HomeLes réseaux sociaux, un réservoir d’images pour le réemploi ?

HomeLes réseaux sociaux, un réservoir d’images pour le réemploi ?

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Published on Wednesday, October 30, 2024

Abstract

REC.forward, le programme de recherche consacré aux réemplois contemporains du film amateur porté par une équipe du LIRCES de l’Université Côte d’Azur, organise les 21 et 22 novembre 2024 son troisième colloque international à la Villa Arson, à Nice. Ce troisième volet se concentre sur les réemplois des vidéos amateures en ligne et leurs enjeux artistiques, sociétaux, éthiques et politiques.

Announcement

Présentation

Le colloque REC.forward, organisé à Nice, à la Villa Arson, les 21 et 22 novembre 2024, sera consacré aux réemplois d’images amateures puisées sur les réseaux sociaux. Il accueillera de nombreux chercheurs et chercheuses : Jaimie Bairon (Canada), Marco Bertozzi (Italie), Filipe Martins (Portugal), Chloé Galibert-Laîné (France), Frédérique Lambert (France), Yamina Bouadi (France), Charles Meyer (France), Liri Chapelan (Roumanie), Aurélie Aubert (France), Ariane Papillon (France), Aloïs Deras (France), Laurence McFalls (Canada).

En parallèle du colloque international , plusieurs projections sont proposées. Au Pathé Gare du Sud, REC.Forward et le Festival du Cinéma Social croisent leur programmation avec la projection de Home Sweet Home (2023) documentaire d’Annika Mayer qui témoigne de l’invisibilité des violences faites aux femmes dans l’Allemagne des années 50’ et 60’. A l’Institut audiovisuel de Monaco, Émilie Brisavoine sera présente pour la projection en avant-première de Maman déchire (2024). Au Frigo 16 du 109, Virgil Vernier échangera avec le public après la projection en avant-première de Cent mille milliards (2024) et du court métrage Imperial Princess (2024) deux films qui dévoilent l’envers du décor de Monaco, ville fantasmée par une génération post-téléréalité. En ouverture de cette double projection, Chloé Galibert-Laîné présentera son court essai vidéo, Reading // Binging // Benning, primé au Sight and Sound 2018 et réalisé avec la star du desktop film, Kevin B. Lee. La soirée de clôture se tiendra à la Villa Arson : Kaloust Andalian présentera la projection, en présence de la cinéaste, de Radiographie d’une famille (2020), documentaire de Firouzeh Khosrovani primé au prestigieux festival de l’IDFA, qui met en scène une enfance tiraillée entre un père laïc, épris de modernité, et une mère musulmane, partie prenante de la Révolution islamique.

Plusieurs masterclass sont aussi organisées dans le cadre de cet évéenement scientifique. Au campus cannois Méliès, Marco Bertozzi, co-directeur de l’Unarchive Found Fest à Rome, évoquera son travail autour du réemploi. Son film le plus personnel, Cinema Grattacielo (2017), sera projeté à la suite de sa masterclass. A la Villa Arson, Firouzeh Khosrovani présentera le processus de création de son œuvre de non-fiction qui sonde les paradoxes de son pays, l’Iran, et le photographe Émeric Lhuisset, spécialiste des zones de conflit, évoquera ses travaux et la place de l’image amateure dans la représentation des guerres contemporaines. Des artist talks seront de même organisés autour de Gala Hernández López, dont le court métrage, La mécanique des fluides, a été primé aux César 2024, et de l’artiste pluridisciplinaire Johanna Vaude.

