InicioDe la domination productiviste à l’heure du Capitalocène - Méthodes pour une critique inter-espèce

InicioDe la domination productiviste à l’heure du Capitalocène - Méthodes pour une critique inter-espèce

De la domination productiviste à l’heure du Capitalocène - Méthodes pour une critique inter-espèce

Productivist Domination in the Age of the Capitalocene - Methods for an interspecies critique

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Publicado el miércoles 03 de mayo de 2023

Resumen

Dans le cadre de la préparation de son numéro spécial De la domination productiviste à l’heure du capitalocène - Méthodes pour une critique inter-espèce, à paraître en décembre 2024, la revue Recherches sociologiques et anthropologiques lance un appel à articles.

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Coordination scientifique

  • Bruno Frère, Directeur de recherches du FNRS ;
  • Lucie Nayak, Collaboratrice scientifique à l’Université de Liège ;
  • Véronique Servais, Professeur à l’Université de Liège.

Argumentaire

Suite au tournant pragmatiste des sciences sociales et aux travaux d’auteurs et autrices comme Bruno Latour (2006), Donna Haraway (2007) ou Isabelle Stengers (2009) il est devenu commun d’affirmer que le modèle économique qui a triomphé dans la modernité, le capitalisme productiviste, s’est construit sur une double domestication/exploitation : celle de la nature neutre et objectifiable d’une part (au sein de laquelle sont en général confinés les animaux) et celle des êtres humains d’autre part. Le tournant évoqué, rompant avec ce faux dualisme, conduirait à redessiner en profondeur les cartes du rapport des modernes à la nature en général, et aux animaux en particulier. Ce tournant serait porteur également de l’embryon d’un nouveau paradigme que les sciences sociales, avec d’autres sciences, appelleraient de leurs vœux : un paradigme écologique. Il s’agirait d’un paradigme qui respecte l’ensemble des êtres que porte la planète et qui sont nécessaires à son équilibre biologique[1]. Il se déploierait à la place du Capitalocène (Malm, 2017, Moore, 2016), que les perspectives pragmatistes les plus critiques entendent transcender (Bonneuil et Fressoz, 2013 ; Haraway, 2016 ; Charbonnier, 2020

Si le terme de Capitalocène est privilégié ici en lieu et place de celui d’Anthropocène c’est à dessein. Comme Andreas Malm, nous pensons que l’on ne peut tenir pour responsables identiquement tous les humains du changement climatique. Aux quatre coins du globe, diverses sociétés encore relativement « traditionnelles » utilisent largement moins de biens industriels et d’énergie fossile que les « modernes ». Et à ce jour les plus gros pollueurs restent les Etats-Unis et la Chine, sans commune mesure aucune avec les modes de vie non modernes d’autres peuples de par le monde. Il n’en va pas autrement, du reste, des classes sociales subalternisées dans le monde « occidental » lui-même, lesquelles classes consomment nettement moins (de voitures, d’avions, …) que les classes bourgeoises. Ce terme présente non seulement « l’avantage de politiser l’Anthropocène, et d’ouvrir les potentialités des critiques du capitalisme » (Malcom, 2019, p. 83)[2] mais il permet  aussi, comme le souligne du reste Donna Haraway, d’éviter de tomber dans le piège d’un « universel générique masculin » ou encore dans celui d’une responsabilisation, elle aussi universellement étendue, des « génocides des peuples autochtone, de l’esclavage (…), des déplacements des peuples, des plantes, des animaux, des forêts rasées (et de) la violence de l’exploitation minière », pièges qu’Anthropos ne permet pas d’éviter (Haraway, 2016, p. 47 et 49). En somme, « parler de capitalocène plutôt que d'Anthropocène possède de multiples effets heuristiques et explicatifs. Cela signale en particulier que l'échange écologique inégal est bien un facteur explicatif majeur de la genèse conjointe des asymétries de richesses propres à la dynamique historique du capitalisme et de l’essor des impacts humains à l’origine du déraillement géologique de la planète dans l’Anthropocène » (Bonneuil, Fressoz, 2013, pp. 278-279).

