Cet appel à articles est ouvert à toute contribution qui appréhende le phénomène du vieillissement dans les territoires situés loin, ou en périphérie, des centres des grandes métropoles. Que signifie le fait de vieillir loin des métropoles, lieux de pouvoir politique, économique et culturel ? Quelle est l’incidence du lieu ou du territoire de résidence sur des pratiques, des comportements, des sentiments, des difficultés ou des facilités liées au vieillissement ou caractérisant des personnes âgées ? Vieillir dans un territoire qui est lui-même vieilli n’a probablement pas la même résonance que vieillir dans une ville perpétuellement jeune. C’est ce postulat qui est au centre de la thématique de ce prochain numéro.

Argumentaire

Ce dossier est ouvert à toute contribution qui appréhende le phénomène du vieillissement ou la population des personnes âgées dans les territoires situés loin ou en périphérie des centres des grandes métropoles du pays. Chaque contribution devra mettre en évidence ce que signifie le fait de vieillir loin des métropoles où se concentrent les lieux de pouvoir politique, économique et culturel.

Les axes du dossier

Sur le plan démographique, les métropoles se caractérisent en particulier par une composition par âge largement dominée par les jeunes adultes. La permanence, d’une part, de flux importants d’arrivées de jeunes adultes dans ces grandes villes en raison notamment de la présence des établissements d’enseignement supérieur et de la concentration des emplois de cadres et des fonctions intellectuelles supérieures et, d’autre part, de départs des couples avec enfant(s) en raison notamment d’une tension forte sur le parc immobilier dans le centre des grandes métropoles, contribue à une structure par âge très déséquilibrée. Si elles sont nombreuses en effectif, les personnes âgées sont nettement minoritaires dans ces métropoles. C’est tout l’inverse à mesure que l’on s’en éloigne. En milieu rural, le long des littoraux atlantique et méditerranéen, mais aussi dans les villes petites et moyennes, les populations sont plus vieilles en moyenne que celle des grandes métropoles. Vieillir dans un territoire qui est lui-même vieilli n’a probablement pas la même résonance que vieillir dans une ville perpétuellement jeune.

Quand on vieillit, est-on plus à sa place dans une ville où les personnes âgées constituent le groupe d’âges le plus représenté, ou bien cette localisation résidentielle accentue-t-elle au contraire le sentiment que l’on vieillit ? Plus largement, au-delà des représentations, quelle est l’incidence du lieu / territoire de résidence (plus ou moins loin d’une métropole) sur des pratiques, des comportements, des sentiments, des difficultés ou des facilités liées au vieillissement ou caractérisant des personnes âgées ?

Que signifie le fait de vieillir loin des métropoles où se concentrent les lieux de pouvoir politique, économique et culturel. Observe-t-on un sentiment d’échec ou de déclassement dans un territoire en déclin économiquement, culturellement et symboliquement ? Se dessine-t-il un sentiment d’être en dehors du mouvement du monde ? Au contraire, existe-t-il un sentiment de réussite particulière quand on parvient à vivre à la retraite dans un territoire que l’on a choisi, quand on a pu quitter un lieu de résidence contraint par la situation professionnelle pour un territoire où l’on avait l’habitude de passer ses vacances ? Et qu’en est-il de ceux qui vieillissent là où ils sont nés et où ils sont devenus adultes ?

Sur un plan plus pratique, que signifie vieillir dans des territoires où le réseau de transport public est bien moins dense que dans les grandes villes ? Comment s’organise-t-on pour faire face à la pénurie de médecins dans certains territoires ? Comment envisage-t-on son avenir dans ces mêmes territoires et comment évolue le sentiment potentiel de vulnérabilité à mesure que l’autonomie diminue où que cette perspective se rapproche ? Comment les personnes âgées mobilisent-elles leur entourage familial ou amical ? Comment ces personnes s’organisent-elles quand les enfants sont partis vivre dans des grandes métropoles ?

Ce lien entre territoires éloignés des métropoles et vieillissement peut être envisagé en sens inverse : quel regard porte-t-on sur ces mêmes territoires à mesure que l’on vieillit ? La maison individuelle isolée où l’on peut cultiver son autonomie et son indépendance, lieu de résidence préféré des Français, demeure-t-elle l’idéal résidentiel ou bien cristallise-t-elle les inquiétudes liées à la peur de l’isolement et à celle de la perte progressive d’autonomie ?

Enfin, quelles sont les mesures prises par les politiques locales pour accompagner le vieillissement dans ces territoires ? Les personnes âgées peuvent-elles d’ailleurs être vectrices d’un dynamisme économique local (la « silver économie »), d’une offre culturelle susceptible de faire mieux vivre le secteur des arts et de la culture ou de l’installation de services de professionnels de la santé ?

Ces axes du dossier ne sont pas exhaustifs. Mais il est attendu que les contributions articulent bien la dimension territoriale et ses spécificités éventuelles (géographiques, culturelles, sociales, etc.) et la façon dont les personnes ou/et les populations vieillissent.

À noter

Parce que le territoire a un effet potentiel dans la manière dont on vieillit, dont on se projette, dont on regarde sa vie et son parcours, il semble plus que jamais important de mettre la focale sur des territoires dont on parle peu en raison de leur éloignement des flux métropolitains de toutes sortes : économiques, financiers, culturels, humains, symboliques… Cette thématique pourra être étendue à tout territoire situé loin des métropoles, comme les territoires ultramarins par exemple. Que signifie vieillir en Martinique, à La Réunion ou en Polynésie par exemple ?

Si la problématique de ce numéro s’appuie sur le cas français, les articles attendus ne sont en revanche pas limités à ce seul terrain. Les travaux centrés sur d’autres pays feront l’objet d’une égale attention. Enfin, la revue Retraite et société étant ouverte à la pluridisciplinarité, les textes retenus pourront s’inscrire dans le champ de la sociologie, de l’économie, de la démographie ou/et au carrefour de ces disciplines.

Conditions de soumission

Si vous souhaitez contribuer à ce dossier, merci de nous adresser : titre, liste des auteurs, mots clés et résumé (350 mots)

pour le 30 août 2022

En remplissant le formulaire en ligne suivant : https://www.statistiques-recherches.cnav.fr/envoyer-un-article-ou-une-proposition.html

Vous serez avertis de l’acceptation ou du refus de votre proposition avant le 5 septembre 2022.

Si la proposition est acceptée, les contributions complètes seront à envoyer pour le 28 novembre 2022 au plus tard à retraiteetsociete@cnav.fr ou via le formulaire https://www.statistiques-recherches.cnav.fr/envoyer-un-article-ou-une-proposition.html

Les articles seront soumis à une relecture en double aveugle.

Les auteurs dont les articles auront été acceptés seront invités à fournir une version définitive, amendée si besoin des révisions demandées par les relecteurs, selon un calendrier fixé par la rédaction.

Calibrage des articles : 40 000 à 70 000 signes (espaces comprises, en incluant résumé, notes et bibliographie).

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Coordination scientifique

• Hervé Marchal (université de Bourgogne)
• Jean-François Léger (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)