HomeImaginaires culturels de la marge

HomeImaginaires culturels de la marge

Imaginaires culturels de la marge

Déplacer et décentrer la théorie littéraire

*  *  *

Published on Thursday, December 14, 2023

Abstract

Ce congrès se fonde sur l’idée que la théorie littéraire répond à des dynamiques du même ordre que celles qui affectent la fiction et la World Literature. Nous proposons pour cette raison de réfléchir aux possibilités d’une World Theory ou d’une théorie mondiale, des concepts qu’il est indispensable de décliner au pluriel. Apparaît alors la nécessité d’interroger la porosité des modèles théoriques, afin d’examiner l’hybridation et les déplacements possibles de leurs outils d’analyse, forts des imaginaires qu’ils véhiculent. Ces questionnements assurent une légitimité à la confrontation du « canon théorique » à de nouvelles épistémologies issues de l’« extériorité » des champs critiques traditionnellement dominants. Comment ce répertoire théorique peut-il être formalisé, diffusé et exploité ? Existe-t-il des limites à l’importation et à l’usage de ces outils critiques ? Où se trouverait la frontière entre un usage juste des théories du monde et un « extractivisme épistémique », écueil retors de l‘ethnocentrisme ?

Announcement

Le Cuerpo Académico Lengua y Literatura Hispanoamericana (CA-241) de la Universidad Autónoma de Tlaxcala, en collaboration avec l’UR 13334 Espaces Humains et Interactions Culturelles de l’Université de Limoges (EHIC), et le Centro de Estudios Literarios del Instituto de Investigaciones Filológicas de la Universidad Nacional Autónoma de México, organise le congrès international « Imaginaires culturels de la marge : déplacer et décentrer la théorie littéraire » les 6, 7 et 8 mai 2024. Ce projet est développé avec le soutien de l’Institut Universitaire de France, ici représenté par Bertrand Westphal.

Argumentaire

L’ordre mondialisé des sociétés contemporaines se caractérise par la circulation accélérée des produits culturels et des formes de représentation. Loin de mettre un terme aux processus de hiérarchisation, cette planétarisation accentue la portée du phénomène. La circulation à grande échelle connecte en effet des cultures hétérogènes (García Canclini, 1999) qui risquent d’être exposées à la tentation d’une uniformisation globale.  

Ces critères se trouvent notamment au fondement du canon littéraire, entendu comme répertoire de textes agencés par les détenteurs d’une autorité issue de la reconnaissance collective. Les anthologies abondent, faisant catalogue des œuvres dignes de conférer l’image supposément la plus juste d’une tradition. Or tout canon est par essence relatif car il est culturellement situé, c’est-à-dire déterminé par un ensemble de facteurs valides dans un certain contexte historique, social, linguistique et, ici, littéraire. Le fait que le canon diverge d’une aire culturelle à l’autre est non seulement inévitable, mais il est le garant de la diversité des points de vue distribués au sein des cultures mondiales, riches de leur hétérogénéité. En revanche, dès lors qu’un canon se veut unique, il se prête à devenir l’agent d’une hégémonie culturelle (Clavaron, 2018). Les hasards de l’universalisme ne sont jamais loin, a fortiori lorsque celui-ci s’insère dans la matrice du capitalisme mondial et de la « colonialité du pouvoir » (Quijano, 1992, 2000) qui le sous-tend. De l’universel, il ne reste alors qu’un point de vue unique et surplombant, partiel et partial, vecteur de fermeture au divers.

Il convient de ne pas omettre que le canon détient une force pragmatique, qui idéalement prétend transformer le monde auquel il s’applique. L’exemple le plus frappant demeure sans doute celui de l’expansion coloniale européenne, un projet qui a érigé le canon culturel occidental en l’instrument d’une hégémonie intellectuelle. Les populations dominées se sont trouvées non seulement exclues du canon, mais aussi écartées des sphères de légitimation culturelle en général (Moretti, 2013). Heureusement, le canon est destiné à évoluer en fonction des conditions sociales et historiques. C’est pour cette raison que de nombreuses réflexions théoriques ont pu porter, depuis environ quatre décennies, sur sa réorientation.

