Página inicialContrôle social et questions sanitaires : autour de la « police sanitaire »

Contrôle social et questions sanitaires : autour de la « police sanitaire »

Social Control and Health Issues: The Role of «Sanitary Policing»

Control social y sanidad: en torno a la «policía sanitaria»

« Amnis », revue d’études des sociétés et cultures contemporaines Europe-Amérique

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Publicado segunda, 03 de novembro de 2025

Resumo

Le présent appel à communications de la revue Amnis invite à réfléchir spécifiquement sur le contrôle social – entendu dans son acception extensive – en lien avec les questions sanitaires. Le dossier est centré sur la période allant du XIXe siècle à nos jours, dans les espaces européens et américains. Mais des comparaisons portant sur des espaces coloniaux, parfois véritables laboratoires des politiques de contrôle sanitaire et social, ainsi que sur des situations antérieures, pourront être acceptées. 

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Argumentaire

La notion de « Police sanitaire » connait une nouvelle vigueur depuis quelques années, dans la mesure où elle a renouvelé les questionnements relatifs aux formes du contrôle social en relation avec des questions sanitaires[1]. La crise épidémique du COVID-19 a ravivé les interrogations portant sur la territorialisation des dispositifs sécuritaires, l’implication des acteurs institutionnels et non-institutionnels, les contestations, aussi bien dans les études juridiques[2] que dans les sciences humaines[3].

La réflexion a notamment été portée sur le binôme prévention – lutte contre les épidémies/contagions, et a mis en évidence, dans le sillage des travaux sur la police, combien les règles de police ont peu à peu dessiné un horizon d’action plus ou moins indéfini pour les pouvoirs[4]. Cette imprécision permettait, en réalité, d’adapter les formes d’action publique à la réalité contingente dans le but d’agir efficacement, quitte parfois à innover pour prévenir les risques sanitaires[5].

Le présent appel à communications invite à réfléchir spécifiquement sur le contrôle social – entendu dans son acception extensive – en lien avec les questions sanitaires.

Dans cette perspective, la comparaison entre des situations éloignées dans le temps et dans l’espace peut mettre au jour des similitudes ou des discontinuités, notamment dans des espaces où l’État s’est développé et a progressivement pris en charge les questions sanitaires[6]. Dans ces espaces qui restent pour partie à identifier et dont la genèse doit être précisée, quelles nouvelles formes de contrôle social ont été constituées ? Quels nouveaux acteurs du contrôle sanitaire ont émergé, et comment ont-ils – ou non – constitué progressivement des groupes unis par des pratiques communes ou une culture professionnelle ? À l’inverse, certaines situations révèlent que l’État ne s’est pas imposé partout et n’a pas pris en charge toutes les problématiques sanitaires. De fait, comment certains acteurs – institutionnels ou plus informels – ont-ils continué à agir et ont-ils maintenu les formes de contrôle sanitaire qu’ils pratiquaient auparavant, quitte à les amender ?

Le dossier envisage ces questions principalement du XIXe siècle à nos jours, dans les espaces européens et américains. Mais des comparaisons portant sur des espaces coloniaux, parfois véritables laboratoires des politiques de contrôle sanitaire et social[7], ainsi que sur des situations antérieures, pourront être acceptées. Sur ce dernier point, dans quelle mesure les épidémies du XVIIIe siècle constituent-elles un point de départ, et non pas seulement la « fin » des contagions d’Ancien Régime ?

Dans le même ordre d’idée, le XIXe siècle est-il si différent, en termes de dispositifs, du siècle des Lumières ? La révolution microbienne a-t-elle induit une rupture dans les pratiques de contrôle social ? Le dossier invite à combiner, dans la mesure du possible, des approches temporelles variées.

Tous ces aspects, et d’autres, pourront être abordés selon quelques directions (non exclusives ni exhaustives) :

  • de manière pratique, quelles mesures ont été envisagées et quelles sont celles qui ont été effectivement mises en œuvre ? 
  • les jeux d’échelle : dans quelle mesure une articulation entre des « autorités » locales et régionales ou nationales est-elle intervenue ? 
  • les formes d’engagement et de participation : comment ces dispositifs sanitaires et de contrôle social ont-ils reposé sur une acceptation par les populations, mais également par une participation (selon des formes graduelles à étudier et nuancer) de ces dernières, notamment à l’échelle du quartier ou du voisinage ?
  • les rapports entre savoirs et pouvoirs : à l’occasion des crises sanitaires ou de l’imposition de dispositifs de contrôle pour des raisons sanitaires, quels savoirs administratifs, policiers ou de pouvoir ont été constitués ? Qui en furent les auteurs ? Ne s’est-il agi que de savoirs d’État, ou des savoirs plus localisés ont-ils été élaborés en vue de connaître – et contenir – les maladies et les populations ?

Au-delà de ces questionnements précis et plutôt techniques, c’est plus largement la question du politique – entendu dans un sens large – qui est posée. Comment le vivre ensemble et les rapports de pouvoir ont-ils été affectés par cette exigence de contenir le « mal » ? Comment le « bien commun » a-t-il été redéfini et apparaît-il comme le résultat d’un véritable rapport de forces entre les populations (différenciées) et les institutions de pouvoir, des plus locales aux nationales ?

L’interdisciplinarité est au cœur de cet appel. Les propositions venues de différentes disciplines sont les bienvenues.

Modalités de contribution

Les propositions d’article (30 lignes) pourront être rédigées en français, en anglais ou en espagnol. Elles devront être envoyées avec un curriculum vitae de l’auteur avant le 20 décembre 2025 à l’adresse suivante : severiano.rojohernandez@univ-amu.fr

Les articles acceptés seront à remettre le 15 juin 2026 au plus tard. Après avoir été soumis au comité scientifique de la revue et à deux rapporteurs externes, les articles seront publiés sur le site de la revue en octobre 2026. 

