Innovation, Tourism, Territories: A Political Analysis
Innovation, tourisme, territoires : lectures politiques
7th International Symposium for Young Researchers in Tourism
Septièmes rencontres internationales des jeunes chercheurs en tourisme
Published on Wednesday, March 29, 2023
Abstract
The theme of this edition of International Symposium for Young Researchers in Tourism (RIJCT) aims at critically questioning the relationships between innovation, tourism, powers and territories. The proposed axes of reflection seek to analyse the multiple facets of the political dimension of innovation in tourism in relation to space: institutional issues and territorial governance, discourses and representations, socio-spatial power relations, the hierarchy between territories and the production of research on the subject. This call for papers is addressed to all doctoral students and young researchers who integrate, directly or indirectly, these reflections within their work.
Announcement
Argumentaire
L'innovation en tourisme désigne l’introduction et la valorisation de nouveautés multiformes au sein d’un système touristique à différentes échelles géographiques et à différentes temporalités, concernant les acteurs, les lieux, les méthodes d’organisation du secteur touristique, les pratiques ou les représentations des touristes. Elle doit être distinguée à la fois de l’invention touristique, qui désigne la simple découverte de ces nouveautés (Clergeau, 2014), et du simple effet de mode. On peut différencier les innovations internes au secteur touristique et les innovations externes l’impactant, les innovations visant à « rester dans l’air du temps » (Équipe MIT, 2011) et celles contribuant à des scénarios de développement touristique, les innovations survenant au sein d’un paradigme touristique et celles visant à remédier à une crise du paradigme touristique ou à accompagner l’entrée dans un nouveau paradigme touristique.
Le tourisme entretient un rapport intime avec le processus d’innovation : la naissance même du tourisme moderne au XIXe siècle est étroitement liée aux innovations technologiques (apparition du chemin de fer…) et sociales (urbanisation, industrialisation, changement de regard sur la « nature », essor du travail salarié…) de l'époque qui renouvellent profondément le lien qu’ont les sociétés avec l'espace et avec le temps (Urry, 1990). Ce rapport peut même être perçu comme structurel : les pratiques touristiques se caractériseraient par une « révolution permanente » et « le tourisme serait cette "machine" à fabriquer des pratiques nouvelles » (Équipe MIT, 2011).
Ces dernières décennies, marquées par l’avènement d’une nouvelle étape de mondialisation du tourisme et une remise en cause du « tourisme de masse », les nouveautés dans le secteur touristique se sont diffusées à un rythme accéléré. En outre, les innovations inhérentes à la nouvelle étape du capitalisme et de la mondialisation ainsi qu’à la métropolisation impactent indirectement le secteur touristique. Les innovations se manifestent actuellement dans trois domaines en particulier : les technologies, la « durabilité » et la « créativité » (Ratten et al., 2020). L’innovation, généralement considérée comme positive par les acteurs politiques et économiques, car multipliant les possibilités de choix pour les touristes et développant l'activité, est en effet perçue comme une solution face à la crise systémique – à la fois économique, sociale, environnementale, culturelle – à laquelle sont confrontées les sociétés (Besançon et Chochoy, 2013 ; Ducroquet et Viallon, 2017). Cette crise affecte également les activités touristiques, comme en témoignent la disparition du voyagiste Thomas Cook en 2019, initiateur des premiers voyages organisés au XIXe siècle, ou encore la récente pandémie de COVID-19 qui a obligé le secteur à se réinventer et à se renouveler afin d’assurer la résilience de ses différentes composantes (Cousin et al., 2021).
