A l'occasion de la publication du dossier n°7 intitulé "Paysages sonores", le comité de rédaction de la revue en ligne Images Re-vues (www.imagesrevues.org) a le plaisir de vous convier à la première séance d'un cycle de séminaires, qui portera sur la pertinence et les usages du terme soundscape (paysage sonore) au théâtre.

Les intervenants, Marie-Madeleine Mervant Roux et Vincent Rafis, se proposent de mener une enquête à deux voix, à partir de la pratique dramaturgique de Jon Fosse, et du travail de mise en scène de Claude Régy. Modération: Tania Vladova.

Les spectacles de Claude Régy peuvent-ils illustrer la notion de « landscape of the mind », venue de la radiophonie ? En retour, cette notion peut-elle nous aider à approcher les spectacles de Régy ? Refusant dès les années 1950 les approches dramaturgiques du texte, cet artiste-metteur en scène a construit depuis L'Amante anglaise un théâtre « méditatif » : l’écriture est un matériau sensoriel, dont l’énonciation et l’écoute sont d’inlassables exercices tenus d’en révéler la vérité première ; l'image scénique est mise au service de l’acte d’imaginement (ancien synonyme d’image lié au verbe « imaginer » qui signifiait « écouter »). Car ce sont des voix – ruminations presque intérieures, mélopées sourdes – qui composent le soundscape de ce théâtre. Des couleurs, des noirs, une scénographie ascétique, permettant d’entendre l’invisible. Quelques bruits aussi, dont nous parlerons, et de tonitruants silences.