AccueilImages et populismes dans les aires romanes contemporaines

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Images et populismes dans les aires romanes contemporaines

Imágenes y populismos en las áreas romances contemporáneas

Imagens e populismos nas áreas românicas contemporâneas

Immagini e populismi nelle aree romanze contemporanee

*  *  *

Publié le lundi 27 mars 2023

Résumé

Le dossier « Images et populismes dans les aires romanes contemporaines » publié à l’automne 2024 au sein de la revue Atlante rassemblera des contributions portant sur les représentations visuelles du populisme dans les aires hispanophones, lusophones et italianophones depuis le début du XXIe siècle.

Annonce

Coordination du dossier

  • Virginie Gautier N’Dah-Sékou (Université Paris Est-Créteil)
  • Baptiste Lavat (Université Paris Est-Créteil)

Argumentaire

Une simple observation des politiques européennes et américaines de ces dernières décennies permet de constater le retour en force du populisme sous de multiples formes. Le point commun de ces mouvements populistes est l’émergence puis la consolidation d’une figure de leader charismatique supposé incarner le « peuple » ou en défendre les intérêts face à une sorte de bouc émissaire devenu « ennemi » : les étrangers, l’impérialisme nord-américain, les élites politiques et économiques voire intellectuelles, le modèle capitaliste, etc. Si le terme « populisme » possède généralement une connotation négative qui va fréquemment de pair avec une forme de « dénigrement des masses » ou de considération de leur « immaturité » politique, on observe toutefois depuis le début du XXIe siècle une revalorisation de la notion. Pour les tenants d’une critique radicale de la démocratie représentative (Laclau, 2005), le populisme n’a rien d’un dévoiement de la vie démocratique : il serait plutôt une expression politique normale, voire un mécanisme régénérateur de la participation citoyenne.

Or, de même que Patrick Charaudeau (2011) a analysé les caractéristiques discursives du populisme, ne peut-on en faire de même pour ce qui est des éléments visuels qui transmettent et appuient le message politique destiné au peuple, ayant vocation à « créer un peuple », à « faire peuple » ? L’une des préoccupations majeures des mouvements ou régimes populistes, particulièrement accentuée à l’ère de la diffusion instantanée des images, pensées et propos, est effectivement la constitution d’une série de symboles identitaires ou de reconnaissance. Qu’ils alimentent le discours politique ou l’illustrent, qu’ils le complètent ou en renforcent la visibilité dans l’espace public, « les savoirs visuels sont d’un grand renfort pour penser les concepts de populisme et de peuple à peu de frais »selon l’expression du sociologue Maxime Boidy (2017, p.64). Les études visuelles sont ici pertinentes à double titre : d’une part parce qu’elles posent la question des relations entre le texte et l’image en termes de rapports de pouvoir ; mais également parce qu’elles invitent à réfléchir aux relations – ou lignes de fractures – entre la visibilité optique (naturelle) et la visibilité socio-politique (culturelle).

Les mouvements et régimes populistes ont toujours eu recours à des représentations visuelles pour asseoir leur idéologie et leur pouvoir ou pour en élargir la portée, qu’il s’agisse des représentations de « la gente corriente » en opposition à la « casta » dans les spots de campagne de Podemos ou à celles de « los mismos de siempre » (Rafael Correa, Evo Morales), ou encore de l’imagerie politique créée autour de certains leaders populistes actuels, en particulier sur les réseaux sociaux. En Italie, le MoVimento 5 Stelle ne doit pas être vu uniquement comme une formation politique, mais bien comme l’émanation à la fois du blog du comique Beppe Grillo et de l’agence de marketing Casaleggio Associati : on comprend dès lors que l’image médiatique y joue un rôle fondamental.

Si Donald Trump a fait de Twitter l’un des principaux outils de sa communication de « rupture » avec des formes plus traditionnelles jugées déconnectées des « masses », nombre de chefs d’État latino-américains ou européens ont su faire de même et contourner les médias traditionnels, à l’instar d’un Jair Bolsonaro dont la construction de l’image online est par ailleurs activement travaillée par ses fils sur la toile, ou encore d’un Nayib Bukele au Salvador qui a lui aussi su faire des réseaux sociaux l’un des piliers de sa communication, à contre-courant des formats médiatiques classiques, touchant ainsi un public large et parfois même inscrit dans un rejet catégorique de toute approche politique.

