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Published on Thursday, September 11, 2008

Abstract

Du 20 mai au 30 août 2009 se tiendra au château d’Azay-le-Rideau une exposition consacrée à la représentation de Psyché siècle organisée par le Centre des monuments nationaux. Tout en déroulant l’histoire de Psyché écrite par Apulée au IIe siècle de notre ère dans l’Âne d’or, puis réécrite par Jean de La Fontaine à la fin du XVIIe siècle, l’exposition propose également une vison chronologique de l’appréhension du thème par les artistes de la Renaissance au XIXe siècle. Bien que présentant environ deux cents objets, l’exposition ne peut aborder tous les aspects de cette production. C’est ainsi qu’il est apparu indispensable de l’enrichir d’un colloque qui viendra opportunément approfondir certains sujets et combler les aspects absents ou trop rapidement évoqués dans les salles du château d’Azay-le-Rideau.

Announcement

Colloque organisé par le Centre d’études supérieures de la Renaissance (Tours) et le Centre des Monuments nationaux (Paris)

Tours,  CESR et Azay-le-Rideau, château, 29 juin-4 juillet 2009

Comité d’organisation

  • Lorraine Mailho (Paris, CMN)
  • Magali Bélime-Droguet (Paris, CMN)
  • Véronique Gély (Paris, Université Paris IV)
  • Philipe Vendrix (Tours, CESR)
  • Maurice Brock (Tours, CESR)

Coordination

Lorraine Mailho (conservateur en chef du Patrimoine –Centre des Monuments nationaux)

Les propositions de communications (1500 s. max), accompagnées d’un bref curriculum vitae (15 lignes max.), devront être envoyées avant le 15 octobre 2008 à l’adresse suivante : lorraine.mailho@monuments-nationaux.fr

Du 20 mai au 30 août 2009 se tiendra au château d’Azay-le-Rideau une exposition consacrée à Psyché et le désir d’éternité organisée par le Centre des monuments nationaux. Tout en déroulant l’histoire de Psyché écrite par Apulée au IIe siècle de notre ère dans l’Âne d’or, puis réécrite par Jean de La Fontaine à la fin du XVIIe siècle, l’exposition propose également une vison chronologique de l’appréhension du thème par les artistes de la Renaissance au XIXe siècle.

Bien que présentant environ deux cents objets, l’exposition ne peut aborder tous les aspects de cette production. C’est ainsi qu’il est apparu indispensable de l’enrichir d’un colloque qui viendra opportunément approfondir certains sujets et combler les aspects absents ou trop rapidement évoqués dans les salles du château d’Azay-le-Rideau.

Ce colloque dans lequel la Renaissance sera entendue au sens large, du XVe siècle aux premières décennies du XVIIe siècle invite également à une réflexion sur la période antique et sur les XVIIIe et XIXe siècles. En effet, loin d’ignorer les textes fondateurs, ces deux siècles se sont largement nourris des images véhiculées par la Renaissance.

Le programme s’articulera de la façon suivante

Après une conférence inaugurale le 29 juin, les communications aborderont par journée ou demi-journée, la littérature, la musique, le théâtre et l’histoire de l’art.

Une visite de l’exposition est prévue durant les journées d’études.

 Entre la redécouverte au XIVe siècle du texte des Métamorphoses d’Apulée par Zanobi da Strada et Boccace puis la publication des Amours de Psyché et Cupidon de La Fontaine en 1669, suivis de la tragédie-ballet de Molière, Corneille et Quinault en 1671, la fable de Psyché investit tous les domaines de la littérature, de la philosophie et de l’art. Plusieurs publications récentes ont été consacrées à la postérité d’Apulée et à celle de Psyché, les unes dans le domaine de l’histoire de l’art, les autres dans celui de la littérature. La présentation au château d’Azay-le-Rideau d’une exposition originale centrée sur les interprétations de la fable de Psyché dans l’art français à partir de la Renaissance est l’occasion de confronter ces travaux et d’offrir à la recherche des perspectives nouvelles. Ce colloque, tout en ouvrant sur le devenir du thème jusqu’à l’époque contemporaine, se consacrera donc à l’étude d’un processus exemplaire de l’humanisme renaissant : celui par lequel la modernité s’approprie un texte antique mal connu pendant le Moyen Âge, dont l’écriture puis les interprétations sont contemporaines de la christianisation de l’Empire Romain, chargé d’une métaphysique platonicienne et d’un érotisme qui pouvaient  s’adapter à toutes ses attentes, et propre à devenir le support d’une interrogation en même temps sur la notion de sujet et sur la fiction.

