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Analyse de conversation et ethnométhodologie
Doctorants conversationnalistes et ethnométhodologues
Published on Monday, April 12, 2010
Abstract
Announcement
Informations pratiques
deadline reportée au 5 Juin 2010
Calendrier :
- 5 juin : réception des abstracts (une à deux pages, bibliographie incluse)
- 10 juillet : annonce de la sélection des interventionsLes propositions sont à envoyer par mail aux trois organisatrices.
Durée des interventions : 20 minutes
Comité scientifique :
- Michel de Fornel (LIAS / IMM, EHESS)
- Luca Greco (ILPGA, Paris 3)
- Lorenza Mondada (ICAR, ENS Lyon / Lyon 2)
- Louis Quéré (CEMS / IMM, EHESS)
- Patrick Renaud (ILPGA, Paris 3)
Comité d’organisation :
- Alexandra Caria (LIAS / IMM, EHESS), alexandra.caria@ehess.fr
- Yaël Kreplak (ICAR, ENS Lyon / Lyon 2 ; CEMS / IMM, EHESS), yael.kreplak@gmail.com
- Chloé Mondémé (ICAR, ENS Lyon / Lyon 2), chloe.mondeme@gmail.com
1-Analyser le multimodal
La diversité des corpus des intervenants pourrait tout d’abord nous amener à une réflexion sur les enjeux méthodologiques et contrastifs du traitement des données verbales et des données multimodales, en intégrant à notre réflexion les travaux récents et fondateurs sur la question (Ochs, 1979 ; Goodwin, 2000, 2003 ; Mondada, 2007). Nous aimerions que soient évoqués les problèmes théoriques et pratiques posés par la préséance du verbal, liés autant aux enjeux épistémologiques de l’histoire de la discipline qu’au ‘geste analytique’ du linguiste. Une attention toute particulière sera portée aux analyses empiriques fines reposant sur des corpus mobilisant très peu (voire pas) de langage verbal et à tout type de données non ‘ordinaires’ qui se distinguent des corpus traditionnellement constitués en linguistique. Comment décrire une séquentialité quand il n’y a pas de « support » verbal ? C’est précisément la conception du verbal comme support et comme unité temporelle de référence à partir de laquelle construire l’analyse multimodale qu’il conviendra de questionner. Comment décrire avec systématicité une séquentialité multimodale ?2- Cadre interactionnel, situation et participation
Le cadre participatif, en tant que notion constamment mobilisée dans l’analyse des interactions, pourrait constituer un autre axe privilégié. Après ses textes précurseurs mettant en valeur le caractère spatial de l’engagement et le rôle de la co-présence dans les interactions en face-à-face (1959, 1961, 1963), Goffman confère à partir de 1981 un statut prééminent au verbal dans la question des cadres de participation en proposant un « modèle conversationnel ». Dans le prolongement de ces travaux, Levinson (1988) a contribué à préciser et affiner la terminologie goffmanienne tandis que Goodwin (2004, 2007) a repris la question de l’engagement en proposant d’analyser la construction collaborative des cadres à travers la position des participants. De fait, bien qu’Anne W. Rawls (1989) envisage une conception paradigmatique unique et cohérente de l’interaction dans laquelle se fonderaient les positions de Goffman, Garfinkel et Sacks, les conversationnalistes pour leur part considèrent qu’il est nécessaire de repenser de la notion de cadre de participation lorsqu’elle est mobilisée en analyse de conversation (Heath, 1989, Fornel, 1993, 1994). Les contributions proposées pourraient répondre aux questions suivantes : à quoi renvoient les notions de participant ratifié ou désigné, en particulier en l’absence d’échanges verbaux ? Est-il envisageable de penser la position des participants autrement qu’en termes de catégories spatiales et scéniques ? Comment articuler cadre de participation, contexte et situation (Fornel, 1999) ? Comment, du fait du caractère fluctuant et dynamique de l’interaction, respécifier la question des cadres d’un point de vue résolument conversationnel ?3- Co-production de l’action ou production collective de l’action
Une réflexion pourra être amorcée sur le caractère co-construit des activités interactionnelles et sur l’outillage terminologique nécessaire pour en rendre compte. En effet, l’acception anthropologique large de Jacoby et Ochs (1995) qui définissent la co-construction comme une « joint creation » dans laquelle « [the] co-prefix in co-construction is intended to cover a range of interactional processes, including collaboration, cooperation, and coordination » mérite selon nous d’être précisée, dans une perspective conversationnaliste. En s’appuyant sur certains textes de Sacks (voir la question de la « joint production of turn-constructional units » dans les Lectures (1992)), de Lerner (notion de « consociate participation » (1992)), et de Goodwin (1995), nos intervenants pourraient apporter des éléments de réponses aux questions suivantes, à l’aune desquelles nous aimerions repenser la notion de co-action : quelle distinction opérer entre co-réalisation et réalisation collective de l’action ? Une activité est-elle gérée, négociée, accomplie par tous les participants de manière conjointe, collective, et/ou co-produite ?4. Pratiques ethnographiques et partageabilité des données
La question de la « partageabilité » des données nous a également semblé mériter une réflexion approfondie, en tant que problème pratique fréquemment rencontré lors de la présentation de données à nos pairs, afférent à des enjeux matériels (audibilité et visibilité des extraits, lisibilité de la transcription) ou relatifs à l’identification et à la compréhension du contexte général et des propriétés spécifiques du corpus. Comment rendre observables ses données ? Comment penser leur « visibilité pratique » (Quéré, 1987), dans la perspective d’une « réflexivité radicale » (Pollner, 1991) ? La question générale de la compétence de membre et sa mobilisation à toutes fins pratiques pourra être déclinée en fonction des enjeux propres à chaque corpus (contextes institutionnels ou culturels spécifiques, données multilingues…). Parmi ces procédures de « mise en observabilité », on réfléchira notamment au rôle des connaissances de pré-terrain, et aux enjeux de leur communication dans les introductions aux données. Comment décrire sans induire un biais interprétatif trop spécifique ? Comment ménager un regard informé mais non dirigé ? Une réflexion générale sur le lien entre unique adequacy (Garfinkel, 1967 ; Hester et Francis, 2004) et dimension ethnographique du fieldwork (voir Greco, 2006) pourra en outre permettre de mettre en perspective les pré-qualifications de terrains comme « ordinaires » ou « non familiers ».Subjects
- Language (Main category)
- Mind and language > Language > Linguistics
Places
- EHESS, 54 bd Raspail
Paris, France
Date(s)
- Saturday, June 05, 2010
Keywords
- analyse de conversation, ethnométhodologie
Contact(s)
- Alexandra Caria
courriel : alexandra [dot] caria [at] ehess [dot] fr - Chloé Mondémé
courriel : chloe [dot] mondeme [at] gmail [dot] com - Yaël Kreplak
courriel : yael [dot] kreplak [at] gmail [dot] com
Information source
- Yaël Kreplak
courriel : yael [dot] kreplak [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« Analyse de conversation et ethnométhodologie », Call for papers, Calenda, Published on Monday, April 12, 2010, https://doi.org/10.58079/g7o