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Religious Elites in the Development Arena

Les élites religieuses dans l’arène du développement

Between Cooperation and Rivalry, Discourse and Action

Entre coopération et concurrence, discours et actions

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Published on Thursday, November 12, 2009

Abstract

Le Bulletin de l’APAD est désormais une revue à comité de lecture qui publie, pour novembre 2010, un numéro thématique sur l’implication des élites religieuses dans les actions de développement en Afrique. Les propositions, de 500 mots minimum, sont à envoyer avant le 16 novembre 2009 à Mayke Kaag (kaag@ascleiden.nl) et Maud Saint-Lary (msaintlary@yahoo.com). Pour les propositions retenues, les articles finalisés devront nous parvenir avant le 12 mars 2010.

Announcement

Les élites religieuses dans l’arène du développement. Entre coopération et concurrence, discours et actions

Depuis l’échec des programmes d’ajustements structurels et la multiplication, en Afrique, d’entrepreneurs religieux qui s’impliquent dans les actions de développement, la question de la place du religieux dans l’arène du développement interroge . Il s’agira, dans ce numéro du Bulletin de l’APAD, d’analyser les formes d’implication des élites religieuses dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de développement. Qu’il s’agisse des politiques du genre, de lutte contre la pauvreté, de l’éducation ou de la santé, les leaders religieux, chrétiens, musulmans et représentants des religions « autochtones », s’engagent de plus en plus dans ces actions qui, d’ordinaire, sont supposées être gérées par des institutions laïques (pouvoirs publics ou ONG). Les élites religieuses s’impliquent à divers degrés entre ces deux pôles :

Le premier indique qu’en matière de développement, on observe une interpénétration des univers du religieux et des pouvoirs publics souvent considérés à tort comme des sphères séparées. Dans ces situations, religieux et politiques établissent des relations fondées sur l’interdépendance et la collaboration, que celles-ci soient formelles ou informelles, dans le discours public ou dans l’action. L’influence des élites religieuses est alors mobilisée pour légitimer des programmes de sensibilisation à la lutte contre l’excision, à l’espacement des naissances pour ne citer que quelques exemples. Comment les instances religieuses parviennent-elles à produire des discours mettant en accord idéologie développementaliste et religieuse ? Ces discours sont produits dans des espaces publics qui peuvent être laïcs (des radios commerciales, la télévision, des conférences) mais aussi, dans des espaces plus spécifiquement religieux (cérémonies religieuses, radio confessionnelles, mosquées, églises). Quels espaces publics les leaders religieux investissent pour prendre position sur ces questions de société et appuyer une politique de développement laïque? De quelles manières ces acteurs collaborent-ils dans l’action ? On sait par exemple que des services sociaux peuvent s’associer avec des instances religieuses dans la résolution de conflits conjugaux. Comment, dans des Etats généralement laïcs, les pouvoirs publics et organisations de développement ménagent-elles une place aux élites religieuses ? En outre, le religieux étant souvent pluriel, la coopération des uns avec les pouvoirs publics fait parfois le mécontentement des autres qui les accusent d’être corrompus. Ceci pose donc la question des segmentations religieuses face à une gestion conjointe avec les pouvoirs publics des problèmes sociétaux.

En second lieu, au-delà des formes de collaborations, le religieux peut se poser en véritable concurrent des pouvoirs publics. Les organisations religieuses parviennent à bénéficier d’une autonomie financière qui leur permet d’agir de façon presque indépendante. Ainsi le financement d’associations islamiques par la zakat (aumône légale) ou encore par des ONG de pays arabo-musulmans les place en position de force pour concurrencer les Etats déliquescents. C’est ainsi que les élites religieuses fondent des faith based organisations, des organisations fondées sur la foi, jouissant d’une autonomie financière et idéologique à laquelle des fidèles adhèrent. Dispensaires, écoles franco-arabes, orphelinats, radios confessionnelles sont autant d’infrastructures religieuses qui se multiplient. Ces institutions sont-elles des lieux de prosélytisme, de moralisation ou tout simplement de délivrance d’un service public ? Ces organisations critiquent parfois ouvertement les actions des pouvoirs publics et des ONG laïques qu’ils jugent immorales ou en contradiction avec les préceptes religieux. Les conflits de normes mènent parfois à de véritables bras de fer entre institutions religieuses et laïques dans l’arène du développement. C’est ainsi que la réaction du pape, puis des élites religieuses locales sur la question du préservatif, a provoqué de vives réactions au sein d’associations de lutte contre le sida. Un autre exemple est celui des débats sur l’homosexualité entre des leaders religieux et des organisations laïques de droits humains.

