Ce prix est destinée à un projet de valorisation et de diffusion participatif de la recherche doctorale, dont la forme est laissée à l’appréciation du·de·la candidat·e. Il peut s’agir d’un projet de publication, de traduction ou de médiation de la connaissance scientifique (film, site internet, etc.). Ce projet de valorisation peut avoir été entamé durant la thèse, mais doit se concrétiser grâce à l’aide financière apportée. Il s'agit de compenser un·e candidat·e particulièrement sensible à l’articulation entre la recherche scientifique et la participation civile et qui intègre une analyse réflexive et critique quant à la mise en œuvre et aux  fruits d’une ethnologie participative.

Présentation

Ce prix souhaite rendre hommage à la fois à deux femmes, à une mission de terrain et à une conception impliquée de l’ethnologie. Germaine Tillion suit les enseignements de Marcel Mauss et Thérèse Rivière (G.H. Rivière est son frère) vient d’être promue responsable du nouveau département « Afrique Blanche et Levant », au Musée d’ethnographie du Trocadéro, quand elles partent, en 1934, pour étudier les Chaouias de l’Aurès, région qui deviendra l’épicentre de la lutte indépendantiste algérienne en 1954.

Par un patient et exhaustif travail de terrain, les deux ethnologues rapporteront plus d’un millier d’objets, des relevés graphiques, des enregistrements sonores, des notes de terrain, des dessins. Laissée dans l’ombre d’une discipline alors en pleine mutation, la mission Rivière-Tillion ne connut pas le même succès que la mission Dakar-Djibouti (1931-1933), conduite par Marcel Griaule et Michel Leiris en Afrique subsaharienne, ou les expéditions de Claude Lévi-Strauss (entre 1935 et 1939) en Amazonie.

Pourtant, leur ethnographie, mise au service d’une meilleure compréhension de populations villageoises et de leurs pratiques quotidiennes, est aussi celle qui permit de documenter des épisodes parmi les plus terribles de l’histoire. C’est à cette ethnologie impliquée que le prix de thèse de L’Association Française d’Ethnologie et d’Anthropologie (AFEA) est dédié.

Le prix Tillion-Rivière récompense un·e candidat·e qui s’engage à prolonger sa thèse à travers un projet spécifique de valorisation et de diffusion associant la recherche en anthropologie, ou ethnologie, à des organisations extérieures au champ académique. La thèse de doctorat doit elle-même refléter l’engagement réciproque et de l’anthropologue et des acteurs·rices du terrain dans le processus de recherche.

La démarche peut être issue d’une demande explicite (formulée par une entreprise, une collectivité territoriale, une association, un musée, etc.) ou créée par l’ethnologue, qui, ce faisant, s’est attaché·e à impliquer les acteurs·rices concerné·e·s sur l’ensemble du processus ou sur une partie de celui-ci : : la redéfinition en coopération de la demande ; la mise en oeuvre de la méthode qui ne se réduirait donc pas à un « je » méthodologique ; la restitution.

L'association française d'ethnologie et d'anthropologiesouhaite encourager, soutenir et promouvoir des travaux de recherche en anthropologie sociale et culturelle et ethnologie qui ont pour vocation de s’inscrire dans la recherche impliquée. Au-delà, la thèse de doctorat aura permis ou débuté une coopération avec des collectifs engagés dans des démarches alternatives au niveau social ou environnemental, qu’il s’agisse d’organisations de la société civile à but non lucratif ou d’entreprises. 

Attribuée tous  les deux ans, l’aide financière récompense un·e candidat·e particulièrement sensible à l’articulation entre la recherche scientifique et la participation civile et qui intègre une analyse réflexive et critique quant à la mise en œuvre et aux  fruits d’une ethnologie participative.

Description du prix

Le prix est une aide financière destinée à un projet de valorisation et de diffusion participatif de la recherche  doctorale et dont la forme est laissée à l’appréciation du·de·la candidat·e.

Il peut, en effet, s’agir d’un projet de publication, de traduction ou de médiation de la connaissance scientifique (film, site internet, etc.). Ce projet de valorisation peut avoir été entamé durant la thèse, mais doit se concrétiser grâce à l’aide financière apportée.

La faisabilité du projet doit apparaître de façon concrète par le biais d’un descriptif du projet de valorisation – pièce maîtresse du dossier de candidature –, d’un budget prévisionnel, d’un calendrier et d’une lettre écrite par des partenaires extérieurs attestant et précisant les modalités de leur implication dans ce projet.

Le prix, décerné tous les deux ans, fait l’objet d’une attribution financière d’une valeur de 3000 euros.

Cette aide est soutenue par le Ministère de la Culture, en partenariat avec l'association Germaine Tillion.

Conditions de candidature

Les candidat·e·s sont sélectionné·e·s indépendamment de toute condition d’âge, de nationalité et de rattachement académique. Leur thèse de doctorat doit néanmoins avoir été rédigée en français et soutenue entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024.

Le dossier de candidature se composera des pièces suivantes :

• Curriculum Vitae détaillé
• Thèse en version électronique intégrale 
• Rapport de soutenance 
• Attestation de diplôme délivrée par l’université de rattachement
•  Projet de valorisation (5 pages) accompagné d’un budget prévisionnel comprenant un calendrier
  et une lettre de soutien des partenaires concernés.

Le dossier est à envoyer uniquement par voie électronique, sous la forme de fichiers PDF distincts à l’adresse asso.afea@gmail.com avec l’objet « Prix de thèse 2025 ». Les documents seront envoyés sous format électronique (PDF) par courriel ou mis à disposition sur un serveur distant.

Calendrier

La date limite de réception des candidatures est fixée

au 10 mai 2025.

La décision sera transmise aux candidat·e·s le 30 septembre 2025.

Composition du jury

Les objectifs de l’AFEA étant de favoriser les relations entre les acteurs·trices, de servir de relais auprès des institutions publiques ou privées et de diffuser les savoirs anthropologiques dans la société, le jury est composé d’acteurs et actrices, oeuvrant pour l’anthropologie, issu·e·s tout autant de la société civile que du milieu académique.

La constitution du jury assure autant que possible une parité femmes/hommes.

• ARMANI Gilles, anthropologue, chargé de cours à l’université Lyon 2
• BABOULET-FLOURENS Pascale, experte en facteurs humains, spécialité sciences sociales, recherche et développement à Airbus
• JOSEPH Edith, historienne de l’art formée à l’anthropologie
• LANTIN MALLET Mickaële, anthropo-sociologue formée à l’université Paris Nanterre et à l’EHESS (IRIS UMR 8156 − U997), coopérative CEDAET
• MOUZARD Thomas, anthropologue, chargé de mission ethnologie & patrimoine culturel immatériel à la délégation à l’inspection, la recherche et l’innovation (ministère de la Culture, direction générale des Patrimoines et de l’architecture)
• PREVOT Nicolas, maître de conférences en ethnomusicologie (département d’anthropologie, université Paris Nanterre), membre du Laboratoire d’Ethnologie et Sociologie Comparative (LESC-CREM, UMR 7186)
• RAITH Ouarda, anthropologue dans la fonction publique