Mémoires et histoire de l'expérience concentrationnaire
colloque franco-allemand à l'occasion du 60e anniversaire de la libération du camp de Dachau
Published on Thursday, March 17, 2005
Abstract
Announcement
des Ministres des Affaires Etrangères allemand et français
Joschka Fischer & Michel Barnier
COLLOQUE FRANCO-ALLEMAND
A L'OCCASION DU 60e ANNIVERSAIRE
DE LA LIBERATION DU CAMP DE DACHAU
MEMOIRES ET HISTOIRE
DE L’EXPERIENCE CONCENTRATIONNAIRE
Munich, 29 – 30 avril 2005
Ludwig-Maximilians-Universität Grosse Aula
Hauptgebäude, Geschwister-Scholl-Platz 1,
UBahn : Universität, U6
Le 29 avril 2005, l’Europe célèbrera le soixantième anniversaire de la libération du camp de Dachau.
Ouvert dès mars 1933, ce camp a servi de modèle au système concentrationnaire nazi fondé sur la négation absolue de la personne humaine. Il a signifié durant ses douze années de fonctionnement et avec l’extension de la guerre les pires souffrances et humiliations pour les détenus, originaires de 31 pays européens. Les 15 000 Français qui y ont été internés, représentaient l’une des principales communautés nationales.
La libération du camp de Dachau a symbolisé l’avènement d’une époque nouvelle. La commémoration du 29 avril prochain est l’occasion d’assumer pleinement le devoir de mémoire mais aussi le devoir d’histoire, et de rappeler combien les valeurs de l’Europe unie se sont affirmées par le rejet de la barbarie.
Dans ce contexte, le colloque franco-allemand sur le thème « Mémoires, histoire de l’expérience concentrationnaire » que nous organisons les vendredi 29 et samedi 30 avril 2005, réunira à Munich d’anciens déportés français du camp de Dachau qui ont accepté de venir témoigner, des universitaires, français et allemands, pour lesquels le témoignage est objet d’histoire, et la société civile.
Lors de ce 60° anniversaire, nous tenons à ce que la transmission entre générations tienne une place essentielle, par la participation de jeunes, du collège à l’université, membres de la 3ème génération.
Nous aimerions que cette manifestation organisée en terre allemande autour de la parole de déportés français soit un symbole des relations franco-allemande d’aujourd’hui.
Ce colloque doit permettre de porter un regard croisé sur un passé qui longtemps n’a été envisagé qu’au travers des interrogations nationales. L’organisation retenue - intervenants allemand et français - traduction simultanée - entend souligner les similitudes des approches française et allemande mais aussi leurs spécificités.
Nous voulons que soit tentée cette confrontation qui peut contribuer à l’écriture d’une histoire franco-allemande, et permettre un rapprochement des sociétés civiles, plus conscientes de leurs divergences mais aussi de leurs convergences.
Anne Fieseler & Fabien ThéofilakisVENDREDI 29 AVRIL 2005
Accueil / Réservations : 14h00
Accueil : Anne Fieseler & Fabien Théofilakis
Hommage à Joseph ROVAN (lecture de textes)
Allocutions d’ouverture par MM. les Ministres des Affaires Etrangères allemand et français, Joschka Fischer & Michel Barnier (sous réserve)
Discours d’accueil du président de la Ludwig-Maximilians-Universität, Pr. Dr. Huber (sous réserve)
Ouverture scientifique : Anne Fieseler & Fabien Théofilakis
En cliquant sur le nom d'un intervenant souligné,
un résumé de son intervention et une bibliographie apparaîtront
que vous pouvez imprimer en cliquant sur le bouton droit de votre souris (puis IMPRIMER).
1. Un demi-siècle de mémoriaux
Quelle muséographie pour transmettre l’expérience concentrationnaire ?
14h45
15h45
THEMATIQUE
Les mémoriaux, espaces de la transmission d’un vécu, ont pour mission de restituer une expérience souvent indicible et par essence hors du « représentable » :
que choisit-on alors de représenter ?
à partir de quelle « mise en scène » ?
quelle mémoire privilégie-t-on ?