Dans le dernier quart de siècle, le secteur du tourisme a été marqué par de nombreuses innovations concernant les acteurs économiques (comparateurs, agrégateurs, plateformes numériques ou collaboratives comme Airbnb, acteurs low-cost), les produits (forfaits dynamiques, écotourisme, courts séjours…), les procédés de production ou de distribution (vente en ligne, e-tickets, bornes libre-service), les destinations, les organisations (e-concierge, cross-training), les pratiques et les usages (tourisme « responsable », tourisme de proximité, slow tourism, tourisme événementiel et festif, tourisme « créatif », tourisme « expérientiel », tourisme « hors des sentiers battus »/off the beaten tracks et dark tourism…). Ces innovations ont été favorisées par l’évolution de l’environnement technologique, politico-économique et social, consécutive en particulier des dynamiques de globalisation et de digitalisation qui affectent la planète dans son ensemble, de l’introduction de nouveaux modèles de développement (décroissance, transition socioécologique…) ainsi que de l’évolution du comportement et des attentes des touristes (diversification des pratiques, volonté de désintermédiation, demande d’hyperpersonnalisation, exigence de durabilité…). Ces processus caractériseraient ce que certains auteurs appellent une « troisième révolution touristique » dans laquelle le développement des outils technologiques et surtout numériques jouerait un rôle majeur, révolution accélérée par la récente crise sanitaire (Kalfon, 2009 ; Violier, 2016 ; Clergeau, 2021).
Par ailleurs, les innovations associées au « régime de patrimonialité » contemporain (Gravari-Barbas, 2011) interfèrent avec les innovations touristiques. Les extensions multiformes de la notion de patrimoine et la muséalisation croissante de l’espace urbain suscitent des innovations à la fois patrimoniales et touristiques qui contribuent à la densification de l’écoumène touristique. On peut évoquer la patrimonialisation émergente des périphéries urbaines qui participe de la métropolisation du et par le tourisme (Gravari-Barbas et Fagnoni, 2013), les innovations muséales liées au triptyque « nouveaux musées, nouvelles ères urbaines, nouvelles mobilités touristiques » (Gravari-Barbas et Fagnoni, 2015) qui favorisent la création de musées de plus en plus actualisés par l’architecture contemporaine (Paquin, 2014) ou encore les innovations muséologiques (expositions augmentées…) qui se multiplient. De même, la construction de fac-similés patrimoniaux par la mise en œuvre de technologies innovantes (Gravari-Barbas, Graburn et Staszak, 2020) relève d’une « fabrique touristique du patrimoine » qui prend une ampleur inédite et renvoie à de nouveaux régimes d’authenticité (Morisset, 2009). L’innovation patrimoniale et touristique se manifeste également par le brouillage entre guidage professionnel et rencontre avec des habitants, comme en témoigne l’innovation, partie de New York, des greeters, guides urbains bénévoles.
Toutes ces innovations qui couvrent divers domaines (social, environnemental, culturel, patrimonial…) et types (technologique, managérial, organisationnel, commercial…) entretiennent une relation étroite avec les territoires dans lesquels elles se déploient, justifiant l’intérêt d’une approche spatiale des innovations en tourisme. Des travaux précurseurs ont montré l’importance de l’espace dans la diffusion des innovations (Hägerstrand, 1953 ; Saint-Julien, 1985) mais aussi dans leur transformation (Hugill et Dickson, 1988). Toutefois, le tourisme tend parfois à contredire les « lois classiques de la diffusion de l'innovation », hiérarchique, dans la mesure où par exemple, des stations situées « très bas dans la hiérarchie urbaine » peuvent être dotées d’innovations habituellement « attributs propres à la centralité des très grandes villes » (Knafou et alii, 1997). Des diffusions d’innovations à proximité ou en réseau, qui se développent dans la nouvelle étape de mondialisation, sont typiques du tourisme, structurellement associé au processus de mondialisation et à diverses innovations, depuis ses débuts.
D'autre part, l’innovation est à la fois facteur et produit de différentiels entre les territoires de toutes natures et à toutes les échelles. Ainsi, au sein d’un système touristique, les relations entre innovations et territoires sont multiples et diverses. En premier lieu, la constitution d’un tel système implique l'introduction d'un ensemble d'innovations dans les pratiques touristiques au sein d'un lieu ou d'un territoire donné. Ce processus d’innovation s'appuie sur les lieux et les territoires comme destinations mais aussi comme ressources. L'innovation touristique peut également contribuer à valoriser et à aménager les territoires et à produire des espaces singuliers, et donc les amener à se différencier et à sortir de la trajectoire dans laquelle ils s'inscrivaient. Enfin, elle s'appuie sur des imaginaires et des représentations spécifiques territorialisés (Équipe MIT, 2005 ; Delaplace et Gravari-Barbas, 2017 ; Herbert, 2021). Pour être bien comprise, l'innovation en tourisme ne peut être donc examinée uniquement dans le contexte de l'entreprise et des acteurs individuels : elle doit également être comprise dans son contexte territorial (Hall et Williams, 2020).
