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Profane Imprints on the Sacred: What Religion Owes to Politics

Du profane dans le sacré : quand le religieux se politise

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Published on Tuesday, July 13, 2010

Abstract

Ce colloque organisé par le groupe CIMMA (Constructions Identitaires et Mobilisations dans le Monde Anglophone), composant d'IMAGER (EA 3958) portera sur les racines historiques et sur les formes contemporaines de la présence, des traces et des effets du politique dans le religieux, de façon à approfondir ce que révèlent les liens entre religion et politique au Royaume-Uni, aux États-Unis, mais aussi dans les autres sociétés anglophones. Plus précisément, on se demandera quelle est, dans ces aires culturelles, la place du politique dans les mobilisations et les constructions identitaires religieuses, autour de trois axes principaux : sacralisation du politique ; politisation du religieux ; instrumentalisation religieuse de la politique.

Announcement

   Les pays sécularisés connaissent des rapports complexes entre le religieux et le politique. On observe toutefois des différences, réelles ou supposées, dans la manière dont divers pays envisagent les rapports entre Églises et État, et notamment dans la façon dont opèrent les processus souvent conjoints de sécularisation et de laïcisation­, l'un touchant la dynamique sociale, l'autre la place et le rôle du religieux dans le champ institutionnel. On le sait, le « modèle américain », voire britannique, est fréquemment brandi comme un contre-exemple de la « laïcité à la française », le substrat multiculturaliste prégnant dans les sociétés anglophones de culture majoritairement protestante offrant au fait religieux une reconnaissance actuellement impensable en France. Pourtant, non seulement la France n'a pas le monopole de la laïcité, mais les États-Unis et le Royaume-Uni eux-mêmes diffèrent institutionnellement, les premiers étant dotés d'une clause constitutionnelle de non-établissement ­ une « laïcité à l'américaine » qui laisse en réalité beaucoup de poids aux cultes, tandis que le second possède des Églises établies dans une société sécularisée et en partie laïcisée, où l'indifférence religieuse est très répandue. Ces deux derniers pays peuvent ainsi apparaître comme deux modèles distincts, deux idéaux-types dont les divergences comme les similitudes trouvent leur origine dans le temps long de l'histoire.
    La porosité des frontières entre religion et politique, dans le sens de l'influence de la religion dans la politique ­ aux États-Unis en particulier, est une problématique traitée de façon récurrente en France, tant dans le discours scientifique que dans le débat public, ce phénomène suscitant spontanément des interrogations symptomatiques de l'inquiétude qu'il génère. Aussi est-il plus rarement question de l'inverse : dans ce colloque organisé par le groupe CIMMA (Constructions Identitaires et Mobilisations dans le Monde Anglophone), composant d'IMAGER (EA 3958), on s'intéressera aux racines historiques comme aux
formes contemporaines de la présence, des traces et des effets du politique dans le religieux, de façon à approfondir ce que révèlent les liens entre religion et politique au Royaume-Uni, aux États-Unis, mais aussi dans les autres pays anglophones. Plus précisément, on se demandera ainsi quelle est, dans ces aires culturelles, la place du politique dans les mobilisations et les constructions identitaires religieuses.
    S'il est un fait avéré que des figures publiques furent sacralisées ­ tels William Wilberforce, commémoré dans le calendrier liturgique anglican pour sa croisade contre l'esclavage dans l'Empire britannique, ou Abraham Lincoln dont l'icône peut être vue dans certaines églises des États-Unis, n'y a-t-il pas d'autres exemples de la présence du profane dans le sacré,
d'autres combinaisons dépassant la dichotomie durkheimienne dans lesquelles le politique pénètre le religieux ? Traditionnellement associé au processus de modernisation des sociétés, le « désenchantement » du monde, tel qu'il est théorisé par Max Weber et élaboré, en France, par Marcel Gauchet, se voit aujourd'hui remis en question par certains auteurs qui, au regard des recompositions du religieux, avancent la thèse d'un « réenchantement ». Dans un contexte où le rapport entre modernité, rationalité et sécularisation se voit ainsi réinterprété, de quelle manière la religion se nourrit-elle, dans des sociétés sans laïcisme d'État, de la politique ou du politique ?
  • Quelle place les questions politiques tiennent-elles dans la vie religieuse ? On pourra par exemple s'intéresser aux débats sur l'érastianisme et la théocratie dans l'Angleterre et la Nouvelle-Angleterre du XVIIe siècle, ou à la manière dont, aux États-Unis aujourd'hui, la politique publique des faith-based initiatives agit sur les dynamiques des groupes religieux, chrétiens ou non, qui y participent. Quelles sont les conséquences de l'immixtion du politique sur une communauté religieuse, notamment lorsque celle-ci rassemble plusieurs groupes constitués en dehors de cette sphère, tels les catholiques d'origine irlandaise, italienne et latino-américaine à diverses époques de l'histoire des États-Unis ? Comment les questions de politique nationale et internationale influent-elles sur les transformations internes des trois monothéismes abrahamiques ou des religions d'origine asiatique, comme le bouddhisme ou l'hindouisme ?
  • Les enjeux politiques encouragent-ils les pratiques religieuses ? Agissent-ils sur le culte même ? De quelle manière l'engagement politique s'articule-t-il aux mouvements de contre-sécularisation qu'évoque Peter Berger ? On pourra étudier la façon dont les communautés religieuses mobilisent le politique et organisent une partie de leur activité apologétique, missionnaire ou évangélisatrice en fonction des questions politiques ­ que ce soit dans des contextes d'affrontement politique à fondement religieux, comme dans l'Angleterre des XVIe et XVIIe siècles ou en Irlande du Nord encore de nos jours, ou dans des circonstances où règne un pluralisme religieux apaisé. Une autre piste de réflexion sera la façon dont la gauche religieuse américaine ou les grandes Églises britanniques intègrent aux pratiques cultuelles les questions politiques relatives à la protection de l'environnement, à la justice sociale ou à la paix dans le monde.
  • De quelle manière le politique pèse-t-il sur les mobilisations et les constructions identitaires religieuses ? On pourra explorer la manière dont l'engagement politique peut constituer un moteur dans la « carrière » des leaders religieux ou encore un critère dans le choix individuel d'une communauté religieuse. On pourra se demander comment un individu croyant se construit comme évangélique lorsque le contexte porte à une lecture politique des Évangiles ­ par exemple aux États-Unis, au cours du mouvement réformateur du XIXe siècle ou encore dans le courant néo-évangélique contemporain. On pourra aussi s'interroger sur les situations dans lesquelles un mouvement social ou politique devient un mouvement religieux : par exemple, une entité religieuse telle que l'African Methodist Episcopal Church, première Église noire institutionnalisée sur le sol nord-américain, n'est-elle pas le vestige d'un combat laïque mené par son fondateur, Richard Allen, combat destiné à faire émerger dès les premières années de la République américaine une identité africaine américaine spécifique ? Peut-on lire en ces termes la conversion de Malcolm X à l'islam ou l¹histoire de la Nation of Islam ?
Ce sont quelques unes des questions qui pourront être abordées lors de ce colloque, dans une perspective historique ou contemporaine, et ce, autour notamment de trois axes : (1) sacralisation du politique ; (2) politisation du religieux ; (3) instrumentalisation religieuse de la politique.