En près de cinquante ans, le public a changé : les mémoriaux accueillent désormais plusieurs générations, notamment la 3° génération (les plus jeunes) pour laquelle l’expérience concentrationnaire n’est plus un vécu mais un donné qui nécessite d’autant plus une contextualisation :
comment toucher des publics de plus en plus larges ?
dans quelle mesure faut-il distinguer, dans l’espace du mémorial, histoire et mémoire ?
Ces mémoriaux sont devenus eux-mêmes des lieux d’histoire et des lieux de mémoire. Une réflexion s’impose sur la place à accorder à leur genèse ainsi qu’à leurs mises en scène et adaptations successives :
les partis pris et les questionnements ont-ils été les mêmes en Allemagne et en France ?
Modération
Barbara Distel, directrice du mémorial de Dachau
Intervenant
Harold Marcuse, professeur d’histoire contemporaine et d’histoire de l’Allemagne à l’université de Californie, Santa Barbara
Intervenant
Olivier Lalieu, historien, responsable de l’amènagement des mémoriaux du "Mémorial de la Shoah", Paris
Questions
PAUSE
10 mn
2. Les déportés politiques à Dachau en provenance de France
16h00
16h55
THEMATIQUE
Les 14 500 déportés français à Dachau ont été dans leur grande majorité des déportés politiques. C’est donc dans une approche plus large, celle de la déportation française en Allemagne des « politiques » qu’il convient de les englober.
selon quelles étapes et dans quelles circonstances ont-ils été déportés ?
en quoi le regroupement par nationalité a-t-il pu les aider à survivre ?
comment s’est effectuée leur libération, de même que leur rapatriement ?
de quelle manière leur mémoire – collective et individuelle – s’est-elle cristallisée par le biais d’associations et d’amicales ?
Modération
Intervenant
Jean-Marc Dreyfus, chercheur en histoire contemporaine, Centre Marc Bloch, Berlin
Intervenant
Barbara Vormeier, historienne, maître de conférence à l’université Lumière-Lyon II, directrice scientifique de la « Fondation de la Mémoire de la Déportation, Paris »
Questions
PAUSE
10 mn
3. Rencontre avec d’anciens déportés français de Dachau - La parole aux Déportés
17h00
18h45
THEMATIQUE
Les déportés apporteront leur témoignage, aussi bien sur leur vécu dans le camp que sur leur retour en France et leur réinsertion. L’accent sera mis d’une part sur le choix de quelques thèmes particuliers, permettant à chaque témoignage d’être entendu en écho ou en complémentarité des autres, et aux participants de faire le lien avec les autres conférences ; d’autre part sur l’après- Dachau, de la libération du camp à aujourd’hui.
Modération
participants
(table ronde)
Général (C.R.) André Delpech, ancien déporté, président du CID
Jean Samuel, ancien déporté, secrétaire général du CID
Paul Kerstenne, ancien déporté, trésorier du CID
En intermède : lecture par des jeunes de textes d’anciens déportés
Questions
SAMEDI 30 AVRIL 2005
Accueil / Réservations : 09h00
4. Dachau, 1er camp du système concentrationnaire allemand
9h30
12h00
THEMATIQUE
Le camp de concentration participe de la politique de répression des « opposants », résistants politiques, « asociaux », « criminels » de droit commun, déportés raciaux, du régime national-socialiste, à l’échelle d’abord allemande puis européenne. Ses douze années de fonctionnement à compter de mars 1933 et sa valeur de modèle dans le système concentrationnaire allemand, permettent de saisir le lien entre représentations idéologiques et applications pratiques d’une part, entre évolution de la situation de l’Europe en guerre et adaptations/réactions dans le camp d’autre part.
Modération
Intervenant
Robert Steegmann, professeur, Strasbourg
Séquence iconographique
Matthias Steinle, maître de conférence au département d’études cinématographiques et audiovisuelles de l’université Philipp, Marburg
PAUSE
10 mm
Intervenant
Christian Delage,, historien, maître de conférence à l’université de Paris-VIII-Vincennes/ Saint-Denis et à l’EHESS, chercheur à l’IHTP/CNRS
Intervenant
Ludwig Eiber, chargé de cours au département d’histoire contemporaine de l’université d’Augsburg, directeur du projet de réamènagement du mémorial de Dachau
Questions
5. Histoires, témoignages, mémoires
Devoir d’histoire, devoir de mémoire ?
