HomeDes chrétiens au service de la non-violence et de la paix en France et dans le monde (1923-2023)

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Des chrétiens au service de la non-violence et de la paix en France et dans le monde (1923-2023)

Les cent ans de la branche française du Mouvement international de la Réconciliation

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Published on Thursday, November 03, 2022

Abstract

En 1923, un groupe d’étudiants de la faculté de théologie protestante de Paris invite Oliver Dryer, secrétaire général de l’International Fellowship of Reconciliation (IFOR), à venir leur présenter ce nouveau mouvement né en 1914 et organisé en 1919. De cette rencontre naît la branche française du Mouvement international de la Réconciliation (MIR). À l’occasion de ce centenaire, un colloque historique est organisé à Paris les 9 et 10 juin 2023 avec pour ambition de faire le point sur l’histoire de ce mouvement pacifiste et non-violent chrétien marqué par un refus radical de la guerre et tout ce qui la prépare.

Announcement

Argumentaire

En 1923, un groupe d’étudiants de la Faculté de théologie protestante de Paris invite Oliver Dryer, secrétaire général de l’International Fellowship of Reconciliation (IFOR), à venir leur présenter ce nouveau mouvement né en 1914 et organisé en 1919. De cette rencontre naît la branche française du Mouvement international de la Réconciliation (MIR).

À l’occasion de ce centenaire, un colloque historique est organisé à Paris les 9 et 10 juin 2023 avec pour ambition de faire le point sur l’histoire de ce mouvement pacifiste et non-violent chrétien marqué par un refus radical de la guerre et tout ce qui la prépare.

La naissance du Mouvement en France s’enracine dans le souvenir tragique de la Première guerre mondiale et le questionnement de ses premiers membres – dont les pasteurs Henri Roser, André Trocmé ou Jacques Martin – sur leur engagement en faveur de la paix et de la réconciliation en Europe, sur fonds de réarmement et de montée des périls.

Le Mouvement fut rapidement influencé par la rencontre avec Gandhi et la découverte de son engagement non-violent, à travers les liens noués tant par l’Internationale (via Muriel Lester, Charles Andrews ou Jane Addams) qu’en France lors de la conférence du Mahatma à Paris en 1931. Lors du congrès d’IFOR à Lyon en 1929, le Mouvement avait d’ailleurs repris le terme de non-violence pour définir son action.

Même si le Mouvement a donné lieu à des travaux s’inscrivant dans l’histoire du pacifisme, des pans entiers de son histoire reste à élaborer. Les publications de biographies ou d’écrits autobiographiques ceux de Jacques Martin, premier rédaction des Cahiers et Juste parmi les nations, ou d’André et Magda Trocmé, fondateurs du Collège cévenol, au Chambon-sur-Lignon, responsables du MIR et Justes parmi les nations, ont aussi donné l’occasion de nouveaux éclairages.

On envisagera la période de la fondation du Mouvement et le milieu qui l’a porté, son combat en faveur de l’objection de conscience (séries de procès d’objecteurs), son travail en faveur de la réconciliation dans l’Europe de l’entre-deux-guerres, son positionnement clair contre le fascisme et le nazisme, et les Accords de Munich, la résistance civile non-violence de ses membres, en particulier en faveur du sauvetage des juifs pendant la Seconde guerre mondiale.

Au sortir de la guerre, le Mouvement dut se reconstruire en gardant son engagement en faveur de l’objection de conscience tout en s’opposant à l’armement atomique et aux différentes guerres coloniales (Madagascar, Indochine, Algérie) et en appuyant les mouvements d’indépendance. La fin des années 1960 et les années 1970, sous la conduite de René Cruse, qui déclencha des tensions avec la génération des fondateurs, furent marquées par des accents plus politiques (candidature de R. Cruse aux élections législatives contre François Mitterrand dans la Nièvre pour dénoncer l’armement atomique) et la relance du combat en faveur d’un statut digne pour les objecteurs de conscience (entre la loi de 1963 et celle de 1983). Le MIR s’engage alors dans des actions collectives contre les essais nucléaires, pour l’abolition du nucléaire civil, contre l’extension du camp du Larzac. Puis, au cours des années 1980, des liens sont tissés avec les indépendantistes kanaks et polynésiens.