La traditionnelle politique par le discours semble avoir laissé place à une politique par l’image s’adressant directement au peuple : à travers les réseaux sociaux, la photographie, les films et reportages télévisés, femmes et hommes politiques se montrent et se mettent en scène (et en images) devant les citoyens, souvent plus qu’ils ne délibèrent devant les représentants du peuple. Ce faisant, ils accentuent le pouvoir politique du regard, celui que le peuple porte sur ses dirigeants, un regard qui contrôle et surveille leur comportement (Green, The Eyes of The People, 2010). Une situation dans laquelle les médias jouent un rôle essentiel, « en symbiose intime » avec les dispositifs populistes, au point de constituer, pour Yves Citton (2015), un véritable « régime médiarchique ».

Le populisme articule une pluralité de demandes socio-politiques, mais il fonctionne selon une logique de simplification, qui induit également une puissante composante émotionnelle ; le politologue Arias Maldonado le rappelle lorsqu’il caractérise le populisme comme « la construction d’un peuple comme sujet politique à travers un leadership charismatique et une stratégie de communication principalement basée sur des contenus émotionnels »[1](2016, p. 127). On s’interrogera donc sur la capacité des images à rendre compte de cette puissance émotionnelle du populisme.

Mais le populisme n’est pas une catégorie exclusivement politique, il traverse également les champs de la connaissance et du savoir tout en les renouvelant : « le populisme du savoir peut être défini de prime abord comme l’expression d’une demande démocratique dans les sciences ou contre l’autorité dont elles se prévalent » (Jeanpierre, 2012, p. 154). Ce « populisme du savoir » ne se définit pas tant par rapport à la nature des objets étudiés, mais surtout par une posture épistémologique renouvelée. On considérera ainsi les produits des arts visuels (arts plastiques, photographie, cinéma…) au-delà des seules valeurs esthétiques imposées par des normes, des canons de beauté, mais également les images produites et diffusées par les médias et les réseaux sociaux, la publicité et le marketing, la mode, ou encore dans le champ scientifique.

Les propositions d’articles pourront s’inscrire dans les thématiques suivantes (dont la liste n’est pas exhaustive) appliquées aux aires hispanophones, lusophones et italianophones du XXIe siècle :

  • imagerie politique des mouvements populistes et stratégies de communication : qualités du chef, formes de « représentation/incarnation » du peuple, outils de mobilisation
  • genre et représentations visuelles : masculinité du leader, féminisation de la nation, populisme paternaliste…
  • populisme et/ou démagogie : différences d’approche et de perception
  • manipulation des images, réécriture de l’histoire et « storytelling », et « scepticisme visuel » qui en découle parfois
  • imagerie populiste et composante émotionnelle, ethos et pathos dans la communication visuelle
  • critique du populisme par l’image, par exemple dans le dessin de presse, le street art et les graffitis, les films et séries, etc.
  • l’image comme expression d’une demande démocratique contre les « savoirs dominants » ou les cultures dites savantes
  • « peoplisation » : mise en scène et glissement du « populaire » au « people » 

Procédure de soumission

Les propositions d’articles (titre et résumé de 300 mots environ), accompagnées d’une brève notice biographique, seront à envoyer aux adresses suivantes : baptiste.lavat@u-pec.fr et virginie.ndah-sekou@u-pec.fr

pour le 15 juillet 2023.

Les décisions d’acceptation seront communiquées aux auteurs pour le 15 septembre 2023.

Après acceptation d’une proposition d’article, les contributions sont à envoyer aux coordinateurs du dossier avant le 15 décembre 2023, délai de rigueur. Les auteurs veilleront à respecter scrupuleusement les normes de présentation disponibles à l’adresse : https://atlante.univ-lille.fr/procedure.html

Les articles seront soumis à expertise par le comité scientifique, et le retour d’évaluation aux auteurs est prévu le 15 mars 2024.

La version définitive de l’article sera envoyée pour le 15 juin 2024.

Publication du numéro : automne 2024.

Bibliographie indicative

ARIAS MALDONADO Manuel, La democracia sentimental. Política y emociones en el siglo XXI, Barcelona, Página Indómita, 2016.