Programme

Jeudi 21 novembre 2024 - Villa Arson grand amphithéâtre

8h30 – Café d’accueil 9h00 – Mots d’accueil

Keynote 1

  • 9h15 – Jaimie Baron (University of Alberta, Canada) - La poétique « trouvée » des microgenres amateurs

Les plateformes de médias numériques en ligne ont donné naissance à pléthore de contenus amateurs, dont une grande partie ne peut être classée selon les genres communément utilisés pour interpréter les formes médiatiques antérieures. Bien qu’aucune taxonomie ne puisse rendre compte de l’ensemble de ces contenus, de nombreux microgenres amateurs sont apparus : vidéos d’unboxing, vidéos de commentaires, vidéos de « trucking » à la première personne, etc. Bien que la plupart de ces microgenres semblent peu soucieux d’esthétique, les vidéos qui les composent peuvent néanmoins détenir une poétique latente. Cette conférence explorera plusieurs films expérimentaux récents de found footage qui explorent la poétique au sein de microgenres apparemment banals tout en interrogeant de manière oblique l’enjeu ou la fonction de ces vidéos. Par le biais de stratégies formelles de compilation, de montage horizontal et vertical et/ou d’écran partagé, ces films révèlent notamment les fondements affectifs et même mythiques de ces microgenres amateurs, offrant un aperçu des espoirs et des angoisses de la vie (médiatisée) contemporaine.

Panel 1 – Le Net Found Footage : questionnements éthiques et esthétiques

Modération : Christel Taillibert (Université Côte d’Azur)

  • 10h30 – Marco Bertozzi (Université Luav de Venise, Italie) - Regards en réseau : expérimentation, appropriation, éthique du réemploi

À travers l’analyse de quelques films récents de found footage, cette communication explorera les enjeux éthiques et esthétiques du réemploi d’images postées sur les réseaux sociaux ou filmées par des caméras de surveillance. Raviver les multiples histoires qui composent notre présent à partir d’images diffusées par les réseaux sociaux constitue un horizon de possibilités artistiques infinies : des regards capables d’expérimenter réinventions, réactivations, recyclages. Mais quelles sont les limites de ces réappropriations ? La possibilité de réemployer ces images relève-t-elle seulement d’une attitude expérimentale ou implique-t- elle aussi une réflexion sur la portée éthique de telles manipulations ? Et, plus généralement, permet-elle de soulever un plus questionnement plus large, susceptible d’interroger toutes les pratiques de réemploi d’images d’archive ?

  • 11h00 – Filipe Martins (Université de Porto, Portugal) - Le réemploi esthétique de l’archive numérique : éléments pour un nouveau cinéma d’attraction

Les manifestations, expositions et festivals de films consacrés au réemploi esthétique des archives analogiques et numériques se multiplient aujourd’hui dans les circuits cinématographiques et académiques. En tant que directeur de l’un de ces festivals de films - le Family Film Project : Archive, Memory and Ethnography International Film Festival -, le conférencier abordera quelques exemples filmiques qui empruntent à différentes sources (du cinéma amateur et domestique aux appels vidéo enregistrés et aux podcasts en ligne), et qui se caractérisent par une hybridation poétique qui tend à mêler le style fragmentaire du cinéma d’attractions (Gunning, 2006) avec les approches intimes et subjectivistes (et parfois activistes) caractéristiques de ce qu’on appelle le cinéma d’essai (Papazian & Eades, 2016).

Keynote 2

  • 14h00 – Chloé Galibert-Laîné (Université américaine de Paris) Épuisement en ligne et cinéma de la fatigue

Cet exposé a pour objet un projet de recherche-création en cours de développement, intitulé La Grande Vacance. Ce projet, qui prend la forme d’un long métrage « non-binaire » – moitié essai documentaire, moitié fiction d’anticipation – a pour point de départ la pratique du « Sleep Stream » : des streameurs et streameuses qui se filment la nuit en train de dormir, et invitent les internautes à les réveiller en direct, en leur envoyant des sons cacophoniques par la messagerie de la plateforme, moyennant un don financier. L’exposé présentera à la fois la recherche théorique sur laquelle s’est appuyée l’écriture de ce film (interrogeant notamment le coût écologique des pratiques de l’image sur internet, l’histoire du sommeil à l’écran, et le cinéma comme lieu d’archivage des pratiques numériques en ligne), et les enjeux éthiques et artistiques du réemploi et du retravail, au sein de ce film à venir, d’images issues des réseaux.

