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Résistance et Déportation (Isère)

Cycle de conférence-débats proposé par le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère

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Publié le jeudi 01 février 2001

Résumé

LES MERCREDIS du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère Février - juin 2001 Archives départementales de l'Isère - Centre Jean Berthoin 2, rue Auguste Prudhomme - Tél : 04 76 54 37 81 18 h 30 La "neut

Annonce

LES MERCREDIS du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère

Février - juin 2001

Archives départementales de l'Isère - Centre Jean Berthoin
2, rue Auguste Prudhomme - Tél : 04 76 54 37 81

18 h 30

La "neutralité" suisse et l'accueil des réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale

Les nombreux réfugiés qui fuient devant l'armée nazie ou quittent la zone française d'occupation allemande, choisissent souvent de s'arrêter dans la région grenobloise parce que la Suisse est proche. C'est par Grenoble, également, que des filières de fuite vont se mettre en place vers la frontière helvétique, notamment pour les enfants juifs. Pour toutes ces populations menacées, le pays proclamé neutre qu'est la Suisse est bien le havre de paix, l'asile protecteur qui permettra d'échapper au conflit, aux poursuites, à la mort. La neutralité affichée de la Suisse signifie-t-elle qu'elle offrît bien la protection que cherchaient ces réfugiés ? Jusqu'où par ailleurs rester neutre sans pour autant se compromettre ?

- 21 février : Quelle neutralité face à l'horreur ? Le courage de Charles Journet
Face à la politique de la "neutralité à tout prix" prônée par les autorités helvétiques et au refoulement de réfugiés en danger de mort, des citoyens suisses ont fait entendre leur voix. L'abbé Charles Journet est de ceux-là. Ami du philosophe français Jacques Maritain et professeur au grand séminaire de Fribourg, exerçant un ministère à Genève, l'abbé Journet, bravant la censure officielle et les réticences de sa hiérarchie, prend courageusement position. Contre la position de son pays et contre les totalitarismes, il oppose à l'horreur nazie la dignité et les droits de la personne humaine.

Avec Guy Boissard, auteur de Quelle neutralité face à l'horreur ? Le courage de Charles Journet, Editions Saint Augustin, 2000

- 7 mars : Personnes humaines ou numéros matricules ? La Suisse et l'accueil des réfugiés entre 1939 et 1945
Raison d'Etat et obsession du nombre, tradition de l'asile et sauvetage de vies humaines, la "politique du refuge" évolue entre deux pôles : D'un côté, c'est le J dont certains passeports sont frappés et l'impitoyable refoulement des sujets de "la solution finale", de l'autre, ce sont les nombreux civils et militaires (295 000 au total) accueillis en Suisse durant la guerre. Quelles sont les règles qui président à la sélection des demandeurs d'asile ? Comment et dans quelles conditions s'organise ensuite le séjour de ceux qui ont eu la chance d'être acceptés ?

Avec André Lasserre, professeur émérite d'histoire contemporaine et sociale à l'Université de Lausanne. Auteur de nombreux travaux et d'ouvrages sur l'histoire vaudoise, il a notamment publié en 1995, Frontières et camps. Le refuge en Suisse de 1933 à 1945 (Editions Payot, Lausanne)

- 21 mars : Les passages clandestins entre la Haute-Savoie et la Suisse
Comment, par où, grâce à quelles aides et quels actes héroïques passe-t-on la frontière suisse en ces années de guerre ? Les travaux sont encore peu nombreux qui expliquent, depuis la France, comment le projet de gagner la Suisse, s'effectue, échoue ou réussit. Tandis qu'il enseignait à l'Institut d'études politiques de Grenoble, l'historien Pierre Bolle, en a initié et dirigé plusieurs dont celui qui sera présenté ce 21 mars, avant sa publication, aux PUG, dans la collection "Résistances".

Avec Pierre Bolle, maître de conférence honoraire d'histoire contemporaine à l'Université Pierre Mendès France de Grenoble et Odile Munos - du Peloux, auteur d'un mémoire soutenu à l'Institut d'études politiques, à paraître aux PUG fin 2001.


Perceptions et statut de la femme en France, pendant la Seconde Guerre mondiale

Tandis que les articles, publications et colloques consacrés à l'histoire des femmes en France entre 1939 et 1945 se multiplient, ces dernières années, un nouvel outil conceptuel fait son apparition dans le champ de la recherche historique : " la différence des sexes " (l'équivalent du gender anglo-saxon). Il ne s'agit plus alors de diviser l'humanité en deux et d'opposer, à la suite d'une histoire traditionnellement oublieuse des femmes, une autre histoire, délibérément féministe, mais bien d'étudier comment est conçue et vécue dans la société, la différence biologique entre homme et femme. Les trois conférences proposées s'inscrivent dans cette même réflexion.

- 28 mars : Les femmes dans la Résistance.
Longtemps, et probablement parce que seuls les combattants bénéficièrent du statut de résistant, les femmes furent les grandes oubliées de la mémoire officielle. Qui étaient ces femmes rebelles ? Quelles étaient leurs motivations et quels rôles ont-elles joués dans la Résistance ? La multiplication des témoignages ainsi que d'innovants travaux d'historiens permettent aujourd'hui de mieux répondre à ces questions.

Avec Paula Schwartz, historienne et professeur d'études françaises à Middlebury College (Vermont USA). Ses recherches sont consacrées aux femmes, au Parti communiste français et à la Résistance.

