HomeLes mémoires : écriture, genre, histoire
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Published on Monday, November 17, 2003

Abstract

Clio est fille de Mémoire, et c’est le devenir historique de cette parenté mythologique que nous nous proposons d’explorer dans l’incidence réciproque du geste mémorialiste et des réinvestissements auxquels il donne lieu en histoire.

Announcement


2 et 3 décembre
Besançon, Faculté des Lettres, Salon Préclin

Colloque organisé par l’Unité de recherche Poétique des Genres et Spiritualité

Programme :

Clio est fille de Mémoire, et c’est le devenir historique de cette parenté mythologique que nous nous proposons d’explorer dans l’incidence réciproque du geste mémorialiste et des réinvestissements auxquels il donne lieu en histoire.
C’est donc à l’histoire d’un genre que nous devrons d’abord nous atteler, d’un genre lui aussi fils de « mnémosine à la longue mémoire » puisque, s’il est bien représenté dès l’Antiquité, il reste singulièrement vivace au Moyen-Age et ne manque pas de marquer également l’âge classique avant de connaître son assomption en même temps que s’accomplit celle de la singularité, au XVIIIème s., assomption que rien ne vient démentir, bien au contraire, aujourd’hui que publications et rééditions se multiplient, qui nous promettent le temps retrouvé.
En attendant, bien loin que cette vitalité de l’écriture mémorialiste concourre à l’établissement de critères génériques et définitionnels sûrs, l’approche générique se complique du contact de genres limitrophes qui travaillent sans cesse à en redéployer la cohérence. Ce sont les mémorables, annales, chroniques, qui le disputent aux mémoires en tant que vecteurs de la transmission historiographique quand journaux, confessions, autobiographies et aujourd’hui récits de vie les concurrencent comme canal de diffusion des avatars du moi. Sans compter que cette double valence du genre-mémoires s’aggrave d’une réversibilité des propriétés qui le définissent : memoriæ mundi ou mémoires d’outre-tombe, véritables ou apocryphes, à usage interne ou ad usum Delphini…Quand le genre tient de Protée, le critique se fait Sisyphe.
C’est qu’aussi la double valence attachée au genre est porteuse d’une logique, double elle aussi, selon que la place d’objet ou de sujet de la narration revient respectivement au pôle collectif ou au pôle intimiste, selon qu’il s’agit de replacer le moi dans l’histoire de son temps ou de faire l’histoire du moi. La bivalence induit deux réseaux organisateurs du sens qui se contredisent et se combattent, au caractère partiel, subjectif et discontinu du témoignage individuel, forcément renfermé dans les bornes étroites de la vie humaine s’opposant la longue durée de l’histoire où les passions s’épurent pour laisser la place à une lecture objective, objectivée en tout cas et dont les leçons prétendent à l’universalité. Encore faut-il davantage parler d’interaction que de contradiction entre ces deux polarités, l’histoire du genre imposant de penser corrélativement la trace mémorialiste et l’inscription dans l’histoire.
Fécondité du mythe, fécondité de l’histoire et de l’écriture, c’est bien la relation de filiation que la mythologie posait comme originelle que l’on retrouve ici, mais qui dira qui engendre qui, de Mémoire ou de Clio, des mémoires ou de l’histoire ?


Le colloque pourrait ainsi se structurer autour de trois axes, dans lesquels s’inscriraient les communications :

- l’histoire des mémoires, axe qui s’attacherait à une mise en perspective diachronique du genre.
- les mémoires comme genre, axe qui approcherait les mémoires par le biais de critères formels.
- un axe mémoires et écriture de l’histoire, qui en interrogerait les incidences.

Participants :

Antoine Casanova (Université de Franche-Comté), Napoléon à Sainte-Hélène : les rapports entre textes écrits et mémoire orale José

AntonioDabdab Trabulsi (Université de Belo Horizonte, Brésil), Gibbon : du Déclin et chute aux Mémoires et vice versa

Bertrand Degott (Université de Franche-Comté), L’écriture mémorielle dans la poésie de Guillevic

Antonio Gonzales (Université de Franche-Comté), Geste de mémoire, traces de mémoires dans la Correspondance de Pline

Jean-Jacques Hamm (Queen’s University, Canada), S’écrire posthume : qui donc est Henry Brulard ?

Mihaela Irimia (Université de Bucarest, Roumanie), Mémoire et récupération

François Jacob (Musée Voltaire, Genève), Les mémoires dramatiques : vérité ou illusion ?

Laure Lévêque (Université de Franche-Comté), Les Mémoires d’outre-tombe ou le naufrage du Monde d’hier

Claude Mazauric (Université de Nancy), La mémoire de Buonarroti et l’effacement de soi

Jean Peyras (Université de Nantes), Regards féminins sur la guerre de Vendée : 1793-1796

Henri Rossi (IUFM d’Amiens), Mémoires et patriotisme féminin, le cas deMesdames de Boigne et de Montcalm






Places

  • Besançon, France

Date(s)

  • Tuesday, December 02, 2003

Contact(s)

  • Poétique des genres et spiritualité ~
    courriel : pgs [at] noos [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Les mémoires : écriture, genre, histoire », Conference, symposium, Calenda, Published on Monday, November 17, 2003, https://doi.org/10.58079/8rj

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