BADIOU Alain, BOURDIEU Pierre, BUTLER Judith, KHIARI Sadri, RANCIERE Jacques, DIDI-HUBERMAN Georges, Qu'est-ce qu'un peuple ?, Paris, La Fabrique, 2013.

BOIDY Maxime, Les études visuelles, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 2017.

BOIDY Maxime, « “I Hate Visual Culture” », Revue d’anthropologie des connaissances, 2017, n° 11/3, disponible en: http://journals.openedition.org/rac/1867 [última consulta: 07/04/2022]

CHARAUDEAU Patrick, « Réflexions pour l’analyse du discours populiste », Mots. Les langages du politique, 2011, n°97, disponible en http://journals.openedition.org/mots/20534 [última consulta: 13/04/2022].

CITTON Yves, « Dispositifs populistes et régimes médiarchiques : neuf hippothèses », Multitudes, 2015/4, n° 61, p. 88-94, disponible en: https://www.cairn.info/revue-multitudes-2015-4-page-88.htm [última consulta: 07/04/2022].

« Cultures populaires. Populismes et émancipation sociale », Mouvements, n°57, 2009/1.

DIDI-HUBERMAN Georges, Peuples exposés, peuples figurants (L’Œil de l’Histoire 4), Paris, Les Éditions de Minuit, 2012.

DIDI-HUBERMAN Georges, Peuples en larmes, peuples en armes (L’Œil de l’Histoire 6), Paris, Les Éditions de Minuit, 2016.

GREEN Jeffrey E., The Eyes of the People. Democracy in an Age of Spectatorship, Oxford, Oxford University Press, 2010.

JEANPIERRE, Laurent, « Les populismes du savoir », dossier « Populismes », Critique, n° 776-777, 2012/1-2, p.150-164.

LACLAU Ernesto, La razón populista, Fondo de Cultura Económica, México DF, 2005.

RANCIERE Jacques, Le spectateur émancipé, Paris, La Fabrique Éditions, 2008.

TARRAGONI Federico, L’Esprit démocratique du populisme. Une nouvelle analyse sociologique, Paris, La Découverte, 2019.

Note

[1] « la apuesta [del populismo] por construir un pueblo como sujeto político por medio de un liderazgo carismático y una estrategia comunicativa asentada abiertamente en contenidos emocionales ».

Argumentos

Una mera observación de la política europea y americana de las últimas décadas revela una tendencia creciente a la polarización y el retorno del populismo en muchas formas. Lo que tienen en común estos movimientos populistas es la aparición y consolidación de un líder carismático que encarnaría al "pueblo" o defendería sus intereses contra una especie de chivo expiatorio designado como "enemigo": los extranjeros, el imperialismo norteamericano, las élites políticas y económicas, los intelectuales, el modelo capitalista, etc. Aunque el término "populismo" suele tener una connotación negativa que a menudo se relaciona con una forma de "descalificación de las masas" o la consideración de su "inmadurez" política, desde principios del siglo XXI hemos asistido a una revalorización de la noción. Para los partidarios de una crítica radical de la democracia representativa (Laclau, 2005), el populismo no se asimila a una desviación de la vida democrática, sino que constituye una expresión política normal, o incluso un mecanismo regenerador de la participación ciudadana.

Sin embargo, del mismo modo que Patrick Charaudeau (2011) ha analizado las características discursivas del populismo, ¿no se podría hacer lo mismo con respecto a los elementos visuales que transmiten y apoyan el mensaje político destinado al pueblo, con vistas a "crear un pueblo", a "hacer pueblo"? Una de las principales preocupaciones de los movimientos o regímenes populistas, especialmente acentuada en la era de la difusión instantánea de imágenes, ideas y discursos, es en efecto la constitución de una serie de señales de identidad o reconocimiento. Sea para alimentar los discursos políticos o ilustrarlos, sea para complementar estos discursos o reforzar su visibilidad en el espacio público, "el conocimiento visual es un gran refuerzo para pensar en los conceptos de populismo y pueblo a bajo coste" en palabras del sociólogo Maxime Boidy (2017, p.64). Los estudios visuales son relevantes aquí en dos sentidos: en primer lugar, porque plantean la cuestión de la relación entre el texto y la imagen en términos de relaciones de poder; pero también porque invitan a reflexionar sobre las relaciones -o discrepancias- entre la visibilidad óptica (natural) y la visibilidad sociopolítica (cultural).

