Un certain nombre de disciplines, dont l’histoire, la sociologie et l’anthropologie de la connaissance, ont, au XX^e siècle, mis l’accent sur la diversité des modes, genres ou types de savoirs. Elles ont dégagé empiriquement et distingué théoriquement, pour chaque type de société et pour chacun de leurs niveaux, différents genres ou formes de savoirs : théorique/pratique/empirique, propositionnel/procédural, incorporé, technique, explicite/tacite, formel/informel, scientifique, professionnel, de sens commun, vulgaire, expert, profane, expérientiel, ordinaire, relationnel, savoirs-être, féminin/masculin, hégémonique/subordonné, rural/urbain, orthodoxe/hétérodoxe, etc. On se retrouve alors devant une pluralité de types de savoir qu’il s’agit d’organiser. Comment ces différents types de savoirs se rapportent-ils les uns aux autres, comment s’articulent-t-ils ? Entretiennent-ils des rapports de dialogue, de complémentarité ou de rivalité ?

Présentation

Cet atelier doctoral interdisciplinaire portera sur le thème de la « hiérarchie des savoirs » et se tiendra le 31 janvier 2025 à Strasbourg à la Maison interuniversitaire des sciences de l'homme - Alsace (MISHA). Cette journée doctorale, organisée par et pour les doctorant-e-s s’inscrit dans le cadre plus large de la conférence EUCOR "Decoloniality in motion. Tensions, disputes and practices".

La journée d’études doctorales offrira un espace idéal aux doctorant-e-s issus de différentes disciplines et travaillant sur des aires géographiques distinctes, mais s’interrogeant sur la multiplicité des formes de savoir et leurs articulations. La journée sera ainsi l’occasion de discuter des objets de leur thèse ou des enjeux et méthodes disponibles pour articuler diverses formes de savoir. 

La journée prévoit de se réaliser en deux temps afin de présenter, dans un premier temps, les travaux de chacun (en français ou en anglais), puis, dans un second temps, de se réunir par thème de recherche commun afin d'approfondir les échanges. 

L'hébergement, le transport et les repas seront pris en charge pour les doctorant-e-s participant-e-s à l'atelier.

Argumentaire

Un certain nombre de disciplines, dont l’histoire, la sociologie et l’anthropologie de la connaissance, ont, au XXe siècle, mis l’accent sur la diversité des modes, genres ou types de savoirs. Elles ont dégagé empiriquement et distingué théoriquement, pour chaque type de société et pour chacun de leurs niveaux, différents genres ou formes de savoirs : théorique/pratique/empirique, propositionnel/procédural, incorporé, technique, explicite/tacite, formel/informel, scientifique, professionnel, de sens commun, vulgaire, expert, profane, expérientiel, ordinaire, relationnel, savoirs-être, féminin/masculin, hégémonique/subordonné, rural/urbain, orthodoxe/hétérodoxe, etc. On se retrouve alors devant une pluralité de types de savoir qu’il s’agit d’organiser. Comment ces différents types de savoirs se rapportent-ils les uns aux autres, comment s’articulent-t-ils ? Entretiennent-ils des rapports de dialogue, de complémentarité ou de rivalité ?

Axe 1 : histoire et épistémologie de la typologie des genres de savoirs, de leur différenciation et de leurs articulations

Comment les sociétés déterminent-elles respectivement la valeur et la hiérarchie des différents genres de savoir ? Quels sont les effets que de la prédominance ou l’hégémonie d'un genre de connaissance dans la hiérarchie cognitive d'une société peut entraîner sur les autres genres de connaissance ?  A partir de théorisations ou d’études de cas, il s’agira de réfléchir sur les divers processus de valorisation ou de dévalorisation, de légitimation et de délégitimation de certains types ou formes de savoir, ainsi que sur leurs conséquences épistémologiques et sociales.  

Axe 2 : décolonisation, conflits et résistances à la hiérarchie des savoirs

On pourra aussi éclairer les relations entre rapports de pouvoirs et hiérarchies épistémiques et notamment les diverses formes de résistance à certaines hiérarchies du savoir ou les diverses formes de luttes pour la redéfinition de la hiérarchie des savoirs, dont les débats sur la décolonialité sont le parangon, en ce qu’ils sont au cœur de conflits entourant la production des savoirs académiques. À l’appui, nous observerons comment ils peuvent performer les sciences sociales dans diverses régions du globe, aussi bien en ce qui concerne les objets d’étude et leur approche, que leurs méthodes associées. Parce que les critiques dépassent le cadre de la décolonialité, il s’agira aussi d’observer la multiplicité des expériences et des pensées qui alimentent le débat sur la hiérarchie des savoirs. Au-delà de la théorisation, cette axe s'intéresse donc aussi aux applications concrètes de la décolonialité afin de « défaire » les hiérarchies instaurées. Par exemple, si l’écriture académique se définit selon des normes établies, est-ce que d’autres manières d'écriture, à la fois scientifiques, spéculatives et expérimentales, pourraient potentiellement contribuer à contester la hiérarchie des savoirs ?  

Modalités de contribution

Les propositions doivent être envoyées à l’adresse hierarchiesavoirs.doc@gmail.com dans un format modifiable (.docx, .odt, etc.)

avant le 31 octobre 2024 à minuit.

Elles devront compter de 800 à 1500 signes (espaces compris) et comporter un titre, un énoncé clair de la thèse défendue et, le cas échéant, de la nature du matériau empirique mobilisé, ainsi que le nom, laboratoire et statut de l’intervenant·es.

Retour aux contributeur·ice·s : mi-novembre 2024

Comité scientifique

• Simone Fehlinger, doctorante, Université de Strasbourg
• Anna Kandel, doctorante, Université de Strasbourg
• Claire Lapique, doctorante, Université de Strasbourg
• Juliana Montesano, doctorante, Université de Strasbourg