Une analyse de la production, de la circulation et de la réception des œuvres engage une discussion bien plus nuancée du canon littéraire dit occidental, qui n’est d’ailleurs plus tant, aujourd’hui, celui d’une aire géographique que celui d’un système d’échange des valeurs culturelles (Mignolo, 1998 ; Rodríguez, 2001). Aussi pourrait-on envisager que le canon littéraire contemporain ne serait pas tant « euro- » ou « occidentalo-centré », que « capitalo-centré » (Kadir, 2016, 78 ; Zavala, 2022, 216-217), c’est-à-dire bâti à l’aune des dynamiques du marché éditorial mondial, pour qui la valeur économique fait partie intégrante de la mesure de la valeur littéraire. Pour se garder de verser dans l’ethnocentrisme, la première démarche consisterait peut-être à admettre qu’il n’existe pas un, mais des canons : que l’on pense au jing chinois, d’ailleurs plus ancien que le kanon grec, ou au sūtra de la tradition bouddhique. Ces trois concepts posséderaient d’ailleurs une parenté telle qu’ils seraient mutuellement traduisibles (Zhang, 2016).

L’heure n’est donc plus à la contemplation d’un canon stabilisé, du genre de celui qu’avait proposé Harold Bloom dans The Western Canon : The Books and School of the Ages (1994). Depuis les travaux fondateurs de comparatistes comme Pascale Casanova en France (1999) ou David Damrosch aux États-Unis (2003), les études centrées autour de la question de la World Literature ou de la Littérature-monde offrent les outils nécessaires à la prise en compte d’une vision globale des effets du capitalisme sur les marchés culturels (Menozzi, 2020). Ils aident à situer les textes littéraires au sein d’un système global d’interactions et d’échanges des formes comme des biens culturels. L’étude des logiques qui structurent la république mondiale des lettres laisse apparaître des centres politiques, des luttes de pouvoir et par conséquent des périphéries. Il devient ainsi possible de remonter à la racine du problème et de se demander, à l’image du théoricien du cosmopolitisme Pheng Cheah : What is a World ? (2016).

Cette question ouvre un chantier épistémologique vaste. Elle constitue une source d’interrogations salutaires lorsqu’elle porte sur les catégories à travers lesquelles nous interprétons les hiérarchies littéraires. Elle appelle à un nécessaire recul et à la prise en compte des limites de nos points de vue. En corollaire, cette interrogation suppose aussi l’essor de stratégies interprétatives aptes à rendre visibles les asymétries générées par la diffusion de conceptions et d’imaginaires littéraires. Il ne s’agit bien sûr pas d’annuler absolument la validité des catégories que nous projetons sur les corpus que nous lisons, mais de souligner leur nature ethnocentrée et leur incomplétude. C’est à ce prix qu’il deviendra possible de se confronter réellement à l’Autre, c’est-à-dire aux formes diverses d’altérité culturelle, et ainsi de se décentrer du familier pour mieux s’ouvrir à un régime de pensée situé « hors cadre » (Jullien, 2005, 11).

Que l’on conçoive la « littérature monde » comme une « totalité littéraire » (Moura, 2023) ou un « infini culturel » (Westphal, 2023), le champ véritable de la littérature planétaire ne se conçoit que sous la forme d’un horizon à jamais fuyant, ou bien d’une totalité que toutes les vies du monde ne sauraient appréhender. Ce constat invite à considérer l’ouverture et le croisement des approches comme le point nodal de toute discussion.

