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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Publié le mardi 15 janvier 2008

Résumé

Par leur prestige international, par l’attrait qu’elles ont exercé sur le monde du négoce et de l’industrie, par leur capacité à rassembler peuples et objets, par les millions de visiteurs qu’elles ont attirés, les expositions universelles ont été des dispositifs majeurs de médiatisation au XIXe siècle. Toutefois, nous en connaissons encore mal à la fois l’ampleur médiatique (nationale et internationale) et l’impact effectif sur les publics.

Annonce

Les expositions universelles en France, au XIXe siècle.
Techniques, publics, patrimoine

Paris, mars 2010

Aujourd’hui, les expositions sont au cœur d’un renouveau historiographique en faveur de l’histoire culturelle ; elles ont aussi pleinement leur place dans une histoire culturelle des techniques. Hauts lieux du culte du progrès, de la sacralisation de la technique et de l’invention et de l’élargissement des publics, elles offrent un champ d’étude qui permet aux historiens d’interroger de manière concrète les conditions matérielles d’émergence d’une culture technique lors des révolutions industrielles.

Si les réalisations architecturales, par l’audace des projets d’ingénieurs, ont contribué à la gloire de l’artifice, si les débats sur l’esthétique et la valeur des objets ont été favorisés par une vision inclusive de l’industrie, d’autres pistes de recherche se dessinent pour comprendre l’impact des expositions sur l’espace public de la technique, à la fois comme champ culturel, structuré par des institutions, des réseaux, des pratiques et des imaginaires et comme lieu d’expression, où s’autonomise une faculté de juger et s’exercent des aptitudes à choisir, des communautés de langage.

Deux séries d'interrogations guident ce projet.

1 - La technique et ses publics dans les expositions universelles

Quel a été l’impact réel des expositions universelles dans l’émergence d’audiences pour la technique ? De quels moyens ont-elles usé : quelles médiations, quelles rhétoriques visuelles et spectaculaires, quels relais (écrit, images, presse, etc.). Quelles formes de participation, d’intéressement collectif, etc. ont-elles mis en œuvre ? La mise en scène de la technique a-t-elle contribué à " démocratiser " celle-ci en l’ouvrant à un public de masse ?

Dans ce registre, l’invention technique occupe une place particulière. Bien des questions restent en suspens sur les inventeurs au XIXe siècle, que ce soit leurs réseaux de sociabilité ou leurs stratégies de valorisation (publicité, expertise, protection, etc.), alors que les brevets offrent si peu de garanties et que l’image de l’inventeur suscite toujours les sarcasmes. Les expositions ont-elles offert des alternatives et des ressources complémentaires aux brevets ? Ont-elles contribué à légitimer l’inventeur, à côté de l’entrepreneur ?

Les expositions universelles renvoient aussi à l’image de la technique, à son rôle et à sa place dans la société. L’ambiguïté de la technique en France, entre mépris pour l’inventeur et utopie saint-simonienne, se reflète-t-elle dans les expositions ? Quelles techniques, quels techniciens sont mis en exergue ? Quelle culture technique est-elle ainsi proposée au plus grand nombre ? A travers les choix des objets et équipements proposés et les stratégies d’exposition, on peut se demander ce que le visiteur voit de la technique de son temps. Dans quelle mesure les expositions affichent-elles finalement l’image d’une société " technisée " ? En quoi cette image participe-t-elle d’une rhétorique du progrès ?

On s’interrogera aussi, par exemple, sur l’influence des contextes politiques du Second Empire et de la IIIe République et de certains courants de pensée tels que le saint-simonisme sur la conception et la réalisation des expositions, notamment la mise en place de congrès thématiques, puis d’organismes internationaux. A titre comparatif, on pourra essayer de dessiner l’influence à l’étranger des expositions françaises.

