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On inequalities and social justice

Inégalités et justice sociale

African Journal of social sciences and humanities #5

Revue africaine des sciences humaines et sociales (RASHS) n°5

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Published on Wednesday, September 13, 2023

Abstract

Ce numéro se penchera sur la question des inégalités sous ses diverses dimensions : sociale, économique, raciale, spatiale, et autres. La dualité égalité/inégalité demeure une question centrale à la fois sur le plan social et politique. Cet appel à contribution s'adresse principalement aux chercheurs en sciences sociales, dans le but d'explorer cette thématique et de mettre en lumière ses diverses formes.

Announcement

Le prochain numéro de La Revue africaine des sciences humaines et sociales - RASHS se penchera sur la question des inégalités sous ses diverses dimensions : sociale, économique, raciale, spatiale, et autres. La dualité égalité/inégalité demeure une question centrale à la fois sur le plan social et politique. Cet appel à contributions s'adresse principalement aux chercheurs en sciences sociales, dans le but d'explorer cette thématique et de mettre en lumière ses diverses formes.

Argumentaire

La question des inégalités et de la justice sociale est l'une des préoccupations majeures des études sociologiques, aussi bien que politiques et économiques ; notamment quand il s’agit de l’intérêt accordé, de plus en plus, aux indicateurs, tant au niveau national qu'international, dans la compréhension et l’analyse des inégalités. En revanche, l’interrogation des interprétations octroyées aux facteurs explicatifs et déterminants en la matière, nous semble-t-il, d’une importance fatale, afin que soient révélées les diverses dimensions et formes d’inégalités et d’injustice dans la société d’aujourd’hui, dominée par un économisme qui risque d’en finir avec les sciences sociales comme il a montré Alain Touraine. La question se pose, au moins, sous deux angles opposés, sinon contradictoires. D’un côté, les bénéficiaires de cette inégalité, et de l’autre les victimes de cette situation dont le nombre est inquiétant.

Certainement, le débat caractérisant encore la problématique de la justice sociale et des inégalités ne cesse d’interroger la disposition des États à établir des principes et des institutions capables de réduire les inégalités entre les humains et de lutter contre les injustices socio-économiques ; en légitimant des revendications parfois contradictoires. Selon Amartya Sen, il est quasi impossible d'établir des règles ou des institutions optimales permettant de résoudre toute contradiction et chambardement dans les visions de manière acceptable. Néanmoins, quelle que soit la pertinence de ces remarques, la question pénible qui nous taraude encore est de : savoir si on peut aboutir à une vision complète permettant d'élaborer des scénarios et des issus, sans passer par des critères économiques quantitatifs, voire tangibles ; principalement devant la part occupée par la dimension environnementale au sujet du traitement du phénomène.

Dans cette optique, Thomas Piketty nous alerte sur ce point en nous demandant d’écarter toute perception résidant dans la seule recherche d'indicateurs environnementaux et la marginalisation complète des indicateurs socio-économiques liés au revenu. Car l'homme a besoin de vivre en harmonie avec la nature, affirme-t-il, mais il a aussi besoin du logement, de l’alimentation, de l’habillement ainsi que de la culture. Et il a aussi besoin, en particulier, de la justice.

 Si, les indicateurs socio-économiques sont des constructions incomplètes, provisoires, voire fragiles devant leur propension réductionniste de la réalité, cela n'enlève rien à leur importance quant à la mesure et la comparaison entre les situations et les contextes sociohistoriques lorsqu'elles sont utilisées avec une sorte de discernement, de modération et de critique, exempts de toute intention de manipulation. En effet, dans sa recherche d’une perspective cohérente à cet égard, combinant les dimensions qualitatives et quantitatives à la fois, les Nations Unies ont adopté l'indice de développement humain (IDH) permettant de concentrer une myriade d’indicateurs dans un seul indicateur englobant des données de santé, d’éducation ainsi que le produit national brut pour une classification mondiale des pays. Cependant, cette fusion n'empêche pas l'adoption d'une approche multi-indicateurs afin de comprendre et analyser les différences de risque, de revenu, de santé, d'emploi, d'éducation, etc. C'est une réalité qui a été clairement confirmée par les conditions post COVID-19, où l'inégalité d'accès aux droits et services vitaux s’est intensifiée socialement aussi bien que spatialement.

De ce fait, l'un des objectifs visés dans ce sens consiste à s’interroger sur la définition d'inégalité et de justice dans les divers domaines et applications des sciences sociales, tant que ces sciences recourent à l'usage de concepts de hiérarchies sociales, d’appartenance sociale ou de classes sociales. Étant donné que ces sociétés ne sont pas dépourvues de ces classifications, l'objectif principal reste de développer un cadre théorique général qui donne lieu à des comparaisons au sein d'un même domaine de connaissances mais également des domaines convergents.

Par ailleurs, la thématique peut être abordée par rapport à des questions transversales ouvertes à des domaines différents de sciences sociales tels que : la géographie, les études urbaines, la sociologie, la démographie, et bien d'autres. Ce sont des questions qui nous amènent, à se questionner, par exemple, sur les différences d’usage et de consommation des individus et des catégories sociales de l’espace : entre périphéries/centres, zones urbaines/zones rurales, propriétaires/non-propriétaires, avec toutes les divisions sociales/spatiales qui en résultent et qui traduisent un accès inégal aux ressources et services en lien avec l’espace. Penser ce rapport s’étale, en l’occurrence, sur des stratégies visant à préserver l’espace contre toute sorte d’abus quant aux droits des générations futures, et de le considérer comme une propriété collective/sociétale qui refuse d’être l’apanage d’une minorité. En outre, il sera très utile d’aborder le rapport entre les distinctions sociales et spatiales afin de mettre l’accent sur leur transformation en une politique systématique d'exclusion et de déni des droits fondamentaux, engendrant ainsi une inégalité multiforme.