Los movimientos y regímenes populistas siempre han utilizado representaciones visuales para asentar su ideología y su poder o para ampliar su alcance, ya sean las representaciones de "la gente corriente" frente a "la casta" en los spots de campaña de Podemos o las de "los mismos de siempre" (Rafael Correa, Evo Morales), o el imaginario político creado en torno a algunos de los líderes populistas actuales, especialmente en las redes sociales. En Italia, el MoVimento 5 Stelle no debe considerarse únicamente como un grupo político, sino como una rama del blog del cómico Beppe Grillo y a la vez de la agencia de marketing Casaleggio Associati: es obvio que la imagen mediática desempeña aquí un papel fundamental.

Si Donald Trump ha hecho de Twitter una de las principales herramientas de su comunicación para "romper" con formas más tradicionales de comunicación consideradas desconectadas de las "masas", muchos jefes de Estado latinoamericanos o europeos también han optado por desestimar los medios tradicionales: es el caso de Jair Bolsonaro, cuya imagen online es trabajada activamente por sus hijos en la web, o Nayib Bukele en El Salvador, que hace de las redes sociales uno de los pilares de su comunicación, a contracorriente de los formatos mediáticos tradicionales, llegando así a una amplia audiencia y a veces incluso rechazando categóricamente cualquier planteamiento político.

La tradicional política del discurso parece haber dado paso a una política de la imagen, dirigida directamente al pueblo: a través de las redes sociales, la fotografía, las películas y los reportajes televisivos, los políticos se muestran y se ponen en escena (y en imágenes) ante los ciudadanos, en vez de debatir ante los representantes del pueblo. Al hacerlo, acentúan el poder político de la mirada, la mirada que el pueblo tiene sobre sus líderes, una mirada que controla y vigila su comportamiento (Green, The Eyes of The People, 2010). Una situación en la que los medios de comunicación juegan un papel esencial, en simbiosis con los dispositivos populistas, hasta el punto de constituir, para Yves Citton (2015), un verdadero "régimen mediático".

El populismo articula una pluralidad de demandas sociopolíticas, pero funciona según una lógica de simplificación, que además induce un poderoso componente emocional; el politólogo Arias Maldonado lo recuerda cuando caracteriza el populismo como "la construcción de un pueblo como sujeto político a través de un liderazgo carismático y una estrategia de comunicación basada principalmente en contenidos emocionales" (2016, p. 127). Por lo tanto, se cuestionará la capacidad de las imágenes para captar este poder emocional del populismo.

Pero el populismo no es una categoría exclusivamente política, también atraviesa los campos del saber y del conocimiento, al tiempo que los renueva: "el populismo del saber puede definirse a primera vista como la expresión de una reivindicación democrática en las ciencias o contra la autoridad que éstas reclaman" (Jeanpierre, 2012, p. 154). Este "populismo del conocimiento" no se define tanto por la naturaleza de los objetos estudiados, sino sobre todo por una postura epistemológica renovada. Así, consideraremos los productos de las artes visuales (artes plásticas, fotografía, cine...) más allá de los únicos valores estéticos impuestos por las normas y cánones de belleza, pero también las imágenes producidas y difundidas por los medios de comunicación y las redes sociales, la publicidad y el marketing, la moda, o incluso en el ámbito científico.

Se podrán presentar contribuciones sobre los siguientes temas (la lista no es exhaustiva) aplicados a las zonas de habla española, portuguesa e italiana del siglo XXI:

  • imaginario político de los movimientos populistas y las estrategias de comunicación: cualidades del líder, formas de "representación/encarnación" del pueblo, herramientas de movilización
  • género y representaciones visuales: masculinidad del líder, feminización de la nación, populismo paternalista...
  • populismo y/o demagogia: diferencias de enfoque y percepción
  • manipulación de las imágenes, reescritura de la historia y a veces "escepticismo visual" consiguiente
  • imaginería populista y componente emocional, ethos y pathos en la comunicación visual
  • crítica del populismo a través de las imágenes, por ejemplo, en las viñetas de prensa, el arte callejero y los grafitis, las películas y las series, etc.
  • la imagen como expresión de la reivindicación democrática frente a los "saberes dominantes" o las llamadas culturas cultas
  • puesta en escena de la política y paso del "pueblo" al "people"

Envío de propuestas

Las propuestas de contribuciones (título y resumen de unas 300 palabras), acompañadas de una breve nota biográfica, deberán enviarse a las siguientes direcciones: baptiste.lavat@u-pec.fr  y virginie.ndah-sekou@u-pec.fr 

antes del 15 de julio de 2023.

