L'indépendance de l'Amérique andine et l'Europe (1767-1840)
Emergence et devenir de l'espace bolivarien : précurseurs, acteurs et concepteurs. Spécificités, modèles et influences.
Published on Tuesday, March 31, 2009
Abstract
Announcement
1767 introduit, avec l'expulsion des Jésuites, un premier élément de rupture car les élites créoles vécurent diversement cet épisode. Leur implication dans les réformes bourboniennes leur fit prendre conscience d'une identité différente et d'une politique possible en dehors de la tutelle espagnole : ils commencèrent à entrevoir la viabilité d'un projet politique particulier, à l'instar des Treize Colonies.
Ces élites, en dépit de la surveillance et de l'interdiction espagnoles, s'abreuvaient aux sources des Lumières européennes et étaient avides de nouveaux modèles sociaux et politiques. Certaines fortes personnalités, en se rendant en Europe, allaient se doter d'armes idéologiques, conceptuelles, diplomatiques et militaires dans le but de réaliser les premières tentatives d'émancipation.
À partir de 1771, dans le sillage de Francisco de Miranda, la figure la plus emblématique de l'époque, et tout au long de la seconde moitié du XVIIIe et début du XIXe siècle, une série d'Américains fait irruption dans divers pays de l'espace européen. Quelle est cette communauté qui se constitue ? Avec qui est-elle en relation ? Qui essaye-t-elle d'approcher ? Quels réseaux tente-t-elle de mettre en place? Quelle perception a-t-on à l'époque de l'Amérique hispanique dans les divers pays d'Europe ? De quelles informations dispose-t-on ? Quelles curiosités font-elles naître et quels projets cela suscite-t-il dans l'espace intellectuel, politique, diplomatique et commercial européen? Comment le phénomène « Amérique espagnole » apparaît-il et selon quelles modalités est-il intégré à la politique européenne (Cortès de Bayonne, Cortès de Cadix, Convention, projets de Westminster...).
Le rôle de la diaspora jésuite (Vizcardo, Clavijero, ...) devrait être revisité avec soin en raison de leur rôle de passeurs d'information, voire d'agents des projets européens. Il s'agira, par conséquent, d'étudier jusqu'à quel point ces acteurs participèrent de la construction d'une image de l'Amérique et de sa gouvernance par l'Espagne, à l'usage des élites européennes, et dans quelle mesure celle-ci détermina les projets d'émancipation attendus, voire encouragés, par les États du Vieux monde à l'égard des nouvelles Républiques.
Il s'agira aussi d'explorer les échanges inter océaniques avec l'Europe continentale et surtout la Grande Bretagne ; de s'intéresser aux marchands qui servirent de relais entre les nouvelles républiques et les puissances européennes qui poussèrent à la reconnaissance rapide des régions émancipées ainsi qu'aux « demi-soldes » désoeuvrés et disponibles, qui participèrent à la geste libératrice après le Congrès de Vienne (octobre 1814 - juin 1815), une fois consommée la défaite napoléonienne et le début de la réorganisation européenne.
De la même façon, il conviendra de se pencher sur l'émigration d'Européens qui, soit de leur propre initiative, soit à l'appel des libérateurs, puis des gouvernants des nouveaux Etats, répondent à la demande en techniciens de tous ordres: officiers, mineurs, médecins, pédagogues, afin de participer à la construction des nouvelles républiques. Le rôle du Vatican dans l'organisation des nouveaux Etats indépendants devrait apporter des éléments d'appréciation fondamentaux (Concordat avec la Colombie) en déclenchant et en légitimant la reconnaissance des nouveaux Etats. Il conviendra aussi de s'intéresser aux premiers contacts entre ces derniers et les puissances européennes pour élucider les modalités, les méfiances, les intérêts et déterminer les limites d'un espace toléré et modulé en fonction du jeu que ces puissances imposent: renouvellement, rénovation ou réactivation du pacte de famille et/ou d'autres alliances.
Un intérêt particulier sera porté aux acteurs « minoritaires », ou marginalisés, qui n'en représentent pas moins une fraction importante de la population, ne serait-ce que pour s'inscrire en faux devant la maxime Servus nullam historiam habet. Indiens et Noirs dont la libération de l'esclavage, dans des conditions particulières et diverses, atteint alors une échelle sans précédent dans l'Histoire du monde et provoque un important questionnement vis-à-vis du maintient du système de production esclavagiste. Questionnement qui, à son tour, ouvre la voie à des tentatives de transformation des modes de production coloniaux et débouche souvent sur d'importants projets d'immigration européenne. Et last but not least les femmes, leur implication et leur rôle (María Andrea Parado, Juana Azunduy, Manuela Canizares, Manuela Sáenz, Mercedes Abrego, Policarpa Salavarrieta, etc).
Compte tenu du nombre et de l'importance des thèmes abordés, on focalisera le colloque sur les pays de la dorsale andine, où eurent lieu de nombreux événements décisifs qui essaimèrent vers d'autres régions de l'espace américain, à savoir les vice-royaumes de la Nouvelle Grenade et du Pérou, puis les républiques nées de la fragmentation de ces structures : Venezuela, Colombie, Equateur, sans oublier la Bolivie.
Il s'agit là de perspectives, certes contraignantes parce que déterminées, mais qui s'ouvrent à toutes les propositions étayées et construites.
les propositions doivent être envoyées avant fin décembre 2009
independenciadeamerica@gmail.comproposition et CV de pas plus une page chacun
les textes qui feront l'objet d'une publication doivent être présentés selon les
normes suivantes :
maximum: 25 pp.
Format Word, caractère 12 TNR, interligne 1,5.
Notes en bas de page ; guillemets à l'anglaise ; citations de plus de
cinq lignes : en retrait et en caractère 11.
Centre de recherches ibériques et ibéro-américaines (CRIIA)
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
langues de travail :
espagnol, français, anglaisdates du colloque:
28-29-30 mai 2010Contacts:
Alvar de la Llosa: adelallo@u-paris10.fr
Thomas Gomez: gomez@u-paris10.fr
Subjects
- America (Main category)
- Periods > Modern > Nineteenth century
- Zones and regions > America > Latin America > Andean countries
- Periods > Early modern > Eighteenth century
- Zones and regions > Europe
- Society > History
- Society > Political studies
Places
- Université de Paris 10 Nanterre La Défense
Nanterre, France
Date(s)
- Thursday, December 31, 2009
Keywords
- Amérique latine ; Indépendances ; Relations Europe-Amérique ; Echanges et circulations d'idées ; Systèmes et organisations politiques
Contact(s)
- Thomas GOMEZ
courriel : independenciadeamerica [at] gmail [dot] com - Alvar De la LLosa
courriel : alvar [dot] delallosa [at] univ-lyon2 [dot] fr
Information source
- Alvar De la LLosa
courriel : alvar [dot] delallosa [at] univ-lyon2 [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« L'indépendance de l'Amérique andine et l'Europe (1767-1840) », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, March 31, 2009, https://doi.org/10.58079/dvk