 Dans le paradigme écologique que ces auteurs appellent de leurs vœux, il s’agirait ainsi de recomposer un rapport au vivant qui soit un rapport symétrique de reconnaissance, et non plus un rapport d’exploitation, comme ont parfois pu s’en approcher les « non modernes » ou, plus près de nous, des pratiques agricoles et pastorales alternatives (Van Dam & al, 2019). Un tel rapport empêcherait les humains d’exploiter drastiquement les êtres qui composent leur monde, tant à des fins alimentaires qu’à des fins de travail productif. Il s’agirait donc de réconcilier les modernes avec une « nature » qu’ils ont jusque-là volontairement neutralisée et objectifiée.

Mais dans ce dossier, nous faisons le pari que cette réconciliation des modernes et de ce qu’ils ont traditionnellement placé du côté de la nature n’a pas abouti. En effet, ayant d’une part négligé la perspective critique qui, de Marx à Bourdieu en passant par l’École de Francfort (Marcuse, [1964] 1968 ; Adorno et Horkheimer, [1944] 1974 ; Bourdieu, 1979), a traditionnellement mis au centre des sciences sociales la question de la domination, et ayant d’autre part prêté peu d’attention aux approches communicationnelles, il nous semble que le tournant pragmatiste reste à ce jour inachevé, et l’hypothèse de la possibilité d’un nouveau paradigme écologique assez lointaine. En effet, quand bien même l’on entend « traduire » le point de vue des non-humains, on n’a jamais réellement cherché à comprendre ce qu’ils ont à nous dire, comment ils vivent leur condition exploitée et ce qu’ils ont peut-être déjà initié pour essayer de s’en affranchir (Hribal, 2007, 2011 ; Wadiwel, 2016, 2018). En définitive, sociologues, anthropologues, chercheur·e·s en sciences humaines et sociales et même militant·e·s sont resté·e·s « hors-nature » : ils et elles se sont arrogé le droit de parler au nom des êtres violentés par le Capitalocène que sont les animaux, conservant une posture de supériorité - la seule supposée apte à « porter leur parole » - sans jamais réellement être entrés en communication avec eux. On résiste pour eux mais sans eux. Or, comme l’indiquent aujourd’hui les Critical animal Studies (Nocella et al., 2014 ; Driessen, 2014), une telle communication est centrale si l’on entend comprendre (encompass) les animaux comme des êtres légitimes dans un espace public qui jouerait effectivement une démocratie dialogique contre le Capitalocène.

Développons plus avant ce constat. Il a été amplement montré par l’anthropologie et la sociologie de la communication, la philosophie du langage et les théories critiques que, quand deux parties sont prises dans un rapport de domination, la parole des subalternes s’avère moins légitime que celle des dominants. On sait aussi que les subalternes accèdent plus difficilement à l’espace public, parce que leur discours est systématiquement invisibilisé ou minorisé parce que tout simplement ils ou elles ne possèdent pas les codes du langage des dominants (Spivak, [1985] 2009). Et c’est bien le cas dans la plupart des situations où des humains (dominants) ont prétendu porter la parole de leurs subalternes animaux (Meijer, 2019 ; Castaing & Langlais, 2018). Bruno Latour a ainsi avancé que les non-humains ont la capacité de participer aux affaires humaines, à condition d’être représentés par des porte-parole humains. Mais ces paroles portées par les humain×e·s sont toujours reconstruites par eux plutôt que réellement saisies par des enquêtes qui s’engageraient au sein de ce que l’on pourrait appeler des « zoo-espaces public » ou des « agora animales » (Donaldson, 2020). Ces espaces peuvent être définis comme étant l’ensemble des espaces dialogiques où l’on prend la possibilité de la communication inter-espèces au sérieux. Que serait ainsi un rapport inter-espèces qui ne serait pas déterminé par le préjugé anthropocentrique qui prive les animaux de langage et de parole et prétend parler en leur nom et à leur place ? Si d’aventure de tels espaces publics pouvaient se démultiplier afin de recueillir les doléances de tous les êtres souffrant du réchauffement, de la pollution, de la déforestation et de l’industrie alimentaire typiques du Capitalocène, aurions-nous alors affaire à l’esquisse effective d’un nouveau paradigme écologique ? Comment créer des conditions pour que les voix de ces êtres, au premier rang desquels on trouve les animaux, puissent être entendues sans que cela ne soit considéré comme une « simple » projection humaine (Hache, 2019) ? Quel serait le prix à payer pour les modernes ? Est-il, à terme, réellement possible d’établir, au sein d’un zoo-espace public, un sens commun de revendications, un discours et une posture politique critique réellement inter-espèces, susceptibles d’inventer une façon d’être au monde, ensemble, non productiviste et non assujettissante ? Parce que ces questions nous semblent centrales, nous voudrions accueillir dans ce dossier des articles qui s’interrogent sur la possibilité (la nécessité ?) de la délibération avec les animaux et de l’interaction politique multi-spécifique dans tous les lieux susceptibles de s’apparenter à un zoo-espace public. De tels espaces existent déjà, notamment au-delà des mondes euro-américains (Nadasdy, 2016). Là où le vivant est d’emblée doté du pouvoir politique d’intervenir dans les affaires humaines, nul besoin de le doter a posteriori d’agentivité. Il faut donc enquêter dans ces espaces, rassembler et publier ce qui s’y documente.