Panel 2 – Données numériques, images anonymes : pratiques mutantes de réemploi

Modération : Sophie Raimond (Université Côte d’Azur)

  • 15h00 – Frédérique Lambert (LIRCES) - Usages des images amateures issues du Web dans la conception des effets VFX

Les effets visuels (appelés VFX pour Visual effects en anglais) qui apparaissent à la fin du XXe siècle, dans les années 1980-1990, plus proches de l’art du peintre que de celui du cinéaste par de nombreux aspects, la palette graphique étant un prolongement numérique de la palette de couleurs, sont souvent modélisés à partir d’images libres de droits trouvées sur internet. Que ce soit pour des reproductions de décors, d’animaux, de foules, ou des compositions de créatures ou d’univers, ou encore pour étudier des interactions de matières, la toile est devenue la nouvelle « nature » du peintre numérique qu’est le graphiste VFX.

  • 15h30 – Yamnia Bouadi (Université de Strasbourg / Université de Sarrebruck, Allemagne) - Le réemploi d’images des réseaux sociaux par l’IA à des fins d’enquête pénale : quels enjeux légaux ?

Les données personnelles en ligne, y compris sur les réseaux sociaux, augmentent rapidement, créant un "monde de la donnée". L’OSINT (Open-source intelligence) utilise ces informations publiques pour divers usages, comme les IA génératives (ex. Chat- GPT), bien que leurs réponses puissent être inventées et sans sources fiables. L’OSINT est aussi utilisé dans les enquêtes pénales, notamment pour réemployer les images des réseaux sociaux sous la supervision judiciaire. Cette contribution se concentre sur l’usage d’images des réseaux sociaux, comme Instagram, par l’IA pour des enquêtes pénales, en excluant les enquêtes privées et le darkweb. Les techniques de réemploi d’images par l’IA aident à identifier des infractions variées et à résoudre des crimes. Les régimes légaux concernés incluent la protection des données personnelles et les procédures pénales. Les perspectives futures incluent de nouvelles techniques et régulations nationales et internationales pour encadrer l’usage de l’IA et des données accessibles publiquement dans les enquêtes pénales.

Vendredi 22 novembre 2024 - Villa Arson grand amphithéâtre

Keynote 3

8h30 Café d’accueil

  • 9h00 – Johanna Vaude (artiste pluridisciplinaire) Artist Talk

Johanna Vaude est une artiste qui réalise de manière autonome des films très indépendants. Maîtrisant toutes les étapes de la réalisation, elle conceptualise le film, crée la bande sonore, réalise le montage et les effets très spéciaux. Inclassable, car abordant diverses techniques et influences, Johanna Vaude explore différents genres cinématographiques et conjugue diverses influences artistiques : musiques, couleurs, rythmes, poésie, fiction, expérimentations, sensations, émotions visuelles et sonores sont au cœur de ses créations. À la fin des années 1990, Johanna Vaude commence à créer ses courts métrages hors des systèmes traditionnels. Ils sont rapidement projetés dans des festivals et lieux culturels et divers focus de son œuvre sont présentés en France et à l’étranger. En 2005, la chaîne ARTE consacre un portrait de la réalisatrice dans son magazine hebdomadaire Court-circuit. En 2006, des programmations d’avant-garde à la Cinémathèque française lui sont confiées sur la base de sa théorie : “Greffe, fusion, hérédité : l’hybridation et les nouvelles technologies selon Johanna Vaude” (relations entre art et science éditée dans la revue scientifique Corps). Un DVD monographique intitulé Hybride, paraît sous le label Lowave avec le soutien du CNC. En 2008, un extrait de son film L’œil sauvage fait partie de l’installation TH.2058 créée par l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster et présentée à la Tate Modern de Londres.

