HomeLes langues nationales à la lumière des théories linguistiques
Published on Monday, September 05, 2022
Abstract
Le dialecte marocain (désormais DM), outil de communication en usage principalement dans les villes, était objet des études généralement descriptives, des chercheurs de la période coloniale. Plusieurs aires dialectales spécifiques étaient leur cible. En fait, variés sont les aspects des différentes variations dialectales sur lesquels l’intention des chercheurs a été focalisée. Des chercheurs ont inventorié le système phonétique DM, décrit son système verbal et nominal, confectionné des glossaires. Les linguistes de la période postcoloniale travaillent encore sur le DM, tout en revisitant l’héritage colonial afin de le réexploiter à la lumière des avancées théoriques réalisées (le structuralisme, le fonctionnalisme et la grammaire générative…) et ils ont également traité d’autres questions, de phonologie, de syntaxe et d’énonciation, qui n’ont pas été précédemment abordées.
Announcement
Le laboratoire Linguistique et Référentiels Culturels de la Faculté de Langue Arabe Marrakech organise le colloque national sous le thème : les langues nationales à la lumière des théories linguistiques.
Argumentaire
La position géographique qu’occupe le Maroc et son enracinement dans l’histoire fait de lui un espace-historique où se croisent différentes cultures et surtout un macro espace géolinguistique où diverses langues sont en usage notamment l’amazighe, avec toutes ses variantes, et le dialecte marocain. Depuis la période coloniale jusqu’à nos jours, ces langues constituent l’objet d’étude des travaux qui relèvent de différentes disciplines de la linguistique et selon, bien évidemment, les théories adoptées. Il est en effet certain que la motivation, ou plutôt les motivations, derrière l’intérêt que leurs portent les linguistes se distingue d’une période à une autre. Dans ce sens, Laoust le souligne clairement en disant : « ... nos officiers (...) sont les premiers à reconnaître l’intérêt qu’il y a pour eux à communiquer directement avec leurs administrés sans recourir à des intermédiaires parfois douteux. » (1920 : 128-129). Ceci dit que les descriptions dont bénéficiaient lesdites langues étaient faites pour des raisons pédagogiques permettant leurs apprentissages aux officiers.
Le dialecte marocain[1] (désormais DM), outil de communication en usage principalement dans les villes, était objet des études généralement descriptives, des chercheurs de la période coloniale. Plusieurs aires dialectales spécifiques étaient leur cible. En fait, variés sont les aspects des différentes variations dialectales sur lesquels l’intention des chercheurs a été focalisée ; des chercheurs donc comme Brunot (1920), Brunot et Malika (1939), Alarcon et Santos (1913), des anglo-saxons, comme Harrel (1962) Marçais (1911), Gaudefroy et al. (1952) Tedjini Belkacem (1923-1924) et Ben-Smail (1932) ont inventorié le système phonétique DM, décrit son système verbal et nominal, confectionné des glossaires. Par contre, les linguistes de la période postcoloniale travaillent encore sur le DM, tout en revisitant l’héritage colonial afin de le réexploiter à la lumière des avancées théoriques réalisées (le structuralisme, le fonctionnalisme et la grammaire générative…) et ils ont également traité d’autres questions, de phonologie, de syntaxe et d’énonciation, qui n’ont pas été précédemment abordées. Citons à titre d’exemple, Belkirane (1992), Ait Hammou (1988), Imouzaz (1991), Fennich (1992), El himer (1991), Bennis (1992), Benhallam (1981) et El Himer (1992), Youssi (1992), Caubet (1993), Ennaji et al. (2004), Iseksioui (2021). Ces derniers, qui sont soit descriptifs, soit analytiques, ont porté sur le verbe, le nom, le nom d’action, la structure de la phrase, entres autres.
L’intérêt que portaient les chercheurs de la période coloniale aux différentes variantes de l’amazighe (Tachelhit, Tamazight et Tarifit) n’était pas moins que celui accordé au DM. Le souci de préparer des cours, qui permettent leurs apprentissages, aux officiers est toujours d’ordre. En effet, élaborer des monographies, confectionner des glossaires, préparer des descriptions des unités de langue, collecter et traduire des phrases isolées et des textes, entre autres, constituent le fil conducteur des recherches dont nous ne citons que quelques-uns ; Destaing (1919), A. Basset (1929, 1952), Marcy (1933a), Dallet (1953), Abdelmassih (1968). En revanche, l’évolution des travaux en linguistique amazighe[2] s’est poursuivie dans la période postcoloniale ; nous en signalons, à titre illustratif, Abdelmassih (1986), Akouaou (1976), Andam (2011), Basset (1959), Bensoukas (2004, 2009), Bentolila (1981), Boukhris (1986, 1998, 2013), boukous (1987), Cadi (1987, 1990), Dell & Elmedlaoui (1989, 1991), El Gholb (2011), Ennaji (1982, 1985), Galand (1957, 2002, 2010), Harries- Johnson (1966), Iazzi (1991, 1995), Iseksioui (2019, 2020, 2021, 2022). Lafkioui (2006), Lafkioui et Kossmann (2009), Ouhalla (1988), Prasse (1974), Sadiqi (1986a, 1997). Revoir l’héritage colonial avec un esprit critique, travailler d’autres aspects qui n’ont pas été traités dans les travaux de la période coloniale sont donc les phases qui les marquent.
