L’évolution du maraîchage et des arbres fruitiers constitue un champ de recherche en pleine expansion d’où la nécessité de réaliser des études approfondies pour cerner et maximiser leurs impacts positifs dans des contextes urbains disparates (géographiques et climatiques) marqués par des conditions souvent difficiles et la concurrence particulièrement forte entre les différents usages possibles des ressources. Ils jouent un rôle socio-culturel essentiel en reflétant des valeurs patrimoniales, symboliques et identitaires importantes. Enfin, ils fédèrent les communautés locales autour de projets participatifs et innovants impliquant les citoyens, les décideurs publics, les associations et les chercheurs.

Argumentaire

Dans un monde en pleine urbanisation et exposé aux conséquences du changement climatique, les villes doivent faire face aux défis liés à la sécurité alimentaire, à l’environnement, à l’amélioration du cadre et de la qualité de vie des habitants. Dans les réponses apportées, le maraîchage (jardins partagés et familiaux, interstices urbains cultivés, cultures hors sol…) et les arbres fruitiers (vergers, plantations d’alignement, parcs, friches urbaines…) occupent une place importante parce qu’ils incarnent, au-delà de leur apport alimentaire, une solution à la croisée des préoccupations écologiques, sociales et économiques.

Ils renforcent les systèmes alimentaires locaux en favorisant la consommation locale de produits frais, les circuits courts et les pratiques agroécologiques. Ils participent ainsi à la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire dans de nombreuses villes du Sud et du Nord.

Ils contribuent parallèlement à la création de liens sociaux, à l’amélioration de la biodiversité en ville, à reconnecter les habitants à la nature, à la création de paysages de verdure contribuant à la régulation thermique et à la préservation de la santé publique des populations urbaines.

Cependant, l’intégration de l’agriculture dans des espaces fortement urbanisés échappant parfois aux règles d’urbanisme et peuplés soulève de multiples questions/problématiques : prise en compte dans le processus d’urbanisation, participation dans la fabrique de la ville, enjeux fonciers, accès aux parcelles agricoles, dynamique et résilience face aux pressions anthropiques et climatiques, plus-value pour la biodiversité urbaine et valorisation économique et sociale de leur production.

Sur le plan scientifique, l’évolution du maraîchage et des arbres fruitiers constitue un champ de recherche en pleine expansion d’où la nécessité de réaliser des études approfondies pour cerner et maximiser leurs impacts positifs dans des contextes urbains disparates (géographiques et climatiques) marqués par des conditions souvent difficiles et la concurrence particulièrement forte entre les différents usages possibles des ressources. Ils jouent un rôle socio-culturel essentiel en reflétant des valeurs patrimoniales, symboliques et identitaires importantes. Enfin, ils fédèrent les communautés locales autour de projets participatifs et innovants impliquant les citoyens, les décideurs publics, les associations et les chercheurs.

Ce colloque international s’inscrit dans ce cadre et sera un rendez-vous de partages d’expériences entre divers acteurs pluridisciplinaires afin de réfléchir collectivement à l’avenir du maraîchage et des ligneux fruitiers en ville et à leur multifonctionnalité dans la transition vers des espaces urbains durables, inclusifs et résilients. Il est le fruit d’une collaboration scientifique entre des chercheur·euse·s de 9 pays (France, Sénégal, Burkina Faso, Madagascar, Bénin, Mali, Chili, Côte d’Ivoire et Algérie) dans le cadre des activités de la plateforme Agritakhh qui promeut l’agriculture urbaine et péri-urbaine.

Axe 1 : Fruitiers et espaces maraîchers dans l’environnement (péri)urbain

Les fruitiers et les espaces maraîchers contribuent au reverdissement de la ville à travers la présence des espaces de culture et des arbres fruitiers souvent disséminés dans le tissu urbain. Les producteurs associent de plus en plus les arbres fruitiers au maraîchage, une association qui ouvre une voie possible au développement de l’agroforesterie en milieu urbain et périurbain. Toutefois, ces fruitiers peuvent aussi être localisés dans les concessions ou les espaces publics. Dans ce cas, ils sont le plus souvent destinés à l’autoconsommation.

Les communications attendues doivent prendre en compte les aspirations suivantes :

• Impact carbone et atténuation de la température en ville (îlot de chaleur urbain) ;
• Politiques urbaines : retour de la nature en ville, gestion des ressources (foncier et eau) pour limiter l’artificialisation des sols, les inondations etc. ;
• Pollutions liées aux environnements urbains (particules fines et sols) ;
• Adaptation de l’agriculture urbaine et des arbres fruitiers dans des espaces urbains restreints à travers l’apparition de nouvelles formes ;
• Recyclage des déchets urbains (organiques et autres) dans l’agriculture urbaine.

