Cette journée d’étude interdisciplinaire - initiée par les doctorants du laboratoire HAR (Histoire des Arts et des Représentations) de l’Université Paris Nanterre - se donne pour objectif de mettre en lumière les usages contemporains du document dans les pratiques artistiques, en mobilisant les approches relevant des arts plastiques et visuels, de l’esthétique, de l’histoire, de la littérature, des études postcoloniales, de l’épistémologie et des pratiques curatoriales.

Présentation

Dans le prolongement du « tournant documentaire » ayant traversé les pratiques artistiques dès la fin du XX^e siècle, le document —  qu’il soit textuel, visuel, sonore ou performatif  — s’impose aujourd’hui comme un vecteur important au sein de la création contemporaine. Ce « retour au réel », selon l’expression d’Hal Foster constitue une matérialité, susceptible de renouveler les modalités de production. Désormais, l’usage contemporain du document excédant sa fonction originelle de preuve ou de référence, en modifie sa nature traditionnelle en l’intégrant à un paradigme nouveau de la création artistique. Il devient un instrument de relecture critique de l’histoire, un opérateur de mémoire, un dispositif esthétique ou un matériel de fictionnalisation.

Cette journée d’étude interdisciplinaire - initiée par les doctorants du laboratoire HAR (Histoire des Arts et des Représentations) de l’Université Paris Nanterre - se donne pour objectif de mettre en lumière les usages contemporains du document dans les pratiques artistiques, en mobilisant les approches relevant des arts plastiques et visuels, de l’esthétique, de l’histoire, de la littérature, des études postcoloniales, de l’épistémologie et des pratiques curatoriales. Il s’agira aussi bien d’examiner les symboliques du document que d’analyser les modalités de son activation, qu’il soit transformé, exposé, mis en scène ou écrit. Il conviendra également de réfléchir aux façons dont les pratiques artistiques contribuent à reconfigurer les régimes de preuve, de mémoire et de récits, à travers la diversité des formes, des médiums, des contextes et des histoires mobilisées.

Programme

I/ Le statut du document : natures et renversements

• 9h45 : Joan Galleri (Université Paris Nanterre - HAR) - The House that Jack built : images pauvres et poétique de l’image
• 10h20 : Ambroise Talbourdel (Université Paris Nanterre - HAR) - Le simulacre profilmique comme archive de ce qui n’a pas eu lieu : entre effet de présence et impermanence des formes
• 10h55 : Charlotte Payen (Université Paris Nanterre - HAR) - Photographier l’atelier de sculpture : du reportage documentaire à l’œuvre photographique. Réflexions autour des clichés d’Emmy Andriesse
• 11h30 : Heddy Zehouane (Université Paris Nanterre - HAR) - La photographie surréaliste entre réel et virtuel : Cahun, Bellmer et Luca

II/ Politiques du document : pouvoir, mémoire, effacement

• 13h40 : Simon Grainville (Université Paris Nanterre - HAR) - Graffiti writing et archives policières : exposer l’illégal
• 14h15 : Fabien Gorce (Institut National du Patrimoine) - Témoigner la souffrance d’autrui en bande dessinée , le cas Fax from Sarajevo
• 14h50 : Vandi Makubikua (Universités de Liège et du Québec - CIÉCO) - Art contemporain et fabulation critique : le MoMA face aux archives (manquantes) de l’esclavage
• 15h25 : Sonja Stojanovic (Texas Tech University - CMLL) - Zola à l’ère #MeToo : Au Bonheur des Dames et l’héritage de Marguerite Boucicaut

III/ Créations et fictions documentaires

• 16h20 : Cyril Gay (Université Aix-Marseille - CIELAM) - L’archive mineure : matrice d’une narration sans fiction”
• 16h55 : Madeleine Riousse (EHESS) - Jonas Mekas et l’esthétique de l’archive : du journal filmé au document poétique
• 17h30 : Abdelhamid Nasralli (Université Clermont Auvergne - CELIS) - Des documents pour percer un réel impassible, l’exemple de François Bon