HomePsychologiser ou politiser
Psychologiser ou politiser
Faut-il choisir ?
Published on Thursday, June 08, 2023
Abstract
Cette journée d’étude vise à interroger le croisement des processus contemporains de politisation et de psychologisation, notamment dans la gestion des expériences de trouble (problèmes, conflits, malheurs). Nous proposons d’étudier la manière dont ces processus s’articulent ou s’opposent dans leur recours par des acteur·ices, profanes comme professionnel·les. Sont bienvenues toutes les propositions ancrées dans une recherche empirique et situées dans le domaine des sciences sociales.
Announcement
Argumentaire
Dans les débats professionnels et académiques, la psychologisation et la politisation tendent à être présentés comme deux concepts antagoniques, qui ne sauraient coexister au sein des mêmes espaces, des mêmes théories et des mêmes pratiques. Les controverses autour de la psychologisation de l'intervention sociale (Bresson, 2012) ou des violences conjugales laissent entrevoir le nœud de la discorde : la psychologie et les sciences cognitives, centrées sur les états intérieurs de l'individu, participeraient d'une vision essentialisante et individualisante du social, invisibilisant la prise en compte des rapports sociaux, des conflits et des inégalités de pouvoir entre groupes. Elle détournerait les acteurs de la politisation des problèmes, des pratiques et des individus (Castel, 1976, 1981) - voie plus salutaire au regard de la vocation critique des sciences sociales.
Or c’est précisément sur ces critiques que cette journée d’études, fondée sur des enquêtes empiriques en sciences sociales, cherche à revenir pour en réexaminer les apports et les limites. Le défi méthodologique est le suivant : en se détachant provisoirement d'une vision uniquement dénonciatrice du recours à la psychologie et aux sciences cognitives, il nous semble qu'une description des usages sociaux des catégories psychologiques permettrait de déceler situations au travers desquelles les acteurs se rendent réflexifs sur cette tension, éprouvant les incompatibilités et (peut-être) les compatibilités entre opérations de psychologisation et de politisation. Ce réexamen pourrait déboucher sur une meilleure compréhension des attentes de transformation et de contrôle sur l'ordre des choses (du “monde”, de la “société”, etc.) que les acteurs investissent, au sein d'un contexte déterminé.
Une fois ce travail de description et de compréhension établi, nous pourrons nous poser, à nouveaux frais, certaines questions fondamentales de leur articulation, parmi lesquelles on peut compter : la psychologisation signe-t-elle toujours un désintérêt pour les affaires publiques et l'action collective, au profit d’un repli sur la sphère privée et l'action individuelle ? Conduit-elle toujours à invisibiliser les inégalités et les rapports de domination ? Est-elle toujours animée par une idéologie (néo)libérale quand elle prône un individualisme normatif, ou à l'inverse, d'une idéologie conservatrice quand elle revendique, parfois, une naturalisation de l'esprit humain ? Inversement, la politisation des affaires, notamment interpersonnelles, est-elle toujours souhaitable et pertinente ? Quelles contraintes nouvelles a-t-elle intégrées depuis la massification des contenus "psy" dans les champs culturel, éducatif et médiatique ?
Pour un examen croisé de la psychologisation et de la politisation des expériences
L’une des difficultés que pose l’examen croisé des concepts de politisation et de psychologisation tient à l’absence de définitions univoques de ces concepts.
La politisation a l’avantage d’être mieux circonscrite en science politique et en sociologie, bien qu’aucune définition ne fasse consensus. Elle désigne tantôt la socialisation politique, c’est-à-dire la trajectoire ou l’acculturation amenant un individu ou un groupe vers un gain d’intérêt, de compétence et de ressource (économique, symbolique, juridique) pour participer aux affaires publiques ; tantôt le processus de problématisation conduisant un trouble ou un état de choses à être débattu dans les arènes et instances de délibération collective (Deloye, Haegel, 2019). Son champ sémantique est composé des notions de publicisation, de conflictualisation, de structuration et de compétition politique, de mobilisation et de mise à l’agenda politique, etc.
