AccueilL'indépendance de l'Amérique andine et l'Europe (1767-1840)

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L'indépendance de l'Amérique andine et l'Europe (1767-1840)

Emergence et devenir de l'espace bolivarien : précurseurs, acteurs et concepteurs. Spécificités, modèles et influences.

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Publié le mardi 31 mars 2009

Résumé

Le colloque a pour objet les mécanismes des indépendances dans les pays de la dorsale andine (1767-1840), à savoir les vice royaumes de la Nouvelle Grenade et du Pérou, puis les républiques nées de la fragmentation de ces structures : Venezuela, Colombie, Équateur et Bolivie. Il s’intéressera particulièrement à des aspects proprement internes (Église, jésuites, Indiens, Noirs, femmes, attitude de divers groupes sociaux face à la répression coloniale monarchiste,…) qu’externes (relations avec l’Europe, images et projets européens à l’égard des nouvelles républiques de l’Amérique méridionale, rôle des soldats demi-solde, des marins, des marchands, des diplomates,…), ainsi qu’aux influences politiques réciproques, au passage d’idées et aux migrations de techniciens et de spécialistes (médecins, mineurs, officiers, pédagogues,…).

Annonce

 À deux siècles de distance et alors que l'Amérique latine semble enfin devenir un acteur réel de l'Histoire du monde, il n'est peut-être pas inutile de se pencher sur l'ordonnancement de l'espace hispano-américain issu de l'Indépendance qui, comme chacun sait, doit beaucoup à l'Europe. Il est temps sans doute de revisiter la période et de réévaluer la question.

1767 introduit, avec l'expulsion des Jésuites, un premier élément de rupture car les élites créoles vécurent diversement cet épisode. Leur implication dans les réformes bourboniennes leur fit prendre conscience d'une identité différente et d'une politique possible en dehors de la tutelle espagnole : ils commencèrent à entrevoir la viabilité d'un projet politique particulier, à l'instar des Treize Colonies.

Parmi les divers facteurs, il faudra évaluer également dans quelle mesure , non pas les insurrections (Comuneros del Socorro et partisans de  Túpac Amaru) dont on sait qu'elles n'étaient pas indépendantistes, mais leur répression féroce, tout comme la Reconquista de Morillo, influèrent sur la cristallisation des luttes.

Ces élites, en dépit de la surveillance et de l'interdiction espagnoles, s'abreuvaient  aux sources des Lumières européennes et étaient avides de nouveaux modèles sociaux et politiques. Certaines fortes personnalités, en se rendant en Europe, allaient se doter d'armes idéologiques, conceptuelles, diplomatiques et militaires dans le but de réaliser les premières tentatives d'émancipation.

À partir de 1771, dans le sillage de Francisco de Miranda, la figure la plus emblématique de l'époque, et tout au long de la seconde moitié du XVIIIe et  début du XIXe siècle, une série d'Américains fait irruption dans divers pays de l'espace européen. Quelle est cette communauté qui se constitue ? Avec qui est-elle en relation ? Qui essaye-t-elle d'approcher ? Quels réseaux tente-t-elle de mettre en place?  Quelle perception a-t-on à l'époque de l'Amérique hispanique dans les divers pays d'Europe ? De quelles informations dispose-t-on ? Quelles curiosités font-elles naître et quels projets cela suscite-t-il dans l'espace intellectuel, politique, diplomatique et commercial européen? Comment le phénomène « Amérique espagnole » apparaît-il et selon quelles modalités est-il intégré à la politique européenne (Cortès de Bayonne, Cortès de Cadix, Convention, projets de Westminster...).

Le rôle de la diaspora jésuite (Vizcardo, Clavijero, ...) devrait être revisité avec soin en raison de leur rôle de passeurs d'information, voire d'agents des projets européens. Il s'agira, par conséquent, d'étudier jusqu'à quel point ces acteurs participèrent de la construction d'une image de l'Amérique et de sa gouvernance par l'Espagne, à l'usage des élites européennes, et dans quelle mesure celle-ci détermina les projets d'émancipation attendus, voire encouragés, par les États du Vieux monde à l'égard des nouvelles Républiques.