Axe 2 : Aspects socio-économiques des activités maraîchères et des fruitiers

L’urbanisation croissante transforme profondément les modes de production agricole et les dynamiques socio-économiques des territoires. Dans ce contexte, l’activité maraîchère joue un rôle dans la sécurité alimentaire, l’insertion socio-professionnelle des populations souvent précaires, la dynamique économique locale à travers la commercialisation des produits (création de revenus), l’amélioration des liens sociaux et le retour de la nature en ville (meilleur cadre de vie). Le maraîchage apparaît ainsi comme un vecteur de résilience des sociétés urbaines face aux crises alimentaires et économiques.

Les communications attendues dans cet axe exploreront les dimensions sociales et économiques du maraîchage et des arbres fruitiers en ville et pourront s’appuyer sur des études de cas et des analyses comparatives pour nous renseigner sur :

• Apport du maraîchage et des arbres fruitiers pour renforcer et rendre plus résilients les systèmes alimentaires locaux ;
• Impacts économiques directs et indirects du maraîchage sur la création de revenus et l’autonomie financière des ménages (péri)urbains (améliorer le pouvoir d'achat et opportunités d'emploi) ;
• Le maraîchage (péri)urbain comme outil d'inclusion sociale (renforcement du lien social via des projets participatifs et de la santé mentale et physique) ;
• Initiatives communautaires et associatives autour du maraîchage comme un levier de développement durable et inclusif ;
• Intégration du maraîchage dans les stratégies urbaines de résilience et d’adaptation des sociétés au changement climatique et aux crises actuelles (Covid 19 et inflation).

Axe 3 : Biodiversité végétale dans les espaces urbains et péri-urbains

La problématique de la conservation de la biodiversité dans les villes est devenue une préoccupation majeure de l’écologie urbaine en raison de sa dégradation anthropique alors qu’elle procure divers services écosystémiques aux citadins. À ce titre, le maraichage (espèces cultivées) et les fruitiers (espèces plantées et spontanées) dans et/ou aux alentours des villes contribuent a la conservation et à l’amélioration de la biodiversité urbaine ainsi qu’à l’édification de villes vertes.

Les communications liées à cet axe devront établir une caractérisation biophysique des réservoirs de biodiversité dans les villes, notamment dans les bois, milieux humides, potagers, jardins privés, maisons, squares, arbres d’alignement, toitures végétalisées, les interstices urbains, etc.

Elles peuvent, par ailleurs, se rapporter à :

• Analyser les services écosystémiques de la biodiversité végétale urbaine ;
• Identifier les menaces qui pèsent sur la biodiversité végétale en ville ;
• Etudier les politiques publiques, l’implication des citadins et les stratégies communautaires de conservation et protection de la biodiversité ;
• Gérer et renforcer la biodiversité urbaine par les technologies émergentes ; ✔ Analyser le rôle de la ville dans la régénération de la biodiversité.

Modalités de contribution

La date limite de réception des résumés est fixée au 8 novembre 2025.

Les résumés sont à envoyer à l’adresse électronique suivante : agritakhh@gmail.com avec copie à dioufmoctar@rocketmail.com. Pour toute information, le comité d’organisation est joignable à l’adresse électronique ci-dessus.

Les propositions de résumés devront contenir :

• Le nom de (s) l’auteur(s), la structure de rattachement et l’adresse électronique
• Le titre de la communication orale
• Axe dans lequel s’insère votre proposition de communication
• Un résumé de 500 mots

Modalités d'évaluation

Les résumés reçus seront lus en double aveugle et évalués par les membres du comité scientifique. Les notifications d’acceptation des propositions de résumés seront envoyées le 15 décembre 2025.

Comité scientifique

• ALEXANDRE Frédéric - professeur de Géographie émérite, UR Pléiade, USPN
• AUBRY Christine - Directrice de la Chaire partenariale Agricultures Urbaines, UMR SADAPT
• CALAIS Damien - Enseignant en agroéquipement et agriculture de précision à l'Institut Agro Dijon
• FALL Ababacar - Ecole Polytechnique de Thiès, LaSTEE
• MAREGA Oumar - Maître de Conférences en Géographie, Université d'Orléans, CEDETE - EA 1210 - MARGETIC Christine - Professeur des Universités, Nantes Université
• NIKIEMA Aude - Maître de Recherche, Institut des Sciences des Sociétés/Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (INSS/CNRST)
• REBAÏ Nasser - Maître de Conférences en géographie, Université Sorbonne Paris Nord, UR 7338 Pléiade
• ROUSSEL Fabien - Maître de conférences en géographie, Université Sorbonne Paris Nord, UR 7338 Pléiade