Les recherches consacrées à l’étude des relations entre l’innovation dans le tourisme et les territoires se sont multipliées ces dernières années (Falardeau, Bourdeau et Marcotte, 2018). Cependant, à l’image des nombreux travaux menés sur l'innovation dans les sciences sociales en général (voir en particulier les travaux fondateurs de Schumpeter, 1935), c’est le plus souvent par le prisme économique que cette question a été abordée par les chercheurs appartenant aux tourism studies (Hjalager, 2010), auquel s'est récemment ajouté un prisme social (Mbongui-Kialo et al., 2015). Bien que l'analyse de l'innovation dans le tourisme ne puisse se résumer à l'étude d'une simple série d'innovations technologiques et de leurs implications économiques – elle doit être comprise dans un cadre social, institutionnel et idéologique plus large et dans une perspective théorique –, l'étude politique des processus spatiaux d'innovation dans le tourisme reste très lacunaire et le plus souvent prescriptive, se limitant souvent à l’énoncé d’actions possibles (Hall et Williams, 2020 ; Hjalager et Jezic von Gesseneck, 2020). Pourtant, cette étude offre de multiples possibilités d’analyse dans plusieurs directions : les questions institutionnelles et la gouvernance territoriale, les discours et les représentations, les rapports socio-spatiaux de pouvoir et la hiérarchie entre les territoires ou encore le caractère politique de la production de la recherche sur l'innovation en tourisme. Ainsi, alors que le territoire comporte une dimension politique fondamentale – il témoigne d’une appropriation à la fois économique, idéologique et politique de l’espace par des groupes qui se donnent une représentation particulière d’eux-mêmes, de leur histoire, de leur singularité (Di Méo, 1998) –, les relations entre innovation touristique et territoires sont sous-tendues par des rapports de pouvoir multiples dont la mise à jour et la déconstruction constituent un domaine de recherche qui reste largement à explorer.
Dans cette optique, le comité d’organisation des RIJCT 2023 lance un appel à contribution pour participer à l’analyse critique de cette articulation complexe entre innovation, tourisme, pouvoirs et territoires lors d'un colloque organisé les 7, 8 et 9 septembre 2023 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Axes de réflexion
Nous avons identifié 6 axes de réflexion dans lesquels les communications peuvent s'inscrire. Toutefois, ceux-ci ne sont ni exclusifs ni exhaustifs et la conférence est ouverte à toute autre perspective de recherche permettant de réfléchir à la thématique générale.
1. Politiques d’innovation en tourisme et organisations territoriales
Si l'innovation a longtemps été associée au monde de l'entreprise et du marketing, aujourd'hui, acteurs politiques – et en particulier organismes gouvernementaux –, organisations publiques et groupes divers soucieux d'acquérir une visibilité politique et un impact social – appartenant notamment au secteur associatif et à l’économie sociale – jouent un rôle majeur dans l’impulsion d’innovations touristiques à travers diverses actions territorialisées qu'il convient d'étudier, à tous les échelons. Cette étude peut se concentrer en premier lieu sur les formes variées que prennent ces politiques d'innovation et les secteurs associés dans leur relation aux territoires concernés : mise en place de clusters de tourisme au niveau local autour d'un projet de destination (Fabry et Zeghni, 2012 ; Alberti et Giusti, 2012), initiatives autour de l’innovation sociale dans les territoires de montagnes (Soubirou et Jacob, 2019), projets régionaux d'innovation culturelle et touristique ou d’écosystème d’innovation (Carrière et Lequin, 2009 ; Ben Letaifa et Rabeau, 2012), définition de politiques nationales ou européennes d'innovation touristique (Hall, 2009 ; Ying Mei et al., 2012)... Les contributions peuvent accorder une attention particulière aux politiques d’innovation patrimoniales dans leur relation avec le fait touristique : comment la mise en valeur actuelle de ressources patrimoniales et muséales toujours plus nombreuses et toujours plus diverses suscite-t-elle de nouvelles actions, de nouveaux outils ou de nouvelles méthodes de gestion et d’intervention ?