Et si la majorité des sociétés contemporaines tendent à s’investir davantage dans leurs politiques éducatives en vue d’une démocratisation de l’enseignement jusqu'à un certain âge au moins dans le but d’apaiser les inégalités scolaires, les statistiques officielles et les études menées par des sociologues (Dubet, Bourqia, etc.) montrent bien qu'aucun changement significatif n'a été remarqué au niveau des relations sociales aussi bien qu’au niveau d’ascension sociale. Plus est, de nouvelles formes d'inégalité ont été produites à l’aune d’un changement social planétaire et brutal aux yeux d’un ensemble d’observateurs. C'est ce qui a transformé cette démocratisation de l'école en une "démocratisation discriminatoire" se manifestant dans le choix des parcours de formation avec tous les moyens nécessaires, selon François Dubet. En conséquence, la justice scolaire reste une utopie sociale, puisqu'aucun lien n'est fait entre justice scolaire et droit à l’enseignement. Est-il possible, alors, d’évoquer des conditions de justice scolaire dans des conditions sociales injustes ? Surtout que la pandémie du COVID-19 nous a révélé qu'un pourcentage alarmant d'élèves se retrouvait réellement en dehors du système scolaire.

Quant à l'inégalité d'accès aux services de santé, elle demeure parmi les formes d'inégalité dont les racines sociales découlent des modes d'organisation sociale. De là, la discussion s'ouvre sur les dimensions politiques des rapports sociaux, et sur les structures de gestion, leur mode de fonctionnement et leurs mécanismes, avec une attention aux conditions, aux dynamiques et aux pratiques qui vont avec. Il ne s'agit pas seulement d’une construction sociale de la dualité santé/maladie, mais plutôt d’une utilisation politique des institutions sociales par rapport à ces deux concepts. En réalité, l'inégalité produite par de telles structures sociales ne se limite pas au seul domaine de la santé, elle s'étend aux services sociaux et aux droits qui y sont associés, tel le droit à l'éducation et à l'emploi.

Nonobstant, l'inégalité entre les sexes reste un exemple éloquent d’injustice sociale, compte tenu de la double exclusion de ces droits fondée sur les différences sexuelles (et raciales). Des approches dans ce sens peuvent nous informer du poids des distinctions sexuelles faites sur le marché du travail, le type de profession, les salaires, les responsabilités politiques, etc., et qui vont accentuer, assurément, la fragilité multidimensionnelle des groupes sociaux, les femmes particulièrement.

Somme toute, les axes suivants, qui ne sont pas exclusifs, peuvent inciter à la réflexion autour de la thématique au niveau national comme international :

  •  Inégalités sociales : définition et approches théoriques ;
  • Les inégalités sociales et spatiales ;
  • Les inégalités et l'école ;
  • La fabrication des inégalités : santé, emploi et protection sociale ;
  • L’inégalité des sexes ;
  • L’accès inégal aux ressources naturelles ;
  • Justice sociale et justice environnementale.

 

Dates importantes

  • 10 octobre 2023 : date limite d’envoi des résumés de propositions

en arabe, français ou anglais (300 mots maximum) à l’adresse email : inegalitesjustice@gmail.com

  • 10 novembre 2023 : Réponse du comité scientifique
  • 28 février 2024 : Réception de la première version des propositions acceptées (dans la limite de 6000 mots)
  • 1 mars 2024: Envoi des rapports de l’évaluation
  • 15 avril 2024 : Réception de la version finale de l’article

Conditions d'évaluation

Les articles sont soumis à une pré-sélection du Comité de rédaction, puis les articles scientifiques à une évaluation par des pairs. Le comité de lecture des articles est composé de deux évaluateurs. Les articles acceptés doivent avoir au moins deux avis positifs. Si les décisions des évaluateurs ne sont pas identiques, le comité de rédaction peut demander l'avis d'autres évaluateurs.

Comité scientifique

  • Hicham Ait Mansour, Université Mohammed V, Rabat
  • Fadma Ait Mous, Université Hassan II, Casabalanca
  • Bahija Chadli, Université Hassan II, Casablanca
  • Anouk Cohen, CNRS/Université Paris Nanterre.
  • Ahmed Maouloud Eida El-Hilal, Université de Nouakchott, Mauritanie
  • Mohamed El Ferran, Université Mohammed V, Rabat.
  • Mokhtar El Harras, Chaire Fatema Mernissi, Université Mohammed V, Rabat
  • Shama Elrasheed Babeker, Omdurman Ahlia University, Sudan
  • Abdoulkadri Idrissa Maiga, Institut Zayed des Sciences Economique et Juridiques de Bamakon, Mali
  • Shamil Jeppie, Université Cape Town, Afrique du Sud
  • Amina Makkaoui, Centre national des sciences et technologies, Mexico, Mexique
  • Seyni Moumouni, Institut de Recherches en Sciences Humaines, Niamey, Niger
  • Abderrahmane Ngaide, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal
  • Abdel Wedoud Ould Cheikh, Université de Lorraine, Nancy
  • Jean-Claude Penrad, EHESS, Paris
  • Khadija Rajy, Université Ibn Zohr, Agadir
  • Zakaria Rhani, IURS, Université Mohammed V, Rabat
  • Ahmed Skounti, l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine, Rabat

Date(s)

  • Tuesday, October 10, 2023

Keywords

  • inégalités sociales, injustice, éducation, santé, genre

Information source

  • Ahmed Elkhatabi
    courriel : inegalitesjustice [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« On inequalities and social justice », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, September 13, 2023, https://doi.org/10.58079/1brs

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