StartseiteHistoire et sociologie du politique (2010-2011)

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Histoire et sociologie du politique (2010-2011)

History and the Sociology of Politics (2010-2011)

Séminaire général de l'Institut des sciences sociales du politique (CNRS - Univ. Paris Ouest -ENS Cachan)

General seminar of the Institute of the Social Sciences of Politics (CNRS - Univ. Paris Ouest -ENS Cachan)

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Veröffentlicht am Donnerstag, 07. Oktober 2010

Zusammenfassung

Ce séminaire a pour objectif de réfléchir aux articulations entre histoire et sociologie du politique dans le double contexte d'un tournant « historique » des sciences sociales depuis une vingtaine d'années et d'une ouverture corrélative de l'histoire aux questions, notions et outils de la sociologie et de l'anthropologie (« tournant critique » des Annales en 1988).

Inserat

Séminaire général de l'ISP – 2010/2011

Histoire et sociologie du politique

Coordination :

Guillaume Mouralis, en collaboration avec Laurence Dumoulin, Sarah Gensburger, Dzovinar Kevonian, Julie Le Gac

Chacune des cinq séances de ce séminaire annuel aura lieu le jeudi matin de 10h à 13h,
en alternance :
  • Site ISP-Nanterre (campus de l'univ. Paris Ouest ): salle TR 11, rez-de-chaussée, Maison Max Weber (bât.T). RER A, Nanterre université
  • Site ISP-Cachan (campus de l'ENS Cachan) : salle Pollak, 2ème étage, bât. Laplace. RER B, Bagneux

Contenu et objectifs

Ce séminaire a pour objectif de réfléchir aux articulations entre histoire et sociologie du politique dans le double contexte d'un tournant « historique » des sciences sociales depuis une vingtaine d'années et d'une ouverture corrélative de l'histoire aux questions, notions et outils de la sociologie et de l'anthropologie (« tournant critique » des Annales en 1988). Il est l'occasion, pour les membres de l'ISP, d'un retour réflexif sur un aspect important - et de plus en plus central - de leurs pratiques de recherche.

La chronologie des publications promouvant, depuis 1990, une certaine hybridation entre histoire et sociologie du politique fait apparaître quatre tendances au moins : l'émergence de la « socio-histoire » comme champ « labellisé » (travaux de M. Offerlé et G. Noiriel, revue Genèses fondée en 1990), dont les caractéristiques seraient à chercher dans une série d'affinités (volonté de « dénaturaliser » les catégories en retraçant leur socio-genèse, proximité avec la sociologie critique, etc.) ; l'affirmation parallèle d'une « sociologie historique du politique » en France (Y. Déloye, 1997) et dans le monde anglo-saxon (J. Adams, E. Clemens, A. Orloff, 2005) qui puiserait dans la tradition (néo-)institutionnaliste (formation historique de l'Etat, historisation des pratiques et comportements politiques) ; la multiplication des travaux croisant les deux disciplines sans pour autant se revendiquer d'un courant identifié ; et, enfin, le renouvellement de l'histoire sociale, lequel donne lieu à des appropriations disciplinaires croisées des approches historiennes attentives aux biographies, trajectoires, carrières (comme en attestent les travaux de C. Tilly, C. Topalov ou C. Lemercier…).

Malgré leur intérêt évident, ces approches n'en rencontrent pas moins certaines limites. Selon Ph. Corcuff ( Les nouvelles sociologies , rééd. 2009), la socio-histoire connaîtrait ainsi trois « points aveugles » : la tentation d'une quête sans fin des origines ; la focalisation sur le passé occultant le travail du présent et l'ouverture sur l'avenir ; l'enchaînement trop lisse entre passé, présent et futur, soit une insuffisante réflexion sur l'enchevêtrement des temporalités, le surgissement des événements « grands » ou « petits », le changement politique et social.

