AccueilLe caractère national : mythe ou réalité ? Sources, problématique, enjeux

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Publié le mercredi 12 octobre 2005

Résumé

Etude des aspects historiques, philosophiques, épistémologiques, psychologiques, sociologiques, littéraires de la notion de "caractère national"

Annonce

Colloque du Pôle identités-Mémoire de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines

de l’Université de Caen Basse-Normandie

26-27 octobre 2006

Le caractère national : mythe ou réalité ? Sources, problématique, enjeux

L’échec du référendum sur la Constitution européenne a suscité, dans la presse française et étrangère une avanlanche de dénominations plus ou moins flatteuses relatives aux Français, qui seraient égocentristes, xénophobes, frileux mais crâneurs, conservateurs ou au contraire utopistes, etc. Tous les clichés et les stérétotypes du « caractère national » ont resurgi, manifestant une vitalité que ne reflètent pourtant pas les sciences humaines, pour lesquelles cette problématique au cœur de l’actualité est en « sommeil », et actuellement mal connue (à l’exception notable de Marc Crépon, auteur de Les géographies de l’esprit. Enquête sur la caractérisation des peuples de Leibniz à Hegel, Payot, 1996).

Bref historique de la question

Pourtant une importante ligne de réflexion remonte à l’antiquité (Hérodote, Théophraste, Plutarque). Auteur de Caractères (dont s’inspira La Bruyère), Théophraste est le premier à désigner de ce mot (dérivé du verbe kharassein, aiguiser, graver, inscrire) une réalité psychosociologique. Le caractère deviendra un enjeu théorique important pour les principaux philosophes de la modernité : Montesquieu, Voltaire (Essai sur les mœurs et l’esprit des nations), Hume, ou Rousseau. Au XIXe siècle, Kant, Herder, Hegel, Darwin, Spencer et bien d’autres font du concept de « caractère » ou de l’« esprit national » une problématique où le psychologique, le sociologique, et la littérature se trouvent en interaction. D’autres notions telles que l’âme du peuple, l’âme collective, la psychologie des peuples, l’identité nationale, la mémoire culturelle, sont des expressions qui forment le syndrome du caractère national, au sujet duquel plusieurs chercheurs ont laissé un héritage intellectuel aujourd’hui, pratiquement abandonné ou en friche : Wundt, Lazarus, Taine, Renan, Zorrilla…

L’anthropologie socioculturelle (Mead, Benedict, Linton) a contribué à relancer le débat dans les années 30 et 40 du XXe siècle. Plus tard, la psychosociologie a introduit des notions nouvelles : personnalité de base, stéréotypes, identité sociale, représentation collective. L’opposition entre holisme et collectivisme autant que les études sur la dichotomie masculin-feminin, ou haut/bas, alimentent encore le vieux débat sur le caractère national.

De nombreuses recherches transculturelles (quantitatives) récentes montrent des différences significatives entre les diverses cultures nationales de la planète. De plus, la polémique issue de l’ouvrage de Huntington Le choc des civilisations relance la problématique à une échelle géopolitique. C’est encore une manière de faire du neuf avec le vieux concept de caractère national.

Faut-il rappeler que la question de la montée actuelle des nationalismes et des populismes dans le monde nous révèle que la réhabilitation de quelques anciennes notions peut fournir des pistes à des enjeux du présent où la pensée, les émotions et la politique forment un fait social total, selon la pertinente formule de Mauss.

Problématique

Il s’agira donc non de faire le catalogue des traits attribués à tel ou tel caractère national, mais d’étudier l’origine (endogène ou exogène) de ces caractéristiques, les principes qui les sous-tendent (cf. la notion de « géopsyché »), leur diffusion, leur élaboration littéraire, philosophique, sociologique ou psychologique, leur utilisation (rejet, acceptation, utilisation polémique par d’autres nations). L’ancien bloc soviétique offre par exemple un foisonnement de théories ethnicistes : mentalité ethno-nationale (nouveau nom de l’« âme russe »), ethno-psychologie, ethno-économie, néo-humboldtisme (chaque langue porte en elle une vision du monde), pour lesquelles il serait intéressant de rechercher les origines, d’évaluer les dangers, de trouver des équivalents dans d’autres aires culturelles, nationales ou même régionales (par exemple le « caractère normand »).

Enfin, entreprendre de manière transdisciplinaire la reconstitution de la tradition intellectuelle sur le caractère national dans les sciences humaines et sociales en France, nous semble une tâche à la fois intéressante et utile.

Ce sont ces approches épistémologiques, historiques, philosophiques, littéraires interculturelles qui seront privilégiées.

Les propositions de communication sont à adresser avant le 30 novembre 2005 : titre de la communication proposée, bref résumé, coordonnées des auteur(e)s [prénom, nom, appartenance, adresse postale, téléphone, e-mail, éventuellement bibliographie des travaux sur le sujet].

Le Comité Scientifique communiquera les décisions aux auteurs avant le 15 janvier 2006. Les textes définitifs des communications (30 000 signes pour la version écrite [version électronique et papier], 25 minutes pour la version orale) devront parvenir au plus tard le 1-er septembre 2006. Le Pôle Ientités-Mémoire pense pouvoir prendre en charge le séjour à Caen, mais pas le voyage.

Contacts : Alexandre DORNA, Professeur de psychologie politique, a.dorna@free.fr

Michel NIQUEUX, Professeur de litttérature et de civilisation russes, m.niqueux@wanadoo.fr

http://www.unicaen.fr/mrsh/identites/

Catégories

Lieux

  • Caen, France

Dates

  • mercredi 30 novembre 2005

Contacts

  • Michel NIQUEUX
    courriel : niqueux [at] lve [dot] unicaen [dot] fr

Source de l'information

  • Michel NIQUEUX
    courriel : niqueux [at] lve [dot] unicaen [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le caractère national : mythe ou réalité ? Sources, problématique, enjeux », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 12 octobre 2005, https://doi.org/10.58079/a3p

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