Il s'agira aussi d'explorer les échanges inter océaniques avec l'Europe continentale et surtout la Grande Bretagne ; de s'intéresser aux marchands qui servirent de relais entre les nouvelles républiques et les puissances européennes qui poussèrent à la reconnaissance rapide des régions émancipées ainsi qu'aux « demi-soldes » désoeuvrés et disponibles, qui participèrent à la geste libératrice après le Congrès de Vienne (octobre 1814 - juin 1815), une fois consommée la défaite napoléonienne et le début de la réorganisation européenne.

De la même façon, il conviendra de se pencher sur l'émigration d'Européens qui, soit de leur propre initiative, soit à l'appel des libérateurs, puis des gouvernants des nouveaux Etats, répondent à la demande en techniciens de tous ordres: officiers, mineurs, médecins, pédagogues, afin de participer à la construction des nouvelles républiques. Le rôle du Vatican dans l'organisation des nouveaux Etats indépendants devrait apporter des éléments d'appréciation fondamentaux (Concordat avec la Colombie) en déclenchant et en légitimant la reconnaissance des nouveaux Etats. Il conviendra aussi de s'intéresser aux premiers contacts entre ces derniers et les puissances européennes pour élucider les modalités, les méfiances, les intérêts et déterminer les limites d'un espace toléré et modulé en fonction du jeu que ces puissances imposent: renouvellement, rénovation ou réactivation du pacte de famille et/ou d'autres alliances.

Un intérêt particulier sera porté aux acteurs « minoritaires », ou marginalisés, qui n'en représentent pas moins une fraction importante de la population, ne serait-ce que pour s'inscrire en faux devant la maxime Servus nullam historiam habet. Indiens et Noirs dont la libération de l'esclavage, dans des conditions particulières et diverses, atteint alors une échelle sans précédent dans l'Histoire du monde et provoque un important questionnement vis-à-vis du maintient du système de production esclavagiste. Questionnement qui, à son tour, ouvre la voie à des tentatives de transformation des modes de production coloniaux et débouche souvent sur d'importants projets d'immigration européenne. Et last but not least les femmes, leur implication et leur rôle (María Andrea Parado, Juana Azunduy, Manuela Canizares, Manuela Sáenz, Mercedes Abrego, Policarpa Salavarrieta, etc).

Compte tenu du nombre et de l'importance des thèmes abordés, on focalisera le colloque sur les pays de la dorsale andine, où eurent lieu de nombreux événements décisifs qui essaimèrent vers d'autres régions de l'espace américain, à savoir les vice-royaumes de la Nouvelle Grenade et du Pérou, puis les républiques nées de la fragmentation de ces structures : Venezuela, Colombie, Equateur, sans oublier la Bolivie.

Il s'agit là de perspectives, certes contraignantes parce que déterminées, mais qui s'ouvrent à toutes les propositions étayées et construites.

les propositions doivent être envoyées avant fin décembre 2009

independenciadeamerica@gmail.com
proposition et CV de pas plus une page chacun
les textes qui feront l'objet d'une publication doivent être présentés selon les
normes suivantes :
maximum: 25 pp.
Format Word, caractère 12 TNR, interligne 1,5.
Notes en bas de page ; guillemets à l'anglaise ; citations de plus de
cinq lignes : en retrait et en caractère 11.

Centre de recherches ibériques et ibéro-américaines (CRIIA)

Université Paris Ouest Nanterre La Défense

langues de travail :

espagnol, français, anglais

dates du colloque:

28-29-30 mai 2010

Contacts:

Alvar de la Llosa: adelallo@u-paris10.fr

Thomas Gomez: gomez@u-paris10.fr

Tous les courriers volumineux (propositions, CV, ...) seront dirigés à independenciadeamerica@gmail.com

Lieux

  • Université de Paris 10 Nanterre La Défense
    Nanterre, France

Dates

  • jeudi 31 décembre 2009

Mots-clés

  • Amérique latine ; Indépendances ; Relations Europe-Amérique ; Echanges et circulations d'idées ; Systèmes et organisations politiques

Contacts

  • Thomas GOMEZ
    courriel : independenciadeamerica [at] gmail [dot] com
  • Alvar de la Llosa
    courriel : alvar [dot] delallo [at] univ-lyon2 [dot] fr

Source de l'information

  • Alvar de la Llosa
    courriel : alvar [dot] delallo [at] univ-lyon2 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'indépendance de l'Amérique andine et l'Europe (1767-1840) », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 31 mars 2009, https://doi.org/10.58079/dvk

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