Attractivités et réseaux de mobilité : séduire, accueillir et intégrer
Attractiveness and mobility networks: seducing, welcoming and integrating
Publié le vendredi 06 juin 2025
Résumé
Dans le cadre de la journée d’étude « Attractivités et réseaux de mobilité », les, doctorant·e·s, post-doctorant·e·s et chercheur·e·s sont invités à explorer les dynamiques d’attractivité dans les mobilités individuelles et collectives, de l’Âge du Bronze à l’époque moderne. L’événement s’intéresse aux dispositifs (juridiques, politiques, sociaux) mis en place pour attirer, accueillir et intégrer les individus dans des réseaux. Il examine aussi la circulation formelle et informelle d’informations, ainsi que les processus de regroupement communautaire. Une attention particulière sera portée aux réussites et aux échecs de ces mécanismes d’attractivités.
Annonce
Journée d’étude « Attractivités et réseaux de mobilité : séduire, accueillir et intégrer » 10 octobre 2025, Lyon (en présence et en visio)
Présentation
Depuis plusieurs décennies, l’analyse des réseaux occupe une place croissante dans la recherche en sciences humaines et sociales. Cet outil méthodologique et conceptuel a donné lieu à de nombreux travaux pluridisciplinaires mêlant histoire, archéologie, économie et sociologie, particulièrement autour des dynamiques de mobilités géographiques. Dans le cadre des journées d’études organisées par le laboratoire junior Archipels, nous souhaitons interroger les formes de mobilités sous le prisme de l’attractivité.
En effet, les mobilités individuelles et collectives ont fait l’objet d’un important renouvellement historiographique au cours de ces vingt dernières années, l’ouvrage de P. Horden et N. Purcell, The Corrupting Sea (2000) jouant un rôle pionnier dans l’usage du concept de réseaux pour étudier l’espace méditerranéen. Le concept de réseaux a été au cœur de programme d’études mené par C. Moatti (2001, 2007, 2009) s’intéressant tant à la diversité des individus qu’aux procédures de contrôle des mobilités de l’Antiquité à l’époque moderne. Le concept bien ancré est ainsi utilisé dans de nombreuses études s’intéressant aussi aux identités (C. Georg, 2015 ; I. Malkin, 2018), aux communautés (C. Taylor, K. Vlassopoulos, 2015, C. Rapp, Y. Stouraitis, 2024) et aux sources négligées (C. Broodbank, 2013). Plus récemment, la question de l’hospitalité et de la régulation de l’altérité a été analysée en s’intéressant aux processus permettant de conjurer l’incertitude entourant les individus mobiles (C. Fauchon-Claudon, M.-A. Le Guennec, 2022 ; Simona Cerutti, 2012). Ce renouveau historiographique s’observe également en Asie du Sud-Ouest concernant les réseaux d’accueil et d’hospitalité par exemple (O. Remie Constable, 2004). Cette large utilisation du concept amène aussi des réflexions méthodologiques (F. Kerscghbaumer & all, 2020) ainsi que des nouveaux questionnements.
En suivant ces travaux, on observe donc l’existence de multiples mobilités temporaires ou permanentes, forcées ou volontaires effectuées par des individus divers et dont les motivations sont multiples (économiques, sociales, matrimoniales, politiques, etc). Cependant, les mobilités ne relèvent pas seulement de contraintes et de nécessités, elles impliquent aussi des facteurs d’attractivité qui les orientent et façonnent des réseaux. Dès lors, qui et comment attire-t-on ?