Le thème de notre colloque, « Les langues nationales à la lumière des théories linguistiques », se veut la plateforme d’une réflexion constructive d’une part sur l’état d’art des travaux réalisés en linguistique des langues nationales, toutes disciplines confondues et, d’autre part, scruter leurs phénomènes linguistiques en utilisant les postulats de différentes théories. Dans ce sens, les contributions attendues peuvent être de nature descriptive, analytique, contrastive et empiriquement basées sur des données linguistiques authentiques.
Les axes proposés incluent, sans toutefois s’y limiter, les aspects suivants :
Axe 1 : Morphologie et Phonologie,
Axe 2 : Syntaxe et Morphosyntaxe,Axe 3 : Acquisition des langues,Axe 4 : Construction du sens et sémantique,
Axe 5 : Énonciation et analyse du discours,Axe 6 : Sociolinguistique et didactique des langues,
Axe 7 : Langues et Histoire.
Notes
[1] Pour les dialectologues, dariža recouvre plusieurs variantes Boukous (1998). Le concept donc du dialecte marocain est utilisé ici dans son acception générale.
[2] Linguistique amazighe renvoie aux travaux dont l’objet d’étude est une variante de l’amazighe.
Modalité de soumission
Envoyer un résumé d’une longueur maximale de 3400 caractères espaces compris au format Word (en Times New Roman 11) contenant ( Nom et Prénom, statut, institut d’attachement, adresse mail et numéro de téléphone) à l’une des adresses suivantes :
Les interventions se feront sous forme d’une présentation orale de 15 minutes, suivie du débat.
Les communications feront objet d’une publication après les avoir soumises à l’avis du comité scientifique du colloque.
Langues du colloque : Français, Arabe, Amazighe, Anglais.
Dates à retenir
- Lancement de l’appel à participation : 4 septembre 2022
-
Soumission des résumés : 6 novembre 2022
- Notification d’acceptation : 30 novembre 2022
- Date et lieu du colloque : 5 janvier 2023 à la Faculté de Langue Arabe Marrakech
Conférencières invitées
- Pr. Fatima Boukhris, Université Mohammed V, Rabat
- Pr. Souad Oussikoum, Université Cadi Ayyad, Marrakech
Coordinateur scientifique
- Pr. Rachid Iseksioui
Comité d’organisation
- Pr. Rachid Iseksioui,
- Pr. Faysal Lemjidi,
- Pr. Touria Badoui,
- Pr. Saloua Elbakioui,
- Pr. Fatima Ez-Zahra Benkhallouq.
Comité scientifique
- Abdelaali Talmenssour, Université Ibn Zohr, FLSH, Maroc
- Abdellah Boumalk, Institut Royal de la Culture Amazighe, Maroc
- Abdelaziz Boudad, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Aïcha Belkadi, SOAS University of London, United Kingdom
- Alou Ag Agouzoum, Institut de Pédagogie Universitaire, Mali
- Ayad Alahyane, Université Ibn Zohr, FLSH, Maroc
- Anna Maria Di Tolla, Université de Naples L’Orientale, Italie
- El Houssaïn El Moujahid, Institut Royal de la Culture Amazighe, Maroc
- El Mehdi Iazzi, Université Ibn Zohr, FLSH, Maroc
- Fatima Boukhris, Université Mohammed V, Maroc
- Fatima Ez-Zahra Benkhallouq, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Fatima Oukhadjou, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Fatima Sellami, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Faysal Lemjidi, Université Cadi Ayyad, FSJES, Maroc
- Halima Addi, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Kamal Agoujgal, Université Cadi Ayyad, FSJES, Maroc
- Karim Bensoukas, Université Mohammed V, FLSH, Maroc
- Khadija El Atri, Université Cadi Ayyad, ENSA-Safi, Maroc
- Larbi Moumouch, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, FLSH Fes-SAIS, Maroc
- Lhassane Andam, Université Ibn Zohr, FLSH, Maroc
- Lhoussaine El Gholb, Institut Royal de la Culture Amazighe, Maroc
- Mena B Lafkioui, École des Hautes Études en Sciences Sociales, France
- Mustapha El Adak, Université Mohamed Premier, FLSH, Maroc
- Mohamed Jaafari, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Moulay Abdelaziz Sabti, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Noureddine Samlak, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Ouidiane El Aref, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Rachid Iseksioui, Université Cadi Ayyad, FSJES, Maroc
- Saloua Elbakkioui, Université Cadi Ayyad, FSJES, Maroc
- Samira Moukrim, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, FLSH Fes-SAIS, Maroc
- Souad Dahouri, Université Cadi Ayyad, FLAM, Maroc
- Souad Oussikoum, Université Cadi Ayyad, FLSH, Maroc
- Touria Badoui, Université Cadi Ayyad, FSJES, Maroc
Subjects
- Language (Main category)
- Mind and language > Language > Linguistics
Places
- Bd Allal Al Fassi
Marrakech, Kingdom of Morocco
Date(s)
- Sunday, November 06, 2022
Attached files
Keywords
- langue nationale, amazighe, dialecte marocain
Contact(s)
- Rachid Iseksioui
courriel : r [dot] iseksioui [at] uca [dot] ma
Information source
- Rachid Iseksioui
courriel : r [dot] iseksioui [at] uca [dot] ma
License
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To cite this announcement
« Les langues nationales à la lumière des théories linguistiques », Call for papers, Calenda, Published on Monday, September 05, 2022, https://doi.org/10.58079/19fo