De 1914 à 1945, les occupations représentaient une forme de domination largement répandue en Europe. Elles devinrent ainsi une expérience de guerre majeure pour de nombreuses populations. Si le phénomène a largement attiré l’attention des différentes historiographies nationales dans le cas de la Seconde Guerre mondiale, il commence seulement à faire l’objet d’études dans celui de la Grande Guerre. L’un des objectifs de ce colloque sera de relier ces deux traditions historiographiques. Les expériences d’occupation de l’entre-deux-guerres ne doivent pas être négligées tant elles peuvent constituer des passerelles entre les deux conflits (p.ex. l’occupation de la Ruhr). Quatre grands axes thématiques organisent la réflexion.

I. Pratiques des occupants et des occupés

Confrontés à la situation particulière de l’occupation, occupants et occupés - parfois en interaction - développent des réponses spécifiques. Celles-ci sont autant de pratiques de domination, de résistance, d’accommodation, de collaboration qui structurent ce qu’on peut appeler la ‘praxis d’occupation’.

II. Violences d’occupation

Au sein de cette praxis d’occupation, les violences constituent un champ d’études central. C’est pourquoi on s’attachera à étudier les différentes formes et les spécificités des violences d’occupation de 1914 à 1945 (telles que travail et prostitutions forcés, internements, famines provoquées, anéantissement de populations...).

III. Expériences d’occupation

Pour les acteurs, l’occupation constitue également une expérience particulière. Ces expériences sont confrontées à des modèles, à des planifications voire à des expériences d’occupation antérieures (p.ex. la Belgique et la Pologne occupées deux fois en trente ans).

IV. Représentations

A ces expériences sont associées des représentations (image de l’autre, image de soi...). Celles-ci se déploient dans une double temporalité : au cours de l’occupation elle-même puis dans une phase de construction mémorielle de celle-ci.

Etant donné le caractère volontairement large du sujet choisi, les propositions devront s’articuler autour des problématiques évoquées ci-avant et devront mettre en valeur les spécificités des expériences d’occupation. Une attention particulière sera accordée aux contributions s’inscrivant dans un cadre comparatif qui peut être à la fois géographique et/ou diachronique. D’autre part, les approches croisées mettant en valeur les interactions entre occupants et occupés seront particulièrement bienvenues. De même des réflexions englobant l’ensemble de la période 1914-1945 dans sa continuité sont également souhaitées.

Cet appel s’adresse tout particulièrement à des doctorants ou de jeunes post-doctorants qui peuvent trouver là, l’occasion de présenter leur projet de recherche en cours.

Une publication est prévue.

Le colloque se tiendra au Frankreichzentrum de la Technische Universität-Berlin et au Centre Marc Bloch les 10 et 11 septembre 2004. Les langues de travail seront l’allemand et le français. La date-limite d’envoi pour les propositions est fixée au 15 janvier 2004. Celles-ci ne doivent pas excéder une page et doivent accompagnées d’un court CV. Elles seront envoyées par lettre à Nicolas Beaupré, Centre Marc Bloch, Schiffbauerdamm 19, 10117 Berlin ou par mail à :

Contacts :

Nicolas Beaupré (bn@cmb.hu-berlin.de)

Benoît Majerus (benoit.majerus@cegesoma.be)

Bernhard Struck (bernhard.struck@tu-berlin.de)