A « l’âge du Capital » (Moore, 2016, p. 6) où l’exploitation des animaux humains et non humains atteint un paroxysme, il est devenu urgent de développer des méthodes qui soient ouvertes aux multiples formes que prend la communication avec le vivant, afin d’aider à présenter plus avant la façon dont les animaux, eux aussi, vivent et perçoivent la domestication productiviste. Ce dossier s’ouvrira donc aussi aux enquêtes empiriques cherchant à décrire et analyser les pratiques humaines de gestion des animaux dans un système d’industrialisation capitalistique qui tient ces derniers dans une position asymétrique. Pour tenter d’appréhender ce qui pourrait relever d’une critique inter-espèce de l’exploitation, et afin de ne pas décider nous-mêmes de ce qui est bien ou non pour les animaux, l’enjeu sera d’essayer de saisir ce qui, pour un animal, « pose problème » dans le traitement qu’on lui inflige, par exemple dans une situation de travail qui le réduit à ses qualités d’exploitabilité. Comment articuler le principe d’une domination objective avec une description du vécu d’un rapport humain-animal du point de vue de l’animal ? S’il est possible de l’ethnographier, comment alors équiper de façon critique nos descriptions ? Si certains auteurs nous montrent la voie, en cherchant à décrire le point de vue animal (Baratay, 2014 ; Pouillard, 2022), en déconstruisant savamment l’anthropocentrisme dans nos interactions avec les animaux (Despret, 2014), ou en proposant des « ethnographies animales » (Coulter, 2018), nous souhaitons ici approfondir la discussion sur les enjeux descriptifs des relations asymétriques qui sont la plupart du temps celles qu’entretiennent les êtres humains et les animaux. Il convient donc d’explorer des méthodes de communication bien souvent ignorées des perspectives pragmatistes, lesquelles pourtant sont probablement les plus engagées sur la voie d’un nouveau paradigme écologique symétrique, plus respectueux des êtres peuplant la biosphère. Mais il convient aussi d’aller « au-delà » des ethnographies multi-espèces qui se frottent souvent à ces méthodes en restant la plupart du temps, à l’instar du pragmatisme du reste, silencieuses sur les rapports tacites de domination.