Las decisiones de aceptación se comunicarán a los autores antes del 15 de septiembre de 2023.

Tras la aceptación de una propuesta de artículo, las contribuciones deberán enviarse a los coordinadores del dossier antes del 15 de diciembre de 2023. Los autores deberán asegurarse de que cumplen estrictamente las normas de presentación disponibles en: https://atlante.univ-lille.fr/procedure.html

Los artículos se someterán a una evaluación a ciegas por el comité científico, y se comunicará los resultados a los autores el 15 de marzo de 2024.

La versión final del artículo se enviará antes del 15 de junio de 2024.

Publicación del número: otoño de 2024.

Apresentação

Uma simples observação da política européia e americana durante as últimas décadas revela o retorno do populismo em muitas formas. O que estes movimentos populistas têm em comum é o surgimento e a consolidação de um líder carismático que deve encarnar o "povo" ou defender seus interesses contra uma espécie de bode expiatório que se tornou o "inimigo": os estrangeiros, o imperialismo norte-americano, as elites políticas e econômicas, os intelectuais, o modelo capitalista, etc. Embora o termo "populismo" geralmente tenha uma conotação negativa que muitas vezes anda a par com uma forma de "denigração das massas" ou consideração de sua "imaturidade" política, desde o início do século XXI temos visto uma revalorização da noção. Para os defensores de uma crítica radical da democracia representativa (Laclau, 2005), o populismo nada tem a ver com um desvio da vida democrática: é antes uma expressão política normal, ou mesmo um mecanismo regenerativo da participação cidadã.

Entretanto, assim como Patrick Charaudeau (2011) analisou as características discursivas do populismo, não podemos fazer o mesmo com relação aos elementos visuais que transmitem e apóiam a mensagem política destinada ao povo, com o objetivo de "criar um povo", de "fazer pessoas"? Uma das maiores preocupações dos movimentos ou regimes populistas, particularmente acentuada na era da disseminação instantânea de imagens, pensamentos e palavras, é de fato a constituição de uma série de símbolos de identidade ou reconhecimento. Se eles alimentam o discurso político ou o ilustram, se o complementam ou reforçam sua visibilidade no espaço público, "o conhecimento visual é um grande reforço para pensar os conceitos de populismo e as pessoas a baixo custo", nas palavras do sociólogo Maxime Boidy (2017, p.64). Os estudos visuais são relevantes aqui de duas maneiras: por um lado, porque levantam a questão da relação entre texto e imagem em termos de relações de poder; mas também porque convidam à reflexão sobre as relações - ou linhas de falha - entre visibilidade óptica (natural) e visibilidade sociopolítica (cultural).

Os movimentos e regimes populistas sempre usaram representações visuais para estabelecer sua ideologia e poder ou para ampliar seu alcance, sejam as representações da "la gente corriente" em oposição a "la casta" nos pontos de campanha de Podemos, ou as de "los mismos de siempre" (Rafael Correa, Evo Morales), ou o imaginário político criado em torno de alguns dos atuais líderes populistas, especialmente nas redes sociais. Na Itália, o MoVimento 5 Stelle não deve ser visto apenas como um grupo político, mas como um ramo do blog do comediante Beppe Grillo e da agência de marketing Casaleggio Associati: é claro, portanto, que a imagem da mídia desempenha um papel fundamental.