L’impulsion de telles politiques touristiques d’innovation donne lieu à la mise en œuvre de relations et de pratiques de pouvoir spécifiques avec le développement de multiples formes de relations et de coopérations territoriales, participant par là à reconfigurer les organisations politiques à différents niveaux. Aussi, il serait pertinent d’interroger le rôle de l'innovation en tourisme dans la constitution de modes de gouvernance et de synergies territoriales spécifiques (Roussel, 2008), spécialement à l'échelon local. Plusieurs composantes de ces modes d’organisation territoriale peuvent être analysées : relations public-privé, réseaux formels et informels, ressources territoriales, structures institutionnelles ou encore participation des populations locales. Plus spécifiquement, il est possible d'évoquer des expériences singulières de coopération territoriale autour de l’innovation, comme celles désignées par le concept de système local/régional d'innovation touristique, dans la lignée de plusieurs publications s’intéressant à la Catalogne (Prats et al., 2008) ou au sud de l'Australie rural (Carson et Hodge, 2014).
2. Stratégies, discours et représentations sur l’innovation touristique dans les territoires
Stratégies de pouvoir et rapports de force sont souvent en jeu dans les discours et les actions qui concernent l’innovation touristique dans les territoires. Celle-ci peut être en effet associée à un ensemble de valeurs, de référentiels et de stratégies discursives idéologiquement, politiquement et socialement situés qu'il convient de décrypter. Comment le tourisme contribue-t-il à l'élaboration de récits, de représentations et de points de vue variés et singuliers sur l'innovation, aux niveaux local, régional et national ? Plusieurs perspectives d’analyse sont envisageables : les « rhétoriques » de l'innovation (Bourdeau, 2009) ; les discours sur la mise en œuvre d'un « tourisme durable », comme en montagne (Clarimon et Vlès, dir., 2008) ou dans les villes balnéaires (Gomis-Lopez et Gonzalez-Reverté, 2020) ; les innovations dans le cadre d'une idéologie d'« État-providence » (Hjallager, 2005) ; la mise en place d'une stratégie d'innovation touristique par un État à des fins politiques, par exemple le développement du tourisme « islamique » en Jordanie (Neveu, 2010) ; l’utilisation de l'innovation touristique au service d'un récit visant à promouvoir une identité collective (Debarbieux, 2012)...
Il s'agit en particulier de déconstruire et d'analyser la performativité des rhétoriques contemporaines de l’innovation et de voir si elles ne se réduisent pas à une simple importation dans le champ des politiques publiques ou de la gouvernance locale d’éléments de langage entrepreneuriaux et managériaux relevant du marketing territorial et d’actions de communication. Ainsi, ces stratégies sous-tendent-elles des pratiques réellement nouvelles, alternatives aux modèles de développement touristique dominants ? Des travaux ont montré comment la notion de « ressource » pouvait être mobilisée par des acteurs touristiques dans le cadre de projets aboutissant à faire entrer des territoires dans le système d’échanges libéral contemporain (Oiry-Varacca et Tricoire, 2016). Aussi, les narratifs sur l’innovation ne masqueraient-ils pas de la même manière une reproduction de ces modèles dominants et des rapports de pouvoir qu’ils engendrent ou recouvrent ? Des contributions critiquant les discours touristiques de « l’innovation », qu’elle soit réelle ou supposée, parfois plus ou moins imposée, ou des contributions présentant les débats que certaines innovations (par exemple la contribution d’Airbnb à la gentrification touristique) soulèvent pourront ainsi être proposées.