Comité scientifique

  • Angel Alcalde, University of Melbourne, Australie, Histoire.
  • Óscar Álvarez Gila, Universidad del País Vasco, (Vitoria), Espagne, Histoire.
  • Sylvie Aprile, Université de Paris-Ouest Nanterre, France, Histoire.
  • Avner Ben-Amos, Université de Tel-Aviv, Israël, Histoire.
  • Zoraida Carandell, Université de Paris-Ouest Nanterre, France, Littérature et culture espagnoles.
  • Martine Chalvet, Aix Marseille Université, France, Histoire.
  • Paulo Bernardo Ferreira Vaz, Universidad Federal de minas Gerais, (Belo Horizonte), Brésil, Communication Sociale.
  • Alec G Hargreaves, Florida State University (Tallahassee), Director Winthrop-King Institute for Contemporary French and Francophone Studies, Etats-Unis, Littérature française et études francophones.
  • Pierre-Cyrille Hautcœur, EHESS, École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris), France, Sciences Economiques.
  • Jérôme Jamin, Université de Liège, Belgique, Sciences politiques.
  • Gerd Krumeich, Université de Düsseldorf, Allemagne, Histoire.
  • Stéphane Michonneau, Université de Lille, France, Histoire.
  • Ellen McCracken, UCSB, (University of California Santa Barbara), Etats-Unis, Littérature et etudes culturelles latino-américaines.
  • Mónica Moreno Seco, Universidad de Alicante, Espagne, Histoire.
  • Edilma Osorio Pérez Flor, Facultad de Estudios Ambientales y Rurales, Pontificia Universidad Javeriana, Colombie, Sociologie, Anthropologie.
  • Maitane Ostolaza, Université Paris Sorbonne, France, Civilisation espagnole.
  • Manuelle Peloille, Université d’Angers, France, Civilisation espagnole.
  • Alejandro M. Rabinovich, Consejo Nacional de Investigaciones
    Científicas y Técnicas (CONICET), Universidad Nacional de La Pampa (UNLPam), Argentine, Histoire.
  • Mario Ranalletti, Instituto de estudios históricos, Universidad Nacional de Tres de Febrero, Argentine, Histoire.
  • Jean-Robert Raviot, Université de Nanterre (Paris X), France, Civilisation russe.
  • Philippe Schaffhauser, Centro de Estudios Rurales. Colegio de Michoacán, Mexique, Sociologie et anthropologie sociale et culturelle.
  • Pierre Schoentjes, Université de Gand, Belgique, Littérature française.
  • Leonard V. Smith, Oberlin College (Ohio), Etats-Unis, Histoire.
  • Taline Ter Minassian, INALCO, (Paris), France, Histoire.
  • Dominic Thomas, UCLA, (University of California Los Angeles), Etats-Unis, études culturelles et politiques des mondes francophones.
  • Amarela Varela Huerta, Academia de Comunicación y Cultura, Universidad Autónoma de la Ciudad de México, Mexique, Sociologie.
  • Luis Veres, Universidad de Valencia, Espagne, Littérature latino-américaine.

Notes

[1] Barlagiannis, Athanasios, « Les stratégies préventives sanitaires et la construction territoriale de l’État grec. Quarantaines, souveraineté et relations interétatiques aux confins du continent européen (1833-1845) », Histoire, médecine et santé, 2019-15, pp. 49-66.

[2] Entre autres, et au sein d’une bibliographie abondante, les travaux de Stéphanie Renard, par exemple « La contribution du droit souple au maintien de l’ordre public sanitaire : l’expérience française de la lutte contre la Covid-19 entre mars et septembre 2020 », Cahiers de la recherche sur les droits fondamentaux, 2021-19, « Pandémies et épidémies », pp. 31-39.

[3] Par exemple, le numéro spécial de Social Research, « In time of Plague. The history and social consequences of lethal epidemic disease. Covid-19 Edition », 2020, n° 87.

[4] Napoli, Paolo, Naissance de la police moderne. Pouvoir, normes, société, Paris, La Découverte, 2003 et présentation du dossier « Foucault », Annales HSS, n° 5, 2007, pp. 1123-1128.

[5] C’est notamment le cas en matière d’épizooties, par exemple Vallat, François, Les bœufs malades de la peste. La peste bovine en France et en Europe (XVIIIe-XIXe siècle), Rennes, PUR, 2009.

[6] La fécondité de la démarche comparative et interdisciplinaire a été mise en lumière, entre autres, par l’ouvrage dirigé par Terence Ranger et Paul Slack, Epidemics and ideas. Essays on the historical perception of pestilence, Cambridge, Cambridge University Press, 1992.

[7] Histoire médecine et santé, n° 20, hiver 2021, dossier « Race et psychiatrie, de la pathologie à l’émancipation

Amériques, Afriques (1900-1960) ».


Datas

  • sábado, 20 de dezembro de 2025

Palavras-chave

  • police sanitaire, épidémie, contrôle social, santé publique

Contactos

  • Severiano Rojo Hernandez
    courriel : severiano [dot] rojohernandez [at] univ-amu [dot] fr

Urls de referência

Fonte da informação

  • Severiano Rojo Hernandez
    courriel : severiano [dot] rojohernandez [at] univ-amu [dot] fr

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Para citar este anúncio

« Contrôle social et questions sanitaires : autour de la « police sanitaire » », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado segunda, 03 de novembro de 2025, https://doi.org/10.58079/1534d

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