Séminaire thématique du réseau scientifique thématique JAPARCHI 2023
Présentation
Alors que la photographie d’architecture fait preuve d’une monstration large et régulière depuis le XIXe siècle, par le biais d’albums, de magazines dédiés, de publications en série, d’ouvrages ponctuels et d’expositions, il n’existe aujourd’hui aucune étude approfondie qui en permette une compréhension globale. Nous souhaitons donc ouvrir un projet de recherche pour définir cette notion en englobant toute sa complexité.
Programme
18 février 2023
9h30-12h (Paris time) / 17h30-20h (Tokyo time)
En ligne
- Introduction par Cecile Laly (université de Kyoto Seika)
- Jean-Sébastien Cluzel (Sorbonne université), Survival Boogie Woogie. Néo-japonisme et photographie d’architecture
Quels sont les liens entre l’œuvre inachevée de Piet Mondrian, Victory Bougie Woogie (1942-1944), et la photographie d’architecture japonaise et japonisante d’après-guerre ?
Dès le milieu des années 1950, critiques et photographes relient volontiers la peinture de Mondrian avec l’architecture japonaise moderne. Deux décennies plus tard, des historiens soutiennent que Mondrian aurait lui-même été influencé par l’architecture japonaise traditionnelle… Ces associations puissantes ont concouru au rapprochement de la modernité architecturale de l’Occident avec celle du Japon. Elles sont également un pilier de la survivance du japonisme architectural, autrement dit un pilier du néo-japonisme qui se développe après-guerre. Or cette relation entre l’abstraction de Mondrian et l’esthétique de l’architecture japonaise se perçoit peu dans l’architecture, mais plutôt dans la photographie d’architecture. Cette communication, qui pose un regard oblique sur la toile de Mondrian, interroge les œuvres des plus grands photographes d’architecture japonais et américains pour expliquer les mécanismes de la japonisation du monde architectural entre 1945 et 1985.
- Véronique Brindeau (INALCO), La photographie d’architecture selon Sugimoto Hiroshi
Architectures est le titre d’une série argentique en noir et blanc entreprise en 1997 par le photographe Sugimoto Hiroshi. Né en 1948 à Tokyo, également formé au design et à l’architecture, son champ d’activité s’étend à la réalisation d’installations et de scénographies, en particulier de théâtre nô. Dans la lignée des séries Dioramas, Seascapes ou Theaters, Architecture s’attache à une représentation d’emblèmes de l’architecture moderne – Villa Savoye de Le Corbusier, Maison Schröder de Rietveld, Église de lumière d’Ando Tadao, entre autres. Le parti pris d’un flou radical fait apparaître ces lieux comme des sépulcres anonymes, rapportés à leurs composantes essentielles, entrevus au filtre du temps. « J’ai entrepris de retracer les débuts de notre époque à travers l’architecture. En poussant la distance focale de mon vieil appareil grand format à deux fois l’infini, j’ai découvert que l’architecture ‘superlative’ résiste à l'assaut de la photographie floue. J’ai donc commencé à tester sa résistance à l’érosion pour en vérifier la durabilité en faisant fondre différents bâtiments à travers ce processus. » (Sugimoto Hiroshi)
S’inscrire pour cette séance :
https://univ-lille-fr.zoom.us/meeting/register/tJcuc-mrqjoiHdHDKzm1UedRRn_QAQiSJkBO
Après votre inscription, vous recevrez un e-mail de confirmation contenant les instructions pour rejoindre la réunion.
20 mai 2023
10h-12h (Paris time) / 17h-19h (Tokyo time)
Hybride : à Tokyo et en visioconférence
Modération Cecile Laly (univ. Kyoto seika, Sciencescope), Catherine Grout (ENSAP de Lille, Japarchi)
- Jérémie Souteyrat (photographe), La place de la photographie documentaire en architecture (tokyo no ie et autres projets)
Si l’histoire de la photographie a commencé avec l’architecture et des sujets immobiles, elle s’est rapidement ouverte à d’autres horizons, incluant notamment l’humain qui se trouvait dans les parages. Avec Eugène Atget à Paris et Berenice Abbott à New York, la photographie d’architecture humaniste a pris son envol, avant que l’humain ne prenne une place plus importante que les bâtiments dans les travaux des photographes de rue les plus célèbres de l’époque, comme Henri Cartier Bresson ou Robert Doisneau. La photographie d’architecture est-elle depuis réduite à des images sans vie destinée à la communication ou des jeux d’ombres et lumières mettant en valeur ses plus belles courbes ?
Ma série tokyo no ie cherche à réconcilier l’humanité de la photo de rue avec la rigueur de la photo d’architecture, en photographiant 54 maisons du 21e siècle à Tokyo dans leur environnement. À travers cet exemple et d’autres projets, j’essayerai d’aborder la place du réel et du documentaire dans la photographie d’architecture aujourd’hui.