En résumé, ce dossier souhaite articuler deux types d’articles complémentaires, qui auront en commun de développer leur réflexion à partir d’enquêtes et de matériau empirique. D’une part, nous souhaitons accueillir des suggestions qui entendent, grâce à l’enquête, camper une critique de l’exploitation d’une nature « faite chose » et dévitalisée, mais qui le font en éprouvant des méthodes communicationnelles qui cherchent réellement à faire remonter le point de vue des animaux quant à leurs sujétions. D’autre part, nous nous concentrerons sur des suggestions qui visent à appréhender les manières de peupler le monde ensemble autrement, qui s’expérimentent aux quatre coins du monde. Que se passe-t-il lorsqu’humains et animaux s’associent pour résister à un monde qui entend volontiers que l’un et l’autre servent de mêmes fins productivistes ? Mieux : qu’advient-il lorsque humains et animaux se mettent à vivre autrement dans des espaces publics inter-espèces repensés pour tenir à distance toute forme d’exploitation  ? Bref, que se passe-t-il quand on envisage la cohabitation humain-animal non comme un moyen mais comme une fin politique « en soi », visant à faire société ensemble (Blattner et al, 2020) ? Voit-on émerger des solidarités inter-espèces ? Ou en a-t-on déjà vu émerger historiquement, de sorte que l’on puisse s’en inspirer de plus belle ? Quelles manières d'habiter le monde les zoo-espaces publics (utopiques ?) nous donnent-ils à voir, au-delà de l'exploitation généralisée des ressources vivantes par l’hégémonique modernité occidentale (Macé, 2022) ? Comment penser les espaces au sein desquels êtres humains et non humains pourraient cohabiter, visant une existence écologique émancipatrice commune ? Nous l’avons évoqué, accueillir véritablement les animaux dans les sciences humaines et sociales suppose plus que des modifications de façade où l’adoption d’une rhétorique où le « co- » et le « devenir animal » s’imposent à chaque page. Il ne s’agit plus seulement de se vivre en animal mais de chercher de nouvelles modalités d’existence que les réflexions les plus critiques sur les institutions de domination animale (comme les zoos) n’ont peut-être même pas encore envisagées. Car, nous le pensons, tel est bien l’avenir des sciences sociales après le tournant pragmatiste : contribuer à la construction d’un co-vivre égalitaire et écologique, couplant le schème de la critique de la domination à celui de la considération (Pelluchon, 2018).

Modalités de contribution et calendrier

  • Réception des abstracts (300 mots) : 15  mai 2023

  • Sélection des abstracts et commande des articles : 15 juillet 2023
  • Réception des articles et envoi pour évaluation : 30 novembre 2023
  • Retour des commentaires des évaluateurs : début janvier 2024
  • Examen des commentaires par CR et coordinateurs/trice pour information/avis complémentaires : début-mi janvier 2024
  • Envoi commentaires aux auteurs pour révision : mi-janvier 2024
  • Réception et envoi vers évaluation des V2 : début mars 2024
  • Retour des commentaires sur V2 : mi-avril 2024
  • Finalisation des textes et dépôt de V3 aux coordinateurs : début juin 2024

Les abstracts seront adressés à l’adresse suivante : daniel.rochat@uclouvain.be

Bibliographie

Ariès, P., 2016, « La gauche productiviste, c’est le stalinisme », dans Cahiers dhistoire, 2016/130 : 41-61.

Baratay, E., 2014,  « Écrire l'histoire du point de vue de l'animal » dans V. Despret et R. Larrère, Eds., dans Les animaux : deux ou trois choses que nous savons deux, Paris : Hermann, 83-100.

Blattner C., Donaldson S., Wilcox R., 2020, “Animal Agency in Community: A Political Multispecies Ethnography of VINE Sanctuary”, in Politics & Animals, 6: 1-22.

Bonneuil, C. & Fressoz, J-B.,2013, L’événement anthropocène. La terre, l’histoire et nous,  Paris : La Découverte.

Bourdieu, P., 1979, La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris : Minuit.

Castaing, A., & Langlais, E., 2018, « Repenser les subalternités: des Subaltern Studies aux animalités » in Cultures-Kairos. hal-01952287

Castells, Manuel., 1998, End of Millennium, The Information Age: Economy, Society and Culture Vol. III. Cambridge, Massachusetts; Oxford, UK: Blackwell.

Coulter, K., 2018. “Challenging Subjects: Towards Ethnographic Analyses of Animals” in Journal for the Anthropology of North America, 21 (2), 58-71

Charbonnier, P., 2020, Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques, Paris:  La Découverte.

Despret, V., 2014, Que diraient les animaux, si... on leur posait les bonnes questions? Paris : La Découverte.

Donaldson S., 2020, “Animal Agora. Animal Citizens and the Democratic Challenge”, in Social Theory and Practice, 46 (4): 709-735.

Driessen, C. (2014). Animal deliberation. In : Political animals and animal politics, London: Palgrave Macmillan, pp. 90-104.

Hache, É.,2019, Ce à quoi nous tenons: propositions pour une écologie pragmatique, Paris : La découverte.

Haraway, D., 2007, When species meet, Minneapolis: University of Minnesota Press.

Haraway, D., 2016, Staying with the Trouble, Dunam and London: Duke University Press.

Horkheimer, M., & Adorno, T., [1944] 1974, La Dialectique de la raison, Paris : Gallimard.