- 25 avril: Être femme sous Vichy
La mémoire collective a retenu deux images des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale : celle de l'agent de liaison transportant des documents à bicyclette et celle de la femme tondue parce que soupçonnée d'avoir "frayé" avec des Allemands. Toutes les femmes, bien évidemment, n'ont pas été résistantes ou collaboratrices. Qui composait l'immense majorité des autres femmes ? Quelles fonctions leur assignait la "révolution nationale" du Maréchal Pétain, quelles étaient leurs aspirations, leur rôle, la conscience qu'elles en avaient ? Comment la Résistance les percevait-elles ?

Avec Rita Thalmann, professeur émérite à l'Université Paris 7, spécialiste du monde germanique, auteur de Etre femme sous le IIIème Reich, Paris, Laffont, 1982. Elle a aussi dirigé la publication de Femmes et fascismes, Paris, Editions Tierce, 1987


- mardi 15 mai : Les tontes de femmes accusées de collaboration à la Libération
Surtout durant l'été 1944, 20 000 femmes de tous âges et de toutes conditions auraient été tondues en France. Pourtant et contrairement à une idée reçue, seule la moitié de ces tontes aurait véritablement sanctionné ce qu'il est convenu d'appeler la "collaboration horizontale". Quelles ont été les motivations des autres mais surtout, quelle interprétation donner à ces tontes ? Sont-elles le châtiment d'une collaboration sexuelle ? Ou le châtiment sexué de la collaboration ? Qui peut répondre, sait aussi mesurer combien la perception dominante de la femme, a évolué au cours du dernier demi-siècle.

Avec Fabrice Virgili, chercheur à l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP-CNRS), auteur de La France virile. Des femmes tondues à la libération, Paris, Payot, 2000


La Déportation

S'il est vrai, jusqu'aux années 1970, que le souvenir de la déportation des "politiques" (ou des résistants) - qui d'ailleurs peine à s'exprimer - ne permet pas aux Juifs (aux Tziganes, aux homosexuels…) d'obtenir la reconnaissance du génocide auquel le régime nazi les vouaient, il n'en est plus ainsi aujourd'hui où la Shoah tend même à occuper la plus grande partie du champ mémoriel. Comment, cependant, produire une histoire, respectueuse des différences, des échelles de valeur et des identités, qui montre que les nazis portaient bien atteinte à l'humanité toute entière en déportant des hommes et des femmes ? Autrement dit, comment progresse l'historiographie de la déportation en ce début du XXIème siècle ? Et, consécutivement, où en est-on de sa transmission ? Tels sont les deux aspects, ceux du travail de l'historien comme des rôles du témoin et du pédagogue que porteront les exposés et les débats des trois rendez-vous suivants.

- 30 mai : Camps de concentration, centres de mise à mort : éléments d'historiographie

Avec Annette Wieviorka, directrice de recherche au CNRS, auteur notamment de Déportation et génocide. Entre la mémoire et l'oubli (Plon, 1992), L'Ere du Témoin(Plon, 1998). Cette historienne de grand renom a également dirigé avec Jean-Jacques Becker Les Juifs de France de la Révolution à nos jours (Liana Levi, 1998)

- 6 juin : Du silence à la parole : dire sa déportation
Projection du documentaire Une ombre dans les yeux et débat en présence du principal protagoniste, Willy Holt, et du réalisateur.

Une ombre dans les yeux s'inspire de Femmes en deuil sur un camion, ouvrage que Willy Holt, chef-décorateur réputé, lauréat du César du meilleur décor pour le film Au revoir les Enfants de Louis Malle, consacre à l'histoire de sa déportation à Auschwitz, en 1943. Plutôt que le récit de cette déportation, le film de Raphaël Lewandowski parle de l'étape qui suit pour le rescapé d'un camp d'extermination, celle de la survie. Réflexion sur la résurgence de la mémoire et les raisons du témoignage, ce film propose aussi de s'interroger sur le sens, la portée et les conséquences de la parole qui jusqu'ici ne s'était pas faite entendre.

Avec Willy Holt, résistant arrêté à Grenoble en 1943 avant d'être déporté à Auschwitz, auteur de Femmes en deuil sur un camion, Editions Nil, 1995

et Rafaël Lewandowski, documentariste, auteur de Une ombre dans les yeux, Porte Rouge, Rougemarine, Image Plus, 1998, 52 minutes

- 13 juin : Seconde génération
Présentation du cédérom Seconde Génération suivie d'un débat avec l'auteur.

Depuis 1985, Christian Gattinoni mène par l'écriture et la photographie une œuvre sur la mémoire de l'internement et de la déportation : son père, résistant, ayant été détenu 26 mois à Mauthausen. Le cédérom Seconde génération invite à un voyage "trans-générations" à travers neuf séries d'images qui, toutes, interrogent les moyens et la légitimité de la transmission de la mémoire.

Avec Christian Gattinoni, artiste, photographe, critique d'art, commissaire d'exposition et enseignant, auteur du cédérom Seconde génération, Arrêt sur l'image, Musée de l'Histoire vivante de Montreuil, 2000.


L'entrée aux conférences est libre, dans la limite des places disponibles

Lieux

  • Grenoble, France

Dates

  • mercredi 21 février 2001

Mots-clés

  • Seconde guerre mondiale, Résistance, Déportation

Contacts

  • Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère ~
    courriel : infos [at] resistance-en-isere [dot] com

Source de l'information

  • Cécile Vargas
    courriel : c [dot] vargas [at] cg38 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Résistance et Déportation (Isère) », Informations diverses, Calenda, Publié le jeudi 01 février 2001, https://doi.org/10.58079/6wx

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