La psychologisation, utilisée principalement dans un sens critique en sciences sociales, relèverait soit d’une méthode d’interprétation concurrente dont est dénoncée l’individualisme et le naturalisme, soit d’un processus historique sculptant progressivement les tendances à agir et à juger d’une partie, si ce n’est la totalité, d’une société en proie au déclin moral (Sennett, 1979 ; Lasch, 1989) ou sous l’emprise d’une nouvelle forme de gouvernementalité intersubjective (Rose, 1999). La psychologisation regroupe alors des formes de discours scientifique et de pratique thérapeutique aussi diverses que la psychanalyse, la psychologie dynamique et intégrative, les neuro-sciences cognitives et les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), en passant par le développement personnel, le coaching et autres vulgates destinés au management, au marketing et au grand public. Elle est également considérée comme une sous-branche de la médicalisation, si l’on s’en tient au champ de la santé mentale, de la psychiatrie et de la “médicamentalisation” des troubles sociaux.
Au regard de la diversité des discours et des pratiques que ces processus regroupent, cette journée d’étude n’a pas pour ambition de statuer sur une meilleure définition de ces concepts. Plus modestement, nous demanderons aux intervenant.e.s de délimiter au minimum les coordonnées spatiales, temporelles et axiomatiques du processus qu’ils ou elles entendent désigner par l’un ou l’autre concept. Une réduction sémantique nécessaire si l’on souhaite partager une compréhension de leur entrecroisement. Il s'agit en définitive de réfléchir à la manière dont ces concepts se manifestent sur leur terrain et dans leur analyse, à la relation qu'ils entretiennent au sein des problèmes qui préoccupent les acteurs et l'enquêteur. Pourquoi certains acteurs opposent-ils ces concepts, les hiérarchisent, leur donnent une valeur différenciée, tandis que d'autres les pensent compatibles ? Qu'est-ce que cette opposition dit du terrain, des acteurs, de leurs pratiques, et de leur définition de la psychologisation et de la politisation ? Peut-on trouver des situations où la psychologisation amène à la politisation ?
Résumé des axes thématiques
Nous accueillons les propositions issues des sciences sociales, faisant une place importante aux données de terrain, qui pourront s'inscrire dans un des trois axes suivants, sans nécessairement s’y limiter :
- Dans un premier temps, on s'intéresse à la reconnaissance des troubles et aux attributions de responsabilité, et à la manière dont psychologisation et/ou politisation peuvent s'inscrire comme des manières de faire émerger et reconnaître des problèmes, des victimes et/ou des coupables.
- Dans un deuxième temps, on se penche sur la place de la politisation et/ou de la psychologisation dans la recherche d'accroissement de compétences profanes et professionnelles et dans des dynamiques d'empowerment individuel et collectif.
- Dans un troisième temps, il s'agit d'étudier la manière dont les acteurs se saisissent eux-mêmes de ces catégories pour les critiquer, en montrer les limites, et dont des controverses peuvent émerger sur les terrains suite à des usages ou mésusages de ces catégories.
Axe 1 : Processus de reconnaissance d'un trouble "psy"
On propose ici de s'intéresser à la manière dont des acteurs font émerger un trouble, et en viennent à souhaiter que ce trouble soit reconnu au sein de certaines arènes (faisant d'eux des victimes, des observateurs, etc.). L'attribution de responsabilité est intriquée avec la politisation du trouble et des individus, groupes ou organisation qui y sont liés ; les demandes de reconnaissance, réparation et/ou sanction se font en effet souvent sur des arènes publiques et auprès de l'État : il s'agira ici de questionner la place de la psychologisation au sein de ces processus. Des travaux ont effectivement montré que les catégories psychologiques pouvaient permettre de faire émerger des troubles, et des demandes de prise en charge publique de ces troubles (Dumit, 2006). De même, la place du trauma comme un facteur de légitimité des victimes dans le dialogue avec les instances publiques et privées (Fassin, Rechtman, 2012) indique que le psychologique est loin d'être incompatible avec des processus, luttes et revendications politiques. On pourra alors s'interroger non seulement sur la place des catégories psychologiques au sein des processus de reconnaissance du trouble, de victimisation (Barthe, 2017) et d'attribution des responsabilités, mais aussi sur le type de catégories psychologiques mobilisées. Toutes les catégories psychologiques sont-elles compatibles avec des processus de politisation ?
