StartseiteEspace d’action, espace en action : la Méditerranée à l’invite de la géographie

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

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Veröffentlicht am Montag, 09. Februar 2009

Zusammenfassung

Le département de géographie de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse – université de Sousse (Tunisie) organisera son troisième colloque international le 11-12-13 Mars 2010 sous le thème « Espace d’action, espace en action : la Méditerranée à l’invite de la géographie ». Le colloque traitera les axes suivants : représentations de la Méditerranée : spatialité(s) et imaginaires géographiquesl ; la Méditerranée ; espace-patrimoine : enjeux environnementaux pour des écosystèmes sans cesse bouleversés par les hommes ; les vecteurs d’un espace mondialisé : mobilité, développement et métropolisation ; construire la Méditerranée: comment et pourquoi ?

Inserat

Université de Sousse
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sousse

Colloque du Département de Géographie de Sousse (11-12-13 Mars  2010) 

Entre la vision braudelienne d’une Méditerranée « personnage complexe, encombrant, hors série, (qui) échappe à nos mesures et à nos catégories.. » et l’idée d’une Méditerranée, qui selon Edgar Morin « n’existe que dans nos subjectivités » la géographie est invitée enfin à se prononcer. Car, à part l’étiquette climatique qui a été fortement mise en avant, la géographie classique, exception faite des écrits d’Elisée Reclus, a préféré ignorer la Méditerrané, au pire l’oublier. La reconstruction théorique et thématique de la géographie depuis une trentaine d’années, quant à elle, ne s’est penchée que très peu sur l’objet « Méditerranée» même si par endroits quelques sérieuses réflexions auguraient d’un regain d’intérêt. A l’évidence, la Méditerranée en tant que concept spatial plausible à été victime de deux préjugés : la géographie classique (française) et sur fond d’un préjugé culturel discutable, n’a jamais vu dans la Méditerranée qu’une mer faite par et pour l’Europe. La récupération de l’expression « mare nostrum » non comme forme d’appropriation mais comme épithète triviale exprime très bien cette forte tendance à l’occultation dont la Méditerranée a longtemps fait l’objet. Deuxièmement, la tendance, lourde chez une partie de la nouvelle littérature géographique à ne voir dans les espaces que leur dimension géopolitique a été à l’origine de l’expression «une Méditerranée, mur mitoyen », oxymoron qui en finit prématurément avec toute réflexion théorique possible. Ces deux préjugés se prolongent dans la production géographique d’aujourd’hui dans l’usage qu’on fait habituellement de la catégorie d’analyse « Nord/Sud » où, dans le cas de son application sur la Méditerranée, la primauté est donnée aux relations de confrontations et aux formes conflictuelles. Pourtant, cette catégorie prise dans son acception large, signifie aussi l’ensemble des rapports de médiation qui produisent de nouveaux acteurs et de nouveaux lieux avec une relecture totale des distances (économiques, culturelles, sociales…) et des logiques d’espacement.

Dans la perspective qui est la nôtre, la pertinence de la « Méditerranée» en tant qu’objet de réflexion et de recherche réside dans le fait qu’il constitue un espace d’action d’une grande originalité où les aspects d’une mondialisation « immanente » et multiforme (le foyer touristique le plus important, délocalisations des industries et des services) cohabitaient avec celle d’un autre « désir du monde » qui se fait d’une façon beaucoup plus périlleuse à travers des migrations clandestines dont le volume des flux s’intensifie de plus en plus.

Les actions se déclinent aussi dans des expériences de développement et d’aménagement qui ont produit et façonné des types d’espaces « penchés » sur la Méditerranée. La littoralisation, modèle spatial récurrent sur les deux rives témoigne de la place qu’occupe la façade maritime dans l’organisation et le fonctionnement des espaces urbains méditerranéens et leur évolution vers la métropolisation.

Espace d’action(s), la Méditerranée est aussi un espace en action dont la dimension spatiale se forge et se reproduit selon quelques déterminants puissants. D’abord quelques tropismes forts où se conjuguent des écosystèmes fragiles, un différentiel de développement Nord/Sud qui ne cesse de se creuser et de s’amplifier, des configurations/combinaisons géopolitiques pesantes et fortement indurées. Ensuite quelques inflexions qui, sans être définitives, méritent qu’on s’y attarde : depuis une vingtaine d’années la Méditerranée est devenue, chez une partie des élites politiques et économiques, un espace de projet(s) indispensable. Du processus de Barcelone (1995) et ses visées géo-économiques à l’Union pour la Méditerranée (2008) en passant par les programmes sectoriels de préservation du patrimoine naturel méditerranéen, de développement et d’aménagement urbain, la Méditerranée, comme catégorie géographique, apparaît comme un possible espace de projet et/ou de projets.

Ainsi, l’objectif de ce colloque est de mettre en évidence, à partir de ces deux constats d’action et de projet, et selon des échelles et des temporalités multiples, les processus d’interaction et d’interactivité faisant de la Méditerranée un espace d’action et de probable construction et ce autour des quatre thèmes suivants sur lesquels nous invitons les spécialistes de l’analyse des dimensions spatiales des sociétés à réfléchir :

1- Représentations de la Méditerranée : spatialité(s) et imaginaires géographiques.