- Gilles Mastalski (CRCAO), La redécouverte du fonds photographique de Wakaji Matsumoto (1889-1965). Un nouveau regard sur Hiroshima et le Genbaku dōmu 原爆ドーム avant le bombardement atomique
Si de nombreux clichés nous permettent d’appréhender ce qu’était l’espace urbain d’Hiroshima avant le 6 août 1945, un fonds d’environ 2000 photographies prises par Wakaji Matsumoto (1889-1965), retrouvé en 20081, nous fait redécouvrir de façon saisissante la ville d’avant le bombardement atomique et redonnent par ailleurs visuellement au Genbaku dōmu2, l’édifice emblématique de l’architecte Jan Letzel (1880-1925), la place qui était la sienne de 1915 à 1945.
Ses parents ayant émigré en Californie, Matsumoto devient photographe professionnel à Los Angeles puis, après son retour au Japon en 1927, à Hiroshima, où il ouvre un studio – en activité jusqu’à 1942 – à Naka-ku, près du Hall d'exposition commerciale de la préfecture (Hiroshima-ken Bussan Chinretsukan 広島県物産陳列館), aujourd’hui dôme de la bombe atomique. Son épouse Tei, décédée en 1995, avait conservé dans la maison familiale de Jigozen, Hatsukaichi, non loin d'Hiroshima, une collection de photographies, de négatifs et de plaques de verre de son mari qui n’a été redécouverte qu’en 2008 par Hitoshi Ohuchi, leur petit-fils, lui-même photographe. Ce dernier décide alors d’en faire don aux Archives municipales d’Hiroshima, où le fonds est désormais conservé.
De nombreuses photographies, rapportées de Californie, mettent en lumière la vie de la communauté nippo-américaine de Los Angeles avant la Seconde Guerre mondiale, mais ce sont les clichés d’Hiroshima pris avant le bombardement atomique qui retiennent ici notre attention. Le nombre total de photographies de la ville que nous possédons aujourd’hui a en effet, grâce à ce fonds, été décuplé, des quantités importantes de clichés ayant été détruites par le bombardement. Les photographies de Matsumoto, désormais accessibles aux chercheurs/chercheuses, ainsi qu’au grand public grâce à des publications en ligne, par leur nombre, leur qualité et leur originalité – le photographe ayant souvent recours à des angles de vue inédits –, permettent incontestablement de redécouvrir les caractéristiques architecturales et urbanistiques d’une ville presque entièrement reconstruite après 1945, et de reconsidérer la place occupée dans l’espace urbain d’Hiroshima par le Genbaku dōmu de Letzel – ainsi qu’on le nomme généralement aujourd’hui, entre son inauguration en 1915 et sa destruction partielle à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
S’inscrire pour cette séance :
https://univ-lille-fr.zoom.us/meeting/register/tJwpdu6urj8jH9VUuW0Qcly8UQr7f-KcaUSB
Après votre inscription, vous recevrez un e-mail de confirmation contenant les instructions pour rejoindre la réunion.
3 juin 2023
10h-12h (Paris time) / 17h-19h (Tokyo time)
Hybride : à Kyoto et en visioconférence
Modération Cecile Laly (univ. Kyoto seika, Sciencescope), Sylvie Brosseau (univ. Waseda, Japarchi)
- Chihoko Andō (Kyoto Institute of Technology), Old Japanese Castles and Photographs: An Examination of the Meanings of the Genre of “Castle Photograph” in the Dawn of Japanese Photography
A unique genre of “castle photograph” was developed in 19th-century Japan. The pioneers of photography, the feudal lords, foreign photographers, and Japanese photographers who studied photography with foreigners, left numerous photographs of castles. They were taken for various purposes, such as documents of historical architecture at the historical turning point in late 19th century Japan or as subjects for the photo postcards that were popular in early 20th century Japan. In particular, a castle functioned both as a military base and a residence for feudal loads. Therefore, while they took a panoramic photo to grasp a complete view of the outside of the castle exactly, they took an interior photo to enjoy a partial view of the inside of the castle intimately. Thus, castle photography seems to have important implications for the history of Japanese photography. However, the significance of the genre of castle photographs has not been fully considered yet. Therefore, this presentation takes notice of photographs of castles taken in 19th century Japan to begin to discuss the meanings of the genre of castle photographs in the history of Japanese photography.
- Hiromi Matsugi (International Research Center for Japanese Studies), État des lieux de la recherche sur la photographie d’architecture (titre provisoire) (en cours)
S’inscrire pour cette séance :
Envoyer une demande d’inscription en anglais ou en japonais avant le 25 mai à l’adresse : symposium@nichibun.ac.jp avec les informations suivantes obligatoirement :
- event title: Seminaire JAPARCHI
- online (zoom) or on-site participation (Nichibunken, 3-2 Goryo Oeyama-cho, Nishikyo-ku, Kyoto)
- your name
- your affiliation and status
- your country of residence
Argument
“Architectural photography (kenchiku shashin 建築写真)” is an expansive and multifaceted notion, approached differently by architects, urban planners, interior designers, developers, publishers, amateur photographers, commissioned professional photographers, or artists. This confrontation of meanings and uses is what interests us. Indeed, while architectural photography has been widely and regularly displayed since the 19th century, through albums, dedicated magazines, serial publications, photobooks, and exhibitions, there is currently no in-depth study that allows for a global understanding. Therefore, we have decided to initiate a seminar that aims to formulate a definition of this notion that encompasses all of its complexity.
