Le ralliement en fin d’année dernière de tout un ensemble d’acteur de la Silicon Valley à la ligne dure du nouveau gouvernement des États‑Unis a conduit à ramener le terme de « technofascisme » sur le devant de la scène médiatique. La question de formes contemporaines de « fascisme » et d’autoritarisme technologique se pose ainsi, à l’intersection du développement de technologies de surveillance et de contrôle et d’idéologies impérialistes prométhéennes, tandis que des doctrines eugénistes, masculinistes et autres tendances réactionnaires occupent une place dans les mondes sociaux contemporains de la technologie. L’objectif de ces journées d’étude est d’interroger cette notion dans sa profondeur historique, sociologique et théorique afin de mettre en lumière ses manifestations contemporaines à la lumière des liens entre fascisme historique et technologies.

Organisation

• Jean Autard
• Guillaume Guimbretière
• Julien Mattern

Lien

• Lien de l’argumentaire de l’AAC

Programme

Jeudi 20 novembre

9h30 : Accueil et café

10h00 : Mot d’introduction

10h30-12h00 : Technologie et idéologies autoritaires

• Ludovic Joxe - L’essor des technodespotes, brève histoire des rapports entre technologie et politique
• Julien Chandellier (Université de Lille) - Technologie autoritaire et révolution conservatrice : impératif fonctionnel, optimisation sociale et préservation raciale

12h00 : Repas

13h30-15h00 : Expériences autoritaires et technologies dans le monde contemporain

• Tamara Espiñeira (Sciences Po Rennes) - Bitcoin, technofascisme et néo-féodalisme : l’expérience salvadorienne
• Yohanan Benhaïm (Institut français des études anatoliennes) : « Le futur est dans les cieux, l’indépendance dans la technologie » Techno-nationalisme et consolidation autoritaire en Turquie

15h30h-17h00 : Fascisme historique et technologie

• Jakob Fesenbeckh (EHESS) - Un bâtisseur de la « communauté du peuple » nazie ? Conceptions de rationalisation sociale d’un ingénieur conseil allemand face à la crise économique
• Florent Le Bot (Université d’Evry Paris Saclay) - Le bataïsme est-il un technofascisme ? Pour une relecture critique du pouvoir industriel au XX^e siècle

17h30 : Exposition de l’École supérieure d’art et de design des Pyrénées.

Vendredi 21 novembre

9h00-10h30 : Un technofascisme américain ?

• Raphaël Morisset (George Washington University) - L’appropriation de l’IA au sein des courants intellectuels « postlibéraux », un symptôme du tournant fasciste de la droite illibérale
• David Pucheu (Université Bordeaux-Montaigne) - Technoévolutionnisme : la matrice du technofascisme américain

11h-12h30 : Un technofascisme américain ? (suite)

• Antoinette Rouvroy / Laurent Jacob (Université de Namur) - Force sans loi. Hyperagents et métamorphoses du pouvoir: capitalisme algorithmique et crise démocratique
• Gabriel Solans (Université Paris Cité) - Technosolutionnisme et illibéralisme au cœur de la transformation du parti Républicain de Gringrich à nos jours ?

12h30 : Repas

13h30-15h : Les mondes sociaux des sphères de la « tech »

• Nicolas Rougier (INRIA Bordeaux) - L’IA à marche forcée
• Andrea Gacanin (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis) - Le fascisme sans uniforme : pouvoir algorithmique et légitimation par la compétence

15h15 - 16h45 : Ouverture politique : une technologie intrinsèquement autoritaire ?

• Fabien Lebrun (Université de Nantes) - Propagande et surveillance numérique : vers un technocapitalisme totalitaire

Collectif - Table ronde sur la critique du « technofascisme »

16h45 - 17h : Clôture du colloque