Ce séminaire vise finalement à dégager l'intérêt heuristique du croisement histoire / sociologie du politique dans les pratiques de recherche, sans pour autant renoncer à une réflexion d'ordre plus théorique ou épistémologique. Il s'agira également, dans chacune des séances envisagées, de poser la question des unités, mais aussi des échelles d'analyse pertinentes (individu, groupe social, pratiques, dispositifs…).

Programme

Jeudi 14 Octobre 2010, Nanterre, 10h

Histoire et sociologie du politique entre dialogue et hybridation

Responsables : Dzovinar Kevonian et Guillaume Mouralis

Cette séance introductive proposera un état des lieux et un bilan « historiographique » des relations entre histoire et sociologie du politique. Elle permettra également d'esquisser une socio-genèse des tentatives d'hybridation entre histoire et sciences sociales du politique, en remontant éventuellement au moment de l'institutionnalisation et de la différenciation de nos disciplines (fin du XIXe s-début XXe s).

Invités : Anne Simonin (CNRS – IRICE) – Christian Topalov (CRS – EHESS - CMH).

Discutante : Marie-Claire Lavabre (CNRS - ISP)

Jeudi 9 décembre 2010, Cachan, 10h

Analyser les traces. La notion de « sources » en question

Responsables : Sarah Gensburger et Dzovinar Kevonian

Cette séance est consacrée à la manière dont historiens et sociologues abordent les sources à partir desquelles ils fondent leur recherche. Si pour l'historien, l'histoire se fait avec des documents, la conception de ces derniers a largement varié tout comme leur mode d'exploitation : archives écrites, orales, audiovisuelles, iconographiques, photographiques, monumentales. Fixation matérielle, expression d'un phénomène, espace vécu de l'événement, le document est source par son propre cadre de production, au même titre que la production de l'historien. Cet élargissement des sources de l'histoire est ainsi allé de pair avec la diversification de ses objets d'étude et questionnements, objets invisibles de l'ordre institutionnel, objets dévalorisés de l'anodin ou de l'expérience vécue. Le nombre croissant de travaux de sociologie intégrant une approche socio-historique nous invite évidemment à se poser la question de l'usage des sources et de la méthodologie appliquée à l'analyse des traces du passé par les sociologues eux-mêmes. L'appréhension des sources est-elle comparable ? Comment les outils de la méthode historique sont-ils mobilisés ? Quel effet cette mise en perspective inversée, cette socio-genèse des phénomènes sociaux implique-t-elle dans l'exploitation des sources ? Y-a-t-il enfin des sources de prédilection, peut-être plus aisément mobilisables ?

Invités : Henriette Asséo (EHESS, CRH) et Sylvain Laurens (Université de Limoge, CNRS CURAPP).

Discutante : Valérie Tesnière (BDIC, EHESS)

Jeudi 10 février 2011, Nanterre, 10h

Analyser les mondes sociaux. Les acteurs en question

Responsables : Laurence Dumoulin et Sarah Gensburger

Au cours des années 80, selon des modalités et des temporalités diverses, l'histoire comme la sociologie ont connu un tournant critique qui s'est traduit par un « retour aux acteurs ». Cette séance entend d'une part questionner la manière dont chacune des deux disciplines a effectivement prêté attention à ces « acteurs » et avec quelles méthodologies ; d'autre part mettre plus spécifiquement l'accent sur l'étude des acteurs en mouvement que subsument des termes comme ceux de « trajectoires » ou de « carrières ».

