : du rififi au pays des froufrous », in Sylvie Sagnes (dir.), Images mentales, représentations de l’identité : le Museon Arlaten, Rapport de recherche sur commande duMuseon Arlaten, IIAC-Lahic: 142-244 ;

6 Fabre Daniel, 2016, « Sur l’espace affectif des enfants comme objet anthropologique », Lares, Vol. 82, n°3, 2016 : 535.

7 Coquet Michèle, 2013, « Introduction », in Coquet Michèle, Claude Macherel (dir.), Enfances – Pratiques, croyances et inventions, Paris, CNRS Éditions : 9-27.

8 Suremain Charles-Édouard de, 2018. « Coco, l’"enfant du patrimoine" ? Sur la représentation de la fête des morts au Mexique à partir d’un "dessin animé patrimonial" », AnthropoChildren, n°8 [En ligne] https://popups.uliege.be:443/2034-8517/index.php?id=3135.

9Cf Hirschfeld Lawrence A., 2003, « Pourquoi les anthropologues n’aiment-ils pas les enfants ? », Terrain, 40 : 21-48 ; Augustins Georges, 1988, « Le jeu de billes: Lieu de la raison, lieu de la passion », Ethnologie française, T. XVIII, n° 1: 5-14.

10 Suremain Charles-Édouard de, Delgado Rubio Jaime, 2019, « À la découverte de patrimoines inattendus avec les enfants. Ethnographie collaborative, enseignements théoriques et méthodologiques depuis Teotihuacán (Mexique) », Revista de El Colegio de San Luis, IX, n° 19 : 295-320.

11 Amiel Christiane, 2011, « La vie à l’intérieur du monument », in Christiane Amiel, Jean-Pierre Piniès, Entre mémoires et usages. La Cité de Carcassonne ou les temps d’un monument, Carnet du LAHIC, n°5 : 118-288.

12 Arléo Andy et Delalande Julie (dir.), 2011, Cultures enfantines. Universalité et diversité, Rennes, Presses universitaires de Rennes.

13 Morin Olivier, 2010, « Pourquoi les enfants ont-ils des traditions ? », Terrain, 55 : 20-39.

14 Fabre, op. cit. : 535.

15 Morin, op. cit.

16 Sanchez-Eppler Karen, “Children as collectors of cultural heritage: Leland Stanford, Jr and his museum”, in Kate Darian-Smith, Carla Pascoe (ed.), Children, Childhood and Cultural Heritage, London, New-York, Routledge, 2012 : 240-256. 

17 Perret-Clermont Anne-Nelly, Gertsch C., Henry C., Perret Jean-François, Suter C., 1985, « Collectionneurs en herbe », in Jacques Hainard & Roland Kaehr (dir.), Collection passion, Neuchâtel, Musée d'Ethnographie de Neuchâtel : 169-180 ;

18 Ezan Pascale, 2003, « Le phénomène de collection comme outil marketing à destination des enfants », Décisions Marketing, n° 29 : 47–56.

19 Turquier Barbara, 2011, « Des jouets au musée », Esprit, 12 : 156-158.

20 Darian-Smith Kate, Pascoe Carla, 2012, “Children, childhood and cultural heritage: mapping the field”, in Kate Darian-Smith, Carla Pascoe (ed.), Children, Childhood and Cultural Heritage, London, New-York, Routledge : 1-17.

Orte

  • 53 rue de Verdun
    Carcassonne, Frankreich (11)

Daten

  • Mittwoch, 15. April 2020

Schlüsselwörter

  • enfant, enfance, patrimoine, patrimonialisation, médiation

Kontakt

  • Sylvie Sagnes
    courriel : sylvie [dot] sagnes [at] cnrs [dot] fr
  • Thierry Wendling
    courriel : thierry [dot] wendling [at] cnrs [dot] Fr

Informationsquelle

  • Sylvie Sagnes
    courriel : sylvie [dot] sagnes [at] cnrs [dot] fr

Lizenz

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Zitierhinweise

« Enfants et patrimoines », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 23. März 2020, https://doi.org/10.58079/14pm

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