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Matérialités du numérique

Câbles internet sous-marins en Arctique - une infrastructure stratégique, vulnérable et à usage dual

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Published on Monday, October 23, 2023

Abstract

Dans le cadre du Centre Internet et Société, le groupe de travail (GDT) « Matérialités du numérique » propose un séminaire mensuel d’octobre 2023 à juin 2024 ouvert à tous et toutes. Ce GDT entend mettre en évidence l’ensemble des formes que peuvent prendre les matérialités, matières et matériaux associés aux mondes sociaux, filières industrielles et agencements sociotechniques du numérique, dont il s’agira également de restituer les ancrages spatiaux et territoriaux.

Announcement

Présentation

Dans le cadre du Centre Internet et Société, le groupe de travail (GDT) "Matérialités du numérique" propose un séminaire mensuel d'octobre 2023 à juin 2024 ouvert à tous et toutes sur inscription. Ce GDT entend mettre en évidence l’ensemble des formes que peuvent prendre les matérialités, matières et matériaux associés aux mondes sociaux, filières industrielles et agencements sociotechniques du numérique, dont il s’agira également de restituer les ancrages spatiaux et territoriaux.

Ouvert aux échanges pluridisciplinaires, ce séminaire ambitionne de faire dialoguer l’ensemble des sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, histoire, géographie, sciences politiques, etc.), tout en mobilisant les apports d’autres domaines de recherche intéressés par l’étude des matérialités du numérique : informatique, chimie, physique, géologie, électronique, sciences et génie des matériaux. Le GDT souhaite également ouvrir les discussions à la pluralité des publics concernés par ces thématiques : activistes, artistes, industriels, élu·es, travailleur·euses, journalistes.

Participation

Il est d'ores et déjà possible de s'inscrire à chacune des séances, en visioconférence ou en présentiel, en remplissant le formulaire : https://cis.cnrs.fr/extras/inscriptions/sem_matnum.php

Les séances sont organisées alternativement au CNAM Paris, à Sciences-PO Paris et au Campus Condorcet de l'EHESS. Vous recevrez les indications précises de salle après votre inscription.

Pour être tenu au courant de l'actualité du séminaire et participer à l'animation du GdT, nous vous invitons à rejoindre, après inscription au GDR « Internet, IA et Société » (ici), la liste de diffusion du GdT ainsi que le serveur Discord associé (ici), où les personnes intéressées peuvent partager des ressources (références bibliographiques, annonces d'événements et de financements, etc.) et discuter des événements liés au groupe.

La présentation du Groupe de Travail est disponible sur le site du Centre Internet et Société.

Programme

Mercredi 25 octobre 2023

16h à 18h / Cnam Paris et visioconférence Salle 30.-1.20 (Accès 30, 1er sous-sol, salle 20), 2 rue Conté, Paris 3e (Métro Arts et Métiers)

Câbles Internet sous-marins en Arctique : une infrastructure stratégique, vulnérable et à usage dual

  • Michael Delaunay, chercheur en sciences politiques, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et à l’OPSA

Résumé : Bien que l’Arctique ne dispose que de quelques câbles sous-marins de fibre optique permettant de transmettre des données et qu’aucun projet transarctique n’ait encore vu le jour, les câbles déjà en place sont l’objet de coupures suspectes et de l’attention de certains acteurs notamment de la Russie. Infrastructure redevenue vitale aux yeux des décideurs, d’abord après la crise du COVID-19, mais surtout depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et la menace de coupures russes sur les câbles européens, elle est présentée comme une infrastructure vitale, devenue la cible de certains acteurs étatiques. Son possible usage dual (civil et militaire) semble être l'une des causes des actions menées sur les câbles dans l’Arctique.

Michael Delaunay est docteur et chercheur en science politique et travaille sur la question de la connectivité en Arctique et notamment sur les câbles sous-marins de fibre optique et leur possible usage à la fois civil et militaire. Il est chercheur à l’Observatoire de la Politique et la Sécurité de l’Arctique (OPSA) de l’ENAP Montréal et membre du laboratoire Cultures, Environnements, Arctique, Représentations, Climat (CEARC) de l’UVSQ.