Since the 19th century, photography and architecture have maintained a special relationship. The subject content of the world’s first photograph, Nicephore Niepce, View from the Window at Le Gras, 1827, which was taken in France, was architecture thanks to the intrinsic quality of immobility of the built structure that corresponded to the long pause necessary to take a photo in those times. In the case of Japan, photographic techniques and the Western concept of architecture were simultaneously adapted when the country reopened. Yet contrary to what happened in the West, in Japan photography did not suffer from a battle with fine arts – indeed fine arts were also imported into Japan at the that time—allowing photography to be embraced by Japanese as soon as it arrived. Photography quickly became considered a modern medium perfectly suited to record new architecture— a modern means of representation for a modern subject. Moreover, since the Japanese word shashin means “copy of reality”, photography was soon seen as a practical tool for informing Tokyo’s elite about the evolution of construction or the damage caused to the built environment by natural disasters or conflicts in remote territories, as well as for recording heritage treasures scattered throughout the country. It was also a popular tool for companies to keep track of the progress of their projects and to showcase them once they were completed. Furthermore, in the 20th century, when photography entered the realm of the arts, symbolic, imagined, or utopian representations were added to documented representations of the built environment.
Program
February 18, 2023
9h30-12h (Paris time) / 17h30-20h (Tokyo time)
on line
- Introduction par Cecile Laly (université de Kyoto Seika)
- Jean-Sébastien Cluzel (Sorbonne université), Survival Boogie Woogie. Néo-japonisme et photographie d’architecture
- Véronique Brindeau (INALCO), La photographie d’architecture selon Sugimoto Hiroshi
Registration
https://univ-lille-fr.zoom.us/meeting/register/tJcuc-mrqjoiHdHDKzm1UedRRn_QAQiSJkBO
May 20, 2023
10h-12h (Paris time) / 17h-19h (Tokyo time)
in Tokyo and by videoconference
Modération Cecile Laly (univ. Kyoto seika, Sciencescope), Catherine Grout (ENSAP de Lille, Japarchi)
- Jérémie Souteyrat (photographe), La place de la photographie documentaire en architecture (tokyo no ie et autres projets)
- Gilles Mastalski (CRCAO), La redécouverte du fonds photographique de Wakaji Matsumoto (1889-1965). Un nouveau regard sur Hiroshima et le Genbaku dōmu 原爆ドーム avant le bombardement atomique
Registration
https://univ-lille-fr.zoom.us/meeting/register/tJwpdu6urj8jH9VUuW0Qcly8UQr7f-KcaUSB
Après votre inscription, vous recevrez un e-mail de confirmation contenant les instructions pour rejoindre la réunion.
June 3, 2023
10h-12h (Paris time) / 17h-19h (Tokyo time)
in Kyoto and by videoconference
Modération Cecile Laly (univ. Kyoto seika, Sciencescope), Sylvie Brosseau (univ. Waseda, Japarchi)
- Chihoko Andō (Kyoto Institute of Technology), Old Japanese Castles and Photographs: An Examination of the Meanings of the Genre of “Castle Photograph” in the Dawn of Japanese Photography
A unique genre of “castle photograph” was developed in 19th-century Japan. The pioneers of photography, the feudal lords, foreign photographers, and Japanese photographers who studied photography with foreigners, left numerous photographs of castles. They were taken for various purposes, such as documents of historical architecture at the historical turning point in late 19th century Japan or as subjects for the photo postcards that were popular in early 20th century Japan. In particular, a castle functioned both as a military base and a residence for feudal loads. Therefore, while they took a panoramic photo to grasp a complete view of the outside of the castle exactly, they took an interior photo to enjoy a partial view of the inside of the castle intimately. Thus, castle photography seems to have important implications for the history of Japanese photography. However, the significance of the genre of castle photographs has not been fully considered yet. Therefore, this presentation takes notice of photographs of castles taken in 19th century Japan to begin to discuss the meanings of the genre of castle photographs in the history of Japanese photography.
- Hiromi Matsugi (International Research Center for Japanese Studies), État des lieux de la recherche sur la photographie d’architecture
Registration in english or japanese to : symposium@nichibun.ac.jp before May 25, 2023.
withthe following informations:
- event title: Seminaire JAPARCHI
- online (zoom) or on-site participation (Nichibunken, 3-2 Goryo Oeyama-cho, Nishikyo-ku, Kyoto)
- your name
- your affiliation and status
- your country of residence