Les enjeux sociaux de la surveillance interindividuelle en contexte numérique
Revue « Terrains/Théories »
Published on Wednesday, January 10, 2024
Abstract
Au cours des dernières décennies, la diffusion des technologies de l’information et de la communication auprès d’une large variété de publics d’une part, et les possibilités qui y sont associées en matière de collecte et de traitement de données d’autre part, ont nettement participé au développement de nouvelles formes, pratiques et modalités de surveillance, lesquelles génèrent de nouveaux publics de surveillants et de surveillés. Pourtant, alors qu’elle est par exemple pleinement imbriquée dans les relations parents-enfants ou dans les relations sentimentales, la surveillance des proches et des pairs reste bien moins questionnée par les sciences sociales que d’autres pratiques surveillancielles pensées plus verticlales. C’est pourquoi cet appel à contributions de la revue Terrains/Théories propose de se focaliser les enjeux sociaux des formes de surveillance interindividuelle en régime numérique.
Announcement
Présentation
L’actualité médiatique de ces dernières années met en saillance une évidence difficilement contestable : les territoires mais aussi les modalités pratiques de la surveillance s’étendent, tandis que les analogies entre des réalités sociales qui apparaissent comme inédites (e.g. crédit social chinois ou volonté de suivi par géolocalisation de personnes atteintes de la Covid-19) et les œuvres littéraires dystopiques majeures du siècle dernier foisonnent. Les sociétés de contrôle et de mise en visibilité paroxystique de l’autre, dépeintes par Aldous Huxley (1932), George Orwell (1949) ou encore Philip K. Dick (1956), ne sauraient aujourd’hui être considérées comme exclusivement fictionnelles. Plus récemment, les séries comme Black Mirror illustrent, dans des sociétés hyperconnectées, une pluralité de pratiques surveillancielles inédites, car observées – le plus souvent - à l’échelle microsociologique et donc interindividuelle.
Une amplification des modalités de surveillance à l’ère numérique
Au cours des dernières décennies, la diffusion des technologies de l’information et de la communication auprès d’une large variété de publics d’une part, et les possibilités qui y sont associées en matière de collecte et de traitement de données d’autre part, ont en effet nettement participé au développement de nouvelles formes, pratiques et modalités de surveillance, lesquelles génèrent de nouveaux publics de surveillants et de surveillés. Plus diversifiée, plus intrusive, plus systématique ou encore plus automatique, la surveillance contemporaine est souvent l’objet d’une « rhétorique du superlatif » (Castagnino, 2018 : 18). Propulsée par les Big Data, les algorithmes prédictifs (Cardon, 2015) et tous les dispositifs permettant de collecter des données (cookies, puces RFID, GPS, APIs, etc.), cette « surveillance 2.0 » est souvent qualifiée, dans des travaux fondateurs, de « dataveillance » (Clarke, 1988) et plus récemment « d’omniveillance » (Blackman, 2019). En effet, à l’ère numérique, la surveillance s’imposerait « dans toutes les sphères institutionnelles de notre existence » (Ball et al., 2012 : 1), ce qui lui conférerait un caractère inévitable tout en démultipliant le champ des possibles en matière de collecte informationnelle. Cette dimension disruptive avec les formes de surveillance « traditionnelles », qui ont toujours existé dans l’espace social, est notamment théorisée dans les travaux de Gary Marx (2002) selon qui les nouvelles technologies ne doivent pas être dépeintes comme responsables de la surveillance, mais plutôt comme les conditions de son exacerbation et de son intensification.