Se Donald Trump fez do Twitter uma das principais ferramentas de sua comunicação para "quebrar" as formas mais tradicionais de comunicação consideradas desconectadas das "massas", muitos chefes de estado latino-americanos ou europeus conseguiram fazer o mesmo e contornar a mídia tradicional, Seguindo o exemplo de Jair Bolsonaro, cuja imagem on-line é ativamente trabalhada por seus filhos na web, ou Nayib Bukele em El Salvador, que também conseguiu fazer das redes sociais um dos pilares de sua comunicação, indo contra o grão dos formatos tradicionais de mídia, alcançando assim um amplo público e às vezes até mesmo rejeitando categoricamente qualquer abordagem política.

A política tradicional do discurso parece ter dado lugar a uma política da imagem, dirigida diretamente ao povo: através de redes sociais, fotografia, filmes e reportagens televisivas, os políticos se mostram e se colocam no palco (e em imagens) na frente dos cidadãos, muitas vezes mais do que deliberam na frente dos representantes do povo. Ao fazer isso, eles acentuam o poder político do olhar, o olhar do povo sobre seus líderes, um olhar que controla e monitora seu comportamento (Green, The Eyes of The People, 2010). Uma situação em que a mídia desempenha um papel essencial, "em íntima simbiose" com os dispositivos populistas, ao ponto de constituir, para Yves Citton (2015), um verdadeiro "sistema mediárquico".

O populismo articula uma pluralidade de exigências sociopolíticas, mas funciona segundo uma lógica de simplificação, que também induz um poderoso componente emocional; o cientista político Arias Maldonado nos lembra disso quando caracteriza o populismo como "a construção de um povo como sujeito político através de uma liderança carismática e de uma estratégia de comunicação baseada principalmente no conteúdo emocional" (2016, p.127). Portanto, questionaremos a capacidade das imagens de capturar esse poder emocional do populismo.

Mas o populismo não é uma categoria exclusivamente política, ele também atravessa os campos do conhecimento e da aprendizagem enquanto os renova: "o populismo do conhecimento pode ser definido à primeira vista como a expressão de uma demanda democrática nas ciências ou contra a autoridade que elas reivindicam" (Jeanpierre, 2012, p.154). Este "populismo do conhecimento" não se define tanto pela natureza dos objetos estudados, mas sobretudo por uma postura epistemológica renovada. Assim, consideraremos os produtos das artes visuais (artes plásticas, fotografia, cinema...) além dos únicos valores estéticos impostos pelas normas e cânones de beleza, mas também as imagens produzidas e difundidas pela mídia e redes sociais, publicidade e marketing, moda, ou mesmo no campo científico.

As propostas de artigos podem ser apresentadas sobre os seguintes temas (a lista não é exaustiva) aplicados às áreas de língua espanhola, portuguesa e italiana do século XXI

  • imagens políticas dos movimentos populistas e estratégias de comunicação: qualidades do líder, formas de "representação/ encarnação" do povo, ferramentas de mobilização
  • representações visuais e de gênero: masculinidade do líder, feminização da nação, populismo paternalista...
  • populismo e/ou demagogia: diferenças de abordagem e percepção
  • manipulação de imagens, reescrevendo a história e contando histórias, e o 'cepticismo visual' que às vezes se segue
  • imagem populista e componente emocional, ethos e pathos na comunicação visual
  • crítica do populismo através de imagens, por exemplo, em cartoons de imprensa, arte de rua e grafite, filmes e séries, etc.
  • a imagem como expressão da demanda democrática contra o "conhecimento dominante" ou as chamadas culturas eruditas
  • "peoplização": encenação e deslizamento do "popular" para o "povo".

Procedimento de submissão

As propostas de artigos (título e resumo de cerca de 300 palavras), juntamente com uma breve nota biográfica, devem ser enviadas para os seguintes endereços: baptiste.lavat@u-pec.fr  e virginie.ndah-sekou@u-pec.fr 

até 15 de Julho de 2023.

As decisões de aceitação serão comunicadas aos autores até 15 de Setembro de 2023.

Após aceitação de uma proposta de artigo, as contribuições devem ser enviadas aos coordenadores do dossiê antes de 15 de Dezembro de 2023. Os autores devem garantir que cumprem rigorosamente as normas de apresentação disponíveis em: https://atlante.univ-lille.fr/procedure.html

Os artigos serão submetidos ao comité científico para revisão, e a avaliação será devolvida aos autores a 15 de Março de 2024.

A versão final do artigo será enviada até 15 de Junho de 2024.