Nous chercherons ainsi à analyser les dispositifs et les processus mis en place afin d’attirer les individus, tant par des institutions et des puissances étatiques que par des collectivités et des groupes sociaux. Cela inclut des décisions favorisant le développement de réseaux et d’échanges à travers des accords économiques (interdiction de saisie, taxation avantageuse, traités d’échanges, …)1 ou des traités et décrets politiques et juridiques assurant la protection des individus (traités d’isopolitie, conventions d’asylia, traités d’amitié ou d’hospitalité, …). Ces décisions sont souvent médiatisées pour attirer les individus, notamment à travers des discours, des ambassades et la publication des décisions. Les communautés et individus participent également à cette attractivité en développant des réseaux (sociaux, professionnels, économiques, …) que les nouveaux arrivants intègrent2. Ils participent aussi à la circulation d’informations sur les lieux d’accueil, les opportunités, les conditions de vie à travers divers supports tels que les rumeurs, les correspondances privées, les réputations, …
Les communications prêteront également attention à la réception de ces facteurs d’attractivité auprès des individus ciblés, notamment dans leur choix d’installation. Outre des facteurs comme les structures d’accueil et de solidarité, l’insertion dans des réseaux socio-professionnels (associations de travailleurs, cultes associatifs, guildes, etc)3, nous chercherons des formes de regroupements communautaires (région d’origine, culture, ethnicité, religion commune, etc). Si la part de libre arbitre dans les mobilités est souvent difficile à établir tant ces dernières sont multifactorielles, les individus victimes de guerres, d’exils forcés, de perte de statuts sociaux peuvent réaliser un choix, dans la contrainte, et favoriser la mobilité vers une localité disposant d’une attractivité à travers des décrets facilitant l’installation et l’accueil même dans une entité étatique hostile (ports francs, quartiers, …). Les Thébains par exemple, dont la cité est détruite, tendent à se diriger vers les cités grecques leur fournissant un accueil favorable tout comme les communautés chrétiennes, juives ou musulmanes font l’objet de traités visant à les attirer bien que limitant leurs droits et leurs mobilités.
Cela pousse aussi à se questionner sur les échecs dans la mise en place de facteurs d’attractivité et dans les processus d’installation, tant d’un point de vue individuel que collectif ou étatique. Les difficultés à intégrer un réseau, le choix d’une autre destination, une concurrence entre des entités, des expulsions après une politique d’accueil4 sont autant d’éléments qui expliquent ces échecs.
Zone chrono-culturelle
Les communications pourront couvrir la période allant de l’Âge du Bronze à l’époque moderne dans l’ensemble du bassin méditerranéen et de l’Asie du Sud-Ouest.
En résumé, les termes pouvant être abordés dans les communications seront les suivants :
- L’attractivité des villes et régions : système institutionnel, décisions juridiques et politiques, favorisation de réseaux de mobilités d’individus et d’échanges
- Diffusion formelle et informelle des informations : réputation, correspondance privée, discours, etc.
- Installation et accueil individuel et communautaire : regroupements communautaires, réseaux personnels et professionnels
- Les échecs des processus d’attractivité et des installations
Modalités de contribution
- Date limite de soumission : 30 juin 2025
- Langue des communications : français et anglais
- Durée des communications : 20 minutes
- Format de la soumission : un titre temporaire, un résumé de 300 mots maximum et un CV
Veuillez envoyer vos propositions par email à archipels.labojunior@gmail.com.
avant le 30 juin 2025
Organisation
- Mathilde Defosse, HISOMA, Université Jean Moulin-Lyon 3
- Rachel Hédan, HISOMA, Université Lumière - Lyon 2
Notes
1 Sur ce sujet par exemple, Guillaume Calafat, Une mer jalousée : juridictions maritimes, ports francs et régulation du commerce en Méditerranée (1590-1740), 2013.
2 Sur l’importance des réseaux communautaires chez les communautés juives et grecques voir Francisco Javier, “Venetian trading networks in the medieval Mediterranean”, 2023.
3 Parmi les travaux de ce type, on peut citer Mathieu Grenet, La fabrique communautaire. Les Grecs à Venise, Livourne et Marseille, 1770-1840, 2016.
4 On peut penser à Daniel Iancu-Agou (dir.), L’expulsion des Juifs de Provence et de l’Europe méditerranéenne (XVe-XVIe siècles). Exils et conversions, 2005.
Catégories
- Histoire (Catégorie principale)
- Espaces > Asie > Proche-Orient
- Périodes > Préhistoire et Antiquité
- Espaces > Asie > Moyen-Orient
- Périodes > Moyen Âge
- Périodes > Époque moderne
- Espaces > Europe > Méditerranée
- Sociétés > Histoire > Histoire sociale
Lieux
- Salle Reinach (4ème étage) - 7 rue Raulin
Lyon, France (69007)
Format de l'événement
Événement hybride sur site et en ligne
Dates
- lundi 30 juin 2025
Fichiers attachés
Mots-clés
- mobilité, réseaux, attractivité, hospitalité, communauté
Contacts
- Laboratoire Junior Archipels
courriel : archipels [dot] labojunior [at] gmail [dot] com
URLS de référence
Source de l'information
- Mathilde Defosse
courriel : mathilde [dot] defosse [at] univ-lyon3 [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Attractivités et réseaux de mobilité : séduire, accueillir et intégrer », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 06 juin 2025, https://doi.org/10.58079/142d2