Ces premières recherches donneront naissance aux surveillance studies, qui ambitionnent de rendre compte de cette « culture de la surveillance » (Lyon, 2017) à l’œuvre dans les sociétés contemporaines, et mobilisent prioritairement les théories de Foucault puis de Deleuze pour l’analyser (Denis et Kessous, 2012). Néanmoins, si la littérature académique relative à la surveillance à l’ère numérique est devenue foisonnante depuis les deux dernières décennies, elle demeure essentiellement anglophone et, surtout, particulièrement ciblée. Les recherches relatives à la surveillance gouvernementale (Mattelart et Vitalis, 2014 ; Higgs, 2004 ; Agar, 2003 ; Ericsson et Haggerty, 1997), à la marchandisation de la surveillance par les responsables de traitement et notamment les data brokers (Zuboff, 2020 ; Human et Cech, 2021) ou à la surveillance employeur-employé dans le secteur du travail (Ball, 2010 ; Alge et Hansen, 2014 ; Ajunwa et al., 2017), y compris dans le milieu académique (Tréguet et Mirman, 2022), sont à la fois les plus nombreuses et les plus visibles. Les études empiriques centrées sur les formes de surveillance interindividuelles, qui nous intéressent ici, restent en revanche nettement sous-représentées.
La surveillance interindividuelle, un « moins pensé » des surveillance studies
Dans Les théories de la surveillance (2020), Olivier Aïm souligne la minoration de certaines formes sociales et culturelles de la surveillance. C’est notamment le cas de la surveillance entre les personnes, qui sera initialement décrite comme « latérale » dans les travaux fondateurs de Mark Andrejevic (2007). Ce dernier a par ailleurs ouvert la voie aux recherches empiriques de Daniel Trottier, relatives à une surveillance qu’il qualifie d’« interpersonnelle » au sein des médias sociaux (2012). En s’appuyant sur le modèle théorique de la « dialectique du contrôle » de Giddens (1985), Alice Marwick parle également d’une domestication des usages de la surveillance, qu’elle décrit comme « sociale et réciproque » au sein d’une population de plus en plus connectée (2012). Il ressort également que, si la « surveillance sociale » n’est certes aucunement nouvelle, les possibilités d’une collecte informationnelle sur autrui sont aujourd’hui bien plus diversifiées et intrusives à l’ère numérique, d’autant qu’elles sont désormais portées par des choix de design qui mettent les vérifications de présence au premier plan au sein des plateformes communicationnelles (Ajordan et Ricciardelli, 2018 ; Marwick et boyd, 2014 ; Dunn et Langlais, 2020).
Quelques recherches récentes, francophones pour certaines, explorent progressivement ces pratiques surveillancielles spécifiques, par exemple au prisme de la parentalité. La surveillance interindividuelle serait ainsi justifiée par une volonté parentale de transparence face à l’opacité des usages numériques des enfants (Dupin, 2018 ; Havard Duclos et Pasquier, 2018), par une recherche de sécurité qui amène jusqu’à leur géolocalisation en temps réel (Widmer et Albrechtslund, 2021 ; Mavoa et al., 2023) ou par la volonté de vérifier la correspondance entre le discours de l’enfant et ce qui est effectivement révélé par l’outil, concernant par exemple ses résultats scolaires (Louessard, 2016) ou sa position géographique (Bruna, 2022). Cependant et comme nous le verrons plus bas, beaucoup reste encore à explorer, y compris dans le contexte de la surveillance parentale. De plus, qu’il s’agisse des nombreuses modalités de surveillance entre jeunes individus et/ou au sein des couples (vérification de position, de l’activité en ligne et hors ligne de l’autre, heure du dernier message envoyé, etc.) ou de la possibilité de tracer ses aînés (jusqu’à leurs données de « bien-être », voire de santé), ces pratiques sont, à l’exception des publications citées précédemment, elles aussi bien peu investiguées par les sciences sociales.
Or, elles soulignent une tension forte entre liberté individuelle, injonction à participer en ligne et acceptation de différentes formes de contrôle social – y compris par les pairs, en grande partie numérique, ce que certains qualifient de « privacy paradox » (Barnes, 2006 ; Hoadley et al., 2009), à savoir le fait que les individus soient partagés entre souci du respect de leur vie privée, accompagné du désir de faire en sorte que leurs données personnelles ne soient pas indûment exploitées, stockées ou diffusées, et désir de jouir des bénéfices de ces nouvelles technologies qui sont de réels marqueurs de leur style de vie personnel et relationnel (Pras, 2012). Il nous semble donc essentiel aujourd’hui d’identifier les nouvelles formes et pratiques de surveillance, mais aussi d’analyser les rapports sociaux qu’elles soulignent, le sens qu’elles ont pour les acteurs et les enjeux sociaux qu’elles mettent en évidence. Parce que la surveillance interindividuelle fait donc pleinement partie des « moins pensés » des surveillance studies, elle gagnerait à être étudiée plus en profondeur, notamment à partir des quatre axes suivants.