13h00
14h00
THEMATIQUE
La célébration de la libération du camp est l’occasion de constater combien nous vivons dans le « temps de la mémoire » (H. Rousso), à une époque où mémoire et histoire sont de moins en moins nettement distinguées : la mémoire devient objet/enjeu d’histoire et prend une multitude de voies pour s’exprimer :
Pourquoi aujourd’hui une telle confusion ? en quoi cette nouvelle situation redéfinit-elle le statut du chercheur en
sciences humaines, qu’il soit historien ou sociologue ? quel poids donner au témoignage ?
Qu’est-ce qui se transmet de génération en génération ? qu’en retient la 3° génération ?
En quel sens peut-on « maîtriser » son passé ?
Modération
Fabien Théofilakis, historien, chercheur, Université Paris X Nanterre.
Intervenant
Annette Becker, professeure d’histoire contemporaine, directrice du „Centre Pierre Francastel“, université de ParisX-Nanterre
Intervenant
Olaf Jensen, chercheur en sciences sociales, Kulturwissenschaftliches Institut, Essen
Questions
PAUSE
10 mm
Oublier, se souvenir, transmettre : Quels cheminements de la mémoire ?
14h10
15h00
Intervenant
Sarah Gensburger, ATER en sociologie, EHESS/CEIFR
Intervenant
Bernd Faulenbach, université de Bochum, Ruhr-Universität, directeur adjoint de l’institut de recherche Arbeit, Bildung und Partizipation, professeur d’histoire contemporaine et de sciences politiques
Questions
PAUSE
10 mn
6. Productions mémorielles, documents pour l’historien ou œuvres d’art ?
Quel statut accorder aux productions artistiques concentrationnaires et post-concentrationnaires ?
15h10
16h15
THEMATIQUE
La marginalité de ces productions parmi les déportés, leur hétérogénéité fonctionnelle dans les camps et après les camps, la difficulté de préciser d’emblée leur appartenance aux champs de l’histoire ou de l’histoire de l’art, expliquent la faible utilisation de ce matériau. Le regain récent d’intérêt qui leur est porté est à mettre en liaison avec l’ « ère du témoin » (A. Wieviorka) engendre des deux côtés du Rhin des interrogations similaires :
Dans le cas de Dachau, quel corpus définir ?
Dans quelle mesure les historiens peuvent-ils considérer ces productions comme des matériaux historiques et les
historiens de l’art comme des œuvres d’art ?
En quoi l’horizon d’attente actuel permet-il désormais d’entendre ce langage de l’indicible ?
Modération
Anne Fieseler, historienne, historienne de l'art, enseignante, Lycée Français (Munich)
Intervenants
Michaela Haibl, Sociologue de l’art, chargée de cours à l’université de Vienne, directrice du projet Artistes concentrationnaires-Dachau
Detlef Hoffmann, Professeur d’histoire de l’art à l’université Carl von Ossietzky, Oldenburg
Intervenant
Yves Michaud, membre de l’Institut universitaire de France, professeur de philosophie à l’université de Rouen, ancien directeur de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, Paris
Questions
Présidents
Séance de clôture : Bilan et mise en perspective
Ulrich Herbert, professeur d’histoire contemporaine à l’université Albert-Ludwig, Freiburg
François Genton, professeur d’études germaniques à l’université Stendhal, Grenoble
16h15
17h00
Les actes du colloque seront publiés en édition bilingue. Les indications concernant cette parution seront disponibles sur ce site. Si vous êtes intéressés, nous vous prions de le consulter régulièrement.
Weiße Rose Stiftung e.V.
befreiungsfeier@kz-gedenkstätte-dachau.de
Subjects
- Modern (Main category)
- Society > Political studies > Wars, conflicts, violence > Genocides and massacres
- Periods > Modern > Twentieth century > 1939-1945
- Society > Political studies > Wars, conflicts, violence
Places
- Munich, Ludwig-Maximilians-Universität
Munich, Federal Republic of Germany
Date(s)
- Friday, April 29, 2005
Contact(s)
- Fabien Théofilakis
courriel : ftheo2 [at] gmail [dot] com
Information source
- Anne Fieser, Fabien Théofilakis ~
courriel : dachau2005 [at] hotmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« Mémoires et histoire de l'expérience concentrationnaire », Conference, symposium, Calenda, Published on Thursday, March 17, 2005, https://doi.org/10.58079/9ps