3. Politiques d’innovation touristiques et dynamiques d’organisation du monde contemporain
Une attention particulière peut être accordée à l'interaction des innovations touristiques avec les dynamiques majeures d'organisation du monde contemporain : décolonisation et avènement d'un monde postcolonial, mondialisation et globalisation financière, métropolisation, crise climatique, conflits et avènement d'un monde multipolaire. On observe en effet une certaine parenté processuelle entre la fabrique de l’innovation et les effets de(s) mondialisation(s) (Tournay, 2012). Ces différentes dynamiques comportent une dimension spatiale et politique marquée. Ainsi, le rôle de l'innovation touristique dans la mondialisation peut être appréhendé grâce au concept de « moment de lieu » qui désigne « le moment où le lieu, en raison de l’invention ou de la consolidation d’une pratique ou, plus généralement d’une innovation sociale à dimension spatiale affirmée, a constitué une référence, voire un modèle pour d’autres lieux » (Équipe MIT, 2005), innovation qui se diffuse à l'échelle mondiale. Cette diffusion est favorisée par des politiques qui ciblent le tourisme comme l’une des voies possibles d’accès à la modernité et au progrès économique (Coëffé, Pébarthe et Violier, 2007 ; Antonescu et Stock, 2011). Celles-ci ont de ce fait joué un rôle majeur dans l'avènement de différents systèmes touristiques globaux successifs (Sacareau, Taunay et Peyvel, 2015). A l'échelle régionale et locale, il est possible de s’intéresser aux processus de métropolisation et d'élaboration d'une gouvernance métropolitaine qui interagissent de manière étroite avec les politiques d'innovation en matière de tourisme (Kadri et Pillette, 2017). D'un point de vue géohistorique, l'analyse des innovations touristiques peut contribuer à mettre en exergue le maintien de rapports coloniaux par l'introduction de formes nouvelles de tourisme dans certains territoires des « Suds » en particulier (voir les travaux de Sasha Hanson Pastran (2018) sur le tourisme solidaire et le « volontourisme »). Cependant, dans la nouvelle étape de mondialisation, « l’innovation ne relève plus uniquement des pays riches, elle participe de la dynamique des pays émergents (…). Certains parlent ainsi de « reverse innovation » pour désigner la diffusion d’une innovation d’un pays émergent vers un pays riche (...) » (Tournay, 2012). Souvent étudiés dans le cadre de l’économie ou de la géographie économique, ces phénomènes seraient intéressants à analyser dans le cadre des études touristiques et politiques. Il serait également intéressant de reconsidérer d’un point de vue touristique les liens entre innovation, politique et questions environnementales et écologiques à l’aune de la crise climatique globale et de ses conséquences socio-spatiales multiscalaires présentes et à venir. Enfin, il est possible de réfléchir à la manière dont certains acteurs utilisent les innovations touristiques comme un outil géostratégique dans le cadre d'une volonté de réorganisation multipolaire de l'espace géopolitique et géoéconomique au niveau mondial, mais aussi régional ou plus local. Ainsi, des politiques volontaristes en matière d’innovation touristique peuvent-elles être à même de réduire la dépendance de certains territoires envers d’autres ?
4. Innovation en tourisme et rapports socio-spatiaux de pouvoir
Les processus innovants dans le secteur touristique participent de la hiérarchisation des territoires et de la (re)production de relations de domination ou de résistance en leur sein, des relations qui concernent notamment les normes et les rapports sociaux. En ce sens, ils participent de la transformation et de la reconfiguration du corps social (Boukhris et Chapuis, 2016), une réorganisation qui peut être analysée sous différents aspects (identités, inégalités, conflits, contestations, solidarités...) et à des échelles multiples. Par exemple, la volonté de développer des innovations touristiques peut se heurter à des conflits entre différentes valorisations possibles du territoire ou entre touristes et habitants. Elle peut par ailleurs contribuer à produire des externalités négatives subies par les populations locales (Delaplace et Gravari-Barbas, 2017). Le développement de nouvelles formes de tourisme peut également renforcer les processus de minorisation de certains groupes sociaux stigmatisés ou marginalisés (Oiry-Varacca, 2016). Ceux-ci peuvent alors manifester un refus de se « soumettre » à l’impératif de l’innovation et à l’idéologie du progrès qui le sous-tend. Le concept de « NOvation » désigne ainsi la propension de plusieurs communautés locales à se détourner, à ralentir ou à s’opposer aux innovations touristiques pour maintenir leur mode de vie, pour en protéger le sens ou pour préserver leur appartenance à un territoire (Godin et Vinck, 2017 ; Sorensen et Hjalager, 2020 ; Falardeau, 2022). Enfin, plus largement, l'innovation touristique développée par des capitaux extérieurs dans le cadre du système économique capitaliste contemporain peut conduire à remettre en question le fonctionnement social et politique d’un territoire et les compromis institutionnalisés sur lesquels il se fonde, entre appropriation et résistance (Delaplace et Gravari-Barbas, 2017 ; Lapointe, 2022). Ces réflexions sont aujourd’hui portées par des travaux qui relèvent en particulier de l’économie politique ou qui privilégient une approche matérialiste du fait touristique (Bianchi, 2009 ; Marie Dit Chirot, 2017), travaux qui contribuent à élaborer un appareil théorique nous incitant à repenser les politiques d’innovation touristiques et dont les contributions peuvent s’inspirer.
