La lutte contre l’insécurité alimentaire constitue une priorité affichée en termes de droits humains, pour le développement et la stabilité du monde. La hausse des prix internationaux des denrées alimentaires en 2007-2008 et les mouvements sociaux qui les ont suivis, la crise économique mondiale, le réchauffement climatique, l’essoufflement des politiques macroéconomiques de développement… ont fait reprendre conscience que plus d’un milliard de personnes souffraient encore de la faim. Malgré les progrès réalisés dans de nombreux pays, l’Afrique reste le continent le plus affecté par l’insécurité alimentaire en termes de proportion de la population concernée.

La sécurisation alimentaire ne se pose plus uniquement comme une somme d’enjeux techniques, agronomiques (produire plus et mieux…), économiques (réduire la pauvreté, stabiliser les prix…) ou nutritionnels (nourrir et soigner « correctement » les gens) à différentes échelles. Elle constitue aussi un enjeu social et politique dans des territoires souvent fragiles soumis à des risques multiples. Elle pose la question des rapports entre acteurs, des modèles de développement locaux ou importés et de la gestion des risques et des ressources.

Les stratégies de réduction de l’insécurité alimentaire sont ainsi en cours de renégociation et de redéfinition, à l’échelle des instances internationales, nationales ou régionales, impliquant des acteurs publics comme privés.

La revue Cahiers Agricultures souhaite publier, au cours du deuxième semestre de l’année 2011, un dossier consacré aux enjeux et aux débats actuels relatifs aux modalités techniques, politiques et sociales pour réduire l’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne et au Maghreb.

Des propositions originales issues, en particulier, de recherches de terrain ou d’expériences de développement sont attendues. Elles chercheront à faire le point sur les avancées réalisées sans se départir d’une tonalité analytique critique ou comparatiste.

La pluralité des points de vue disciplinaires (sciences agronomiques, sciences sociales et économiques, sciences politiques, géographie, science de la nutrition...) est bienvenue.

 Les textes, ne dépassant pas 25.000 signes (espaces compris), soumis à l’évaluation pourront plus particulièrement porter sur les thèmes suivants :

1. Nouveaux enjeux de la sécurité alimentaire (changements de paradigme, d’échelle, de trajectoire)

2. Gestion des potentialités, des ressources et des aléas (bioclimatiques, agronomiques et économiques)

3. Valorisation des savoirs et des pratiques (experts, profanes)

4. Diffusion des innovations techniques et sociétales (locales et importées)

5. Impacts des politiques et des projets (de développement ou d’appui humanitaire)

6. Promotion de la gouvernance alimentaire (du risque, des ressources et des territoires)