Hribal, J. 2007, “Animals, Agency, and Class: Writing the History of Animnals from Below”, in Human Ecology Review, 14, 1, 101-112

Hribal, J., 2011,  Fear of the animal planet: The hidden history of animal resistance, Chico (Ca): ak Press.

Latour, B., 2006, Changer la société, refaire de la sociologie, Paris : La Découverte.

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Malcom, F., 2019, Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, Paris : Seuil.

Malm, A., 2017, L'anthropocène contre l'histoire : Le réchauffement climatique à l’ère du capital, Paris, La Fabrique.

Marcuse, H., [1964] 1968, L’Homme unidimensionnel, Paris : Minuit.

Meijer, E., 2019, When animals speak, New York: New York University Press.

Moore, J.W., eds., 2016,  Anthropocene or Capitalocene ? PM Press/Kairos.

Nadasdy, P., 2016, “First Nations, Citizenship and Animals, or Why Northern Indigenous People Might Not Want to Live in Zoopolis”, in Canadian Journal of Political Science / Revue canadienne de science politique, 49:1, 1–20

Nocella, A.J., Sorenson, J., Socha, A., Matsuoka, A. (eds.), 2014, Defining Critical Animal Studies. An Intersectional Social Justice Approach for Liberation, New York : Peter Lang

Pelluchon, C., 2018, Éthique de la considération, Paris : Seuil 

Pouillard, V., 2022, “The Silence and the Fury: Addressing Animal Resistance and Agency through the History of Human-Animal Relationships” in Animals Matter: Resistance and Transformation in Animal Commodification (pp. 32-55). Brill.

Spivak G. C., 2009 [1985], Les subalternes peuvent-elles parler ?, Paris : Editions Amsterdam.

Stengers, I., 2009, Au temps des catastrophes. Resister à la barbarie qui vient, Paris: La Découverte.

Van Dam D., Nizet J., Streith M., (Eds), 2019. Humains et animaux dans les agricultures alternatives. La domination en question, Dijon, Educagri,

Wadiwel, D.J., 2016, “Do Fish Resist?”, in Cultural Studies Review, 22 (1): 196-242.

Wadiwel, D., 2018, “Chicken harvesting machine: Animal labor, resistance, and the time of production” in South Atlantic Quarterly, 117(3), 527-549.

Notes

[1] . Tel est l’espoir du Chthulucène conceptualisé par Haraway (2016)

[2] . Pour d’aucun, le communisme fut également un productivisme. On peut croire l’analyse globalement juste, vue de loin et si l’on considère surtout le  modèle industriel agraire déployé à marche forcée en URSS à partir de 1928. Cependant, une très large nuance est de mise. Les historiens sont aujourd’hui relativement d’accord pour dire que c’est en fait plus précisément le stalinisme, et non le communisme, qui tenta ainsi le productivisme pour rivaliser avec l’Occident. Staline a d’ailleurs censuré explicitement toutes les vélléités libertaires et conseillistes de la gauche de l’époque qui portaient les prémices d’une économie écologique (Ariès, 2016). Et avant lui, La social-démocratie allemande dès la fin du 19e Siècle bannissait toutes vélléités antiproductivistes. Or Marx lui-même, dans sa célèbre Critique du Programme de Gotha, s’en prenait déjà à l’illusion du progrès laquelle conduira à l’idéologie industrielle qui deviendra tant celle d’une “certaine gauche” en occident, que celle de la dictature sovietique à l’Est (Ibid.). Il serait donc plus juste de parler comme  le suggère Malm, de stalinisme fossile (2017, p. 52), système productiviste mort et enterré du reste. Quant à la Chine, tout aussi loin de Marx, c’est depuis longtemps dans la voie d’un capitalisme d’Etat qu’elle s’est engoufrée comme l’a montré Manuel Castells (1998)

Categorías


Fecha(s)

  • lunes 15 de mayo de 2023

Palabras claves

  • sociologie, anthropologie, capitalocène, animal, exploitation, domination

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  • Daniel Rochat
    courriel : daniel [dot] rochat [at] uclouvain [dot] be

Fuente de la información

  • Daniel Rochat
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« De la domination productiviste à l’heure du Capitalocène - Méthodes pour une critique inter-espèce », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el miércoles 03 de mayo de 2023, https://doi.org/10.58079/1b3t

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