Axes identifiés
- D’abord, un enjeu majeur des usages sociaux de la surveillance tient sans doute à la compréhension de ce que surveiller veut dire. Selon Leman-Langlois, la surveillance est un « processus d’acquisition d’information qui porte sur des objets sociaux et dont le but est l’obtention d’un bénéfice extérieur à la simple collecte informationnelle» (2011). Cependant, cette définition ne saurait être considérée comme pleinement satisfaisante, puisqu’elle peine à déterminer quels sont les contours et limites de la surveillance. Prenons l’exemple de la surveillance parentale : derrière un même vocable, il peut s’agir de vérifier passivement les pratiques numériques juvéniles dans une simple collecte informationnelle, de les contraindre en matière de possibilités ou de temporalité, ou encore d’agir sur les usages infantiles des dispositifs afin de les orienter vers des valeurs parentales de référence considérées comme plus légitimes (Havard Duclos et Pasquier, 2018 ; Fontar et al., 2018 ; Barthou et Lachance, 2019). Dans ce contexte, que signifie donc surveiller dans le discours de celles et ceux qui observent, et dans celui de celles et ceux qui sont observés ? Quelles pratiques ordinaires des outils sont assimilées à de la surveillance, et lesquelles en sont exclues ?
- Ensuite, à l’heure où les usages d’outils et d’applications qui sont autant de supports à la surveillance interpersonnelle ont été longuement étudiés en sciences de l’information et de la communication, il reste à comprendre à quel point les appropriations et les effets de ces technologies dévoilent des rapports sociaux, notamment de genre et de classe (Jacques, 2017). Comprendre qui surveille qui, avec quelles finalités, à partir de ou jusqu’à quel(s) âge(s), et ce qui se joue à travers ces vérifications de présence en ligne comme hors ligne de l’autre, selon qu’il soit enfant, conjoint.e, ami.e ou collègue, nous semble donc représenter un intérêt majeur en sociologie du numérique. D’autant que l’asymétrie informationnelle qui résulte de l’acquisition de connaissances sur les déplacements et activités d’un individu tracé pourrait, également, aboutir à des rapports de domination ou a minima amplifier ceux préexistants. En outre, alors que plusieurs travaux montrent notamment que les femmes (Livingstone et Davidson, 2019) et plus précisément les jeunes femmes des classes populaires sont davantage surveillées et invitées à l’autocontrainte dans leur exposition en ligne (Clair, 2007 ; Blanchard et Hancock, 2017 ; Déage, 2018), comment composent-elles face à la multiplication des vérifications de présence dont elles sont l’objet à l’ère numérique ? Pour elles comme pour d’autres, à quel point une connaissance de cette surveillance et le déploiement de compétences techniques particulières pour y faire face (Granjon et al., 2009) peuvent-elles peser dans cette asymétrie surveillant/surveillé ? Quelles stratégies de dissimulation ou de contournement peuvent être à l’œuvre pour « résister » à cette surveillance, voire déséquilibrer ce rapport de domination (Tréguet, 2015) via une sousveillance ou contre-surveillance (Aïm, 2023) ?