5. Politiques et critiques de la recherche sur l’approche spatiale des innovations touristiques
L'étude scientifique des rapports de pouvoir constitutifs des liens multiples entre innovation touristique et territoires peut également amener à examiner le positionnement politique du chercheur dans la mise au jour de ces interactions. Quelles relations de pouvoir entretient-il avec les acteurs sur lesquels ou pour lesquels il enquête, qu'ils soient publics ou privés ? L'étude de l'innovation territoriale en tourisme doit ainsi amener à s'interroger sur les questions de neutralité, d'éthique ou de réflexivité de la recherche en tourisme. Elle peut permettre également de questionner la dimension politique des structures qui encadrent et conditionnent ces recherches et qui suscitent elles-mêmes des innovations : quelles sont les nouvelles manières de faire de la recherche, d’enseigner et de (se) former tout au long de sa vie professionnelle sur ces sujets ? Quels sont les nouveaux objets d'étude favorisés ? Pourquoi et comment (financements, recrutement, publications…) ? Quelles en sont les conséquences sur la structuration des tourism studies ? Enfin, une dernière piste d’analyse pourrait consister à interroger le foisonnement actuel des références à l’innovation dans le champ académique ainsi que la pertinence même de cette notion. La focalisation sur l'idée d'un Monde en recomposition permanente ne révélerait-elle pas un « effet de mode » au sein de la recherche en tourisme ? N’occulterait-elle pas la nécessité de mener aussi une réflexion sur la permanence, l'inertie, la reproduction ou le retour au « même », réflexion pourtant inséparable de celle sur l'innovation et le changement ? Dans ce sens, le caractère nouveau de certaines innovations touristiques mérite d’être relativisé à l’aune d’une histoire plus longue du tourisme : le tourisme de proximité existe depuis les tout débuts et même depuis la « préhistoire » du tourisme (Boyer, 2005), en lien avec des pratiques de villégiature et une définition de la proximité différente en termes de contraction de l’espace-temps ; le tourisme joue structurellement sur la dialectique entre le frontstage et le backstage (MacCannell, 1973), la majorité des destinations aujourd’hui très touristiques ayant d’abord été « hors des sentiers battus », etc. En allant plus loin, des interventions pourront proposer de dépasser la notion d’innovation et lui opposer d’autres notions : les alternatives touristiques (Cousin et alii, 2015) ou, dans une optique épistémologique, la « transition » touristique voire le changement de paradigme touristique, en interférence avec un nouveau paradigme patrimonial oscillant entre différents scénarios évolutifs (Gravari-Barbas, 2014). Les appels à « réinventer le tourisme » en une « quatrième révolution touristique » (Knafou, 2021), marquée par la transition vers un « tourisme réflexif », défini comme « un tourisme qui s’interroge constamment sur lui-même, sa démarche, ses objectifs, ses finalités, ses moyens tout en se développant » (Knafou, 2017) permettent peut-être à la fois de mieux cerner la floraison d’« innovations » touristiques contemporaines et de dépasser les limites de la notion d’innovation.
