L’objectif de ce séminaire est notamment de comprendre comment les transitions qui impactent et transforment les activités des ports maritimes et de leur supply chain autour d’injonctions potentiellement contradictoires, ainsi que leur modèle économique. Ces transitions invitent à repenser le rôle des ports au sein de leurs territoires, de l’interface ville-port à leur imbrication dans des stratégies de « capitalisme étatique » et incitent à réévaluer la pertinence de leurs indicateurs de performance.

Argumentaire

Les ports maritimes ont joué au cours des dernières décennies un rôle majeur dans la mise en place d’une globalisation toujours croissante des chaînes de valeur. Les actions de développement portuaire se concentraient sur la fluidification du passage portuaire ou encore l’amélioration de la desserte de l’hinterland, dans l’objectif d’une croissance continue des flux de marchandises, mesurées en tonnes ou en EVP. Sous l’effet de nombreuses transitions (géopolitiques, économiques, environnementales, énergétiques) se matérialisant par l’évolution des politiques publiques ou des réglementations, ce rôle assigné aux ports tend à être remis en question.

Le conflit géoéconomique entre la Chine et les Etats-Unis, la crise COVID, ou encore la guerre en Ukraine ont mis en avant la vulnérabilité des supply chains, notamment dans des secteurs stratégiques (santé, haute-technologie), et amené à repenser la résilience de ces chaînes d’approvisionnement comme enjeux de sécurité nationale. Des politiques néo-protectionnistes et de reshoring industriel sont mises en place, avec des impacts potentiels à étudier sur les trafics et l’industrie des zones industrialo-portuaires.

De plus, la crise écologique et l’urgence climatique ont entraîné une série de mesures législatives (protection du foncier, arrêt progressif des énergies fossiles, etc.) et l’émergence d’oppositions aux activités portuaires. Les ports et les zones industrialo-portuaires, qui vivaient en partie de l’importation et la transformation des énergies fossiles, vont devoir ainsi repenser leur modèle économique et se confronter aux revendications sociétales. Appelés à endosser le rôle d'acteurs de la transition énergétique, les ports doivent faire évoluer leurs infrastructures pour promouvoir le développement d'activités économiques plus vertes et accompagner le mouvement de décarbonation du transport de marchandises, tout en anticipant les effets du changement climatique.

L’objectif de ce séminaire est notamment de comprendre comment ces transitions : (1) impactent et transforment les activités des ports maritimes et de leur supply chain autour d’injonctions potentiellement contradictoires, ainsi que leur modèle économique ; (2) invitent à repenser le rôle des ports au sein de leurs territoires, de l’interface ville-port à leur imbrication dans des stratégies de « capitalisme étatique » ; (3) incitent à réévaluer la pertinence de leurs indicateurs de performance.

Ce séminaire vise à rassembler des chercheurs aux horizons disciplinaires variés (géographie, sciences de gestion, droit, histoire, aménagement, urbanisme, économie, logistique, informatique, biologie...) autour des mutations contemporaines des ports. Les contributions attendues peuvent prendre la forme d’approches théoriques pour mesurer l’impact des transitions ou d’études de cas empiriques.

Modalités de contribution

Les présentations doivent s’inscrire dans le thème du séminaire et montrer en quoi le sujet permet d’éclairer la problématique des nouveaux visages des ports.

Ce travail a vocation à être valorisé dans un ouvrage collectif traduit en langue anglaise.

Les organisateurs procéderont à une sélection des chapitres en fonction de leur qualité et de leur cohérence par rapport à la thématique et au fil conducteur de l’ouvrage.

Les propositions sont attendues en langue française.

Elles doivent parvenir aux membres du comité d’organisation avant le 4 avril 2024 :

• marine.chouquet@u-paris.fr 
• nathan.gouin@univ-lehavre.fr
• laurent.livolsi@univ-amu.fr

avec le titre de la proposition et un résumé de 300 mots environ.

Comité d’organisation

• Marine Chouquet
• Nathan Gouin
• Laurent Livolsi