AccueilEnquêtes linguistiques, XVIe-début XXe siècle

AccueilEnquêtes linguistiques, XVIe-début XXe siècle

*  *  *

Publié le mardi 07 juin 2022

Résumé

Dans le cadre de l’ANR « Des Indes linguistiques », cette journée d’étude internationale mettra au centre des réflexions de ses participants les « enquêtes linguistiques ». Elles seront abordées à travers différentes études de cas, sur un arc chronologique volontairement large, du XVIe au début du XXe siècle, afin d’en observer les figures récurrentes, les différences et les évolutions. Comment enquête-t-on sur les langues et dans quels buts, en fonction des contextes ?

Annonce

Présentation

La variété desdits contextes, temporels et spatiaux, permettra de passer de la Nouvelle Espagne des années 1570, arpentée au cours de l’enquête de Francisco Hernandez, fasciné par les langues locales, et en particulier le nahuatl, à la dimension linguistique de la mission Dakar-Djibouti du début des années 1930, ou à la cartographie de la pléthore des idiomes indiens dressée, à partir de la fin du XIXe siècle, par George Abraham Grierson dans le cadre de la Linguistic Survey of India, en passant, entre autres, par l’enquête sur les langues du monde lancée par Catherine II de Russie au XVIIIe siècle, ou celle sur les langues et dialectes français menée par Coquebert de Montbret (1806-1812). Cette dernière entreprise, mais aussi celle de l’abbé Grégoire autour des patois de l’an II, permet de confronter l’attitude vis-à-vis des langues du monde et celle face aux langues des « Indes de l’intérieur » (en France – breton, basque… – et ailleurs en Europe).

Quels sont les enjeux, politiques en particulier, de telles entreprises linguistiques, exclusivement dédiées aux langues, ou parties intégrantes, parfois, d’enquêtes administratives ou naturalistes plus vastes ? Quels en sont les commanditaires (gouvernements, administrations, sociétés savantes etc.) et quels en sont les agents (commissaires dûment mandatés, naturalistes ou missionnaires dont ce n’est qu’une tâche parmi d’autres…) ? Servent-elles, par exemple, en tant qu’instruments de maîtrise linguistique d’un territoire, aux accents impériaux ou coloniaux, à mieux faire disparaître les langues extra-européennes dans le cadre d’une politique linguistique hégémonique, « glottophagique » ; ou visent-elles, au contraire, à intégrer ces langues, mieux connues grâce à ces instruments de savoir, pour en faire des idiomes de l’Empire au même titre que ceux exportés d’Europe ?

Quelles sont, par ailleurs, les dimensions pratiques de ces enquêtes ? Quelles formes y prend la collecte des langues ? À partir de quels échantillons ou artefacts linguistiques, supports variés pour prélever tel ou tel parler (mots de vocabulaire, Notre Père, parabole de l’Enfant prodigue, chansons, inscriptions etc.) ? Où l’enquête se fait-elle : sur le terrain, auprès des populations autochtones ; à distance, via un réseau de correspondants, répondant à des instructions plus ou moins précisément définies ; ou, par procuration, dans des livres ?

Quels questionnaires, imprimés ou manuscrits, guident les enquêtes en amont et quels types de productions sont attendues en aval (cartes, outils linguistiques – dictionnaires etc. –, statistiques…) ?

Autant de questions, parmi bien d’autres encore, qui pourront guider les réflexions au cours de la journée.

Programme

11 juin 2022

9h15 F. Simon (ICT, Université Paris Cité), Introduction

Présidence Chloé Laplantine (HTL, Université Paris Cité) 

  • 9h40 Toon Van Hal (KU Leuven), Leibniz, les langues du monde et la langue scythique 
  • 10h20 Thomas Brignon (Framespa, Université Toulouse Jean Jaurès), De Buenos Aires à Madrid sans passer par Saint-Pétersbourg ? Le Catecismo en guaraní y castellano de fray José Bernal (1789), l’expédition Mutis et l’enquête de Catherine II de Russie 

11h00 Pause café 

  • 11h20 Jean-Baptiste Lamontre (HTL, Université Paris Cité), De l'Évangile à l'Empire : pourquoi et comment documenter les vernaculaires dans les Indes britanniques au XIXe siècle
  • 12h Cécile Van den Avenne (EHESS, IMAF (Institut des Mondes Africains)), Collecter les objets et les langues. La mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti (1931-1933)  

12h45 Pause déjeuner 

Présidence Marie-Noëlle Bourguet (ICT, Université Paris Cité) 

  • 14h20 Samir Boumediene (CNRS, IHRIM, Villa Medicis), Les langues comme manières de vivre. À propos de quelques usages de l'enquête entre l'Amérique et l'Europe (1570-1790) 
  • 15h Jean-Luc Chappey (IHMC, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Connaître les peuples par les langues au début du XIXe siècle 

15h40 Pause café 

  • 16h00 Sven Ködel (Institut historique allemand, Paris), L’enquête linguistique sur les parlers de l’Empire napoléonien (1806-1812) : méthode, acteurs, réseaux 
  • 16h40 Paul Cohen (University of Toronto) [à distance], L’Histoire sociale d’une courbe d’apprentissage linguistique.  Missionnaires français et langues amérindiennes en Nouvelle France, XVIIe -XVIIIe siècles 

Contact et information

fabien.simon@u-paris.fr

Lieux

  • Salle 578F (Prendre l'escalier F pour monter au 5e étage du bâtiment) - Université Paris Cité Campus des Grands Moulins, Halle aux farines
    Paris, France (75)

Format de l'événement

Événement hybride sur site et en ligne


Dates

  • samedi 11 juin 2022

Mots-clés

  • histoire, langue, savoir linguistique, enquête, questionnaire

Contacts

  • Fabien Simon
    courriel : fabien [dot] simon [at] hotmail [dot] fr

Source de l'information

  • Fabien Simon
    courriel : fabien [dot] simon [at] hotmail [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Enquêtes linguistiques, XVIe-début XXe siècle », Journée d'étude, Calenda, Publié le mardi 07 juin 2022, https://doi.org/10.58079/192m

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search