Página inicialStratigraphie des interventions architecturales dans les constructions militaires

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Publicado terça, 21 de fevereiro de 2023

Resumo

Ces troisièmes journée d’étude des Jeunes chercheurs du GIS Patrimoines militaires sont consacrées à l’exploration des modifications apportées sur le temps long à l’architecture militaire, afin de l’adapter aux besoins évolutifs de l’armée et des sociétés (en matière de défense, d’habitat…). En corolaire, la journée s’attachera également à envisager les diverses manières de valoriser un patrimoine qui résulte d’une succession d’interventions dont souvent la dernière tend à effacer par sa visibilité immédiate celles qui l’ont précédées.

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Lorient, Université de Bretagne Sud, vendredi 9 et samedi 10 juin 2023.

Argumentaire

Ces troisièmes journées d’étude des Jeunes chercheurs du GIS Patrimoines militaires sont consacrées à l’exploration des modifications apportées sur le temps long à l’architecture militaire, afin de l’adapter aux besoins évolutifs de l’armée et des sociétés (en matière de défense, d’habitat…). En corolaire, la journée s’attachera également à envisager les diverses manières de valoriser un patrimoine qui résulte d’une succession d’interventions dont souvent la dernière tend à effacer par sa visibilité immédiate celles qui l’ont précédées.

Ce questionnement se fonde sur le constat que l’immense diversité du patrimoine fortifié, comprend des objets aussi différents que les traces d’un oppidum du dernier Âge du fer, d’un castrum romain, des ruines d’un château fort médiéval, d’une redoute de l’époque moderne, d’un fort planifié par Vauban sur un piton rocheux dans les Alpes ou d’un bunker allemand sur la côte Atlantique. Si certains d’entre eux ‒ que ce soit pour leur intérêt historique majeur ou, parfois, pour leur simple présence dans le paysage ‒ bénéficient d’une mise en valeur, certains demeurent en marge des études scientifiques et des chemins touristiques, quand ils ne sont pas, tout bonnement, oubliés.

Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que les études sur le « patrimoine fortifié » au sens large résultent, pour la plupart, d’initiatives locales, menées sur un périmètre géographique restreint ou centrées sur un type de sites bien précis. C’est même parfois un unique élément architectural, comme l’illustrent, entre autres, les travaux d’Hervé Mouillebouche, consacrés aux maisons-fortes en Bourgogne du Nord, ceux de Vincent Buccio sur l’ouvrage à cornes de Saint-Jean à Soissons, ou encore l’exploration archéologique menée par Martin Perron d’une batterie côtière de la Seconde Guerre mondiale (voir bibliographie indicative).

Tous ces sites et architectures fortifiés partagent cependant un point commun : leur rôle originel de défense et, en conséquence, leur vocation à subir l’attaque et à y résister. Et c’est précisément ce qui justifie que leur conception et leur développement soient directement liés aux progrès techniques et scientifiques de la poliorcétique. Un ouvrage fortifié, par sa nature même, doit être constamment adapté, pour répondre à l’évolution des armements et des stratégies militaires, tout en tenant compte des contraintes liées à son environnement et aux capacités financières du maître d’ouvrage, sans perdre de vue son habitabilité. Les tactiques d’attaque et de défense des places se répondent l’une à l’autre. Et comme il s’agit souvent d’ouvrages coûteux, au fil du temps, ils sont réparés, agrandis, améliorés et renforcés, modifiés dans leurs fonctions premières afin de répondre aux nouvelles exigences de la défense. Grâce aux méthodes d’analyse archéologique de la construction, y compris le recours à des techniques innovantes (thermoluminescence, 2D, 3D), il est possible de retracer les changements qui ont été opérés, en étudiant notamment les matériaux employés, les élévations, les structures (murs, charpentes, sols…), et les évolutions dans les géométries des ouvrages.

Mais certains de ces sites, au-delà de leur fonction militaire initiale, trouvent une deuxième vie, qui peut être touristique, commerciale ou institutionnelle. On peut penser, par exemple, au Fort l’Ecluse, dans le pays de Gex, qui abrite désormais des expositions, une via ferrata et un festival de jazz ; à la base de sous-marins de Keroman, transformée en pôle nautique, hébergeant un musée et un centre d’affaires ; à Rouen, la caserne Jeanne d’Arc qui accueille une annexe du Conseil régional de Normandie. Il ne s’agit alors plus de s’adapter à une évolution des exigences de l’armée, mais de faire un choix entre déclassement, démantèlement et appropriation à de nouvelles missions, le plus souvent civiles, dans un paradigme moins belliqueux. Ces emprises foncières, généralement vastes, nécessitent souvent des projets architecturaux de grande ampleur capables de conserver la trace – et la mémoire – de sites qui ont acquis une place dans la mémoire collective.

