Cycle de conférences « Sciences et politique »

L’analyse des problématiques multiples et complémentaires des rapports entre les modes de production des savoirs et les formes de gouvernement et d’exercice collectif du pouvoir constitue un enjeu majeur des sciences sociales aujourd’hui. Les problématiques relatives à la définition des programmes et des politiques de recherches par les gouvernants travaillent actuellement toutes les structures scientifiques en France comme à l’étranger. La question de l’autonomie des pratiques de recherche dans un contexte économique très agressif fait parti des préoccupations les plus vives de la communauté scientifique. Les interrogations concernant la présence et l’implantation des formes discursives et organisationnelles de l’action politique dans la pratique de la recherche fournissent nourrissent également un débat vif et crucial.

Ces quelques exemples très contemporains invitent à éclaircir les logiques historiques et sociologiques de ces articulations entre sciences et politique. Le dossier des Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique (n° 102) consacré à ce thème et les conférences organisées à la Fondation Gabriel Péri qui lui font suite, ne visent pas à établir une théorie générale définissant une fois pour toute l’espace des rapports possibles entre sciences et politiques. Il s’agit davantage de proposer une série d’études précises fournissant des éclairages contrastés de la variété des relations que peuvent entretenir les ordres politiques et scientifiques.

Les conférences ont lieu à Paris :
Salle des documents cinématographiques,
38, avenue des Ternes - Paris 17e
Métro Ternes

Science, politique et démocratie. Un ensemble de propositions

Dominique Pestre (EHESS)
Conférence le 16 janvier 2008

Dominique Pestre propose d’étudier la complexité intrinsèque, dans les sociétés démocratiques, des relations entre « techno-science » (comme ensemble de pratiques matérielles et discursives, comme système de normes, comme imposition de futurs particuliers), logiques marchandes et de production - et le politique démocratique (en tant que ces derniers existent, eux aussi, dans leur variété, incompati­bi­lités et tensions). Il avancera pour cela un certain nom­bre de propositions et d’hypothèses de recherche.

L’empire de l’astronome : Urbain Le Verrier, l’Ordre et le Pouvoir

Fabien Locher (Centre de Recherches en Histoire du XIXe siècle, Université Paris I)
Conférence le 25 janvier 2008

Fabien Locher examine les activités politiques et scientifiques de l’astronome Urbain Le Verrier, découvreur de Neptune. Il met en lumière le parallèle entre la vision politique de ce soutien fervent de Louis-Philippe et de Napoléon III et son administration autocratique de l’Observatoire de Paris. Le Verrier réorganise également l’institution scientifique en une véritable usine dans laquelle se conjuguent la mécanisation des tâches et la hiérarchie des fonctions. La légende noire de Le Verrier, que la IIIe République s’efforcera de diffuser, puisse dans cette association puissante des convictions politiques, des idéaux économiques et des desseins scientifiques.

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