Les communications pourront être présentées en français ou en anglais.

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 30 octobre 2010 au secrétariat de la recherche, à Farah Boureghda : farah.boureghda@u-pec.fr.

Comité scientifique :
  • Rémy BETHMONT (Université d¹Amiens),
  • Mathieu BONZOM (Université Paris-Est Créteil), 
  • Nathalie CARON (Université Paris-Est Créteil),
  • Blandine CHELINI-PONT (Université Paul Cézanne, Aix-Marseille 3),
  • Agnès DELAHAYE (Université Louis Lumière, Lyon),
  • Yannick DESCHAMPS (Université Paris-Est Créteil),
  • Karin FISCHER (Université d¹Orléans),
  • Thérèse-Marie JALLAIS (Université François Rabelais, Tours),
  • Didier LASSALLE (Université Paris-Est Créteil),
  • Guillaume MARCHE (Université Paris-Est Créteil),
  • Ariane ZAMBIRAS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris).

Places

  • Université de Paris-Est Créteil Val de Marne, UFR LSH, 91 avenue du Général de Gaulle
    Créteil, France

Date(s)

  • Saturday, October 30, 2010

Keywords

  • religion, politique, sacralisation, sécularisation, séparation de l'Église et de l'État, laïcité, pays anglophones, constructions identitaires, mobilisations, faith based initiatives

Contact(s)

  • Nathalie Caron
    courriel : nathalie [dot] caron [at] paris-sorbonne [dot] fr
  • Guillaume Marche
    courriel : gmarche [at] u-pec [dot] fr

Information source

  • Nathalie Caron
    courriel : nathalie [dot] caron [at] paris-sorbonne [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Profane Imprints on the Sacred: What Religion Owes to Politics », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, July 13, 2010, https://doi.org/10.58079/gpp

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