Qu’ils soient des fictions cinématographiques, des productions littéraires, des affiches publicitaires ou des manuels scolaires, les représentations de la Méditerranée évoquent, à travers des récits sur les lieux, les espaces et les territoires, des lectures sur les spatialités méditerranéennes qu’il serait utile de dévoiler et de questionner. Ainsi, entre Salambo de Flaubert, et le rivage des Syrtes de Julien Gracq mués en lieux imaginaires en passant par la peinture de Cézanne ou, sur un autre registre, les images très médiatiques des policiers du Lampedusa accueillant des migrants clandestins, la Méditerranée se fait paraître, à travers ses dimensions spatiales, au point d’être un espace à part. Que constituent alors ces représentations, quelles matérialités évoqueraient-elles et quelles dimensions idéelles mobiliseraient-elles?

2- La Méditerranée ; espace-patrimoine : Enjeux environnementaux pour des écosystèmes sans cesse bouleversés par les hommes.

Les milieux « naturels » non transformés par les hommes n’existent pratiquement plus en Méditerranée. Modifiés depuis la « révolution » du Néolithique et soumis à des pressions sans équivalent ailleurs, ils subissent encore aujourd’hui des mutations sensibles dans leur structure et leur fonctionnement. Qu’il s’agisse des plages et des systèmes dunaires qui leurs sont associés, des côtes rocheuses escarpées, des espaces insulaires, des zones humides littorales, des plaines alluviales et deltaïques, des milieux forestiers et autres milieux spécifiques ; les écosystèmes méditerranéens sont en forte prise avec des formes de dégradation. Devenues facteurs de déséquilibre, elles posent avec acuité deux problèmes, celui de l’adéquation entre les ressources et les modes d’habiter consommateurs d’espace, et celui relatif à la mise en place de stratégies intégrant développement et actions prévenant les risques « naturels » et assurant la régénération des ressources. Abordée sous l’angle d’un patrimoine naturel commun ou mémoire(s) de la Méditerranée, la question environnementale est ici replacée dans un cadre plus large, celui de l’évolution et de la pérennité de l’habiter méditerranéen et son agencement dans un contexte climatique changeant et dont les effets remarquables méritent d’être mieux élucidés.

3- Les vecteurs d’un espace mondialisé : mobilité, développement et métropolisation.

Existe-il un modèle de peuplement propre à la Méditerranée ? Comment l’appréhender en relation avec la donne du développement économique et sociale en recomposition ? Au niveau des caractéristiques générales de la localisation de la population et des activités la tendance, sur les deux rives à la consolidation des espaces métropolitains achève un long processus de littoralisation qui nous fait rappeler les vieilles structures géohistoriques méditerranéennes (les modèles des Cités-Etats) d’où une question centrale : s’agit-il d’une Méditerranée de villes et de métropoles qui se fait au détriment des Etats et leurs territorialités classiques ? Les systèmes de mobilité, opposés soit-ils, n’attestent-ils pas d’un grand mouvement qui se fait pour et par les villes ? Quel type de développement pour les nouveaux espaces des sociétés ? Quel statut des lieux et des territoires dans la logique sélective de la mondialisation ?

4- Construire la Méditerranée : comment et pourquoi?

Les géographes mettent l’accent de plus en plus sur les prophéties auto-réalisatrices et les utopies probables. L’Europe en est un exemple édifiant. La Méditerranée pourrait-elle être un autre exemple ? La question mérite réflexion et débat au moins au niveau de la confrontation de quelques scénarios probables qui se rapportent à l’évolution géopolitique, géo-économique et sociétale des sociétés méditerranéennes.

Appel à Communications

- Le Colloque est ouvert à tous les spécialistes s’intéressant à la dimension spatiale des sociétés.

- Chaque présentation doit comprendre l’axe choisi parmi les 4 proposés, le titre de la communication, le(s) nom(s) de(s) l’auteur(e)(s), avec institution(s) de rattachement et adresses (postale et numérique) et 5 mots-clés.

- Le fichier numérique doit être envoyé au format .doc à l’adresse suivante et cela avant le 30/09/2009 :

colloqgeographsousse@gmail.com -

Après évaluation les auteurs dont la proposition est retenue seront avisés, par courrier électronique, avant le 30/10/2009.

- Les textes, dans leur version finale, doivent parvenir avant le 31/01/2010.

- Un comité scientifique se chargera de l’évaluation en vue de la publication des actes du Colloque.

- Déroulement du colloque : 11-12-13/2010

Le Comité d’organisation

  • Abdessatar BEN AHMED (Coordinateur)
  • Fawzi Brahim
  • Makrem Mandhouj
  • Nassim Dridi
  • Ahmed Boujarra
  • Walid Ben Salah

Orte

  • Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Sousse, Université de Sousse
    Sousse, Tunesien

Daten

  • Mittwoch, 30. September 2009

Schlüsselwörter

  • Méditerranée, espaces, territoires, actions, représentations, enjeux, environnement, systèmes, mobilités, développement, constructions

Kontakt

  • Abdessatar Ben Ahmed
    courriel : ben_ahmed1 [at] yahoo [dot] com
  • Makrem Mandhouj
    courriel : makrem [dot] mandhouj [at] yahoo [dot] fr
  • Nassim Dridi
    courriel : nassim [dot] dridin [at] laposte [dot] net

Informationsquelle

  • Makrem Mandhouj
    courriel : makrem [dot] mandhouj [at] yahoo [dot] fr

Lizenz

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Zitierhinweise

« Espace d’action, espace en action : la Méditerranée à l’invite de la géographie », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 09. Februar 2009, https://doi.org/10.58079/dnk

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