- Il nous semble aussi pertinent d’approfondir ce que surveiller implique. En se référant à nouveau à la définition de Leman-Langlois et dans la continuité de l’axe précédent, la surveillance apporterait un bénéfice, qui paraîtrait manifeste du côté de celui qui surveille. Reprenons le contexte de la surveillance parentale : le gain informationnel importe, certes, mais moins que la réponse à un impératif sécuritaire (Mavoa et al., 2023). Cependant, par extension, le surveillé pourrait également se sentir bénéficiaire de ce suivi, comme le montre Clément Rivière (2017) à propos de l’intériorisation par des jeunes filles de vulnérabilités genrées dans l’espace urbain, qui justifient pour certaines avoir besoin d’être surveillées - et s’en trouvent rassurées - précisément parce qu’elles sont des filles. Cette approche est d’autant plus intéressante que la réception sociale de la surveillance est rarement positive : l’accent est davantage mis sur ses usages inappropriés ainsi que sur ses effets négatifs, notamment au prisme de la vie privée (Nissenbaum, 2015 ; Rallet et Rochelandet, 2011). Ainsi, quelles formes de surveillance apparaissent socialement acceptables ? Lesquelles doivent nécessairement être justifiées et de quelles manières ? Les pratiques surveillancielles sont-elles l’objet de négociations entre les individus qui y ont recours, par exemple au sein des familles ou des groupes de pairs ? Quelles pratiques tendent à être cachées, invisibilisées ? Lesquelles au contraire gagnent à être visibles et explicites ?
- Enfin, un dernier axe autour de la non-surveillance s’impose au regard de l’ensemble des interrogations précédentes et des enjeux sociaux qu’elles soulèvent. Dans ce contexte d’accélération surveillancielle et alors que les outils de la surveillance sont à disposition de celles et ceux qui veulent bien s’en saisir, qui choisit de ne pas surveiller, pourquoi, et qu’est-ce que cela engage ? La non-surveillance peut-elle se penser comme un choix éthique voire militant, une volonté de respecter la liberté des autres ou encore un marqueur de confiance et d’autonomisation/de responsabilisation ? Dans le même temps, peut-elle être aussi perçue comme de l’irresponsabilité ou du désintérêt ?
Les contributions attendues pourront s’inscrire dans l’un de ces quatre axes ou à leur croisement et pourront être rédigées en français ou en anglais.
Présentation de la revue
Terrains/Théories est une revue pluridisciplinaire de sciences sociales à comité de lecture articulant la conceptualisation et la recherche empirique. Elle vise à constituer un carrefour entre sociologie, anthropologie et philosophie. Elle part du principe que la philosophie politique – au sens large – doit aujourd'hui dépasser une approche purement conceptuelle du politique en se rapprochant des sciences sociales, tandis qu’il devient de plus en plus important pour ces dernières d'expliciter les choix théoriques qui peuvent orienter les pratiques de recherche et les enquêtes de terrain.
Plus d’informations ici : https://teth.revues.org/
Coordination scientifique du numéro
- Evelyne Barthou, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Laboratoire TREE
- Yann Bruna, Université Paris-Nanterre, Laboratoire Sophiapol
Modalités de soumission
La date limite de réception des propositions d’articles est fixée au 1e février 2024. Elles doivent être adressées aux coordinateurs du numéro :
- evelyne.barthou@univ-pau.fr
- ybruna@parisnanterre.fr
Les propositions devront comporter :
- un titre ;
- un résumé d’environ 5000 signes ;
- les informations sur le ou les auteurs : nom, affiliation institutionnelle, fonction, adresse professionnelle, numéro de téléphone et courriel.
Le comité de rédaction sélectionnera les propositions et en informera les auteurs au plus tard le 01/03/2024. Il est demandé aux auteurs de bien vouloir respecter les consignes éditoriales de la revue : https://teth.revues.org/501
Les articles attendus sont d’un format de 45 000 à 60 000 signes (espaces, notes et bibliographie incluses) et devront être remis au plus tard le 15/06/2024 pour une publication du numéro en juin 2025.
Les articles seront évalués en double-aveugle.
Pour toute information complémentaire, nous vous invitons à contacter le secrétariat d’édition : laurent.afresne@sciencespo.fr
Références
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Subjects
- Sociology (Main category)
Date(s)
- Thursday, February 01, 2024
Keywords
- surveillance, numérique, société, famille, dispositif sociotechnique
Contact(s)
- Evelyne Barthou
courriel : evelyne [dot] barthou [at] univ-pau [dot] fr - Yann Bruna
courriel : ybruna [at] parisnanterre [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Yann Bruna
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To cite this announcement
« Les enjeux sociaux de la surveillance interindividuelle en contexte numérique », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, January 10, 2024, https://doi.org/10.58079/vkc1