Depuis 2011, Johanna Vaude est une invitée régulière de l’émission de cinéma Blow Up sur la chaîne Arte.tv. L’émission lui laisse carte blanche pour réaliser, sous forme de montage, des vidéos en hommage au 7e Art. En 2017, elle reçoit le Prix Label Image par les

Passeurs de Lumière à la SCAM : « Johanna Vaude, alchimiste de l’image ». En 2019, sa vidéo musicale I’m more than a machine (les robots au cinéma) est exposée à la Philharmonie de Paris à l’occasion de son exposition Electro, consacrée à la musique électronique (De Kraftwerk à Daft Punk). L’exposition se poursuit en 2020 et 2021 au Design Museum de Londres et en 2022 au Kunstpalast de Düsseldorf.

Panel 3 – Vidéos en réseau : prises et reprises, tours et détours

Modération : Bruno Cailler (Université Côte d’Azur)

  • 10h15 – Charles Meyer (Université Côte d’Azur) - Faire le jeu du réseau ou s’en jouer ? Le réemploi vidéoludique entre stratégies de plateforme et tactiques de détournement artistique.

Cette communication propose d’envisager le réemploi dans le contexte de la création vidéoludique suivant deux perspectives. Il s’agira d’abord d’interroger l’intégration des images produites par les joueurs et joueuses en cours de partie aux stratégies de communication déployées par les équipes de création. Ceci procède de plusieurs dynamiques combinées réunies dans un paradigme commun du partage, dans lequel d’une part les machines et les plateformes de jeu présentent des interfaces de connexion et de publication sur les réseaux sociaux, et d’autre part les jeux disposent de fonctionnalités élaborées de capture d’écran voire de photographie en jeu. À partir d’exemples, la communication montrera que, par ces agencements de dispositifs, le réemploi revêt ici une finalité stratégique de captation des créations par les joueurs et joueuses au profit de la communication numérique des jeux. Dans un second temps, cette communication questionnera les jeux vidéo qui font de l’acte de filmer ou de photographier une mécanique de jeu centrale. En particulier, le jeu Hard Lads (2020), créé par l’artiste Robert Yang, à partir d’une vidéo amatrice virale initialement publiée sur Youtube servira d’étude de cas pour étudier à la fois les stratégies de mise en jeu de la production d’images, et les tactiques vidéoludiques de réappropriation artistique de médias non- vidéoludiques. Ainsi, dans le jeu de Robert Yang, le réemploi de la vidéo British lads hit each other with chair (2017) est au cœur de la création par l’artiste d’un “simulateur de masculinité” donnant à jouer un hommage queer à cette vidéo virale.

  • 10h45 – Liri Chapelan (Université nationale d’art théâtral et cinématographique I. L. Caragiale de Bucarest, Roumanie) Les vidéos de ménage : ‘décleanaisons’ contemporaines du home movie

Il n’est que trop évident que les nouvelles technologies numériques ont bouleversé la définition du film dit de famille (ce que les Anglo-saxons appellent, d’une manière beaucoup plus pertinente pour la suite de notre propos, le home movie). Celui-ci se caractérise traditionnellement par un désir de sauvegarder le moment présent (et, plus largement, de constituer des archives familiales), par un rapport intime du filmeur à l’environnement dans lequel la caméra se plonge et par un premier cercle restreint de connaissances qui auront accès aux images. L’ampleur des changements causés par le paradigme numérique est telle qu’ils ne peuvent être appréhendés autrement qu’à l’intérieur d’un périmètre restreint. Pour cette présentation, le périmètre que nous allons choisir est celui des vidéos de ménage, à nos yeux un sous-genre résolument contemporain du home movie, et de leur réappropriation dans d’autres œuvres également destinées à la consommation sur le Net. Cette catégorie de vidéos présente, comme son nom l’indique, des personnes (dont un nombre écrasant sont bien entendu des femmes) se filmant en train de remplir des tâches ménagères. Tout de suite, la question de la pertinence de l’étiquette de ‘production amateure’ pour encadrer ces vidéos se pose, ainsi que celle de l’extension qu’elles opèrent sur le domaine du home movie. Plus intéressant encore pour l’analyse du sous-genre des vidéos de ménage est de mettre celles-ci en relation avec des produits audiovisuels dérivés qui se les réapproprient. Nous allons nous arrêter sur trois types de réemploi dont les degrés de manipulation du matériel d’origine et d’examen critique varient, allant de l’intervention minime à la dénonciation virulente, en passant par l’essai cinématographique réflexif.