Le MIR participe à différentes époques au développement d’une théologie œcuménique de la non-violence en dialogue avec les diverses instances ecclésiales à différentes époques en France et à l’international (ouvrages de Jean Lasserre, rencontres Théologie et non-violence, session de travail avec le Conseil œcuménique des Eglises en Ecosse en 1972).

On s’attachera également à l’étude des relations de la branche française du MIR avec les autres mouvements pacifistes et antifascistes français d’avant-guerre puis ceux d’après-guerre et non-violents français (Quakers, Amis de Gandhi, Arche de Lanza del Vasto, UPF, MAN, NVA, Non-violence XXI, Génération médiateurs) et les mouvements protestants (Christianisme social, CIMADE). Dans les années 1990, le MIR s’est engagé dans la promotion de l’éducation à la non-violence et de la Décennie de l’ONU sur la culture de non-violence et de paix (2001-2010) et la Coordination française pour cette décennie puis pour l’éducation à la non-violence et à la paix.

L’étude des relations avec l’Internationale (IFOR) sera aussi un centre d’intérêt. L’IFOR, quoique longtemps influencé par le monde anglo-saxon, donna toujours une place aux Français : Henri Roser, André Trocmé, Jean Goss et Hildegard Goss-Mayr, Jean Lasserre, Henriette Tourne participèrent à ses instances internationales. Le secrétariat international eut son siège à Paris entre 1935 et 1938. Ambroise Monod et Marie-Pierre Bovy en furent les présidents.

La branche française entretient des relations étroites avec les autres branches européennes. Elle partagea un secrétariat avec les branches francophones et H. Roser, J. Lasserre ou R. Cruse eurent des relations privilégiées avec la branche allemande. Dans les années 1990, des liens nombreux se sont créés avec les groupes non-violents en Afrique francophone (intervention de Jean et Hildegard Goss-Mayr et présence d’Alfred Bour au Rwanda après le génocide). Les relations avec la branche américaine du MIR influencèrent le Mouvement dès les années 1930. Après-guerre, les actions de Henri Roser firent l’objet de publication aux Etats-Unis et Magda et André Trocmé y firent des tournées de conférence à la demande de FOR US. Martin Luther King, Prix Nobel de la paix et membre de la branche du MIR américain, vint en France à l’invitation du MIR.

La revue du Mouvement, Les Cahiers de la Réconciliation, qui paraît dès 1926, à la fois organe de communication interne et moyen de diffusion des idées du Mouvement, permet de suivre l’évolution des engagements divers de celui-ci.

Les communications pourront être faites en français ou anglais.

Dates et lieu du colloque : Paris , 9 et 10 juin 2023

Modalités de soumission

Les propositions de communication sont à adresser à Christian Renoux (Université d’Orléans-POLEN) : christian.renoux@univ-orleans.fr

avant le 31 décembre 2022.

Comité scientifique

  • Jean Baubérot, Président honoraire de l'École Pratique des Hautes Etudes (PSL)
  • Patrick Cabanel, directeur d’études à l'École Pratique des Hautes Etudes (PSL)
  • Noëlline Castagnez, professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Orléans
  • André Encrevé, professeur d'histoire contemporaine émérite à l'université Paris-Est Créteil
  • Jean-Michel Guieu, maître de conférences d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Thomas Hippler, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Rouen Normandie et directeur de l’Institut pour la paix
  • Frédéric Rognon, professeur de philosophie des religions à l’université de Strasbourg
  • Jacques Semelin, directeur d’études émérite au CNRS

Organisé avec le soutien de l’Institut pour la paix, du Laboratoire POLEN de l’université d’Orléans, du MIR France et de Non-violence XXI.

Places

  • A définir
    Paris, France (75)

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Saturday, December 31, 2022

Attached files

Keywords

  • paix, non-violence, christianisme, France, monde, objection de conscience, désobéissance civile

Contact(s)

  • Christian Renoux
    courriel : christian [dot] renoux [at] univ-orleans [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • Christian Renoux
    courriel : christian [dot] renoux [at] univ-orleans [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Des chrétiens au service de la non-violence et de la paix en France et dans le monde (1923-2023) », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, November 03, 2022, https://calenda.org/1028629

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