Invités : Olivier Filleule (université de Lausanne, IEPI) et Axelle Brodiez (CNRS, LARHRA)

Discutante : Liora Israël (EHESS, CMH)

Jeudi 31 mars 2011, Cachan, 10h

Analyser les mobilisations. Les répertoires d'action en question

Responsables : Laurence Dumoulin et Julie Le Gac

Dans cette séance, nous nous intéresserons à la façon dont des travaux d'histoire et de sociologie politique prennent en compte les répertoires d'action dans l'analyse des mobilisations. Dans quelle mesure cette notion, empruntée à Charles Tilly (et utilement discutée par Michel Offerlé dans un article de Politix , 81/2008), est-elle heuristique pour analyser, sur la moyenne durée, la façon dont sont menées des luttes ? En quoi les formes sont-elles prédéterminées par certaines traditions militantes, par certaines façons de formuler la cause défendue et en retour en quoi les formes dans lesquelles se coule ce type d'engagement contribuent-elles à dessiner la nature même de la cause et à en modifier les contours ? A partir du focus sur une pièce du répertoire de l'action juridique, en l'occurrence le procès, nous nous intéresserons à la façon dont forme et identité des causes se co-produisent et sont analysées au carrefour de l'histoire et de la sociologie politique.

Invités : Emmanuel Henry (Université de Strasbourg, PRISME) et Sylvie Thénault (Paris I, CHS)

Discutant : Vincent-Arnaud Chappe (ENS Cachan, ISP)

Jeudi 2 ou 23 juin 2011, Nanterre, 10h

Analyser les temporalités. L'événement en question

Responsables : Julie Le Gac et Guillaume Mouralis

Il s'agit, dans cette séance, de penser le changement politique et social et le surgissement de l'événement, compte tenu des expériences sociales du temps, de la pluralité des temporalités (sociales, politiques, économiques, juridiques…) mais aussi des catégories méta-historiques (articulation entre champ d'expérience et horizon d'attente ; régimes d'historicité, cf. Koselleck et Hartog). L'intérêt de cette séance sur cette question très souvent discutée depuis une vingtaine d'années (voir par ex. le dossier de la revue Terrain « Qu'est-ce qu'un événement ? », 2002) : après le « retour » en grâce de l'événement dans les années 1980 – en réaction à l'histoire économique et sociale qui privilégiait la longue durée – et les critiques des socio-historiens qui virent dans ce retour une possible régression scientifique, comment les sciences sociales intègrent aujourd'hui dans leurs analyses l'événement et sa part de contingence, d'inattendu, d'improbable, etc ? Est-ce que le tournant historique des sciences sociales en général et de la sociologie politique en particulier a conduit à renouveler la réflexion sur l'événement ? Plusieurs tentatives ont été faites pour rendre compte de l'événement à l'intérieur comme à l'extérieur de la discipline historienne, de la micro-histoire (réflexions sur la notion de contextes et d'échelles d'analyse) à la sociologie des crises politiques (M. Dobry), en passant par la réflexion sur les « événements socio-historiques » et leurs propriétés. A partir de l'exemple de Mai 68, il s'agira de confronter deux approches d'un même événement non pas des approches disciplinaires qu'on supposerait distinctes, mais plutôt des manières différentes de combiner des outils, concepts savoir-faire issus de différentes traditions disciplinaires.

Invités : Robert Gildea (Université d'Oxford) et Boris Gobille (ENS Lyon, Triangle)

Discutant(s) : Bernard Pudal (Université Paris Ouest Nanterre)

Orte

  • Univ. Paris Ouest, 200 avenue de la République & ENS Cachan, 61 avenue du Président Wilson
    Nanterre, Frankreich

Daten

  • Donnerstag, 14. Oktober 2010
  • Donnerstag, 09. Dezember 2010
  • Donnerstag, 10. Februar 2011
  • Donnerstag, 31. März 2011
  • Donnerstag, 02. Juni 2011

Schlüsselwörter

  • histoire et sociologie du politique

Kontakt

  • Jacques de Weerdt
    courriel : jacques [dot] de_weerdt [at] u-paris10 [dot] fr

Informationsquelle

  • Jacques de Weerdt
    courriel : jacques [dot] de_weerdt [at] u-paris10 [dot] fr

Lizenz

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Zitierhinweise

« Histoire et sociologie du politique (2010-2011) », Seminar, Calenda, Veröffentlicht am Donnerstag, 07. Oktober 2010, https://doi.org/10.58079/h0b

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