C’est dans cette optique que nous invitons les jeunes chercheurs en histoire, en archéologie et en histoire de l’art ainsi que les architectes du patrimoine à explorer ces constructions militaires, qu’elles soient permanentes ou temporaires, de leur création à leur destruction ou à leur réhabilitation, dans une perspective de temps long et au travers de l’étude des moyens mobilisés pour les concevoir et surtout les adapter. Cette analyse peut se faire à l’échelle d’un site ou se concentrer sur un élément plus limité : une tour, un type d’accès, un espace de vie… Elle se fera à travers une approche pluri-vectorielle, pouvant mobiliser l’archéologie du bâti, les plans et autres représentations graphiques, l’iconographie, les notes des maîtres d’œuvre (ingénieurs militaires, architectes), les documents techniques (devis descriptifs) ou comptables, les mémoires sur la défense des places… L’ambition est de mieux appréhender comment ces constructions ont traversé le temps pour arriver à nous dans tel état, ou disparaître avant, de décrypter les motivations à l’origine des évolutions des constructions militaires, d’observer les méthodes ainsi que les moyens humains, matériels et méthodologiques mis en jeu, sans oublier de rappeler les résultats obtenus.

Quatre thèmes seront privilégiés, sans être exclusifs :

1. La documentation disponible (sources et techniques) : Comment se présente-t-elle ? Son accès/ sa disponibilité ? Pour quel public ?

2. Les adaptations : chronologie, justifications, modalités, financements, aléas… ;

3. Le rôle et l’apport de l’archéologie de la construction ;

4. La valorisation : à travers le(s) moyen(s) permettant de restituer les différentes étapes d’intervention, le choix du public, etc.

Organisation

Sous la direction de Camille Crunchant (doctorante, Cergy-Paris Université, UMR 9022 HERITAGES) et de Gaëtan Koenig (doctorant, Université de Bourgogne, UMR 6298 ARTEHIS).

Comité scientifique

  • Hervé Mouillebouche,
  • François Pernot,
  • Christophe Cérino,
  • Nicolas Meynen,
  • Émilie d’Orgeix.

Modalités de contribution

Les propositions de communications (résumé de 1 500 signes précisant le titre de la contribution, l’argumentation et les sources mobilisées), accompagnées d’un court curriculum vitae (notice de 500 signes précisant les nom et prénom sous lequel l’intervenant souhaite être cité, un contact téléphonique, un courriel, son affiliation institutionnelle et son laboratoire de rattachement le cas échéant), sont à adresser à l’adresse suivante : jeuneschercheurs.patmilitaire@gmail.com

au plus tard le 24 février 2023.

Bibliographie indicative

Buccio Vincent, « L’ouvrage à cornes de Saint-Jean à Soissons : vestiges archéologiques et essai de contexte historique », Archéologie médiévale, 49 | 2019, p. 177-203.

Cérino Christophe et Lukas Yann, Keroman, base de sous-marins (1941-2015) : Histoire, reconversion, patrimoine, Quimper, Palantines, 2015.

Meynen Nicolas et Orgeix (d’) Émilie, Battre le littoral, Histoire, reconversion et nouvelles perspectives de mise en valeur du petit patrimoine maritime, Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2014, 210 p.

Meynen Nicolas (dir.), Valoriser les patrimoines militaires. Théories et actions, Rennes, PUR, 2010, 248 p.

Mouillebouche Hervé, Les maisons-fortes en Bourgogne du nord du xiiie au xve siècle, Dijon, Editions universitaires de Dijon, 2002, 488 p.

Orgeix (d’) Émilie, Au pied du mur : bâtir le vide dans les villes (xvie-xviiie siècle), Bruxelles, Mardaga, 2019, 300 p.

Orgeix (d’) Émilie et Meynen Nicolas, Fortifier la montagne (xviie-xxe siècle). Histoire, reconversion et nouvelles perspectives de mise en valeur du patrimoine de montagne, Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2016, 210 p.

Perron Martin, « Fort Péninsule, Parc national Forillon : exploration archéologique d’une batterie côtière de la Seconde Guerre mondiale dans la baie de Gaspé », Archéologiques 31, 2018, p. 39-62.

Sapin Christian, Bully Sébastien, Bizri Mélinda et Henrion Fabrice (dir.), Archéologie du bâti. Aujourd’hui et demain, Actes du colloque ABAD, Auxerre, 10-12 octobre 2019, Dijon, ARTEHIS Éditions, 2022. (https://books.openedition.org/artehis/25779)

La revue Monumental publie régulièrement des articles proches des sujets abordés dans cet appel. On peut citer le n°2 de 2010, sur le « Patrimoine de la Défense », ou le n°1 de 2022, « Patrimoines de Corse », dans lequel on trouve notamment « Les fortifications protohistoriques », « Le fortin de Girolata, un terrain d’expérimentation militaire dès le xvie siècle » ou « Réaménager les citadelles comme points d’entrée emblématiques des territoires corses ».

Locais

  • Université de Bretagne Sud
    Lorient, França (56100)

Formato do evento

Evento apenas no local


Datas

  • sexta, 24 de fevereiro de 2023

Palavras-chave

  • stratigraphie, architecture, militaire

Contactos

  • Camille Crunchant
    courriel : jeuneschercheurs [dot] patmilitaire [at] gmail [dot] com

Fonte da informação

  • Camille Crunchant
    courriel : jeuneschercheurs [dot] patmilitaire [at] gmail [dot] com

Licença

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Para citar este anúncio

« Stratigraphie des interventions architecturales dans les constructions militaires », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado terça, 21 de fevereiro de 2023, https://doi.org/10.58079/1alq

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