Publicação da edição: Outono de 2024.

Argomento

Basta seguire la politica europea e americana degli ultimi decenni per constatare il ritorno del populismo in molte forme. Ciò che accomuna questi movimenti populisti è l’emergere e il consolidarsi di un leader carismatico che dovrebbe incarnare il “popolo” o difenderne gli interessi contro una sorta di capro espiatorio che è diventato il “nemico”: gli stranieri, l’imperialismo nordamericano, le élites politiche ed economiche, gli intellettuali, il modello capitalista, ecc. Sebbene il termine “populismo” abbia generalmente una connotazione negativa che spesso si accompagna a una forma di “denigrazione delle masse” o di considerazione della loro “immaturità” politica, dall’inizio del XXI secolo abbiamo assistito a una rivalutazione della nozione. Per i sostenitori di una critica radicale della democrazia rappresentativa (Laclau, 2005), il populismo non ha nulla a che vedere con una deriva dalla vita democratica: è piuttosto una normale espressione politica, o addirittura un meccanismo rigeneratore della partecipazione dei cittadini.

Tuttavia, seguendo l’esempio di Patrick Charaudeau (2011), che ha analizzato le caratteristiche discorsive del populismo, è possibile trattare allo stesso modo gli elementi visivi che trasmettono e sostengono il messaggio politico destinato al popolo, al fine di “creare un popolo”, di “fare popolo”? Una delle principali preoccupazioni dei movimenti o dei regimi populisti, particolarmente accentuata nell’epoca della diffusione istantanea di immagini, pensieri e parole, è infatti la costituzione di una serie di simboli di identità o di riconoscimento. Che alimentino il discorso politico o lo illustrino, che lo integrino o ne rafforzino la visibilità nello spazio pubblico, “la conoscenza visiva è un grande rinforzo per pensare ai concetti di populismo e di popolo a basso costo”, nelle parole del sociologo Maxime Boidy (2017, p.64). Gli studi visivi sono rilevanti in questo caso per due motivi: in primo luogo, perché sollevano la questione del rapporto tra testo e immagine in termini di relazioni di potere; ma anche perché invitano a riflettere sulle relazioni – o linee di faglia – tra visibilità ottica (naturale) e visibilità sociopolitica (culturale).

I movimenti e i regimi populisti hanno sempre utilizzato rappresentazioni visive per affermare la propria ideologia e il proprio potere o per ampliare il proprio raggio d’azione, sia che si tratti delle rappresentazioni de “la gente corriente”in contrapposizione a “la casta” negli spot elettorali di Podemos o di quelle de “los mismos de siempre” (Rafael Correa, Evo Morales), sia che si tratti dell’immaginario politico creato intorno ad alcuni degli attuali leader populisti, soprattutto sui social network. In Italia, il Movimento 5 Stelle non va visto solo come un gruppo politico, ma come una propaggine sia del blog del comico Beppe Grillo sia dell’agenzia di marketing Casaleggio Associati: è chiaro quindi che l’immagine mediatica gioca un ruolo fondamentale.

Se Donald Trump ha fatto di Twitter uno dei principali strumenti della sua comunicazione per “staccarsi” dalle forme più tradizionali di comunicazione ritenute scollegate dalle “masse”, molti capi di Stato latinoamericani o europei sono riusciti a fare lo stesso e a bypassare i media tradizionali, come Jair Bolsonaro, la cui immagine online è attivamente curata dai suoi figli sul web, o Nayib Bukele in Salvador, che è riuscito a fare dei social network uno dei pilastri della sua comunicazione, andando controcorrente rispetto ai formati mediatici tradizionali, raggiungendo così un vasto pubblico e talvolta rifiutando categoricamente qualsiasi approccio politico.

La tradizionale politica del discorso sembra aver lasciato il posto a una politica dell’immagine, rivolta direttamente al popolo: attraverso i social network, la fotografia, i film e i servizi televisivi, i politici si mostrano e si mettono in scena (e in immagine) di fronte ai cittadini, spesso più di quanto deliberino di fronte ai rappresentanti del popolo. Così facendo, accentuano il potere politico dello sguardo, lo sguardo del popolo sui suoi leader, uno sguardo che controlla e sorveglia il loro comportamento (Green, The Eyes of The People, 2010). Una situazione in cui i media svolgono un ruolo essenziale, “in intima simbiosi” con i dispositivi populisti, al punto da costituire, per Yves Citton (2015), un vero e proprio “regime mediarchico”.