Axes de réflexion

Ce congrès international se fonde sur l’idée que la théorie littéraire répond à des dynamiques du même ordre que celles qui affectent la fiction et la World Literature. Nous proposons pour cette raison de réfléchir aux possibilités d’une World Theory ou d’une théorie mondiale, des concepts qu’il est indispensable de décliner au pluriel. Il s’agit d’abord de remarquer que le champ académique possède ses propres instances de légitimation, son propre canon et par conséquent son propre système de hiérarchies (Mencé-Caster et Bertin-Elisabeth, 2018). Apparaît alors la nécessité d’interroger la porosité des modèles théoriques, afin d’examiner l’hybridation et les déplacements possibles de leurs outils d’analyse, forts des imaginaires qu’ils véhiculent. À l’image des textes littéraires, l’accès à la traduction est en ce sens un élément décisif pour jauger la circulation des théories et des approches critiques (Ning, 2010).

En marge de l’anglais, de l’espagnol, voire du français, du chinois mandarin, de l’allemand et du portugais, il semble difficile de marquer de son empreinte le champ littéraire global, y compris académique (Sapiro, 2009). Dans ce cadre, la traduction et le transfert des théories d’un système culturel à un autre ne représenteraient-ils pas, d’une certaine manière, un acte critique en soi ? Ne rendraient-ils pas possible le déplacement des réussites critiques constituées depuis les champs hégémoniques, en même temps qu’un gain de visibilité pour les théories issues d’aires linguistiques et culturelles longtemps considérées comme subalternes ? Pour peu qu’il existe une « littérature mineure » (Deleuze et Guattari, 1975), produite dans les langues dominantes mais à partir des périphéries, n’en irait-il pas de même pour une « théorie mineure », capable de décentrer les cadres d’interprétation dominants au profit de la circulation des idées ? Et que faire des apports du translinguisme, de ceux des multiples déplacements rendus possibles par les percées exophones ou allophones réalisées en dehors ou contre un système linguistique unique (Barthes, 1978 ; Cassin 2016) ?

Ces questionnements assurent une légitimité à la confrontation du « canon théorique » à de nouvelles épistémologies issues de l’« extériorité » des champs critiques traditionnellement dominants (Dussel, 1996, 2015). Favorisées par une circulation à l’échelle globale, la redécouverte et l’apparition de tant de nouveaux corpus rendent cette possibilité plus que jamais concrète. Ils révèlent un peu plus à chaque fois le pouvoir que possède la sphère esthétique à l’égard du politique (Han, 2005). Des objets d’études auparavant éclipsés ou invisibilisés se font désormais jour, et il y a fort à parier que cette logique s’applique également aux modèles théoriques et aux outils critiques produits en dehors des systèmes culturels considérés comme centraux (Palou García, 2018). Pour gagner en visibilité, ces champs d’interprétation se doivent d’être promus par des chercheurs et chercheuses issu.e.s d’horizons divers et à même d’ouvrir un spectre d’analyse plus ample.

Comment ce répertoire théorique peut-il être formalisé, diffusé et exploité ? Existe-t-il des limites à l’importation et à l’usage de ces outils critiques ? Où se trouverait la frontière entre un usage juste des théories du monde et un « extractivisme épistémique » (Grosfoguel, 2022), écueil retors de l‘ethnocentrisme ? Comment s’assurer de leur prise en compte et du respect du point de vue qui les inspire au-delà des contraintes inhérentes à la mondialisation et au marché éditorial global ? Voilà quelques-uns des questionnements qui s’inscriront dans la logique de ce congrès.

Axes thématiques

  • Production, diffusion et application des théories issues des périphéries
  • Construction de solutions alternatives à un canon théorique exclusivement occidental
  • Planétarisation de théories issues du Global South
  • Inter- et trans-disciplinarités théoriques
  • Circulation et traduction des théories issues des périphéries
  • Théories fondées sur le translinguisme, le plurilinguisme ou l’exophonie
  • Réception de la théorie littéraire
  • Marchés de la théorie
  • Sociologie de la littérature appliquée à la production de la théorie littéraire
  • Études et applications des théories et concepts issus de langues dites minoritaires

Conditions de soumission

Ce congrès international s’inscrit dans une démarche d’ouverture à la pluralité des approches et des aires culturelles. Le comité d’organisation encourage à ce titre les chercheur.euse.s confirmé.e.s comme les jeunes chercheur.euse.s et doctorant.e.s de tous horizons à contribuer à cette réflexion, en espagnol ou en français. En cas de réponses nombreuses, la priorité sera toutefois donnée aux sujets portant sur l’Amérique latine.