  • 11h15 – Gala Hernández López (artiste-chercheuse et cinéaste, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis) - Artist Talk

Artiste-chercheuse et cinéaste, Gala Hernández López a une pratique interdisciplinaire qui combine la production de films avec des installations vidéo, des performances et des publications. Plus précisément, son travail s’intéresse aux nouveaux modes de subjectivation produits par le capitalisme computationnel. D’un point de vue écoféministe et critique, elle examine les imaginaires circulant dans les communautés virtuelles, les désirs et les futurités véhiculés par les technologies disruptives et les nouvelles techno-utopies réactionnaires en tant que fictions politiques partagées formant notre inconscient collectif. Ses œuvres sont basées sur la recherche, combinant l’analyse matérialiste avec la poésie, l’intimité et les rêves dans le but de disséquer les fantasmes humains de contrôle techno-scientifique sur le réel. Son travail a été présenté, entre autres, à la Berlinale (DE), à DOK Leipzig (DE), au FIFIB (FR), au Cinéma du Réel (FR), à Côté Court (FR), à transmediale (DE), au festival du court métrage de Clermont-Ferrand (FR), au Centre Wallonie Bruxelles (FR), à la York Art Gallery (UK), à Documenta Madrid (ESP), Punto de Vista (ESP) et au Salon de Montrouge (FR). Avec La Mécanique des fluides, elle a gagné le César du Meilleur Court métrage Documentaire 2024 et a remporté le Prix de l’Œuvre Expérimentale 2023 de la SCAM parmi une douzaine de prix. Elle a aussi été lauréate de l’Aesthetica Art Prize 2024 et du Prix iMAL de la Biennale Nova XX 2024. Elle est doctorante à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, où elle rédige une thèse de recherche-création sur la capture d’écran, et où elle a enseigné pendant trois ans. Elle a été chercheuse invitée à la Filmuniversität Babelsberg Konrad Wolf (DE) grâce à une bourse de recherche du DAAD et ATER en Études Visuelles et Art Numérique à l’Université Gustave Eiffel. Elle a été artiste en résidence 2023-2024 à l’Académie de France en Espagne – Casa de Velázquez et sera artiste résidente au Palais de Tokyo à l’automne 2024 et à l’Université de York (Connected Minds AiR) à Toronto en 2025. Elle est lauréate de la bourse Leonardo Arts Plastiques 2024 de la Fondation BBVA. Elle a co-fondé le collectif After Social Networks (www.after-social-networks.com). Elle donne régulièrement des ateliers et des conférences performées, dans des lieux tels que la Filmuniversität Konrad Wolf, les Beaux-Arts de Marseille, l’ECAM de Madrid, The Photographer’s Gallery, le Fotomuseum Winterthur ou le Festival du Film de Locarno.

Keynote 4

  • 14h00 – Aurélie Aubert (Université Sorbonne Nouvelle) - L’information en capsules vidéo : du réemploi d’images amateures à la circulation algorithmique de comptes influents

Les images tournées par des amateurs se sont invitées depuis une vingtaine d’années et les débuts de ce que l’on a appelé le web 2.0 dans les reportages d’information. Poursuivant sur cette lancée, les médias actuels - et notamment leurs déclinaisons vidéo qui concernent maintenant tous les médias (télévision, radio, pure players et même presse écrite) - s’appuient sur des réemplois d’images provenant de compte de réseaux sociaux dont la notoriété explique la sélection par des équipes journalistiques qui s’informent au travers de ces canaux et cherchent à accentuer la circulation des contenus vidéo grâce aux algorithmes de recommandation. Cette communication reviendra sur cette tendance médiatique actuelle qui laisse une place de plus en plus grande aux GAFA dans le choix des illustrations de l’actualité et plus précisément aux créateurs de contenus amateurs.