Il s'agira alors également de s'interroger sur ce que la politisation fait à l'usage de catégories psychologiques. La psychologie féministe représente un exemple particulièrement édifiant de la manière dont l'inscription au sein d'une mobilisation et d'un courant (ici le féminisme) peut transformer non seulement l'usage des catégories psychologiques, les pratiques de professionnel.le.s de la santé mentale, mais aussi le rôle et les attentes qui leur sont attribuées (Pache, 2011 ; Lelaurain, Fonte, 2022).
Enfin, seront les bienvenues les communications portant sur la question de la désignation de coupables, et donc de la responsabilité. Si le trouble peut être psychologique, que les victimes peuvent mettre leur expérience en mot via des catégories psychologiques, la psychologisation se mêle-t-elle si aisément que cela aux processus de blâme, à la construction d'un.e perpétrateur.ice et aux demandes de sanction qui peuvent être soumises à des institutions comme la justice ? La psychologisation des coupables semble plutôt tendre à la déresponsabilisation, ou tout du moins à « dépolitiser » les faits qui leur sont reprochés. On pense ici notamment aux controverses autour de la folie criminelle dans le travail judiciaire (Salas, 2021), mais aussi au rôle des expertises psychiatriques, à la psychologisation des auteur.e.s de violence ou encore à la mobilisation de catégories comme le syndrome de la femme battue. Il s'agira alors de voir comment est-ce que les individus psychologisent, s'ils le font, ou comment ils réagissent quand d'autres psychologisent ce qu’ils.elles désirent politiser.
Axe 2 : Psychologisation et production de compétences (profane, professionnelle, militante)
Ici, nous voudrions examiner les situations dans lesquelles les connaissances sur la santé mentale ou la cognition en général sont mobilisées pour agir sur des individus, et indirectement sur la société, en dehors des situations de trouble sanitaire. Les recours massifs aux formes de “thérapies pour les normaux” (Castel, 1981), du développement personnel au coaching (Marquis, 2015), en passant par la psychologie positive (Cabanas, Illouz, 2018) ou encore l’automédication (Fainzang, 2012) en sont emblématiques. Dans cette optique, la psychologisation n’est plus seulement affaire d’états de souffrance, de trouble ou de maladie, mais plus largement d’aspirations à l’autonomie individuelle : « capacitation » (ou « empowerment » cf. Bacqué, Biewener, 2015), « activation », perfectionnement et maîtrise de soi (Ehrenberg, 1991, 2018), auto-responsabilisation, etc. Ces aspirations traduisent une volonté de contrôle sur l’ordre des choses au moyen de compétences psycho-sociales (de civilité, d'émotivité, de productivité, etc.) dont l’échelle individuelle et locale ne doit pas pour autant nous faire mésestimer la portée politique. Si cette quête d’accroissement des capacités et des responsabilités de l’action individuelle dépasse ce qu’on pourrait entendre par politisation (voire en serait la définition contraire), nous proposons de travailler dans cet axe l’hypothèse selon laquelle celle-ci tire malgré tout sa force d’une représentation des changements sociaux passant par le travail de chacun sur soi.
