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L'histoire littéraire des femmes

Numéro spécial de Textyles

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Publié le jeudi 22 octobre 2009

Résumé

Textyles, la revue des lettres belges, publiera, en 2011, un numéro consacré aux femmes écrivains belges. L’ambition de ce volume est d’interroger le corpus des femmes auteurs belges sous un angle à la fois littéraire, socio-historique et historiographique, et partant d’enrichir le patrimoine des lettres belges en suscitant l’intérêt des chercheurs et des lecteurs pour une problématique encore trop peu étudiée dans le domaine belge.

Annonce

Dir. Laurence Brogniez, Vanessa Gemis

Ces dernières années ont vu la publication d’un nombre croissant d’études sur la littérature des femmes (biographies, analyses textuelles, études socio-historiques, etc.)[1]. Ce regain d’intérêt pour les œuvres et les auteurs féminins s’inscrit le plus souvent dans le champ des études de genre (gender studies), c’est-à-dire dans une démarche intellectuelle et militante de réinscription des femmes dans l’histoire. Mettant en évidence – surtout pour les xixe et début xxe siècles – un écart significatif entre les rares « femmes illustres » passées à la postérité et le nombre effectif de femmes auteurs à une époque donnée, l’objectif de ces travaux est généralement double : enrichir le patrimoine et proposer une réflexion sur l’histoire littéraire nationale, voire européenne[2], qui participe d’une remise en question de l’universalité du « canon ».

Dans la lignée de ces travaux, et à la suite d’un numéro déjà ancien de la revue sur les « Romancières de Belgique » (1992, n°9), Textyles publiera, en 2011, un numéro consacré aux femmes écrivains belges. L’ambition de ce volume est d’interroger le corpus des femmes auteurs belges sous un angle à la fois littéraire, socio-historique et historiographique, et passant d’enrichir le patrimoine des lettres belges en suscitant l’intérêt des chercheurs et des lecteurs pour une problématique encore trop peu étudiée dans le domaine belge[3]. Plusieurs questionnements seront ainsi privilégiés :

  •  L’invisibilité des femmes écrivains au sein de l’histoire littéraire, invite à une réflexion sur les découpages qui structurent cette histoire (périodisation, écoles, découpage « vie et œuvre », etc.) et sur leur inadéquation aux trajectoires littéraires de femmes. Quels seraient, dès lors, les outils, les réflexions et les méthodes invitant à réintégrer les femmes dans l’histoire littéraire, et, ce faisant, à produire une histoire littéraire mixte ? 
  •  Parallèlement à une réflexion sur les enjeux idéologiques qui sous-tendent l’exclusion historiographique des femmes écrivains, il s’agira également d’interroger le rôle des femmes dans l’élaboration de l’histoire littéraire. Ce questionnement a pour ambition d’éclairer à la fois les modalités d’accès des femmes aux discours critiques, et le rapport critique que les femmes écrivains entretiennent vis-à-vis de l’institutionnalisation d’un ordre symbolique qui les stigmatise, les limite, les exclut.
  • Les femmes écrivains reconnues sont soit présentées comme exceptionnelles, soit, au contraire, réduites à un collectif qui leur dénie tout positionnement individuel. Dans quelle mesure ce phénomène joue-t-il un rôle dans l’exclusion dont sont victimes les femmes écrivains ? Quelle est la réalité socio-historique de la catégorie qu’elles forment ? les femmes écrivains s’identifient-elles comme telles ? Se reconnaissent-elles en tant que groupe spécifique ? Se posent ici la question des réseaux, des sociabilités, de la solidarité littéraire, voire de la filiation et de l’héritage spécifique.
  • Enfin, réinsérer les femmes écrivains dans l’histoire littéraire belge invite naturellement à s’interroger sur l’existence de spécificités propres à la Belgique. 

Les propositions d’articles qui pourront également prendre la forme d’études de cas, sont à transmettre à Laurence Brogniez (laurence.brogniez@fundp.ac.be ) et à Vanessa Gemis (vgemis@ulb.ac.be) avant le 10 mars 2010. Les contributions retenues seront à remettre avant le 1er septembre 2010.


[1] Boynard-Frot Janine, « Les écrivaines dans l’histoire littéraire québécoise », dans Voix et Images, vol. VII, n°1, automne 1981, pp. 147-167 ; Milligan Jennifer E., The Forgotten Generation. French Women Writers of the Inter-war Period, Oxford, New York, Berg Publishers Limited, 1996, 236 p.; Planté Christine (dir.), Femmes poètes du XIXe siècle. Une anthologie, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1998, 238 p. ; Savoie Chantal, «  La page féminine des grands quotidiens montréalais comme lieu de sociabilité littéraire au tournant du XXe siècle », dans Sociabilités imaginées : représentations et enjeux sociaux, n° spécial de Tangence, n° 80, hiver 2006, pp. 125-142 ; Vallotton François, « Femmes de plume et hommes de poids ». Réflexions sur l’émergence des femmes dans le champ éditorial romand (1850-1930) », dans Monique Pavillon (dir.), Itinéraires de femmes et rapports de genre dans la Suisse de la Belle Époque, n° spécial Les Annuelles, n°10, 2007, Lausanne, Éditions Antipodes (coll. « Histoire et société contemporaines » ) ; Les femmes-écrivains en Italie, 1870-1920 : ordres et libertés (actes du colloque des 26 et 27 mai 1994, Université de Paris 3.), n° spécial de Chroniques italiennes, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, n°39-40, 1994, 360 p. ; Fuori norma. Scrittrici italiane del Novecento. Vittoria Aganoor, Paola Drigo, Rosa Rosà, Lina Pietravalle, Tufani, 2003, 260 p.). 

[2] Comme le suggère l’ouvrage de Patrick Vincent sur les poétesses romantique (Vincent H. Patrick, The Romantic Poetess. European Culture, Politics and Gender 1820-1840, Durham, New Hampshire, University of New Hampshire Press, 2004, 267 p. (coll. « Becoming Modern : New Nineteenth-Century Studies).

[3] Parmi les quelques études publiées sur la question : Sextant, t. 17-18 : « Poésie », Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 2002 ; Sextant, t. 6 : « Femmes en lettres », Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 1996 ; Sextant, t. 11 et t. 12 : « Femmes artistes », Bruxelles, Université Libre de Bruxelles, 1999 ; Cécile Vanderpelen, Écrire sous le regard de Dieu : la littérature catholique belge dans l’entre-deux-guerres, Bruxelles, Editions Complexe, 2004, 317 p. ; Gubin Eliane, Jacques Catherine, Piette Valérie, Puissant Jean (dir.), Le Dictionnaire des femmes belges. XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Éditions Racine, 2006 (septante-deux notices y sont consacrées à la littérature). 


Dates

  • mercredi 10 mars 2010

Mots-clés

  • femmes, Belgique, littérature, histoire littéraire, genre

Contacts

  • Laurence Brogniez
    courriel : lbrognie [at] ulb [dot] ac [dot] be
  • Vanessa Gemis
    courriel : vgemis [at] ulb [dot] ac [dot] be

Source de l'information

  • Vanessa Gemis
    courriel : vgemis [at] ulb [dot] ac [dot] be

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'histoire littéraire des femmes », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 22 octobre 2009, https://doi.org/10.58079/f8s

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