AccueilChangements globaux et gestion de la transition : au singulier ou au pluriel ?

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Changements globaux et gestion de la transition : au singulier ou au pluriel ?

Global changes and transition management: in the singular or plural form?

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Publié le mardi 28 juin 2022

Résumé

Notre temps est marqué par de grands bouleversements globaux qui devraient engager nos sociétés dans une course aux adaptations. Au-delà du constat et de l’évaluation des changements, il est nécessaire de préparer les hommes et les femmes à prendre conscience de leurs rôles et de leurs pouvoirs afin d’implémenter les nécessaires transitions. La recherche scientifique a le devoir de contribuer aux débats sur l’urgence de la situation mais aussi sur les façons d’envisager les transitions climatiques, énergétiques, numériques et démocratiques. Ce colloque organisé par l’unité de recherche Sphères de l’université de Liège propose de faire le point sur ces questions des changements globaux et de la gestion de la ou des transitions.

Annonce

Changements globaux et gestion de la transition : au singulier ou au pluriel ?

Liège, les 20 et 21 octobre 2022.

Argumentaire

Notre temps est marqué par de grands bouleversements globaux qui devraient engager nos sociétés dans une course aux adaptations pour gérer les conséquences de ces changements, pour mitiger les risques, voire pour tenter de freiner certains processus en cours. Au-delà du constat et de l’évaluation des changements, il est nécessaire de préparer les hommes et les femmes à prendre conscience de leurs rôles et de leurs pouvoirs afin d’implémenter les nécessaires transitions de la manière la plus adaptée aux caractéristiques locales. La recherche scientifique a le devoir de contribuer aux débats sur l’urgence de la situation mais aussi sur les façons d’envisager les transitions climatiques, énergétiques, numériques et démocratiques. Pendant ces deux jours de colloque organisé par l’UR SPHERES de l’Université de Liège avec l’appui du FNRS, nous vous proposons de faire le point sur ces questions des changements globaux et de la gestion de la ou des transitions. Comment prévoir ces changements et leurs impacts sur les différentes sphères qui constituent la Terre ? Comment accompagner les différents niveaux de pouvoir, y compris les citoyens, dans les nécessaires transitions ? Comment articuler les approches de ces problématiques pour prendre en compte les risques d’interférence et de rétroactions négatives ? Les 180 chercheurs de l’UR interdisciplinaire SPHERES seront heureux de vous accueillir à Liège.

Axes thématiques

A travers huit thèmes d’atelier, nous vous invitons à contribuer à ce débat par la proposition d’une communication orale ou d’un poster.

1) La transition par le territoire (Jean Marie Halleux)

Le constat n’est pas neuf, nos territoires sont amenés à s’adapter face aux défis environnementaux, sociaux et économiques. La crise sanitaire, les inondations de plus en plus destructrices, entre autres évènements climatiques extrêmes, et à présent la flambée des prix de l’énergie ont profondément mis en exergue ce besoin de repenser l’aménagement du territoire. Les actions à entreprendre nécessitent toutefois de développer nos connaissances sur le territoire avec un besoin criant de nouvelles données et analyses pouvant servir de base aux réflexions et aux décisions politiques.

D’une part, La stratégie européenne et wallonne en faveur des sols vise le Zéro Artificialisation Nette, à l’horizon 2050. Quelles sont cependant les capacités des territoires à répondre à cette vision ? La mesure régulière de l’artificialisation des sols, éventuellement déclinée selon les affectations des plan d’occupation du sol et/ou par commune, permet d’évaluer comment celle-ci évolue dans le temps et dans l’espace et d’identifier les points de tension qui s’opèrent sur certaines parties du territoire.

D’autre part, les divers secteurs économiques connaissent des bouleversements rapides. Une partie de ceux-ci sont appelés à être repensés dans un contexte socio-économique et environnemental dégradé et à la lumière d’une crise sanitaire et géopolitique ayant pointé les faiblesses de nos systèmes. Des relocalisation/déploiement d’une partie de l’activité économique sont à l’agenda marqué notamment par les économies dites émergeantes, dont l’économie numérique et créative.

