Le rapport à l'animal dans les sociétés musulmanes prémodernes et contemporaines
The relationship between humans and animals in pre-modern and contemporary Muslim societies
Publié le lundi 02 décembre 2024
Résumé
Dans le cadre du sixième congrès des études sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans, cet atelier se propose d'étudier les relations entre humains et animaux non-humains dans des sociétés musulmanes ou au sein de groupes se réclamant de l’islam, aux époques prémodernes (Moyen Âge inclus) et contemporaines.
Annonce
24-27 juin 2025, Strasbourg (France)
Argumentaire
Voici vingt ans que paraissaient les deux premières synthèses en français et en anglais sur les discours relatifs à l'animal en contexte musulman, respectivement L'Animal en islam (Les Indes savantes, 2005), par Mohammed Hocine Benkheira, Catherine Mayeur-Jaouen et Jacqueline Sublet, et Animals in Islamic Tradition and Muslim Cultures (Oneworld, 2006), par Richard C. Foltz. Les deux approches étaient diamétralement opposées. Le premier ouvrage s'inscrivait dans une perspective descriptive, tandis que le second, fermement ancré dans le champ académique naissant des animal studies, s'inscrivait dans une approche réformiste, son objectif étant de susciter un changement d'attitude des musulmans vis-à-vis de l'animal. Certes, des travaux en langue allemande avaient déjà vu le jour, à l'instar de l'introduction d'Herbert Eisenstein aux écrits arabes sur les animaux (Einführung in die arabische Zoographie, Reimer, 1991). Néanmoins, ce sont bien les deux ouvrages précédemment mentionnés qui ont suscité un regain d'intérêt pour la thématique, probablement parce qu'ils doublaient l'étude des textes classiques d'une approche anthropologique, favorisant ainsi le tissage d'un lien entre l'islam classique et l'islam contemporain.
Depuis, l'intérêt pour l'animal en Islam n'a cessé de croître. Les travaux de Sarra Tlili, notamment sa synthèse sur les exégèses coraniques (Animals in the Qur'an, CUP, 2012), ont perpétué l'approche réformiste de Foltz. L'islamologie francophone, qui s'est emparée de la question, se décline en une approche descriptive, illustrée par les travaux de Pierre Lory (La dignité de l'homme face aux anges, aux animaux et aux djinns, Albin Michel, 2018), et une approche plus revendicatrice, perceptible dans l'ouvrage collectif dirigé par Omero Marongiu-Perria en collaboration avec l'association Droits des animaux (L'Islam et les animaux, Atlande, 2021). Néanmoins, la thématique reste loin d'être épuisée et moult questions restent en suspens. Il semble désormais approprié d'orienter la réflexion vers une analyse de l'articulation entre droit et société, ce qui permet de considérer une diversité de points de vue sur l'animal. Il y a autant de points de vue qu'il y a de versions du fiqh, et autant de points de vue qu'il y a de sociétés musulmanes.
Les questions qui se posent sont les suivantes. Le concept d'animal va-t-il de soi en islamologie ? Si animal il y a, par quels critères les fuqahāʾ le définissent-il ? De là, quel est son statut dans le droit musulman ? Les critères des fuqahāʾ se heurtent-ils à ceux que plébiscitent les différentes parties de la société ? Le statut de l'animal a-t-il un impact sur le traitement qui lui est accordé ? Constate-t-on un écart entre les canons juridiques et les acceptions populaires ? Constate-t-on des différences dans le traitement de plusieurs espèces ? Pour répondre à ces questions, il est possible de passer par des études de cas sur les thématiques habituellement sujettes à discussion : l'abattage rituel, mais aussi le traitement des animaux égarés, leur éventuelle euthanasie, la pureté et l'impureté de certaines espèces, la chasse ou encore le statut des animaux de compagnie. Ce questionnement appelle un dialogue transdisciplinaire, au croisement de l'islamologie, de l'anthropologie, de l'histoire sociale et de l'histoire du droit. Les contributions peuvent porter sur tout espace régi par des institutions musulmanes, du Maghreb à l'Asie du Sud-Est, à l'époque prémoderne et/ou à l'époque contemporaine. Il est également possible de traiter de groupes sociaux qui ne vivent pas dans un territoire régi par des institutions musulmanes, mais qui s'imposent personnellement de suivre les règles du fiqh. Toutes les contributions attacheront une importance particulière à la confrontation des pratiques sociales avec la version du droit musulman qui est pertinente pour les communautés concernées.
Modalités de contribution
Soumettre un titre et un résumé en français et en anglais de moins de 2 000 signes, espaces compris, via le formulaire,
avant le 8 décembre 2024.
Comité de sélection
- Nicolas Payen (ENS de Lyon).
Catégories
- Ethnologie, anthropologie (Catégorie principale)
- Sociétés > Ethnologie, anthropologie > Anthropologie sociale
- Espaces > Afrique > Afrique du nord
- Espaces > Asie > Moyen-Orient
- Sociétés > Droit > Sociologie du droit
- Esprit et Langage > Religions > Sociologie des religions
- Sociétés > Ethnologie, anthropologie > Anthropologie religieuse
- Sociétés > Histoire > Histoire sociale
Lieux
- Université de Strasbourg, 4 rue Blaise Pascal
Strasbourg, France (67081)
Format de l'événement
Événement uniquement sur site
Dates
- dimanche 08 décembre 2024
Mots-clés
- islamologie, droit, histoire, anthropologie, islam dans le monde, animal
Contacts
- Nicolas Payen
courriel : nicolas [dot] payen [at] ens-lyon [dot] fr
URLS de référence
Source de l'information
- Nicolas Payen
courriel : nicolas [dot] payen [at] ens-lyon [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Le rapport à l'animal dans les sociétés musulmanes prémodernes et contemporaines », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 02 décembre 2024, https://doi.org/10.58079/12syj