L’envoi des propositions de communication se fera à l’adresse suivante et comprendra les éléments cités ci-dessous : congresomargenes2024@gmail.com

  • Titre de la communication
  • Nom, prénom de l’auteur.e
  • Statut de l’auteur.e, établissement et équipe de recherche de rattachement
  • Résumé bio-bibliographique de l’auteur.e (6 lignes maximum)
  • Résumé de la communication (250 mots maximum)
  • Cinq mots-clés

Date limite d’envoi de propositions de participation : 11 février 2024

Évaluation des propositions et délai de réponse estimé du comité : 10 mars 2024

Langues de communication : espagnol ou français

Le congrès se déroulera en format hybride, depuis la Facultad de Filosofía y Letras de la Universidad Autónoma de Tlaxcala (Mexique) et en ligne par visioconférence.

Les communications auront une durée de 20 minutes maximum.

Les actes de ce congrès feront l’objet d’une publication (ouvrage collectif ou numéro de revue).

Comité scientifique

  • Martha Elia ARIZMENDI DOMÍNGUEZ – Universidad Autónoma del Estado de México – CA-35 Historia y Crítica de la Literatura Hispanoamericana Contemporánea (siglos XX y XXI)
  • Germán Abraham BECERRA ROMERO – Universidad Autónoma de Guerrero – CA-202 Estudio, Significación y Uso del Discurso
  • Cécile BERTIN-ELISABETH – Université de Limoges, EHIC – UR-13334
  • Yves CLAVARON – Université Jean Monnet Saint-Étienne, ECLLA
  • Ana Paula COUTINHO – Universidade do Porto, ILCML
  • Celina MARTINS – Universidade da Madeira, CEC
  • Eduardo RAMOS-IZQUIERDO – Sorbonne Université, CRIMIC – UR-2561
  • Salomón Mariano SÁNCHEZ – Universidad Autónoma de Guerrero – CA-202 Estudio, Significación y Uso del Discurso
  • Fatou Ghislaine SANOU – Université Joseph Ki-Zerbo, LLAES
  • Héctor Fernando VIZCARRA GÓMEZ – Universidad Nacional Autónoma de México – Instituto de Investigaciones Filológicas

Comité organisateur

  • Licenciatura en Lengua y Literatura Hispanoamericana – Universidad Autónoma de Tlaxcala
  • CA-241 Lengua y Literatura Hispanoamericana – Universidad Autónoma de Tlaxcala
  • Julia Isabel EISSA OSORIO – Universidad Autónoma de Tlaxcala
  • Sofía MATEOS GÓMEZ – Universidad Nacional Autónoma de México – CEL – IIFL
  • Nicolas PIEDADE – Université de Limoges, EHIC – UR-13334
  • Bertrand WESTPHAL – Institut Universitaire de France ; Université de Limoges, EHIC – UR-13334
  • Mingfei ZHA – Université de Limoges, EHIC – UR-13334

Bibliographie critique

BARTHES, Roland. (1978). Leçon inaugurale de la chaire de sémiologie littéraire du Collège de France. Paris : Éditions du Seuil.

BLOOM, Harold. (1994). The Western Canon : The Books and School of the Ages. New York : Harcourt Brace.

CASANOVA, Pascale. (1999). La République mondiale des lettres. Paris : Éditions du Seuil.

CASSIN, Barbara. (2016). Éloge de la traduction. Compliquer l’universel. Paris : Fayard.

CHEAH, Pheng. (2016). What Is a World ? On Postcolonial Literature as World Literature. Durham : Duke University Press.

CLAVARON, Yves. (2018). Francophonie, postcolonialisme et mondialisation. Paris : Classiques Garnier.

DAMROSCH, David. (2003). What Is World Literature ?. Princeton : Princeton University Press.