L’enjeu est aussi de cerner la composition des publics et les modes de réception. D’une part se pose la question des milieux dans lesquels se recrutent les visiteurs intéressés par les techniques, du simple curieux aux spécialistes, des fabricants concurrents aux délégations ouvrières. D’autre part, comment les historiens peuvent-ils évaluer l’impact culturel des expositions, à quelles techniques le public s’intéresse-t-il, qu’en retient-il et pour quel usage ?

2 – Les expositions universelles et les collections techniques

Sur ce point, l’ambition du colloque est double : interroger l’histoire des collections issues des expositions et leurs modes de valorisation actuels dans différentes institutions.

Quel a été le rôle des expositions dans la constitution et l’essor de collections techniques au XIXe siècle ? C’est ici la fonction patrimoniale des expositions qui retient notre attention, en les mettant en lien, directement ou indirectement, avec l’histoire de la constitution des collections (musées, bibliothèques…) et leur valorisation dans l’espace public au XIXe siècle. Comment les expositions universelles ont-elles contribué au mouvement de création des musées (Musée du Trocadéro, Musée social…) ? Comment les ont-elles enrichis (Musée des arts et métiers, musées industriels…) ? Quelle est leur part dans l’éclosion de sociétés savantes ? Cet enrichissement est-il le fruit d’une politique publique déterminée ou l’effet de la " vanité " de quelques-uns soucieux de voir leurs œuvres entrer dans les musées ? Le thème appartient autant à l’histoire des institutions de la culture que des pratiques culturelles et qu’à celle des enjeux symboliques tels que la recherche de la postérité.

Autre approche : quelle valorisation aujourd’hui pour ce patrimoine et pour quels publics ? Bien des questions sont à aborder : les supports de diffusion numériques et donc le recours aux images et musées virtuels ; les programmes de recherche lancés dans plusieurs institutions et leur recours à des bases de données en pleine évolution ; les liaisons interdisciplinaires entre les gestionnaires des collections et les muséologues d’une part et les historiens de la culture, de l’économie et des techniques d’autre part.

Les propositions sont à adresser d’ici le 15 octobre 2008 simultanément à :

vbarth@ehess.fr;corcy@cnam.fr ;carre@cnam.fr ;christiane.demeulenaere@culture.gouv.fr ; liliane.perez@wanadoo.fr

Colloque organisé par

  • le Centre d'histoire des techniques et de l’environnement (CDHTE-Cnam), la Bibliothèque du Cnam, le Musée des arts et métiers et les Archives nationales (site de Paris),
  • avec le soutien du Bureau international des expositions (BIE), de Centrale Histoire, du Centre Alexandre Koyré-Centre de recherches en histoire des sciences et des techniques (CAK-CRHST), de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).

Comité d'organisation : Volker Barth, Anne-Laure Carré, Marie-Sophie Corcy, Christiane Demeulenaere-Douyère, Liliane Pérez.

Comité scientifique : Bruno Belhoste, Jean-François Belhoste, Serge Benoît, Jean-Louis Bordes, Patrice Bret, Thérèse Charmasson, Gérard Emptoz, Irina Gouzévitch, Mireille Le Van Ho, Christine MacLeod, Valérie Marchal, Yannick Marec, Pascal Ory, Christophe Prochasson, Anne Rasmussen, Brigitte Schroeder, Denis Woronoff.

Comité de parrainage : Jacqueline Carroy, Serge Chambaud, Catherine Cuenca, Daniel Gourisse, André Guillerme, Isabelle Neuschwander.

Lieux

  • Paris, France

Dates

  • mercredi 15 octobre 2008

Mots-clés

  • expositions universelles, techniques, publics, patrimoine

Contacts

  • Christiane Demeulenaere-Douyère
    courriel : christiane [dot] demeulenaere [at] culture [dot] gouv [dot] fr
  • Liliane PEREZ
    courriel : ilialne [dot] perez [at] wanadoo [dot] fr

Source de l'information

  • Christiane Demeulenaere-Douyère
    courriel : christiane [dot] demeulenaere [at] culture [dot] gouv [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les expositions universelles en France, au XIXe siècle », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 15 janvier 2008, https://doi.org/10.58079/c87

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