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De l'ethnique au national

Politiques, traditions et territoires dans les sociétés colonisées

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Publié le mardi 16 juillet 2002

Résumé

L'Atelier d'Etudes Mapuches organise, avec le soutien de l'école doctorale de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, deux journées d'études consacrées aux Politiques, traditions et territoires dans les sociétés colonisées : De l'ethnique au natio

Annonce

L'Atelier d'Etudes Mapuches organise, avec le soutien de l'école doctorale de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, deux journées d'études consacrées aux Politiques, traditions et territoires dans les sociétés colonisées : De l'ethnique au national. Ces journées se dérouleront à la Maison des Sciences de l'Homme (Paris), les lundi 18 et mardi 19 novembre 2002.

Il existe actuellement un certain consensus sur la nécessité de regarder et comprendre l'évolution des mouvements nationalistes au sein des différentes sociétés, en renouvelant les perspectives théoriques et historiques longtemps dominées par la réflexion et l'étude de cas exclusivement européens. Les discours produits par les nationalismes émergeants dans les Amériques, en Afrique, Asie et Océanie mettent en ouvre des mécanismes communs tels que la réécriture de l'histoire, la réinterprétation des traditions, la redéfinition des appartenances, la remise en circulation de référents religieux, la réappropriation de l'espace ainsi que la reconfiguration des territoires. Cette émergence politique et culturelle de mouvements nationalistes fondés sur des arguments à consonance ethniciste et s'opposant à des Etats nationaux ou coloniaux, témoigne de la nécessité pour leurs acteurs de contextualiser leurs discours et actions dans l'histoire des relations entre des hégémonies étatiques et les formes associées d'insubordination.

Les études européennes, dans leurs versions « idéalistes » ou matérialistes », ont souvent insisté sur la continuité historique dans laquelle s'inscrivaient les nationalismes qu'elles étudiaient. Cependant, le passage d'un fondement ethnique de l'identité et de la collectivité à des revendications d'ordre national constitue une rupture dans ce continuum historique, puisqu'il questionne l'idée de l'Etat Nation établie au XIX° siècle en tirant sa légitimité de l'idéologie du progrès et de certaines notions civilisatrices qui justifient l'incorporation des altérités ethniques au champ du politique définit par les sociétés englobantes. Le concept de nation tel qu'il est revendiqué par ces collectivités que l'on croyait dissolues depuis longtemps au sein des grands ensembles nationaux modernes, constitue une remise en question de la signification, de l'histoire et des usages politiques de catégories arbitraires telles que celles opposant empires, Etats-Nations, colonies et ethnies.

Par ailleurs, le concept classique de nation, par l'uniformisation identitaire qu'il implique, constitue aussi un argument politique clivé, que les mouvements nationalistes contemporains ont tendance à reproduire dans leurs discours d'autoaffirmation. Cet élan d'affirmation de soi par les collectivités subalternes à caractère ethnique se déploie sur deux principaux registres discursifs appelés à constituer les bases du passage à l'autonomie de ces sociétés : le registre historique du territoire à soi, et le registre culturel de la tradition propre. Le premier pose tout le problème d'ordre géopolitique des configurations territoriales des peuples, ethnies, nations, sur un espace géographique historique. Le deuxième ouvre le débat sur la reproduction sociale et culturelle des sociétés et sur la reconstitution de pratiques, discours et formes d'organisation revendiqués en tant que ressources culturelles propres.

Pour ouvrir le débat sur ces problèmes, nous proposons un certain nombre de questions dont le but est d'inviter à des réflexions multidisciplinaires étalées sur différentes aires culturelles :

1. Quels seraient les traits pertinents permettant d'identifier les passages d'un mouvement ethnique à un nationalisme et vice- versa ? Existe-t-il de constantes repérables dans des contextes culturels différents ? Existe-t-il une solution de continuité entre les formes ethniques et les formes nationalistes de revendication d'une identité politique ?

2. Quelles sont les transformations historiques internes que l'appropriation des catégories d' « ethnie » et de « nation » implique pour les collectivités aujourd'hui en lutte pour leur autodétermination politique ?

3. Quelle est la pertinence des catégories sociologiques telle que celles de « société », « communauté », « espace publique », « institutions démocratiques », « représentation politique » ou « collectivité » dans le contexte des groupes colonisés ?

4. Quels sont les questions et propositions philosophiques ouvertes par les processus d'autoaffirmation du soi chez les mouvements ethniques et nationalistes et leurs positionnement face aux altérités englobantes aux aspirations hégémoniques ?

5. Quelles formes peut prendre le recours à l'argument religieux ou traditionaliste ?

6. Comment s'articule la dimension historique avec les constructions mythiques de ces discours ?

7. Quel est le rôle d'institutions telle que l'Etat ou l'Eglise dans l'interprétation et la réinvention de la tradition, stratégie discursive commune à de nombreux mouvements qu'ils soient ethniques ou nationalistes ?

Pour conduire le débat, nous compterons sur la participation de trois enseignants - chercheurs : M. Alban Bensa, anthropologue, directeur d'études à l'EHESS, auteurs de plusieurs ouvrages sur la Nouvelle Calédonie ; M. Jean Louis Fabiani, sociologue, directeur d'études à l'EHESS, qui travaille sur les discours nationalistes français et corse à partir d'une perspective historique ; et M.Roland Breton (sous réserve), géographe, qui a effectué des recherches sur le concept et les droits des ethnies.

A partir des questions posées plus haut, nous invitons les chercheurs et doctorants à présenter leur contribution à ces journées d'études. Les communications devront être remises au secrétariat d'Anthropologie de l'EHESS (105, Bd Raspail) ou envoyées par Email aux membres du comité d'organisation, avant le 25 septembre 2002, et devront compter entre 10 et 20 pages. Le comité d'organisation de ces journées effectuera une sélection des communications qui sera diffusée avec le programme complet des deux journées à partir du 25 septembre. Les orateurs sélectionnés seront contactés pour assurer les aspects logistiques de leur participation (transport, alimentation, etc.).


Pour obtenir plus d'informations, les intéressés peuvent contacter les membres du comité d'organisation de ces journées d'études :
Fabien Le Bonniec : fabienl@ifrance.com
André Menard : lorena.maniar@free.fr
Jorge Pavez: jorgepati@hotmail.com

Lieux

  • Paris, France

Dates

  • mercredi 25 septembre 2002

Contacts

  • Fabien Le Bonniec
    courriel : fabienl [at] ifrance [dot] com
  • André Menard
    courriel : lorena [dot] maniar [at] free [dot] fr
  • Jorge Pavez
    courriel : jorgepati [at] hotmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« De l'ethnique au national », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 16 juillet 2002, https://doi.org/10.58079/7t8

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