DELEUZE, Gilles et GUATTARI, Félix. (1975). Kafka, pour une littérature mineure. Paris : Les Éditions de Minuit.

DUSSEL, Enrique. (1996). Filosofía de la liberación. Bogota : Nueva América.

_________. (2015). Filosofías del Sur. Descolonización y transmodernidad. Mexico : Akal.

GARCÍA CANCLINI, Néstor. (1999). La globalización imaginada. México – Buenos Aires – Barcelona : Paidos.

GROSFOGUEL, Ramón. (2022). De la sociología de la descolonización al nuevo antiimperialismo decolonial. México : Akal.

HAN, Byung-Chul. (2005). Hyperkulturalität : Kultur und Globalisierung. Berlin : Merve.

JULLIEN, François. (2005). Conférence sur l’efficacité. Paris : PUF.

KADIR, Djelal. (2016). « Literature, the World, and You ». In : Thomas Claviez (ed.) The Common Growl. Towards a Poetics of Precarious Community (72-90). New York : Fordham University Press.

MENCÉ-CASTER, Corinne et BERTIN-ELISABETH Cécile. (2018). « Approches de la pensée décoloniale ». In : Archipélies [En ligne], N° 5, mis en ligne le 15 juin 2018, consulté le 07 novembre 2023. <https://www.archipelies.org/189>.

MENOZZI, Filippo. (2020). World Literature, Non-Synchronism, and the Politics of Time. Londres : Palgrave Macmillan.

MIGNOLO, Walter. (1998). « Los cánones (y más allá) de las fronteras culturales (O ¿de quién es el canon del qué hablamos ? ». In : E. Sullà Álvarez (ed.) El canon literario (237-270). Madrid : Arco Libros.

MORETTI, Franco. (2013). « Conjectures on World Literature ». In : Distant Reading (43-62). Londres : Verso.

MOURA, Jean-Marc. (2023). La Totalité littéraire. Théorie et enjeux de la littérature mondiale. Paris : PUF.

NING, Wang. (2010). « World Literature and the Dynamic Function of Translation ». In : Modern Language Quarterly, vol. 71, N° 1, p. 1-14.

PALOU GARCÍA, Pedro Ángel. (2018). La ciudad crítica. Xalapa : Universidad Veracruzana.

QUIJANO, Aníbal. (1992). « Colonialidad y Modernidad/Racionalidad ». In : Perú Indígena, vol. 13, N° 29, 1992, p. 11-20.

_________. (2000). « Colonialidad del poder, eurocentrismo y América Latina ». In : Edgardo Lander (ed.) La colonialidad del saber : eurocentrismo y ciencias sociales. Perspectivas latinoamericanas (201-249). Buenos Aires : CLACSO.

RODRÍGUEZ, Juan Carlos. (2001). La norma literaria. Madrid : Debate.

SAPIRO, Gisèle. (2009). « Mondialisation et diversité culturelle : les enjeux de la circulation transnationale des livres ». In : G. Sapiro (ed.) Les Contradictions de la globalisation éditoriale (275-301). Paris : Nouveau Monde Éditions.

WESTPHAL, Bertrand. (2023). L’Infini culturel. Théorie littéraire et fragilité du divers. Leyde – Boston : Brill.

ZAVALA, Oswaldo. (2022). « Neoliberalism, Distinction, and World Literature in Mexico in the Twenty-First Century », In : Ignacio M. Sánchez Prado (ed.), Mexican Literature as World Literature, (215-230). New York : Bloomsbury.

ZHANG, Longxi. (2016). « Canon and World Literature », In : Journal of World Literature, N° 1, p. 119-127.

Places

  • Tlaxcala de Xicohténcatl, Mexican Republic (90000)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Sunday, February 11, 2024

Keywords

  • littérature, théorie, marges, périphéries, Sud global, world literature, canon

Information source

  • Nicolas Piedade
    courriel : congresomargenes2024 [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Imaginaires culturels de la marge », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, December 14, 2023, https://doi.org/10.58079/1cds

Archive this announcement

  • Google Agenda
  • iCal
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search