Ainsi, nous proposons d’aborder la psychologisation comme un mouvement social, avec ses porteurs et ses rivaux, ses luttes et ses idéaux, qui véhiculent des projets de société, une certaine conception de la modernité (Blitstein, Lemieux, 2018). Les indicateurs de ce « mouvement social » peuvent être recherchés aussi bien dans les pratiques ordinaires (quotidienne, domestique, interpersonnelle) et orientées vers la sphère privée, que spécialisées (professionnelle, associative, militante) et orientées vers la sphère publique. A cet égard, une attention particulière pourra être portée à leur mobilisation dans les secteurs d’activité professionnelle, privée et publique (Cantelli, Génard, 2017), passant notamment par le management et le consulting mais pas seulement. Il serait intéressant de comprendre comment les acteur.ice.s traduisent ces connaissances afin de les intégrer dans leur pratique. En effet, si les savoir-faire inspirés ou directement tirés de la psychologie et des sciences cognitives rencontrent une demande sociale, il faut nous attacher à rendre compte des raisons de leur succès. Quelles épreuves (problème, tension, injonction) affrontent ces professionnel.le.s ou citoyen.ne.s consommateur.ice.s de contenus « psy » ? Quelles attentes investissent-ils.elles dans ces ressources, et pour quels résultats ? Quels régimes de justification ou de critique leur permettent-ils, ou au contraire les empêchent-ils.elles, d’atteindre ? D'un point de vue plus structurel, quel rôle jouent ces savoirs dans la concurrence entre les professions (Abbott, 1988), dans les processus de professionnalisation et de reconnaissance publique des compétences ?
Axe 3 : Réfléchir à l'échec : critique et justification face aux résistances à la politisation ou à la psychologisation
Cet axe, plus expérimental, ambitionne d'accueillir des réflexions sur des moments de terrain où les acteur.ice.s font preuve de réflexivité quant aux catégories dont ils et elles se saisissent, ou dont d'autres se saisissent, et les processus à l'œuvre. Il semble particulièrement intéressant d'aborder ce qui se produit lorsque politisation et/ou psychologisation échouent. Bien souvent sont étudiés les moments où il y a politisation ou psychologisation, ces moments étant ceux qui se manifestent le plus clairement, et sont donc plus facilement saisissables par l'enquêteur.ice. Mais qu'en est-il des moments où ces processus ratent, dérapent, ont des ratés ? Si la psychologisation n'est pas nécessairement incompatible avec les luttes politiques, qu'en est-il des moments où elle l'est ? Inversement, y'a-t-il des moments où la politisation se pose comme particulièrement malvenue, où la psychologisation lui est préférée, faisant émerger des disputes et des controverses ? Comment les acteurs en parlent-ils ?
On pourra également se demander qui sont les acteur.ice.s ou groupes d'acteur.ice.s qui sont incité.e.s à ne pas politiser, et qui s'engagent dans un travail « d'évitement du politique ». Nina Eliasoph a pu montrer que certains processus de politisation sont perçus comme peu légitimes du fait du statut profane des personnes qui en sont à l'origine, et qui sont encouragées à rester sur le mode de l'opinion personnelle, perçue comme moins politique (1998). La question de l'individualisation comme un frein à la politisation se pose alors, et invite à réfléchir à la disqualification des acteur.ice.s qui n'emploient pas les « bonnes » catégories d'interprétation et de gestion des problèmes, mais aussi aux critères de détermination de ces « bonnes » catégories et aux individus, groupes et/ou institutions qui les mettent en place.
Une politisation non-réussie conduit-elle tendanciellement à de la psychologisation ? Comment vivent-ils.elles et expliquent-ils.elles ces moments ? Y'a-t-il des manières plus ou moins légitimes de politiser ou de psychologiser, et donc des manières particulièrement peu légitimes de le faire ? Que nous disent ces ratés de ce qu'est la politisation et la psychologisation ?