Mercredi 29 novembre 2023

16h à 18h / Sciences Po Paris et visioconférence Bâtiment M, salle K.008, 1 place Saint-Thomas d’Aquin, Paris 7e,

The Long Arm of Moore’s Law: Microelectronics and American Science

  • Cyrus Mody, historien des sciences et des techniques et professeur à Maastricht University (Pays-Bas) : Historien des sciences et des techniques, éditeur en chef de la revue Engineering Studies (2018-2021), directeur de programme STS (Science and Technology Studies) à l'Université de Maastricht (Pays-Bas), coordonnateur du projet de recherche Managing Scarcity, Cyrus Mody étudie les recompositions des mondes de la recherche et de l'industrie aux États-Unis depuis l'après-guerre. Cyrus Mody a notamment publié Instrumental Community, probe microscopy and the path to nanotechnology (MIT Press, 2011), The Long arm of Moore's Law, Microelectronics and American Science (MIT Press, 2016) et The Squares, US Physical and Engineering Scientists in the Long 1970s (MIT Press, 2022)

A number of historical and STS works in recent years have argued that there were largescale changes in the organization of American and global science in the two decades before and the two decades after the end of the Cold War - that science became more entrepreneurial, more collaborative, more interdisciplinary, more applied, and generally adapted to the neoliberal turn in culture and politics. The paradigmatic cases for illustrating this neoliberal turn have come from the life sciences. In The Long Arm of Moore's Law I show that many of these changes directly or indirectly resulted from the semiconductor industry's need to maintain the pace of miniaturization (and hence innovation) in microelectronics. I present a series of case studies of corporate, academic, and government research laboratories looking at: (failed) attempts to accelerate Moore's Law though alternative electronics technologies; new institutions bridging universities and industry that aimed to respond to growing competition from Japan; and the effects of the migration of corporate researchers into academia as the giant corporate labs of companies like AT&T and IBM shrank.

Version française:

Un certain nombre de recherches historiques et d'études en STS au cours des dernières années ont étudié les transformations à grande échelle de l'organisation de la science américaine et mondiale dans les deux décennies précédant la fin de la guerre froide et les vingt années suivantes - la science est alors devenue plus entrepreneuriale, plus collaborative, plus interdisciplinaire et appliquée, dans l’ensemble adaptée au tournant néolibéral dans la culture et la politique. Les cas paradigmatiques pour illustrer ce tournant néolibéral proviennent de la biologie et des sciences de la vie . Avec "The Long Arm of Moore's Law", Cyrus Mody montre qu’une grande part de ces changements proviennent directement ou indirectement de la nécessité pour l'industrie des semi-conducteurs de maintenir le rythme de la miniaturisation (et donc de l'innovation) dans la microélectronique. L’ouvrage présente une série d'études de cas de laboratoires de recherche d'entreprises, universitaires et gouvernementaux examinant : les tentatives (ratées) d'accélérer la loi de Moore grâce à des technologies électroniques alternatives ; de nouvelles institutions comblant le fossé entre les universités et l'industrie qui visaient à faire face à la concurrence croissante du Japon ; et les effets de la migration des chercheurs d'entreprise vers le milieu universitaire à mesure que les grands laboratoires d'entreprise de firmes comme AT&T et IBM diminuaient de taille.

Mercredi 13 décembre 2023

16h à 18h / Campus Condorcet, centre des colloques, salle 3.03 (3ème étage) Place du Front populaire, Aubervilliers

Matérialisation de l’infrastructure numérique et matérialité urbaine à Dakar : de la planification métropolitaine au chantier dans la rue.

  • Paola Piras, doctorante en géographie au LATTS (Université Gustave Eiffel)

Cette intervention vise à interroger la matérialité du numérique dans la ville et son rôle dans les inégalités spatio-numériques. Je m’intéresse à la co-évolution des stratégies de déploiement des réseaux et équipements numériques avec les logiques de la production et de la gestion urbaine. Du grand data center au fil de fibre optique, de la vision des dirigeants politiques aux pratiques des techniciens réseaux, du hub à la zone périphérique. Au-delà des discours normatifs sur la smart city, j’ai mis en perspective plusieurs profils de quartiers de la métropole de Dakar pour analyser les enjeux sociotechniques, d’économie politique, les contraintes urbaines et les jeux d’acteurs liés au déploiement de l’infrastructure numérique.

Mercredi 24 janvier 2024

16h à 18h/ Campus Condorcet, bâtiment Sud, salle 0.019 (rez-de-chaussée)  Place du Front populaire, Aubervilliers

« Internet, ça marche pas comme ça" : explorer les géographies du transit des données numériques.

  • Louis Pétiniaud, docteur de l’Institut Français de Géopolitique, et chercheur au centre GEODE à Paris 8.