2) L’approche Nexus eau-énergie-alimentation pour améliorer la gestion des ressources essentielles à l’homme (Jost Wellens, Bernard Tychon)

Près d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de malnutrition, n’ont pas accès à l’eau potable ou à l’électricité. Sans une modification profonde de l’utilisation de ces trois ressources, il ne sera pas possible de répondre aux besoins futurs. Dès lors, les insécurités alimentaire, hydrique et énergétique ne devraient que s’amplifier à l’avenir et conduire notamment à des soulèvements politiques, des déplacements de population et des conflits armés. Pour les politiques, les acteurs du développement et le monde économique qui s’intéressent à ces ressources fondamentales, le besoin de développer et d’utiliser des approches innovantes, plus efficientes et intégrées de ces ressources apparait comme une évidence voire une obligation. En effet, bien que les améliorations technologiques pour une meilleure gestion des ressources soient essentielles, elles ne suffiront pas. Elles devront être associées à une plus grande cohérence des politiques de ces trois secteurs pour aller vers une utilisation plus efficiente, équitable et durable des ressources.

L’approche Nexus Eau-Energie-Alimentation (EEA) vise à mettre en évidence les interdépendances entre ces trois ressources et à identifier des réponses basées sur la compréhension des synergies entre ces secteurs. Le développement de politiques et d’approches qui négligent les conséquences trans-sectorielles, la mauvaise coordination et la fragmentation institutionnelle renforcent l’utilisation non durable des ressources et menacent la durabilité dans beaucoup de régions du monde, en particuliers dans les pays les plus pauvres.

La session Nexus EEA offrira la possibilité aux intervenants de présenter des exemples de gestion intégrée de ces ressources essentielles dans différentes régions du monde et de vérifier la pertinence mais aussi les difficultés liées à une telle approche intégrée.

3) Transition Ecologique : des expérimentations démocratiques en tension. (Pierre Marie. Stassart, Sanda Nicola et Dorothée Denayer)

La crise écologique globale appelle à « accélérer » la transition écologique. La tension entre accélération/urgence et ralentir/débat/réflexivité interroge notre capacité à transformer notre manière de faire des choix socio-techniques et politiques à travers notamment des processus participatifs citoyens. L’exemple récent de la convention citoyenne pour le climat est sans doute « l’arbre qui cache le mieux la forêt », à la fois critiqué lors de son lancement pour sa pertinence (jusqu’où les experts sont-ils prêts à faire des compromis avec d’autres types de savoir ?), et détricotée lors de ses conclusions par les gouvernants. Elle semblerait donner raison aux sceptiques des formes renouvelées de participation. Les tensions et les contradictions qu’a traduit l’exercice méritent d’être pris au sérieux. Impact sur les enjeux climatiques au niveau local et régional, tension sur la dimension éthique de la participation comme forme d’engagement de collectif citoyens face aux logiques de marché, redistribution et reconfigurations des réseaux de compétences face aux logiques d’expertises établies, point d’appui pour des actions juridiques remettant en cause l’inaction de l’état.

Cette session propose de prendre au sérieux des dispositifs formalisés d’expérimentation de la participation citoyenne à l’échelle locale, territoriale, régionale dans leur dimension non seulement consultative ou transformative mais surtout dans les détournements, leurs inventions et leur subversion.

4) Une gestion intelligente pour diminuer l’impact environnemental et sanitaire des bâtiments (Sébastien Doutreloup, Xavier Fettweis, Philippe André et Anne-Claude Romain)

Les changements climatiques en cours et futurs vont nécessiter de revoir et d’adapter les pratiques de constructions mais aussi de rénovation dans de nombreux pays. A côté de la question énergétique dont les impératifs sont renforcés par la situation géopolitique tendue, la conception dont la ventilation des bâtiments sont des questions cruciales dont la récente crise sanitaire a montré toute leur importance. Ces adaptations de nos façons de construire et d’habiter bénéficient de solutions techniques mais également du développement de solutions « smart » de gestion des bâtiments et du réseau énergétique.