Les Rencontres Internationales des Jeunes Chercheurs en Tourisme visent à permettre aux jeunes chercheurs d’échanger sur leurs travaux et se confronter à des chercheurs confirmés. Les candidatures des doctorants (dès la 1re année) ou des jeunes docteurs sont vivement encouragées. Plus largement, tous les jeunes chercheurs travaillant dans les différentes disciplines concernées par le champ du tourisme sont invités à y participer. Nous proposons de réfléchir en particulier aux thématiques suivantes, sans exclure d'autres thèmes liés à la dimension politique des relations entre innovation touristique et territoires :
- acteurs/institutions/groupes à l'origine des politiques touristiques d'innovation
- politiques d'innovation touristiques menées et moyens utilisés (financement et investissement, législation et réglementation, communication…)
- politiques d’innovation patrimoniales/muséales et tourisme
- innovation en tourisme et politiques de développement local/territorial, d'aménagement des territoires
- innovation en tourisme et gouvernances/synergies/coopérations territoriales
- innovation en tourisme, transformation numérique et gouvernance
- discours et imaginaires de l'innovation en tourisme
- innovation en tourisme et idéologies politiques
- innovation en tourisme, enjeux géopolitiques, géoéconomiques et environnementaux
- innovation en tourisme et domination coloniale/postcoloniale des territoires
- innovation en tourisme et relations Nord/Sud
- innovation en tourisme et production du territoire de l'État, de la nation et d'entités politico-administratives diverses, du local au global
- innovation en tourisme et production des identités socioculturelles et des territorialités
- innovation en tourisme et processus de ségrégation/exclusion/discrimination/ minorisation socio-spatiale
- innovation en tourisme et (in)justice spatiale
- politiques d'innovation dans les tourism studies
- utilisation de la notion d’innovation dans les tourism studies : critiques, dépassement, alternatives
Les communications peuvent porter sur différentes régions du globe, à des échelles spatiales et temporelles diverses, traiter de différents types d'innovation et reposer sur des méthodes de recherche multiples.
Elles peuvent être effectuées en français ou en anglais, mais il n’y aura pas de traduction simultanée : les participants au colloque devront proposer un support conséquent à leur intervention en langue anglaise (sous forme de diaporama projeté pendant l’intervention et mis également mis en ligne).
La participation en présentiel sera favorisée, toutefois, pour les participants ne pouvant se déplacer, une intervention par visioconférence pourra être envisagée.
Modalités de contribution
Les propositions de participation à cette rencontre peuvent prendre plusieurs formes : présentation suivie d'une discussion avec le public, exposition photographique ou projection vidéo.
- Pour proposer une communication scientifique, merci d'envoyer un résumé (500 mots) ainsi qu'un CV d'une page.
- Pour proposer une photographie ou une exposition photographique, merci de nous envoyer une sélection de photos légendées.
- Pour proposer un film, merci de nous envoyer une présentation problématisée du film.
Pour soumettre votre proposition de recherche, veuillez fournir les informations suivantes :
- Prénom et NOM, organisme de rattachement (Université et laboratoire), e-mail de contact ;
- Le type de proposition choisie (communication, poster, photo, audiovisuel), le titre de la proposition, le résumé et les mots-clés (3 à 5).
Tous les documents doivent être envoyés en format Word, police Arial 12 et interligne 1,5 dans la langue de communication choisie (français ou anglais).
Date limite de soumission : 27 mai 2023
Tous les documents de soumission doivent être envoyés avant le 6 mai 2023 auprès du comité d'organisation à l'adresse suivante : rijct2023@gmail.com.
Tous les participants recevront une réponse au début du mois de juin.
Instructions pour la présentation des propositions de recherche
Dans un second temps, les participants sélectionnés devront nous faire parvenir leur résumé long (1000 mots) et les PDF des posters et expositions avant le 16 juillet 2023, à la même adresse mail : rijct2023@gmail.com.
Les diaporamas de support, en anglais, seront à envoyer pour le 3 septembre 2023, sous format PowerPoint, pour une mise en ligne immédiate, par mail à l'adresse du colloque indiquée ci-dessus.
Publication et diffusion des contributions aux rencontres
Les résumés des propositions acceptées seront répertoriés dans un document (format papier, et format numérique) et mis à disposition des participants au colloque. Des précisions et des indications supplémentaires concernant la forme des interventions seront données suite à la sélection des résumés. Pour toute question, n'hésitez pas à contacter le comité d'organisation.
