La Bibliothèque nationale de France (BnF) propose un cycle de conférences en histoire de l’art pour s’initier aux principaux courants artistiques et comprendre les œuvres d’art en regard de lectures critiques. En trois conférences, cette deuxième édition s’intéresse aux questions d’identités artistiques au XIX^e siècle et au début du XX^e siècle.

Présentation

« L’art en histoires » est un cycle de conférences en histoire de l’art qui propose au public la lecture d’une œuvre d’art (peinture, architecture, arts décoratifs…) à travers l’approche d’un spécialiste en histoire de l’art (conservateur du patrimoine, chercheur, spécialiste), qui commente la matérialité des œuvres présentées en s’appuyant sur des extraits de lectures critiques.  La saison 1 a permis d’aborder les relations entre les peintres romantiques et la littérature. Cette saison 2 s’intéresse à travers trois conférences aux questions d’identités artistiques au XIX^e siècle et au début du XX^e siècle.  La figure de l’artiste intrigue et fascine autant le public que les écrivains. Si elle assure une identification des créateurs, elle permet aussi de prendre une place particulière dans la société. Depuis les premiers autoportraits aux écrits et aux biographies, les artistes mettent parfois en scène cette identité à travers des déguisements, des emprunts, des signatures et des mises en scène, notamment autour de leur atelier. En revenant sur quelques figures d’artistes du XIX^e siècle et du XX^e siècle, des experts de l’histoire de l’art, chercheurs, enseignants en universités, conservateurs du patrimoine et des bibliothèques questionneront les modalités de mise en scène des artistes pas eux-mêmes ou par les écrivains et les critiques d’art. 

Programme

25 janvier 2023 | 18h30-20h

• Primitivismes par Philippe Dagen, critique d’art au journal Le Monde, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, auteur de Primitivismes 2 : Une guerre moderne (Gallimard, 2021)

Comment considère-t-on les arts primitifs à la fin du XIX^e siècle et au début du XX^e siècle ? Comment les artistes comme Paul Gauguin, Kirchner, Matisse, Picasso, Paul Klee, pour en citer quelques-uns, s’emparent-ils de l’art tribal ? Après la Première Guerre mondiale, avec le mouvement Dada et le surréalisme, l’Europe fait du primitif une idée essentielle qui s’incarne dans les « sauvages », les fous, les préhistoriques et les enfants. Cette construction élaborée par l’Occident autour du primitif est liée à la modernité artistique. En revenant sur des récits de voyage, sur des positionnements d’artistes, sur des regards d’anthropologues, sur des journaux et des revues et sur des collections, cette conférence permettra de mieux cerner les identités artistiques de la modernité et des avant-gardes du XX^e siècle.

Entrée gratuite, réservation conseillée

Conférence diffusée en ligne à cette adresse

29 mars 2023 | 18h30-20h

• Pascal Bonafoux, L’autoportrait au XX^e siècle, tradition de la modernité ? 

Le XX^e siècle s’est voulu celui de la modernité. Sans tenir compte d’une affirmation comme celle de Giorgio Vasari qui rapport dans son récit de la vie de Masaccio, publié dans le livre Les Vite, publié en 1568, que sa « façon de dessiner et de peindre était si originale et si moderne que ses œuvres soutiennent sans difficulté la comparaison avec n’importe quels dessins et tableaux actuels ». Comment ne pas devoir se demander si la modernité et la tradition ne sont pas inséparables ? C’est ce que laissent entendre les autoportraits peints au cours de ce XX^e siècle qui n’aura pas été celui de toutes les remises en cause. Ces autoportraits seraient-ils la tradition de la modernité ?

Auteur de nombreux essais consacrés Pascal Bonafoux est né en 1949. Il collabore à divers journaux et revues. Il a été professeur d’histoire de l’art à l’université de Paris VIII et est spécialiste de l’autoportrait. Il a publié Autoportraits cachés au Seuil en 2020.