I. La transmission du récit d’Apulée : éditions, traductions, allégories philosophiques

Le premier domaine à explorer sera celui des modalités de transmission et de réception du conte rapporté par Apulée. Avant la réapparition des manuscrits des Métamorphoses, Psyché n’avait pas été totalement absente des lettres médiévales.  Fulgence le Mythographe avait résumé et traduit en allégorie la fable apuléienne, et Martianus Capella dans ses Noces de Mercure et de Philologie avait décrit et jugé à sa manière les amours de Psyché et de Cupidon ; c’est son texte qu’ont commenté, au IXe siècle, Jean Scot Érigène, Rémi d’Auxerre et Martin de Laon, et au XIIe siècle Bernard Silvestre. On note aussi la présence de Psyché dans la Métamorphose de l’évêque Golias de Gautier Map. Mais les manuscrits des Métamorphoses, s’ils semblent avoir été peu connus, n’avaient pas disparu et restaient connus d’une minorité de clercs. Au XIVe siècle, Zanobi da Strada et Boccace redécouvrent  dans sa totalité le texte d’Apulée. Puis Philippo Beroaldo en publie à Venise la première édition imprimée assortie de son important commentaire. C’est le début de la longue présence de Psyché dans les arts et les lettres, partie de Florence pour essaimer à Mantoue puis dans toute l’Europe. On reviendra donc sur :          

-  L’histoire des éditions et des traductions du texte des Métamorphoses 

- Les estampes et les emblèmes 

- La place de Psyché dans la mythographie

- L’usage de Psyché dans la réflexion philosophique 

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II.   Psyché à la Renaissance : Invention d'un cycle narratif dans les arts décoratifs et les beaux-arts

Une histoire dans laquelle le regard interdit et la transgression de cet interdit forment, plus qu’un thème,  le nœud même de l’intrigue, ne pouvait manquer d’inspirer les arts visuels. La fable de Psyché, dès sa redécouverte à Florence, devient un sujet privilégié par les spectacles que donne et se donne la société de cour. Ces spectacles sont ceux des arts visuels et des arts de la scène.

-Les panneaux de cassone

-Les décors peints en Italie,  en France et ailleurs au début du XVIe

-La tapisserie du roi François Ier : une tapisserie disparue

-Les vitraux du château d'Ecouen à Chantilly

-Les gravures du Maître au Dé

-Les émaux peints

-Psyché dans les archives parisiennes

-Un point sur l'iconographie et la question de l'identification du sujet...

III.  Déclinaisons de Psyché en France et en Europe

L’exposition au château d’Azay-le-Rideau embrasse une vaste chronologie, dont ce colloque pourrait rendre compte également dans les domaines de la littérature et des beaux-arts. Dans le cadre de la réflexion moderne sur la fiction, il faudrait en particulier examiner la manière dont un conte, fait par une vieille femme avinée à une jeune fille enlevée par des brigands à la veille de ses noces, a permis aux hommes des XVIe et  XVIIe siècle puis à leurs héritiers de réfléchir justement sur la nature et la fonction de la fiction dans ses rapports avec l’allégorie, en tenant compte du rôle central que joue la référence à Psyché dans l’Hypnerotomachia Poliphili de Francesco Colonna. On pourra s’attacher à :

-L’épopée

- Les genres du roman, la poésie

- Les arts décoratifs et les beaux-arts

IV.  Psyché sur les scènes européennes

Depuis les Noze de Psyche & Cupidine de Galeotto del Carretto, vers 1520, jusqu’à la « tragédie-ballet » de Molière, Corneille, Quinault et Lulli, jouée en 1671, Psyché est présente sur les scènes européennes : intermèdes, drames musicaux, masques, ballets de cour… tous les genres théâtraux s’emparent d’elle, avec une présence constante de la musique, et une remarquable constante de la dimension spéculaire.

— On pourra donc s’attacher aux différents genres de ces spectacles musicaux : intermèdes, masque, dramma musicale, ballet, auto sacramental, zarzuela, tragédie-ballet 

— Les interprétations morales et religieuses se laissent déborder par la variété de péripéties qui se prêtent parfaitement à la mise en scène et à la dénonciation baroques de l’illusion et du désenchantement

— Reste aussi à préciser l’intérêt politique que présente ce scénario particulier pour toutes les grandes familles qui se le sont approprié (les Médicis à Florence, les Gonzague à Mantoue etc.).

— Enfin, on pourra ouvrir vers le devenir de ces genres théâtraux et musicaux : Psyché occupera les cènes européennes jusqu’à la fin du XIXe siècle, dans des opéras comiques ou des adaptations de Molière, et continue d’inspirer la composition musicale à l’époque contemporaine.

Ce colloque examinera l’ensemble de ces domaines et de ces questions, en ouvrant sur le devenir, particulièrement riche, du mythe de Psyché dans les arts et les lettres de l’Europe, depuis la Renaissance qui l’a constitué jusqu’à l’époque contemporaine.

Places

  • Centre d'études Supérieures de la Renaissance
    Tours, France

Date(s)

  • Wednesday, October 15, 2008

Keywords

  • Psyché, peinture, sculpture, objets d'art, littérature, théâtre

Contact(s)

  • Lorraine Mailho
    courriel : lorraine [dot] mailho [at] monuments-nationaux [dot] fr
  • Magali Droguet
    courriel : magali [dot] belime-droguet [at] monuments-nationaux [dot] fr

Information source

  • Magali Droguet
    courriel : magali [dot] belime-droguet [at] monuments-nationaux [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Psyché », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, September 11, 2008, https://doi.org/10.58079/cz7

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