Louis Pétiniaud est docteur de l’Institut Français de Géopolitique, et chercheur au centre GEODE (Géopolitique de la Datasphère). Il est spécialiste de l’Ukraine et de la géopolitique du réseau Internet. Ses recherches portent sur les enjeux géopolitiques des infrastructures de télécommunications dans le conflit russo-ukrainien et dans l’espace postsoviétique. 

Résumé de l’intervention :

La révolution numérique, et la donnée qui en est l'unité de base, sont un champ désormais largement investi par les géographes, selon les trois types de relation établies par Ash, Kitchin et Leszczynski, soit les géographies du numérique, les géographies produites par le numérique, et les géographies produites via le numérique. C'est le cas par exemple de la géographie des infrastructures, ou de la géopolitique des conflictualités dans/à travers l'espace numérique. Le voyage, ou transit, des données numériques, est un des pans qui échappe en partie au géographe. Les données numériques, multitudes de petits paquets "virtuels", se transfèrent à des vitesses inaccessibles tout autour du globe, par une quasi infinité de chemins possibles, sur lesquelles les données géographiques ou géolocalisées sont parcellaires. Pire, à l'instar des électrons, on ne peut les observer qu'après leur voyage, et l'observation les influence parfois.  Pour autant, il existe une grande quantité de méthodes, parfois hautement techniques, parfois parfaitement artisanales, pour outrepasser ces difficultés. Par l'usage d'informations sur le routage (données d'interconnexions entre opérateurs télécoms), le développement de méthodologies empruntées aux ingénieurs, d'investigations OSINT (données tierces récupérées sur des bases de données publiques), de terrains de recherche spécifiques ou encore en parlant très longtemps avec des ingénieurs dont la réponse est le plus souvent "ça ne marche pas comme ça", des géographies des données numériques apparaissent. Elles permettent de repenser autant les manières d'aborder ces géographies que la valeur stratégique des données numériques, et ainsi les rapports de pouvoir qui en dépendent, que ce soit en Ukraine et en Russie, en Asie du Sud au Moyen-Orient ou dans l'UE.

Séances à venir

  • 28.2.2024 – 16h à 18h / Sciences Po Paris et visioconférenceDes humains derrière les algorithmes. Conditions de travail et enjeux de développement dans la chaîne de production franco-malgache de l’IA, Maxime Cornet et Clément Le Ludec, doctorants, Télécom Paris, Institut Polytechnique de Paris
  • 27.3.2024 – 16h à 18h / Sciences Po Paris et visioconférenceUn nouveau Bhopal dans la Silicon Valley ? Christophe Lécuyer, historien des sciences et des techniques et professeur à Sorbonne Université
  • 26.4.2024 – 16h à 18h / Cnam Paris et visioconférenceRencontre avec le Critical Infrastructure Lab de l’Université d’Amsterdam, Niels Ten Oever, Assistant professor à l’Université d’Amsterdam
  • 22.5.2024 – 16h à 18h / Sciences Po Paris et visioconférenceHead in the cloud: Tracing the Internet as Embodied Media in the Swiss and Austrian Alps, Vanessa Graf, doctorante au Critical Media Lab Basel, à la FHNW Academy of Art and Design
  • 26.6.2024 – 16h à 18h / Cnam Paris et visioconférenceL’OSINT, ou l’investigation numérique pour enquêter sur des terrains physiques inaccessibles, Poline Tchoubar, journaliste d’investigation pour Sources (Arte) et OpenFact

Places

  • Paris, France (75)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Wednesday, October 25, 2023
  • Wednesday, November 29, 2023
  • Wednesday, December 13, 2023
  • Wednesday, January 24, 2024
  • Wednesday, February 28, 2024
  • Wednesday, March 27, 2024
  • Friday, April 26, 2024
  • Wednesday, May 22, 2024
  • Wednesday, June 26, 2024

Keywords

  • numérique, matérialité, informatique, réseau, infrastructure, intelligence artificielle

Contact(s)

  • Hugo Estecahandy
    courriel : h [dot] estecahandy [at] gmail [dot] com
  • Adrien Tournier
    courriel : adrien [dot] tournier [at] lecnam [dot] net
  • Valentin Goujon
    courriel : valentin [dot] goujon [at] sciencespo [dot] fr

Information source

  • Adrien Tournier
    courriel : adrien [dot] tournier [at] lecnam [dot] net

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Matérialités du numérique », Seminar, Calenda, Published on Monday, October 23, 2023, https://doi.org/10.58079/1c1j

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