Modalité de soumission
Les propositions de communication comprendront une proposition de titre, un résumé allant jusqu'à 6000 signes espaces inclus (hors bibliographie) détaillant l'objet d'étude, le cadre d'analyse, les matériaux utilisés, les résultats ou hypothèses de travail, ainsi que le rattachement institutionnel, et les coordonnées de l’auteur.e. Les propositions seront à envoyer aux membres du comité d’organisation, aux adresses suivantes : aureliane.couppey@ehess.fr ; thomas.mattei@ehess.fr ; valentin.rio@ehess.fr
pour le 31 juillet 2023 au plus tard.
Date de retour : le 07 août 2023.
Date de la journée d’étude : le 12 octobre 2023.
Comité d'organisation
- Auréliane Couppey (LIER-FYT/EHESS)
- Thomas Mattei (LIER-FYT/EHESS)
- Valentin Rio (LIER-FYT/EHESS)
Références
Bacqué M., Biewener C., 2015, L’empowerment, une pratique émancipatrice ?, La Découverte.
Barthe, Y., 2017, Les retombées du passé : Le paradoxe de la victime, Le Seuil.
Blitstein P., Lemieux C., 2018, « Comment rouvrir la question de la modernité : Quelques propositions. », Politix, 123, 7-33.
Bresson M., 2012, « La psychologisation de l'intervention sociale : paradoxes et enjeux. », Informations sociales, 169, 68-75.
Cabanas E., Illouz E., 2018, Happycratie. Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies, Paris, Premier Parallèle.
Cantelli F., J.-L. Génard (dir.), Action publique et subjectivité, Paris, LGDJ.
Castel R., 1981, La Gestion des risques, de l’anti-psychiatrie à l’après-psychanalyse, Paris, Éditions de Minuit.
Castel R., 1976, L’Ordre psychiatrique, Paris, Éditions de Minuit.
Déloye Y., Haegel F., 2019, « La politisation : du mot à l’écheveau conceptuel. », Politix, 127, 59-83.
Dumit J., 2006, « Illnesses you have to fight to get : Facts as forces in uncertain, emergent illnesses », Social Science and Medecine, 62, 3, p. 577-590.
Ehrenberg A., 2018, La mécanique des passions: Cerveau, comportement, société, Paris, Odile Jacob.
Ehrenberg A., 1991, Le Culte de la performance, Paris, Calman-Lévy.
Eliasoph N., 1998, Avoiding politics, How Americans Produce Apathy in Everyday Life, Cambridge, Cambridge University Press.
Fainzang S., 2012, L'automédication ou les mirages de l'autonomie, Paris, Presses Universitaires de France.
Fassin D., Rechtman R., 2007, L’Empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime, Paris, Flammarion.
Lash C., 1989, La culture du narcissisme, Paris, Flammarion.
Lelaurain S., Fonte D., 2022, La violence conjugale, entre vécu et légitimation patriarcale : Contribution pour une psychologie féministe, Mardaga.
Marquis N. (dir.), 2015, Le changement personnel : Histoire, mythes, réalités, Éditions Sciences Humaines.
Pache S., 2019, « L’histoire féministe de la "psychologisation des violences" », Cahiers du Genre, 66, 51-70.
Rose N., 1999, Inventing Our Selves : The shaping of the private self, Londres-New York, Free Association Books.
Sennet R., 1979, Les Tyrannies de l’intimité, Paris, Seuil.
Subjects
- Sociology (Main category)
Places
- 54 boulevard Raspail
Paris, France (75)
Event attendance modalities
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Monday, July 31, 2023
Keywords
- psychologie, politique, conflit, malheur, processus
Contact(s)
- Thomas Mattei
courriel : thomas [dot] mattei [at] ehess [dot] fr - Auréliane Couppey
courriel : aureliane [dot] couppey [at] ehess [dot] fr - Valentin Rio
courriel : valentin [dot] rio [at] ehess [dot] fr
Information source
- Auréliane Couppey
courriel : aureliane [dot] couppey [at] ehess [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Psychologiser ou politiser », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, June 08, 2023, https://doi.org/10.58079/1bb5