A travers l’analyse d’initiatives concrètes et de confrontations interdisciplinaires sur les solutions existantes ou à créer, la session veut mettre en parallèle les choix en matière d’adaptation du bâti vis-à-vis des évolutions climatiques et l’importance de l’impact environnemental et sanitaire des bâtiments

5) La gestion des extrêmes pluviométriques : prévenir, préparer, protéger (Kevin Thibaut, Bakary Djaby et Pierre Ozer)

Les actualités récentes font état, aux quatre coins du globe, de crises majeures liées à un excès ou un déficit pluviométrique. Que l’on parle d’inondations – phénomènes plutôt brutaux et ciblés sur des espaces restreints – ou de sécheresses – phénomènes à la cinétique lente et à l’ampleur large –, les conséquences de ces événements sont multiples, cumulatifs et très souvent dramatiques. En plus des pertes humaines, économiques et patrimoniales, ces catastrophes traumatisent et défigurent durablement le territoire et ses populations. Le manque de préparation et d’anticipation ainsi que les limites des modèles actuels sont souvent pointés comme des causes principales de l’ampleur des impacts des extrêmes climatiques hydrologiques, d’autant plus lorsque ces événements sont hors cadres et tout à fait exceptionnels. Certes, il est quasiment impossible d’éviter l’occurrence de ces aléas. Il est néanmoins possible d’en diminuer les conséquences négatives de manière efficiente et durable. Prévenir, se préparer et se protéger sont trois réponses sociétales qui permettent d’atteindre cet objectif. Dans un monde futur en transition où il est maintenant acquis que le changement climatique actuel – responsabilité de l’Homme – provoquera une hausse des températures globales sur la Terre ainsi qu’une augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes climatiques, il est fondamental de faire évoluer les modes de gestion des inondations et des sécheresses – avant, pendant et après les crises – et de mettre cette thématique au centre de nos préoccupations.

La session a pour but de confronter des recherches abordant la problématique de la gestion des extrêmes pluviométriques, que ce soit en Belgique, en Europe mais aussi dans des pays du Sud avec une priorité donnée aux études s’intéressant, d’un point de vue interdisciplinaire, à la prévention, la préparation et la protection face à ces événements.

6) Quels futurs pour nos cours d’eau face aux changements globaux ? (Geoffrey Houbrechts)

Les inondations de juillet 2021 en Europe ont montré la vulnérabilité de nos sociétés face aux catastrophes naturelles amplifiées par le réchauffement climatique ainsi que par les altérations hydromorphologiques subies par les cours d’eau. Ces altérations de la qualité physique des cours d’eau résultent des pressions anthropiques exercées sur les cours d’eau depuis des siècles (curage, rectification de tracé et chenalisation, enrochement des berges et suppression de la ripisylve, imperméabilisation des sols, etc.). Afin de rendre les rivières plus résilientes face aux événements extrêmes liés aux changements globaux, il est nécessaire de repenser leur gestion. Il s’agirait notamment de proposer des solutions afin de restaurer le fonctionnement hydro-sédimentaire des cours d’eau et d’en améliorer la qualité écologique.

La session vise à confronter des savoirs acquis tant par la recherche scientifique que par les gestionnaires des fleuves et des rivières afin de tracer les grandes lignes de l’évolution des cours d’eau et de leur gestion, en particulier en zone tempérée.