Il populismo articola una pluralità di istanze sociopolitiche, ma funziona secondo una logica di semplificazione, che induce anche una potente componente emotiva; lo ricorda il politologo Arias Maldonado quando caratterizza il populismo come “la costruzione di un popolo come soggetto politico attraverso una leadership carismatica e una strategia comunicativa basata principalmente su contenuti emotivi” (2016, p.127).

Ci interrogheremo quindi sulla capacità delle immagini di catturare la forza emotiva del populismo.

Ma il populismo non è una categoria esclusivamente politica, perché attraversa e rinnova anche i campi della conoscenza e dell’apprendimento: “il populismo della conoscenza può essere definito a prima vista come l’espressione di una domanda democratica nelle scienze o contro l’autorità che esse rivendicano” (Jeanpierre, 2012, p.154). Questo “populismo della conoscenza” non è definito tanto dalla natura degli oggetti studiati, quanto da una rinnovata postura epistemologica. Considereremo quindi i prodotti delle arti visive (arti plastiche, fotografia, cinema...) al di là dei soli valori estetici imposti da norme e canoni di bellezza, ma anche le immagini prodotte e diffuse dai media e dai social network, dalla pubblicità e dal marketing, dalla moda o anche in ambito scientifico.

Si possono presentare proposte di articoli sui seguenti temi (l’elenco non è esaustivo) applicati alle aree di lingua spagnola, portoghese e italiana del XXI secolo:

  • l’immaginario politico dei movimenti populisti e le strategie di comunicazione: qualità del leader, forme di “rappresentazione/incarnazione” del popolo, strumenti di mobilitazione;
  • genere e rappresentazioni visive: mascolinità del leader, femminilizzazione della nazione, populismo paternalistico...;
  • populismo e/o demagogia: differenze di approccio e di percezione;
  • manipolazione delle immagini, riscrittura della storia e “storytelling”, e lo “scetticismo visivo” che talvolta ne consegue;
  • immaginario populista e componente emotiva, ethos e pathos nella comunicazione visiva;
  • critica del populismo attraverso le immagini, ad esempio nelle vignette della stampa, nella street art e nei graffiti, nei film e nelle serie, ecc.;
  • l’immagine come espressione di una richiesta democratica contro il “sapere dominante” o le cosiddette culture colte;
  • “peoplisation”: la messa in scena e il passaggio dal “popolare” al “people”.

Procedura di presentazione

Le proposte di relazione (titolo e abstract di circa 300 parole), insieme a una breve nota biografica, devono essere inviate ai seguenti indirizzi: baptiste.lavat@u-pec.fr  e virginie.ndah-sekou@u-pec.fr 

entro il 15 luglio 2023.

Le decisioni di accettazione saranno comunicate agli autori entro il 15 settembre 2023.

Dopo l'accettazione di una proposta di articolo, i contributi dovranno essere inviati ai coordinatori del dossier entro il 15 dicembre 2023. Gli autori devono assicurarsi di rispettare rigorosamente gli standard di presentazione disponibili all'indirizzo: https://atlante.univ-lille.fr/procedure.html.

Gli articoli saranno sottoposti alla revisione del comitato scientifico e la valutazione sarà restituita agli autori il 15 marzo 2024.

La versione finale dell'articolo sarà inviata entro il 15 giugno 2024.

Pubblicazione del numero: autunno 2024.


Dates

  • samedi 15 juillet 2023

Mots-clés

  • études visuelles, populisme, image, politique, Péninsule Ibérique, Amérique latine, Italie

Contacts

  • Baptiste LAVAT
    courriel : baptiste [dot] lavat [at] u-pec [dot] fr
  • Virginie GAUTIER N'DAH-SEKOU
    courriel : virginie [dot] ndah-sekou [at] u-pec [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Virginie GAUTIER N'DAH-SEKOU
    courriel : virginie [dot] ndah-sekou [at] u-pec [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Images et populismes dans les aires romanes contemporaines », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 27 mars 2023, https://doi.org/10.58079/1atc

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search