AccueilRuine et survie de Port-Royal, 1679-1713

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Publié le vendredi 11 décembre 2009

Résumé

Le colloque annuel de la Société des amis de Port-Royal est consacré pour 2011 à « Ruine et survie de Port-Royal (1679-1713) ». Il aura lieu à Paris, au mois de septembre 2011.

Annonce

Les propositions de communication, d'une longueur de cinq à dix lignes seront à la fois adressées à Sylvio de Franceschi et Rémi Mathis, par courrier électronique (cf rubrique "contact").

La date limite d'envoi des propositions est fixée au 30 septembre 2010.

Les actes du colloque seront publiés dans le numéro annuel des Chroniques de Port-Royal dans le courant de l'année 2012.

Ruine et survie de Port-Royal (1679-1713)

L’histoire de Port-Royal s’est construite autour d’un certain nombre d’images et d’événements. Parmi eux, la destruction de l’abbaye, accompagnée des images d’horreurs de l’excavation des corps du cimetière fait figure de point nodal. L’épisode a puissamment contribué à la fondation d’une mémoire de l’abbaye qui se diffuse au cours des deux siècles suivants ; il est en même temps considéré comme l’aboutissement logique d’un processus commencé au lendemain de la rupture de la Paix de l’Église et menant inéluctablement, au terme d’un parcours de trois décennies, vers la destruction annoncée. C’est à cette période (1679-1713) que la Société des amis de Port-Royal consacre son colloque annuel pour l’année 2011, à travers quatre axes qui cherchent à étudier conjointement les éléments menant à la destruction de Port-Royal et ceux qui préfigurent la constitution d’une mémoire et d’une survie de l’abbaye comme lieu de mémoire.

Le premier consiste à interroger la linéarité du phénomène à travers la chaîne des événements qui mènent à la destruction. La signification politique et religieuse de son point de départ – la rupture de la Paix de l’Église (1679) – gagnerait à être éclairée, dans la mesure où elle constitue une remise en cause complète de la politique menée jusque-là. L’univocité prétendue d’un certain nombre d’événements qui se succèdent jusqu’en 1709 (Bulle Vineam Domini Sabaoth ; cas de conscience ; etc.) pourrait être nuancée : Port-Royal possède encore des protecteurs et certaines décisions du pouvoir royal vont dans le sens d’un apaisement.

La volonté de destruction spirituelle de l’« hérésie janséniste » s’incarne de manière très ambiguë dans celle – matérielle – de l’abbaye de Port-Royal des Champs. Elle voit son mobilier dispersé, créant autant de « mémoriaux » de l’abbaye martyre tandis que le site lui-même devient, du temps même de son agonie, un lieu de mémoire. Les acteurs de ce double mouvement doivent donc être mieux connus : d’une part le pouvoir royal et ses représentants (d’Argenson…), l’Église de France (les archevêques de Paris, les jésuites, les sulpiciens…) et Rome, d’autre part des personnalités plus ou moins liées à l’abbaye qui lui permettent de survivre, au moins dans les esprits.

Il conviendra aussi de s’intéresser à l’évolution des querelles théologiques et doctrinales, la querelle de la grâce évidemment, mais aussi les disputes autour de l’épiscopalisme, de l’antiromanisme, du laxisme et du rigorisme, pour voir comment l’antijansénisme accompagne le mouvement menant à la destruction de Port-Royal, comment il s’en nourrit, comment il se solidifie et provoque, en retour, une réaction des théologiens jansénistes. Bref, comment la destruction de Port-Royal se double d’une volonté d’anéantissement doctrinal qui a manifestement échoué à la veille de la publication de l’Vnigenitus (1713) et que les jansénistes ont contrariée par une quête d’orthodoxie qui les a conduits à s’introduire notamment dans la polémique antiprotestante.

L’importance de ces épisodes dans la mémoire de Port-Royal oblige à s’interroger sur la représentation et la portée de ces événements dans la société de l’époque. Chacune des marches vers la destruction est l’occasion de publications diverses pour les deux partis et peut posséder un écho en dehors des cercles directement intéressés par les polémiques religieuses – jusqu’à l’étranger. Se pose alors la question de la diffusion de ces textes et de la constitution de corpus d’archives sur lesquels se fondera la mémoire de l’abbaye grâce au travail effectué par Mlle de Théméricourt et Mlle de Joncoux notamment.


Dates

  • jeudi 30 septembre 2010

Mots-clés

  • jansénisme, Port-Royal, pouvoir royal, théologie, querelles religieuses, Louis XIV

Contacts

  • Rémi Mathis
    courriel : remi [dot] mathis [at] bnf [dot] fr
  • Sylvio de Franceschi
    courriel : sylvio [dot] de-franceschi [at] laposte [dot] net

Source de l'information

  • Rémi Mathis
    courriel : remi [dot] mathis [at] bnf [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Ruine et survie de Port-Royal, 1679-1713 », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 11 décembre 2009, https://doi.org/10.58079/fk3

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