L’ensemble des productions des rencontres sera mis en ligne sur le site de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec l’accord des auteurs. Les meilleures contributions seront soutenues par les organisateurs en vue de leur publication dans des revues scientifiques de qualité, afin de valoriser au mieux cet événement dans le cadre du parcours de professionnalisation des jeunes chercheurs
Comité scientifique
- BOUKHRIS Linda, Maîtresse de conférences en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- BOURDEAU Philippe, Professeur en géographie, Université de Grenoble-Alpes (Grenoble, France)
- CHAPUIS Amandine, Maîtresse de conférences en géographie, Université Paris-Est Créteil (Créteil, France)
- CLERGEAU Cécile, Professeure en sciences de gestion, Université de Nantes (Nantes, France)
- COMINELLI Francesca, Maîtresse de conférences en économie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- CONDEVAUX Aurélie, Maîtresse de conférences en anthropologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- DELAPLACE Marie, Professeure en aménagement et urbanisme, Université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée, France)
- DJAMENT Géraldine, Maîtresse de conférences en géographie, Université de Strasbourg (Strasbourg, France)
- FABRY Nathalie, Professeure en sciences de l’information et de la communication, Université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée, France)
- FAGNONI Edith, Professeure en géographie, Sorbonne Université (Paris, France)
- GOMIS LOPEZ Joan Miquel, Professeur en économie, Universitat Oberta de Catalunya (Barcelone, Espagne)
- GRAVARI-BARBAS Maria, Professeure en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- GUINAND Sandra, Enseignante en géographie, Universität Wien (Vienne, Autriche)
- HALL C. Michael, Professeur en marketing et tourisme, University of Canterbury, (Christchurch, Nouvelle-Zélande)
- JACQUOT Sébastien, Maître de conférences en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- JOLLY Sylvie, Docteure en géographie et Chargée de projet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- KADRI Boualem, Professeur en études urbaines et touristiques, Université du Québec À Montréal (Montréal, Canada)
- LAPOINTE Dominic, Professeur en études urbaines et touristiques, Université du Québec À Montréal (Montréal, Canada)
- LE GALLOU Aude, Docteure en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- MARCOTTE Pascale, Professeure en géographie, Université Laval (Québec, Canada)
- MARIE DIT CHIROT Clément, Maître de conférences en géographie, Université d'Angers (Angers, France)
- MORRIS Carwyn, Maître de conférences en géographie, Universität Leiden (Leiden, Pays-Bas)
- OIRY VARACCA Mari, Maîtresse de conférences en géographie, Université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée, France)
- PEYVEL Emmanuelle, Maîtresse de conférences en géographie, Université de Bretagne Occidentale (Brest, France)
- PSARRA Sophia, Professeure en architecture et design spatial, UCL (Londres, Royaume-Uni)
- REGNAULT Madina, Docteure en anthropologie et Chargée de projet à l’Institut français (Paris, France)
- RUHANEN Lisa, Professeure en tourisme, The University of Queensland (Brisbane, Australie)
- SIGALA Marianna, Professeure en transformation numérique et tourisme, Sheffield Hallam University (Sheffield, Royaume-Uni)
- VIALLON Philippe, Professeur en information et communication, Université de Strasbourg, (Strasbourg, France)
- WILLIAMS Allan, Professeur en géographie, University of Surrey (Guildford, Royaume-Uni)
- ZHANG Chunyan, Professeur en Paysage, Tianjin University (Tianjin, Chine)
Comité d'organisation et coordination scientifique
- JEANDILLOU François, Doctorant au laboratoire EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- SHEN Chensi, Doctorante au laboratoire EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
- STRICKLAND Allison Blythe, Doctorante au laboratoire EIREST, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris, France)
Bibliographie
ALBERTI Fernando G. Alberti et GIUSTI Jessica D. (2012), “Cultural heritage, tourism and regional competitiveness: The Motor Valley cluster”, City, Culture and Society, Volume 3, Issue 4, p. 261-273.
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Subjects
Places
- Paris, France (75)
Event attendance modalities
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Saturday, May 27, 2023
Keywords
- tourisme, innovation, territoire, politique
Contact(s)
- François Jeandillou
courriel : rijct2023 [at] gmail [dot] com - Chensi Shen
courriel : rijct2023 [at] gmail [dot] com - Allison-Blythe Strickland
courriel : rijct2023 [at] gmail [dot] com
Information source
- François Jeandillou
courriel : rijct2023 [at] gmail [dot] com
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Innovation, Tourism, Territories: A Political Analysis », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, March 29, 2023, https://doi.org/10.58079/1auk