Entre collaboration et concurrence, les élites religieuses prennent, selon les pays et les contextes locaux, une place singulière dans le monde du développement, qui est encore aujourd’hui trop peu étudiée. Les contributions valoriseront des études de cas bien documentées par des données de terrain produites dans des pays africains. Elles peuvent être écrites en anglais ou en français.

Les propositions, de 500 mots minimum, sont à envoyer avant le 16 novembre 2009

à Mayke Kaag (kaag@ascleiden.nl) et Maud Saint-Lary (msaintlary@yahoo.com).

Pour les propositions retenues, les articles finalisés devront nous parvenir avant le 12 mars 2010.

Religious Elites in the Development Arena. Between Cooperation and Rivalry, Discourse and Action

Call for Papers

APAD Bulletin, to be published November 2010

The failure of structural adjustment programmes and the increased engagement of different religious entrepreneurs in development activities in Africa, raises questions about the place of the religious in the development arena. In this issue of the APAD Bulletin, we are planning to analyze the ways in which religious elites are becoming involved in the elaboration and implementation of development policies. These may include gender policies, poverty-reduction measures, education and healthcare, areas that have often been considered the domain of secular institutions, be it NGOs or public-sector services. We propose studying the engagement in development of religious elites (both Christian, Muslim and representatives of indigenous African religions) in relation and contra-distinction to other development actors, distinguishing the following two axes of inquiry.

Firstly, with respect to development, one can observe an interpenetration of the religious domain and the state, which mistakenly have often been considered strictly separate spheres. Religious and political actors may build mutual relationships founded on interdependency and collaboration, either formal or informal, in discourse or in action. The influence of religious elites is thus being mobilized to legitimize, for instance, birth-control programmes or campaigns against circumcision. How do religious elites succeed in producing a discourse that aligns developmentalist ideologies with religious ones? What public spaces are religious leaders using to discuss societal questions and to support secular development policies? Discourse may, for example, be produced in public spaces (commercial radio stations, television, conferences) but also in arenas that are specifically religious (public religious celebrations, confessional radio stations, mosques, churches). In what ways are secular and religious actors collaborating in practice? One could cite the example of social services associating with religious actors in attempts to resolve conjugal conflicts. How, in secular states, do the public authorities and development organizations manage to create a space for religious elites in matters of development? The collaboration of some religious actors with public authorities may lead to discontent among other religious actors who accuse them of being pernicious. This raises questions about possible religious segmentation regarding collaboration with the state in the management of societal problems.

Secondly, in contrast to the various kinds of collaboration, the religious may position itself as a competitor for the public sector regarding development. Religious organizations are often financially independent of the state, which allows them the freedom to act rather independently. The financing of Islamic associations by local zakat or by Islamic NGOs from the Arab world puts them in a strong position to compete with crumbling state services. In this context, faith-based organizations are flourishing and may become an additional source of authority for religious elites. Health clinics, Franco-Arab schools, orphanages and confessional radios are among the wide range of religiously funded organizations that are mushrooming all over Africa. Are these institutions places and means of proselytism and moralization or are they simply delivering social services? Faith-based organizations often openly criticize the actions of the state and the lay development organizations they consider to be immoral or contradicting religious precepts. Conflicts over norms may lead to a showdown between religious and secular institutions in the development arena. For instance, a statement by the Pope followed by those of certain local religious elites on the use of condoms has fueled outspoken reactions from lay associations working in the field of HIV/AIDS. The discussions about homosexuality between religious leaders and secular human-rights organizations are another example.

Between collaboration and competition, in discourse and in action, religious elites occupy a specific place in the world of development that may vary between countries and local contexts. To date, this has been little studied. The contributions to this issue of the APAD Bulletin will ideally involve case studies based on fieldwork undertaken in Africa. Contributions may be either in English or French. An abstract of 500 words (maximum) should be sent to Mayke Kaag (kaag@ascleiden.nl) and Maud Saint-Lary (msaintlary@yahoo.com)

by 16 November 2009.

The authors of abstracts that are accepted for publication will be expected to submit a finalized paper by 12 March 2010.

Subjects


Date(s)

  • Monday, November 16, 2009

Attached files

Keywords

  • religion, développement, Afrique, politique, Etat, association, espace public

Contact(s)

  • Maud Saint-Lary
    courriel : maud [dot] saint-lary [at] ird [dot] fr

Information source

  • Maud Saint-Lary
    courriel : maud [dot] saint-lary [at] ird [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Religious Elites in the Development Arena », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, November 12, 2009, https://doi.org/10.58079/fdy

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