Panel 4 – Contre-réemplois en contexte numérique

Modération : Guglielmo Scafirimuto (LIRCES)

  • 14h45 – Ariane Papillon (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis) - À nos amies : le collaboratif contre l’extractif

À nos amies est un film au format vertical, dont les images ont été tournées au téléphone portable par Caroline, Louanne, Nour et Rita, quatre adolescentes françaises et tunisiennes. Elles ne se connaissaient pas, je leur ai proposé d’entretenir une correspondance numérique et filmée pendant deux ans. Présenter ce film et le travail de recherche-création que j’ai mené dans le cadre de mon doctorat en études cinématographiques me permettra de proposer une réflexion autour de l’éthique des pratiques de réemploi et d’appropriation des images des autres. En effet, le dispositif que j’ai mis en place pour réaliser À nos amies a été pensé en réaction aux pratiques extractives qui consistent à prélever des images d’amateurs sur Internet sans chercher à obtenir le consentement des personnes filmées et filmeuses, pour en tirer un gain monétaire ou symbolique en les transformant en objets d’art et notamment en films.

  • 15h15 – Alice Cati (Université catholique du Sacré Cœur, Brescia et Milan, Italie) Goodbye YouTube ! Le journal vidéo des adieux à la scène publique

Le concept de mashupmemories a été introduit il y a plus de dix ans pour réfléchir à l’idée que les gens transforment constamment leurs souvenirs, à la fois dans leur propre esprit et à travers les médias. En ce sens, il est toujours impossible de réfléchir à la relation entre la mémoire et les médias sans la relier au travail long et perpétuel de collecte, d’assemblage, de manipulation, de comparaison, de réécriture et d’édition de textes et de matériaux hétérogènes. De nombreux espaces virtuels tels que les chaînes YouTube ou les social accounts ont également pris la forme de véritables journaux vidéo, dont l’objectif premier est de laisser des traces d’une vie quotidienne qui semble s’échapper et être engloutie dans un flux temporel et existentiel continu. Mais que se passe-t-il lorsque le célèbre youtuber ou influenceur décide d’abandonner sa double vie online et de se retirer de la scène publique, se mettant définitivement offline ? Comment prend-il.elle congé de ses adeptes ? Les abandons sont principalement dus à des problèmes de santé mentale et à une insatisfaction à l’égard de la plateforme. Cependant, il ne s’agit presque jamais d’un abandon définitif, mais plutôt d’un arrêt, d’une pause.

  • 16h45 – Mots de conclusion (Sophie Raimond et Christel Taillibert)

Responsables du programme de recherche

  • Sophie Raimond (MCF, LIRCES, Université Côte d’Azur)
  • Christel Taillibert (PR, LIRCES, Université Côte d’Azur)

Comité d’organisation

  • Bruno Cailler (MCF, LIRCES, Université Côte d’Azur)
  • Aloïs Deras (doctorant, LIRCES, Université Côte d’Azur)
  • Frédérique Lambert (chercheuse associée, LIRCES, Université Côte d’Azur)
  • Charles Meyer (MCF, LIRCES, Université Côte d’Azur)
  • Guglielmo Scafirimuto (chercheur associé, LIRCES, Université Côte d’Azur)

Places

  • Grand Amphithéâtre - Villa Arson 20 avenue Stephen Liégeard
    Nice, France (06)

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Thursday, November 21, 2024
  • Friday, November 22, 2024

Keywords

  • réseaux sociaux, réemploi, film amateur

Contact(s)

  • Christel Taillibert
    courriel : christel [dot] taillibert [at] univ-cotedazur [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • Christel Taillibert
    courriel : christel [dot] taillibert [at] univ-cotedazur [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Les réseaux sociaux, un réservoir d’images pour le réemploi ? », Conference, symposium, Calenda, Published on Wednesday, October 30, 2024, https://doi.org/10.58079/12lee

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