7) La gestion des littoraux (Aurélia Hubert, Pierre Ozer)

Les zones côtières sont fortement exposées à un nombre important d’aléas naturels ou anthropiques en particulier dans le contexte actuel de la remontée du niveau des mers. Ces zones sont aussi plus peuplées et urbanisées que l’intérieur des terres, une tendance qui va se poursuivre dans le futur. Il y a un besoin urgent de développer une gestion des côtes plus intégrée et durable. Dans les pays à fort revenu, le recours à une ingénierie toujours plus couteuse et sophistiquée comme aux Pays-Bas en réaction à la tempête dans la mer du nord de 1953, est encore la solution privilégiée, même si des propositions intégrant des aspects plus écologiques et durables peuvent être mises en place. Cependant, les pays les plus exposés sont ceux à faible revenu, en Asie ou en Afrique, où la population vivant dans une zone côtière basse va encore fortement augmenter. Ces pays n’ont généralement ni les ressources, ni une compréhension fine des processus physiques en jeux pour faire face aux défis de gestion de leurs zones côtières. Cette problématique est particulièrement exacerbée aux niveaux des îles récifales comme les Maldives, pour lesquelles aucun repli vers l’intérieur des terres n’est possible.

8) Les perturbations anthropiques des écosystèmes terrestres : des organismes aux écorégions (Alain Hambuckers, Louis François)

Les perturbations des écosystèmes terrestres sont profondément marquées par la diminution de la biocénose et la multiplication des surfaces agricoles permanentes. Le changement climatique constitue une autre menace majeure dont les conséquences sont moins visibles. L’atténuation et la prise en compte de ces changements nécessitent la compréhension et le suivi des processus impliqués afin de mettre en œuvre des actions sur le terrain. Les processus sont étudiés à l’aide d’une variété d’approches méthodologiques allant de l’observation directe des organismes dans leur habitat, à la télédétection et la modélisation portant notamment sur les mouvements dans l’habitat, la prévision du rendement des cultures et des maladies, la croissance et la distribution des plantes, la pollinisation.

La session se penchera sur l’intégration de ces études et leur mise à l’échelle dans des modèles mécanistes permettent d’améliorer la modélisation à l’échelle régionale du fonctionnement des écosystèmes, offrant la possibilité d’explorer la pertinence des mesures d’atténuation et d’assainissement prévues.

Modalités de soumission

Les propositions comprenant un résumé de 300 mots (en français ou en anglais), le choix de la session et une courte biographie sont à envoyer à Spheres2022@uliege.be

avant le 31 juillet 2022.

Comité d’organisation

  • Serge Schmitz (Président),
  • Bruno Bianchet,
  • Jean-Marie Halleux,
  • Geoffrey Houbrechts,
  • Sanda Nicola,
  • Hubert Maldague,
  • Pierre Ozer,
  • Kevin Thibault,
  • Bernard Tychon.

Comité scientifique

  • Neil Adger (Univ of Exeter),
  • Philippe André,
  • Charles Bielders (ULouvain),
  • Florence De Longueville (UNamur),
  • Bakary Djaby,
  • Sébastien Doutreloup,
  • Xavier Fettweis,
  • Louis François,
  • François Gemenne,
  • Jean-Marie Halleux,
  • Alain Hambuckers,
  • Geoffrey Houbrechts,
  • Aurélia Hubert,
  • Emmanuel Mahieu,
  • Michael Meadows (Univ of Cape Town),
  • Anne-Claude Romain,
  • Serge Schmitz,
  • Pierre-Marie Stassart,
  • Bernard Tychon,
  • Joost Wellens.

Informations pratiques

Site de la Conférence

Institut de géographie, Clos Mercator, 3, 4000 Liège (Angleur, Sart Tilman)

Exèdre Dick Annegarn, Agora 1, 4000 Liège (Angleur, Sart Tilman)

Lieux

  • Exèdre Dick Annegarn et Institut de géographie - Sart Tilman, Agora 1
    Liège, Belgique (4000)

Format de l'événement

Événement uniquement sur site


Dates

  • dimanche 31 juillet 2022

Mots-clés

  • transition, changement global, recherche scientifique, environnement, société

Contacts

  • Serge Schmitz
    courriel : S [dot] Schmitz [at] uliege [dot] be

Source de l'information

  • Serge Schmitz
    courriel : S [dot] Schmitz [at] uliege [dot] be

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Changements globaux et gestion de la transition : au singulier ou au pluriel ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 28 juin 2022, https://doi.org/10.58079/1971

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